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Henri-France Delafosse, caporal instructeur (au centre avec la chéchia),

au 205e d'Infanterie - Décembre 1916.

(Photo X DD 8502  n° Img 044)

 

 

Photo de H.F. Delafosse : devant une tranchée - Bataille de Verdun 1916.

(Photo DD 22822  n° Img 291)

 

  (Doc VdN DD 22759  n° Img 216)

 

 Il y a 60 ans, le 14 Juillet 1954...

   

Le Docteur Albert Louf remet les insignes de Chevalier de la Légion d'Honneur

à M. Henri-France Delafosse, en la salle des Combattants, rue Emile Zola Halluin.

(Photo VdN DD 8593  n° Img 020)

  

... Promotion  de la Légion d'Honneur

du 17 Avril 1954, publiée au Journal Officiel,

au titre du Centenaire de la Médaille Militaire, 

 

  Médaille de la Légion d'Honneur.

 (Photo X DD 12021  n° Img 927) 

  

Henri-France Delafosse est promu

au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur. 

 

Lors de la remise de cette distinction,

c'est son parrain de promotion Albert Louf, Chevalier de la Légion d'Honneur,

qui a l'insigne mission de faire l'éloge du récipiendaire, en ces termes :  

 

Albert Louf parrain de Promotion du nouveau légionnaire Henri-France Delafosse.

(Photo VdN DD 8591  n° Img 018)     

 

Mesdames, Messieurs, 

Mes chers Camarades de la Grande guerre.

 

Tout homme qui s’élève, élève le monde. 

Le 11 novembre 1938, à l’occasion de notre 20e anniversaire dans cette salle à laquelle nous restons attachés par tant de souvenirs, après avoir évoqué les dangers imminents de l’expression hitlérienne consignés dans le catéchisme de Mein Kampf, nous rendions alors – après avoir donné l’alarme – un fraternel hommage au digne successeur de Gaston Danset : Henri France Delafosse.

 

Les distinctions militaires qu’il porte, avions nous dit drapent glorieusement sa poitrine mutilée. Ses stigmates de destruction bronchique par l’ypérite, chaque jour lui rappellent, et lui rappelleront, les horreurs d’un progressisme barbare, prélude des camps d’extermination.

 

Aujourd’hui, Mesdames et Messieurs, alors que les chants de jeunesse hitlérienne se sont tus, que les Hommes du IIIe Reich ont pu, à nouveau, tresser une couronne de mort sur leur passage ; dans une atmosphère d’unanime résonance, vous vous êtes associés à la famille, à l’amicale des Zouaves, aux Camarades de combat du Caporal Delafosse, pour lui témoigner votre vénération, reconnaître l’admiration que la Nation voue à ses grands Français.

 

Ceux qui parmi vous aiment à se remémorer des événements historiques et par-dessus tout reconnaître la Vérité, trouveront ici, un témoignage de satisfaction. 

Nous savons tous, que si la médaille militaire constitue la plus belle récompense pour le Soldat, la Légion d’Honneur pour l’Officier, le parachutage des deux, revêt un Hommage suprême, réservé à ceux, qui par leur audace, leur foi indestructible, leur sacrifice volontaire, ont tout donné à la Patrie.

 

 

 Le Docteur Albert Louf lors de son allocution.

(Photo VdN DD 22767  n° Img 203)

 

Mon cher Delafosse ; votre jour de gloire est arrivé. La Croix de la Légion d’Honneur, qui vous est remise, marque l’ultime sommet, le couronnement de vos belles pages d’histoire au service de la France. S’il nous était donné de faire un ample récit de votre passé, nous l’accomplirions, dans tous les domaines, avec une sorte de ferveur. Un tableau sommaire de vos activités militaires, et pour être complet : l’évocation des traits marquants de votre caractère, de certains exemples dans votre vie nous suffira pour glorifier votre personnalité déjà bien connue.

 

Vous avez quitté Halluin, le 27 août 1914, à l’époque de la ruée allemande. La bataille de Dinant était achevée et les conquérants avaient franchi la Meuse le 26 pour tenter d’égorger Paris. Le 10 septembre, alors que nous étions accrochés dans les plaines de la Marne, vous preniez contact dans Alger la Blanche avec le corps d’élite des Zouaves dont les hommes intrépides ont inscrits dans les cadres de l’Armée française les services les plus brillants.

 

La ligne de feu s’était dès l’automne cristallisée dans le cadre des barbelés et des tranchées. Tapis comme des taupes dans ce labyrinthe de boyaux et de sapes nous observions silencieux, le Molosse accroupi d’en face qui regardait alors la France de travers ses créneaux. 

Les plaines du Nord, cependant, se prêtaient encore à l’activité débordante des uhlans et, dans ces heures tragiques, chacun s’interrogeait avec angoisse sur la menace d’un débordement. C’est dans cette course à la mer que, le 15 janvier 1915, vous preniez le contact avec l’ennemi dans les marais de l’Yser.

 

L’histoire nous dira que le corps spécial des hommes à la chéchia, au symbolique pantalon garance, se retrouvera dans ces jours sombres et incertains, dignes émules des Diables bleus du commandant Driant et bien plus tard des hommes des commandos ; de la mer du Nord à l’Alsace, les Diables rouges seront au premier plan pour les tâches audacieuses. Dans les coups durs c’est votre silhouette que l’on rencontre ; mais hélas, l’esprit de sacrifice se paie cruellement : Au cours de l’héroïque bataille de Verdun ; dans les sanglants combats de Cumières, dans la défense mémorable du Mort Homme, dans les corps à corps de la côte 304 ; vous étiez là. Vous restez même l’un des 8 survivants de la 4ème section de la 16ème Compagnie, section dont tous les membres sont cités collectivement à l’ordre de l’Armée.

