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Congrès Eucharistique de 1952,

sur la Place Général de Gaulle à Halluin. 

(Photos n°: 1758,1894,1895)

 

Ce Lillois nommé Charles de Gaulle…,

Rétrospective des temps forts de sa vie.

 

Il y a 40 ans, le 9 novembre 1970, le Général de Gaulle nous quittait.

 

Charles de Gaulle est né à Lille (Nord) le 22 novembre 1890. Son père était professeur de collège, et sa mère éleva quatre fils et une fille. Bachelier à 16 ans, il entre à Saint-Cyr, est nommé Officier et reçoit son premier commandement à Arras.

 

Combattant de la Première Guerre mondiale, il fut fait prisonnier à Douaumont en mars 1916, tente cinq fois de s’évader, et reste finalement en captivité jusqu’à la fin des hostilités. 

En 1921, il épouse à Calais Mademoiselle Yvonne Vendroux, ils auront trois enfants. Professeur à Saint-Cyr, il sera affecté pour différentes missions et gravira tous les échelons pour devenir le plus jeune Général de l’Armée Française.

 

Mais déjà l’occupation allemande se profile, Paris est occupé, c’est la défaite. C’est alors que le Général gagne l’Angleterre. Du 18 juin 1940 à la fin de la guerre, De Gaulle a entretenu un dialogue avec les Français. Il affirme qu « La France a perdu une bataille mais n’a pas perdu la guerre ».  Pendant ces sinistres cinquante mois d’occupation, la voix du Général de Gaulle, pour tous les Français, fut la voix de la dignité et de l’espoir.

 

Finalement le 8 mai 1945, l’Allemagne capitule devant ses quatre grands vainqueurs dont la France. Le but que le Général et ses compagnons s’étaient fixés et qui, dans la défaite, paraissait impossible à atteindre, était devenu une réalité. La France libérée était présente à la victoire. Ce qu’il avait voulu, il l’avait fait et l’avait réussi.

 

Dès la Libération et en seize mois d’activité comme Chef du Gouvernement, le Général de Gaulle a réalisé d’innombrables réformes dont la nationalisation des sources d’énergie et des grandes banques, la création de la sécurité sociale et des comités d’entreprise, le lancement des plans d’équipements ainsi que les recherches atomiques, sans oublier le droit de vote aux femmes.

 

Ne réussissant pas à convaincre les partis politiques que l’intérêt de la France passe avant leurs propres intérêts, De Gaulle se retire une première fois, en janvier 1946, à Colombey-les-Deux- Eglises.

 

Pendant plusieurs années, il entreprend de voyager à travers la France et le Monde. Il rédige, également, ses Mémoires de Guerre et les Français découvrent qu De Gaulle, après avoir été un chef de guerre et un homme d’Etat, est aussi un grand écrivain. Dans la première page du premier de ses livres, il écrit notamment ceci : « Toute ma vie je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me m’inspire aussi bien que la raison ».

 

En 1958, le Président Coty lui demande de prendre la direction d’un nouveau Gouvernement. Le Général de Gaulle accepte à condition de pouvoir procéder à la réforme de la Constitution, qu’il estime responsable de la mauvaise situation du pays.

 Il devient alors Président du Conseil des Ministres, et le 28 septembre 1958, les Français votent en faveur d’une nouvelle Constitution, c’est la naissance de la Ve République.

 

Le 21 décembre de la même année, le Général de Gaulle est élu Président de la République. En lui remettant ses pouvoirs, son prédécesseur le Président Coty a déclaré : « Le plus illustre des Français est maintenant le premier en France ».

 

Dès lors, la politique gaullienne se met en marche avec la création en 1960 du franc lourd, la constitution d’une force nucléaire de dissuasion et par le refus de toute forme de supranationalité européenne ou atlantique.

Suivra le douloureux problème algérien qui se concrétisera par les Accords d’Evian et l’Indépendance de l’Algérie.

 

En 1962, après être sorti miraculeusement de l’attentat du Petit-Clamart, le Général apporte une dernière pierre à la Constitution. Dorénavant c’est le peuple français qui décide qu’à l’avenir le Président de la République sera élu au suffrage universel. 

En quelques années, grâce à l’action du Général, la France a retrouvé son vrai visage ; celui d’un pays généreux, tolérant et attentif aux espoirs comme aux malheurs des autres.

 

Pour De Gaulle, la grandeur de la France c’était en premier la réconciliation avec l’Allemagne. Il estimait alors qu’un regroupement des Nations de l’Europe était souhaitable et réalisable à condition que chacune gardât sa personnalité. 

En pleine guerre froide, il réussit à donner une réalité à ce qui fut appelé la coexistence pacifique. Il fut le premier chef  d’Etat des grandes républiques occidentales à rendre visite à la Russie communiste. Dans le même esprit, il noua des relations avec la Chine.

 

Partout où il se rend, le Général de Gaulle est reçu comme le messager de la coopération et de l’entraide, comme le représentant de la liberté et de la paix. Chacun a encore en mémoire le retentissant : « Vive le Québec Libre ». 

Quant à la politique intérieure, il fut le premier à faire des référendums sur d’importantes questions.

 

Le 19 décembre 1965, il est réélu Président de la République pour la première fois au suffrage universel. Après dix années de forte expansion, la France de Mai 1968 n’est pas épargnée par la révolte mondiale estudiantine. Mais le Général de Gaulle rétablira in-extrémis la situation en sa faveur.

 

Par la suite, il fut l’instigateur de la participation. Il voulait la placer sur le plan social car De Gaulle n’avait pas abandonné son vieux rêve de changer les bases de la société en bouleversant les rapports du capital et du travail. 

Son dernier Ministre des Affaires Sociales Maurice Schumann avait mis la dernière main à un projet, qui en cas de oui au référendum, aurait institué un véritable contrat de participation au sein des entreprises de plus de cinquante salariés.

 

Comment songeant au référendum fatal du 27 avril 1969, relatif à la réforme du Sénat et de la Régionalisation, ne pas se rappeler la phrase d’Elie Faure : « Le peuple français est le plus intelligent de la terre. Voilà pourquoi sans doute, il ne réfléchit jamais »

 

Après cet échec électoral le sort en étant jeté, De Gaulle quittait l’Elysée, pour rentrer, définitivement, à Colombey. Il se remit à la rédaction de la suite de ses Mémoires appelées « Les Mémoires d’Espoir ».

 

Il s’imposa ce dernier effort parce qu’il souhaitait laisser un message aux jeunes. Au soir d’une journée de travail consacré au second volume, il tomba de son fauteuil. C’était le 9 novembre 1970. Le Général de Gaulle nous quittait pour toujours.

 

Permettez-moi de terminer cet hommage à Charles de Gaulle, en associant celui qui fut le Porte-parole de la France Libre, et qui entretenait des liens privilégiés avec les Halluinois de toutes tendances politiques :

 

Maurice Schumann était l’un de ces premiers compagnons. Nul mieux que lui n’avait connu de Gaulle, du début jusqu’à la fin de sa vie.

 

Le 17 juin 1990 à Colombey-les-deux –Eglises, il avait dit devant la foule : 

« Le jour approche mon Général, où parmi ceux qui marcheront vers votre tombe, il ne restera plus aucun de vos premiers compagnons. Mais qu’importe ! Si votre vieille garde a fait son temps, votre temps commence à peine ». 

 

Maurice Schumann est parti à son tour. Mais sa voix n’a pas fait son temps, elle résonnera longtemps encore.

 

 8/11/2010.

Commentaire : Daniel Delafosse