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Grimonpont img133 1  Paul et Augustin accompagnent leur frère Achille Grimonpont

dit "Chilot" le peintre halluinois (chapeau) invité de l'émission

de Patrick Sabatier sur TF1, en novembre 1991.

(Photo DD 13466  n° Img 133)  

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En 1994, les Frères Augustin et Paul Grimonpont (à droite)

ont respectivement 89 et 86 ans... Ils racontent leurs souvenirs,

des événements tragiques du 2 septembre 1944.

(Photo VdN DD 13446  n° Img 045)

 

La Libération d'Halluin - Septembre 1944.

 

Maisons sauvées des flammes en septembre 1944.

Récit paru dans la Presse locale (VdN) en Août 1994. 

 

En août 1994, Paul et Augustin Grimonpont ont respectivement 86 et 89 ans, et la vie leur a réservé de nombreuses surprises, mauvaises ou bonnes pour la plupart. Ils trouvent en effet tous les deux que finalement, cela ne s’est pas si mal présenté puisqu’ils sont toujours là pour témoigner de leur jeunesse il y a cinquante ans. 

 

A cette époque, Halluin connaissait des heures pénibles puis euphoriques les tout premiers jours de septembre 1944, lorsque la ville fut libérée après le passage des convois allemands qui battaient en retraite vers la Belgique.  La colonne des tanks allemands avait reçu des ordres : Les Anglais et les Américains avaient débarqué en Normandie, la fin de la guerre était proche. 

 

En se repliant, les Allemands longeaient donc la Lys, ils venaient de Bousbecque et avançaient en direction de Menin (B), lorsque les F.F.I. halluinois les attaquèrent. Ils avaient emmené avec eux des otages comme boucliers vivants pour dissuader les Résistants de tirer. 

Les Allemands avaient peur et ils se sentaient menacés. Alors qu’ils étaient à Halluin,  rue de Lille, les tirs sporadiques se mirent à pleuvoir de plus en plus. Par mesure de répression, ils entrèrent dans la rangée de huit maisons qui se situe actuellement à côté du collège Schuman et mirent le feu à quelques-unes d’entr’elles. Celle des Vandewalle brûla entièrement, tandis que l’incendie menaçait dangereusement toutes les autres. La propagation par les toitures est tellement rapide, surtout quand les chéneaux sont en bois !  

 

Dans cette rangée, au numéro 193 très exactement, habitaient M. et Mme Achille Grimonpont et leurs filles. Leurs fils Augustin et Paul se souviennent :  

« On habitait dans la villa « Sole mio» sur la route du Mont d’Halluin, et à cette époque-là, il n’y avait aucune autre habitation autour, si bien qu’on pouvait voir jusqu’à la rue de Lille. 

 

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Villa "Sole mio" en septembre 2012,

au carrefour Route de Neuville et Avenue de l'Abbé Lemire Halluin.

(Photo DD 13448  n° p1080384)

 

Le samedi 2 septembre vers 16 h. une dame qui passait nous a dit qu’elle croyait que la fumée au loin venait de chez nos parents. Nous nous sommes donc tous les deux précipité, et nous avons traversé les jardins ouvriers qui étaient à la place de l’actuel jardin public, en rampant parmi les haricots verts, et les autres légumes parce que ça tirait de tous les côtés. 

  

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Les Allemands ont jeté des grenades incendiaires,

dans l'habitation de M. et Mme Vandewalle,

rue de Lille, à côté du Parc Public d'Halluin.

(Photo VdN DD 13443  n° Img 304) 

 

En arrivant près des maisons, nous avons constaté que la maison des Vandewalle était en flammes, et que notre maison allait subir le même sort car les Allemands y avaient allumé trois foyers avec leurs torches : les rideaux, la nappe et le chéneau du toit.  

C’est là que nous avons eu une chance extraordinaire : tous les foyers se sont éteints tout seuls. Mais quand nous sommes rentrés à l’intérieur, toutes les portes étaient grande ouvertes et la maison était vide. Où étaient donc nos parents ? Nous n’avons su qu’après ce qui leur était arrivé ». 

 

Leurs parents faisaient en effet partie de la douzaine d’otages qu’avaient pris les Allemands pour s’enfuir. Le lendemain un témoin de la scène leur a raconté qu’ils avaient été alignés devant les jardins avec les autres. 

Leur mère, paniquée, demanda à son mari ce qu’ils allaient faire d’eux. Celui-ci, parait-il répondit froidement qu’ils allaient être fusillés comme les victimes d’Ascq. 

L’abbé donnait d’ailleurs déjà la bénédiction, sûr de la mort prochaine des victimes.

