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Entrée des Anglais, le jour de la libération,

le  6 septembre 1944, au carrefour de la rue de Lille (Banque Scalbert).

On remarquera l'habitation d' Abel Vamiene (cordonnier)-

(celle à côté de la maison Leduc).

(photos n° 2435 et 3017)

 

03017

La Libération d'Halluin - Septembre 1944

 

En 1994, ils sont venus du Royaume-Uni,

 pour le 50ème anniversaire de la Libération :

 

Ils sont de passage à Halluin, à l’occasion du cinquantenaire « Ils », ce sont deux Anglais venus à Halluin en deux occasions différentes.

 

Le « premier » se nomme Réginal James Smith de la 42ème division, sergent d’intelligence, et il est le dernier anglais à avoir quitté la base de Roncq le 14 mai 1940. Il venait de North-Tyneside, en passe d’être jumelée en 94 avec Halluin.

 

Le « second » Allié et Ecossais se nomme John Webster, âgé de 71 ans et vient de Gillingham, au sud de l’Angleterre, malgré le sang écossais qui coule dans ses veines. Directeur de collège secondaire en retraite, il garde en mémoire cette avancée qui le fit déboucher à Halluin.

 

C’était Le 6 septembre 1944 et il était agent de transmission dans une unité écossaise. Son épouse travaillait aussi dans les transmissions, dans la Navy…

 

Une résistance très enthousiaste

 

"Nous remontions de Bretagne, Montgomery avait fait une sorte de poche et les journalistes anglais se demandaient pourquoi il ne foutait pas tout de suite les Allemands à la porte.

 Mais Montgomery plutôt que d’amener les Allemands dans une situation féroce leur a laissé la possibilité de s’échapper et d’épargner les populations civiles.

 

Les grandes routes de Falaises et d’Argentan jusqu’à la Belgique étaient pleines de ruines allemandes. Notre brigade était en avance sur la division écossaise mais en une journée nous n’avions parcouru que 25 km.

 La résistance était très enthousiaste et cela créait un bouchon énorme de camions allemands incendiés ".

 

Une promenade de santé

"Pour progresser plus vite mon chef de brigade envoya une équipe qui parlait le français pour dénicher les routes secondaires. J’ai trouvé que c’était très dangereux et en fait c’était remarquable, une promenade en auto pour le chauffeur et moi !

 

Nous avons passé la Seine et atteint Saint-Pol en un jour. J’ai passé les champs de bataille de la première guerre à toute vitesse. Jamais je n’ai osé le dire à mon père, lui qui a progressé au même endroit de 200 m en quatre ans !  Les oiseaux chantaient. Nous devions rejoindre Courtrai et avons passé Lille par l’ouest".

 

La ville attendait un régiment, on était deux

"A un moment j’ai vu une barrière, j’ai pensé que c’était le chemin de fer. J’ai dit à « Joc » étrange il n’y en a qu’une. En fait nous étions à la frontière d’Halluin.

C’était le 6 septembre 1944 à 3 h du matin et en trois minutes, la rue était remplie de monde dans le centre ville. Je me suis retrouvé comme un joueur de rugby dans la mêlée. Ils criaient « vive les Anglais », alors qu’on aurait voulu qu’ils n’oublient pas les Ecossais…

 

Mon passage à Halluin était émouvant, on a ri beaucoup. Les Halluinois s’attendaient à plein d’infanterie et de chars et ont vu arriver un petit moi, dit-il dans un français improvisé, charmant, et le conducteur de la jeep en reconnaissance dans le secteur.

 

Nous voulions traverser la Lys, mais le pont étant détruit, nous avons rejoint Courtrai (B) par le chemin du halage le long de la rivière.

Sur la place de Courtrai, il y avait les résistants français, et  les Chemises Blanches célébraient la libération de la ville, que j’ai pu annoncer à la radio. Alors nous sommes repartis discrètement à Halluin.

 

Le lendemain nous étions à Bruxelles, mais un autre bataillon, plus prestigieux, était attendu avant nous… »  raconte cet écossais qui passa à Halluin voici 50 ans, l’espace d’une heure et demie… mémorable.

 

Ils seront tous les deux présents ce Dimanche 11 septembre 1994 lors des manifestations officielles de ce 50ème anniversaire.

 John Webster, premier Britannique à être entré à Halluin en 1944, et Reginald Smith, venu de la ville jumelle de North-Tyneside, avaient eux aussi fait le déplacement.

 

Le dernier anglais

 

Le mot de la fin revint à Réginald Smith. Coiffé du béret vert qu’il portait en 1940, il arrivait tout droit de North-Tyneside, pour apporter, avec un savoureux accent anglais, le témoignage de son passage dans notre ville :

 

"Ma connaissance des alentours commençait le 29 avril 1940, quand mon détachement de l’armée britannique était établi au château Lagache, à Roncq.

Notre séjour dura 16 jours avec quelques petites visites agréables à Halluin…

 

Le 10 mai votre monde était bouleversé, le mien aussi. Nous étions réveillé au son des bombes et du bourdonnement de beaucoup d’avions.

 Nous ouvrions la radio pour apprendre que les Allemands avaient envahi la Hollande et la Belgique. De notre bureau nous popuvions voir une rougeur et des grandes vagues de fumée noire.

 

C’était l’aérodrome de Wevelghem en feu. Quatre jours après nous quittions le château pour la Belgique, mais pas pour longtmeps. Trois jours après nous étions à Orchies et sur la défensive..."

 

En quittant Roncq, il ne se doutait pas que la guerre serait aussi longue et aussi terrible…

Ni que plus d’un demi-siècle plus tard, il appellerait avec humour, les jeunes Halluinois à ne pas oublier :

 

" Que les générations, pour lesquelles ces mémoires ne sont que des contes de grand-père, auront le bon sens à bien écouter et en déduire la moral ".

 

Réginald Smith qui faisait partie de l’Intelligence Service est, aujourd’hui 11/9/1994, âgé de 80 ans. Journaliste retraité, il fut le dernier anglais à quitter Halluin et Roncq.

  

Et, ce Dimanche 11 Septembre 1994, 50 ans après, c’est sur l’air célèbre du « Pont de la rivière kwaï » interprété par l’Harmonie municipale que l’assistance fut invitée au vin d’honneur.

 10/9/2010.

Commentaire : Daniel Delafosse