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Ray Taver… Le Chanteur Halluinois et International,

 aux Milliers de Disques Vendus !

 

Des cafés-concerts aux bals en passant par les disques… ou la carrière amateur de Ray Taver. 

Nous sommes dans les années 1930 …  bien avant la guerre, les Halluinois se réunissent en famille dans les cafés, où c’est la bousculade pour trouver place (les temps ont bien changé !) spécialement dans les établissements animés par des chanteurs, orchestres ou accordéonistes. 

Parmi les estaminets les plus fréquentés les samedis et dimanches : « Le Miroir », « Chez Raymond Vercruysse » rue de Lille et « Aux Accordéonistes », rue  Edouard Vaillant (actuellement rue Gabriel Péri) ; 

 

Raymond Detaevernier, un petit garçon de huit ans, suit ses parents qui participent parfois à l’animation en montant sur les planches pour chanter des airs repris en chœur, comme le font leurs voisins de table. C’est une tradition, les gens adorent s’exprimer de cette façon, il ne faut pas les prier. 

Le petit Raymond, à son tour pousse la chansonnette, et « ça marche ; on en redemande ! ». C’est vrai qu’il descend d’une famille douée, ses parents, sa sœur, ses oncles ont de belles voix. Parfois, il s’accompagne d’un banjo et fait forte impression. Le garçon prend de plus en plus goût, il est invité à se produire à droite et à gauche. A quinze ans, il décide de prendre un nom d’artiste, c’est la naissance de Ray Taver. Un nom qui reviendra souvent sur les lèvres ensuite. 

 

Ray Taver se produit dorénavant chaque week-end, accompagné de son ami Michel Feys (qui habite en 1982 aux Sables d’Olonnes)  et deviendra virtuose de l’accordéon. Hélas, le tandem plein d’avenir ne tiendra pas longtemps. En 1939 Ray Taver a 16 ans. C’est la guerre. Fini les p’tits bals, les cafés-concerts…

A la Libération, les jeunes privés d’amusement durant des années, se pressent dans les salles de danses. Des bals sont pratiquement organisés chaque semaine salle du Manège ou au Foyer de la Paix rue Emile Zola Halluin.

A Menin (Belgique), il y a mieux « La Nouvelle Salle » rue Royale est ouverte tous les samedis et dimanches. Elle est envahie par les Meninois, mais aussi les Halluinois, Tourquennois et Roubaisiens, qui dansent au rythme de l’excellent orchestre Jo Mayer’s, une formation de musique de danse, dans laquelle figurent des Halluinois comme Georges Vanderbeke saxo-alto, le batteur Danny et autres, et aussi le talentueux saxo-ténor Hector Dupont des Baraques ; le chanteur n’est autre que Ray Taver.

 

En 1946, la direction de l’établissement, décide d’engager une grande formation de jazz de Wervicq (Belgique) dirigée par Roger Samyn et Serge Aubin qui firent une brillante carrière par la suite, Ray Taver en est le chanteur. 

L’Halluinois durant une dizaine d’années, y interprétera les chansons de son idole : Jean Marco ; mais aussi les succès de Tino Rossi et Charles Trénet, sans oublier (amateur de jazz oblige), les œuvres (que l’on aurait appelé tubes actuellement) des fameux orchestres américains : Benny Goodman et Duke Ellington.

« Le samedi, on débutait à 16 h jusque 23 h et le dimanche, on s’arrêtait à 22 h 15, parce que la clientèle à majorité française, quittait les lieux à ce moment là ; les Tourquennois se mettant à courir pour tenter de sauter dans le dernier cahotant tramway R qui devait les ramener en leur ville, quand ils ne devaient pas se contenter de marche-pied véritable grappe humaine, ou de se jucher sur le tampon. C’était l’époque héroïque ! ».

 

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Tramway de la ligne R - Halluin Tourcoing, vers les années 1950.

Rue de Lille, face à l'Union Patronale "Le Consortium".

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 Premiers 45 tours

Après la fermeture de « La Nouvelle Salle », Ray Taver cesse son activité artistique. Trois années plus tard, en 1959, il revient subitement à la surface. Il est invité à créer son premier 45 tours à Bruxelles dans les studios Deccan pour le compte de la firme Carina. 

« J’ai peur de trop aimer », « Et pour la dernière fois », composés par l’accordéoniste Gérard Desrumaux et Bervanne font un malheur dans les juke-box. Tous les trois mois environ, l’Halluinois enregistre un nouveau disque. 

 

La grande firme Olympia l’invite à signer un contrat concernant divers succès, le travail s’étend sur plusieurs années, parmi les plus célèbres : « Quand nos deux cœurs », « Mon amour si tu m’aimes », puis, « Ce n’est pas normal » et « Dis-moi », des slows, boléros, tangos, dans le style typique de Ray Taver. 

