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M. Léon Saint-Venant

nous a quittés à 95 ans.

(Photo DD 08533 n° Img. 555) 

 

Léon Saint-Venant (1913 - 2009)...

Un exemple de Militantisme ! 

 

M. Léon Saint-Venant est né à Halluin, le 25 septembre 1913. Il a travaillé très tôt et milité de même.

 

En 1932, il a été l’un des fondateurs de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) à Halluin. Ce mouvement qui a pour devise « Un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde », veut améliorer les conditions de travail et de vie, et améliorer l’éducation populaire.

 

Léon Saint-Venant a exercé d’importantes responsabilités à la JOC, en sa qualité de président de 1932 à 1938, tout en étant secrétaire de syndicat local, avec des permanences dans les environs d’Halluin. Permanent régional du Mouvement populaire de 1941 à 1943 et Membre permanent de l’Association Familiale Ouvrière, deux ans après la guerre.

 

A ce titre, il a été élu administrateur à la caisse d’allocations familiales de Roubaix-Tourcoing pour y défendre les intérêts des allocataires, et fait partie du Sillon, organisme social et catholique. Il a été militant CFTC puis CFDT.

 

Il a assumé un certain temps de présidence du comité de secteur Vallée de la Lys des retraités CFDT. Avec une équipe de ce comité et aidé d’une dizaine d’associations. Léon Saint-Venant a fondé et présidé dix ans le comité de gérontologie jusqu’en 2002, qui est devenu depuis 2004, l’association des seniors halluinois.

 

Il a également contribué à la restructuration de l’Epi qui abrite aujourd’hui dans des locaux rénovés, depuis plusieurs années, une dizaine d’associations syndicales et autres.

 

Au moment de cette rénovation complète, le syndicaliste halluinois connaît bien les bâtiments de l’Epi. Il y est « comme dans sa maison » même s’il a bien du mal à reconnaître, dans la grande salle qui sert d’espace de réunion et d’exposition, la salle où autrefois les fours à pain doraient 10.000 kig de mie fondante par semaine. «Nous n’avions alors même pas assez de place pour évoluer ».

 

Léon Saint-Venant a travaillé à l’Epi de 1929 à 1978. Le PDG d’alors passant le relais, il le saisit, pour rendre service bénévolement. C’est donc lui qui connaîtra la fin de l’épopée de cette boulangerie-culte des Halluinois, qui arrêta définitivement ses activités en 1988.

 

Retraité CDFT, l’ouverture de l’Epi en tant que siège de quatre syndicats et d’associations à vocation sociale est pour lui plus qu’une bonne nouvelle, « un rêve réalisé. Quand les activités ont cessé, cela m’a fait de la peine. Je suis heureux, et c’est peu dire que le bâtiment retrouve sa vocation sociale ! » Le cri du cœur.

 

Léon Saint-Venant souligne, lui aussi, l’exemple militant d’un père engagé dans le mouvement coopératif. Il relève au passage qu’à une certaine époque, les mouvements et les associations étaient très fortement marqués idéologiquement, avec des situations difficiles.

 

Pour caricaturer : soit comme chrétiens, soit comme communistes. L’Epi était une boulangerie coopérative précieuse pour beaucoup de familles ; de l’autre côté, la Fraternelle rendait le même service. C’était une époque avec de fortes tensions. On s’engageait beaucoup. Et il ajoutait : « Les autres faisaient comme nous, aussi bien que nous… ».

 

En 2004, il  recevait, ainsi que sa sœur Jeanne,  la remise du 1er trophée du mérite associatif halluinois, et souhaitait, comme elle, « dédier ce geste à tous ceux, nombreux dans la population d’Halluin et d’ailleurs qui le méritent tout autant, car ils s’engagent dans la vie associative, dans leur quartier, bref, dans la vie de tous les jours ».

 

M. Léon Saint-Venant est décédé le 6 janvier 2009 à Menin (Belgique). Ses Funérailles se sont déroulées en  l’église Saint-Alphonse (Mont d’Halluin) le samedi 10 janvier 2009, suivies de l’inhumation au cimetière de la ville. 

 

Hommage de Jean-Luc Deroo Maire d’Halluin :

 

En la personne de Léon Saint-Venant, disparu à 95 ans, Halluin a perdu l’un de ses enfants les plus actifs.

 

La Sève, l’Epi, la JOC, le Mouvement Populaire, le Sillon, la CAF, la CFTC, la CFDT, le Comité de Gérontologie, l’Association des seniors halluinois : la liste est impressionnante des organismes que M. Saint-Venant a marqués de son empreinte.

 

« J’ai eu la chance de le rencontrer, de le côtoyer, d’échanger avec lui, assure Jean-Luc Deroo, le maire. C’était un sage mais aussi un militant social avec beaucoup de convictions. Il fut un ardent défenseur du mouvement coopératif, privilégiant toujours la proximité, le contact avec les Halluinois.

 

C’est en leur nom que je présente mes condoléances à sa famille qui continue à porter ses valeurs ».

 

et de Roland Verkindère

 Président des seniors halluinois : 

 

« Pour beaucoup d’entre nous, Léon était une référence.

Sa modestie opiniâtre, son savoir-faire, ses convictions profondes, dans un monde parfois hostile et souvent divisé, l’ont fait l’héritier des pionniers d’un mouvement militant.

Léon fut un développeur attaché à l’élan coopératif.

Avec d’autres, parfois de sensibilités différentes, il souhaitait apporter la preuve qu’est possible, qu’est viable un autre monde que celui de l’exploitation, de la contrainte et du laisser-faire débridé.

 

Dégagé de la vie professionnelle, il sut transférer ses qualités premières d’administrateur et de gestionnaire attentif à la défense des besoins et des attentes des plus âgés.

Il voulait que les plus anciens, ou pour mieux dire les moins jeunes, soient considérés comme des citoyens à part entière, riches d’expérience, d’idées neuves et de bonne volonté. Sages. Des seniors quoi !

Il sut le faire dans un large esprit d’ouverture, laissant s’éloigner les querelles partisanes. Nous nous devons de lui rendre cet hommage et le faisons avec respect et affection.

 

C’est un homme de cœur et de conviction. Réactif, réfléchi, responsable.

Nous partageons la peine de sa famille et gardons de Léon le souvenir d’un modèle de générosité ayant gagné sa légitimité par l’action positive.

 

Henri Leveugle (ancien maire d’Halluin) évoquait une idée chère à Léon, son compagnon :

 

« Les seniors doivent échanger, dire ce dont ils ont besoin mais aussi continuer à faire en repoussant toute forme de paternalisme et d’assistanat subi. C’est le secret d’une dignité qui refuse toute humiliation ».

 

18/10/2011.

Commentaire : Daniel Delafosse