Là encore la chance favorisa les Grimonpont (le père, la mère et les deux sœurs) puisqu’ils furent emmenés sur les camions allemands, mais ne furent touchés par aucun tir. 

Augustin et Paul jeunes et sportifs, restèrent dans la maison de leurs parents pour la sauver des flammes. De 16 h. à 22 h. à peu près, ils se relayèrent pour éteindre l’incendie. 

 

« Nous sommes montés en haut de la maison avec des sauts pour éteindre la toiture, car si le feu prenait dans le toit, c’était toute la rangée de maisons qui allait brûler.  

Soudain vers 22 h. nous avons entendu un grand bruit sourd : c’étaient les convois allemands qui passaient avec des tanks et des chars. Nous nous sommes camouflés dans le jardin où une dame qui passait dans la rue à ce moment-là est venue nous rejoindre.  

Tout d’un coup nous avons vu une ombre surgir derrière nous : c’était un jeune homme d’une vingtaine d’années que nous ne connaissions pas et que nous n’avons jamais revu. 

Il tenait un pistolet à la main et voulait « tirer sur les boches ».   

Un officier était venu, et la dame qui comprenait l’allemand nous avait traduit que si un seul coup de feu était tiré, ils allaient incendier toute la rangée de maisons. Alors nous avons fait signe au jeune homme de baisser son arme, puis il est parti comme il était venu ». 

 

Arrivés à Dadizeele (B), les Allemands libérèrent leurs otages.La famille Grimonpont s’en sortit indemne, alors qu’Arthur Dennetière avait été abattu juste à côté de la sœur d’Augustin et Paul, laissant du sang sur sa jupe ! 

Après avoir passé la nuit au café de « la carpe » à Menin, où Augustin venait chaque dimanche exercer ses talents de baryton, ils revinrent à Halluin, et eurent l’heureuse suprise de voir leur maison intacte grâce à la présence d’esprit de leurs fils ; mais traumatisés par l’évènement, ils habitèrent quelque temps au « Sole mio », avant de rejoindre un endroit plein de souvenirs dramatiques du passage incendiaire de la guerre.

 

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 Cette rangée de maisons située rue de Lille, à côté du C.E.S.,

 a été sauvée des flammes grâce à la rapidité

 d'intervention des frères Grimonpont  - septembre 1994. 

(Photo VdN DD 13445  n° Img 049)

 

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 l'ancienne maison Vandewalle, rue de Lille Halluin,

 en septembre 2012 (1ère à droite).

(Photo DD 13447  n° p1080378)

 

Voir aussi... cliquez ci-dessous : 

Libération Halluin 1944 : Récit Achille Grimonpont (2 Septembre).

 

Commentaires sur Facebook : 

Martine Deleurence La maison des grands-parents et de la maman de mon époux.

Colette Dupont Mes grands oncles, frères de ma Mamie..

Catherine Wattezoui!!! la maison de Léon et Maria Vandewalle ( 195 rue de Lille) mes grand parents. les allemands ont fait sortir ma grand mère et ma maman, mon grand père s'étant enfuit par les jardins derrière la maison les allemands recherchaient les hommes pour les fusiller ( mon père Gustave Deleurence était prisonnier en Allemagne) et ensuite ils ont jeté une grenade dans la maison. Ma grand mère et ma mère ont été emmenés ainsi que tous les voisins et alignés le long du jardin public pour être fusillés. ( ma grand mère en sortant de la maison a demandé à l'officier allemand si elle pouvait prendre un gilet il lui a répondu " pas la peine dans 5mn vous êtes tous morts" Suite à l'intervention des FFI, les allemands ont mis les otages sur les garde boues de leur camion et les ont emmenés vers la frontière belge. c'est en passant au niveau de la rue Pasteur qu'Arthur Dennetières a été tué. Mes grand parents et ma maman sont sortis vivant de cette triste libération d'Halluin triste souvenir mais important de transmettre aux générations futures

Marie-gérard Servais Ce jour là Jeanne delesalle qui habitait au 191rue de Lille s est cachée dans sa cave avec une dame qui passait dans la rue les allemands sont rentrés dans la maison ont cassé des vitraux et sont repatis

Isabelle Vercruysse Merci à vous pour vos commentaires qui font toujours plaisir

Daniel Delafosse Témoignage de Jean-Claude Deleurence (en septembre 1994),
qui raconte les souvenirs de sa maman... cliquez ici : http://www.alarecherchedupasse-halluin.net/index.php...

Catherine Wattez le 2 Septembre c'était le jour anniversaire de mon grand père!!!!!!

 

2/9/2012 - 4/9/2019

Commentaire et Photos :  Presse - Daniel Delafosse