 

Ray Taver 3

(X DD 16593  n° Ray)

 

Ensuite, un 33 tours est souhaité toujours par la firme Olympia à la demande du Canada, il s’agit de tous les succès de Vincent Scotto, le grand compositeur d’alors ; le titre du disque « Le tango de nos vingt ans ». Plusieurs milliers d’exemplaires franchissent alors l’Atlantique, c’est dire que les Canadiens étaient friands de Ray Taver, qui enregistre avec le grand orchestre de Francis Bay et l’accordéoniste des Baraques : le virtuose Roger Eggermont. 

Passé sous la tutelle de M. Van Loo, impressario à Mouscron (B), Ray Taver se produit devant le grand public. Des milliers de spectateurs l’applaudissent quand il passe en « vedette américaine » d’Adamo à Aniche ; d’Eddy Mitchell à la Fête de la bière de Carvin ; de Maria Candido à Fretin, et combien d’autres vedettes encore.

 

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(ARPH DD 16597  n° 05431)

 

 Invité par Jacques Hélian

C’est bien parti. Hélas la gloire arrive un peu tard. Ray Taver est âgé de 45 ans, quand Jacques Hélian lui propose une tournée. 

« La dernière fois que le grand chef d’orchestre est venu se produire à Halluin, je l’ai rencontré dans sa loge, et il m’a offert une tournée pour deux saisons. J’ai refusé en raison de mon âge. Il m’a aussi proposé de chanter ce soir-là salle du Manège. Je lui ai répondu que je ne voulais pas faire d’entorses au programme, que je n’étais pas venu pour chanter mais, admirateur de l’orchestre, j’étais là pour écouter ».

 

Jacques Hlian 1970

(X DD 16595  n° Jac) 

 

Depuis quelque temps déjà notre chanteur a formé son propre orchestre, il anime les soirées dansantes, dans sa formation, l’organiste c’est Roger Coutteure, encore un Wervickois, qui n’est autre que le cousin de Ronny, celui qui est devenu célèbre avec ses « Histoires belges ».

C’est une équipe de gais lurons, mais quand ils sont invités à monter sur Paris, l’esprit du terroir domine, ils refusent, et comme Ray Taver ne tient pas à se désolidariser, l’affaire ne se fait pas.

 

C’est en 1972 que notre Halluinois, cesse les bals. Il convient de préciser qu’il est toujours resté amateur, menant de pair son métier et ses parutions sur les planches. « Mais nul n’est prophète en son pays », ajoute-t-il nostalgiquement, ce qui ne l’a pas empêché, ces derniers temps de se produire, salle du Manège, en compagnie d’autres gloires locales, et aussi à la Maison de retraite d’Halluin. 

Ces services, il les a rendus de bon cœur. « Et pourtant, les Halluinois ont souvent été chercher ailleurs, ce qu’ils avaient chez eux, pour animer leurs galas ». Ray Taver ne peut s’empêcher de le regretter, et il s’empresse d’ajouter : « Que voulez-vous, la chanson, c’est ma vie, tout comme le jazz ! » 

 

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(X DD 16593  n° ray)

 

 Le bonheur des radios locales

En cette année 1982, il fait le bonheur des radios locales. On se souvient de la fameuse émission « Jazz pour tous », qu’il diffusa sur l’antenne de Radio Tension. Cette émission prisée par des milliers d’auditeurs, passe ensuite à Radio Mini-Max chaque vendredi de 20 h à 21 h 30. Ray Taver est aussi déjà intervenu à Radio Libellue, il a été contacté par beaucoup d’autres radios également.

Les « fans du jazz » peuvent ainsi se reporter une génération en arrière et apprécier les interprétations de Glen Miller, Duke Ellington, Benny Goodman, Count Basie, Arnet Cob, Lionel Hampton et autres idoles de notre Halluinois. 

 

Curieusement Ray Taver est resté présent dans les juke-box, il a la côte dans les soirées familiales et on fredonne toujours les airs qui firent sa célébrité. Par la suite, quatre nouveaux 45 tours vont encore sortir en France ; c’est dire que ses succès sont loin d’être éphémères.

Regrettons simplement que, comme bien d’autres artistiques Halluinois, il soit passé à côté d’une grande carrière.

 

Né à Halluin, le 27 avril 1923, Raymond Detaevernier

est décédé à Lille le 27 Janvier 2004, dans sa 81ème année.

Ses funérailles se déroulèrent le 30 Janvier 2004, 

en l’Eglise Notre-Dame des Fièvresà Halluin

et il fut inhumé au cimetière dudit lieu.

 

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19/12/2017

Commentaire et Photos : Presse - Daniel Delafosse