 

Et, vous participerez plus tard à l’offensive de la Somme, dans les combats de Chaulnes et de Pressoire, à celle de Champagne ; que ce soit à la Main de Massiges, Maison de Champagne, au mont Cornillet.

 

Puis , l’Armée allemande, ivre de ses exploits, dans une nouvelle marche sur Paris, se heurte au Corps des Zouaves en Forêt de Villers Cotterets, face au village de Longpont, les expérimentateurs de la Science germanique inaugurent sur vos poitrines des méthodes nouvelles. Votre courage surhumain demeure vain sur un terrain ypérité. Il ne vous est plus possible de poursuivre le combat et après avoir tant de fois vu roder la mort, vous obtenez pour vos brûlures viscérales la réforme définitive de 50%. La rançon de la Liberté s’achète à un tel prix.

 

Citation à l’ordre du Régiment pour avoir entraîné crânement ses Hommes à l’attaque du 21 Octobre 1916, citation à l’ordre du Régiment pour votre rôle de liaison au cours des tirs de barrage à l’attaque du 20Mai 1917, citation à l’ordre de l’Armée pour votre intoxication grave à votre poste de combat le 17 juillet 1918, Médaille Militaire le 16 juin 1920.

 

Quelle belle brochette mon cher Ami, en tête de laquelle, vient prendre place la Croix  de la Légion d’Honneur, le Colonel Canavy, votre ancien commandant de Compagnie du 1er Zouaves de marche, aurait été fier de remplir la mission que m’a confiée le Grand Chancelier ; n’avait-il pas dans son rapport du 13 décembre 1935, conclu en ces termes son appréciation sur votre croisade guerrière : « La conduite pendant la guerre du Caporal Delafosse, représente à mes yeux, un des plus nobles exemples de l’accomplissement du Devoir Militaire ».

 

La Campagne achevée, votre infirmité physique ne devait pas stériliser vos dons naturels. Vous ne sortiez par d’un régiment de marche, pour vous complaire dans l’inertie, dans un égoïsme abject, a mesure que se déroule le voyage de votre vie, la position la plus noble reste la vôtre. Et si, comme Pasteur, l’amour du travail avait en vous comme aiguillon, l’amour de la Patrie, nous sommes autorisés en feuilletant le recueil de votre passé, de souligner les traits essentiels de votre vie professionnelle, familiale, sociale. Dans chacune de ces fonctions vous avez sur néanmoins dégager votre personnalité par vos facultés créatrices, par votre jugement, votre habilité, votre fermeté et assez d’indépendance personnelle pour y rester fidèle.

 

 Une partie de l'assemblée, ce 14 Juillet 1954, en la salle des Combattants, rue Emie Zola Halluin.

Aux trois premiers rangs, quelques-uns des enfants et petits-enfants

des deux familles Delafosse-Canar et Delafosse-Danset.

(Photo VdN DD 22277  n° Img 490)   

  

(...) Lire la suite : cliquez ci-dessous.  

Malgré votre santé précaire, vous avez honoré la famille, constitué sous votre toit une cellule très importante, une place d’élite parmi les élites. Vous avez compris que la vie s’épanouit par la floraison de beaux enfants avec ses joies et ses tristesses, ses appréhensions et ses inquiétudes.

 

Votre rôle social, intimement lié à l’action morale, cachait dans votre esprit un intérêt national, le souci de son évolution, sur des objectifs limités, figurait dans votre programme. Vous n’étiez pas l’Homme à vous endormir dans de formules périmées. Et vous êtes resté le conseiller avisé de ceux qui vous approchaient, l’Homme dont on sollicite une opinion et qui souvent détermine la conviction. 

Ne nous en apportiez-vous pas le témoignage à cette époque troublante de l’occupation, à celle de la Libération, lorsque refusant la défaite nous nous retrouvions communément dans le Camp retranché de la Résistance d’inspiration chrétienne.

 

 C’est alors que guidé par de nobles sentiments patriotiques, alors que notre Société Française semblait en péril par quatre ans d’inertie, vous vous êtes acheminé par devoir vers le corps de la Politique. Vous y avez goûté sans y avoir d’ailleurs consigné une part de fidélité, sachant qu’en cette matière si subtile et si ingrate, l’erreur suit la conviction comme son ombre.

 

Toutes vos étapes représentent, mon cher ami, un palmarès glorieux et votre récolte est en rapport avec vos semailles. Si vous pliant à une dure discipline, vous n’avez jamais cessé de travailler pour la grandeur du pays. Aux heure sombres comme dans les événements heureux vous avez mené sans vanité une action spécifiquement française.

 

Vous avez été le conseiller et le guide, l’ami et le confident, l’artisan sûr et laborieux de la Restauration Française. Vous avez sans pour-semblants et sans astuces, élargi votre place et votre action dans le pays. A notre époque où les Hommes de caractère sont si rares, vous constituez dans la Nation une de ces particules solides si nécessaire à son fonctionnement. Et, pour occuper un échelon modeste dans ses rouages, vous êtes demeuré grand dans vos aspirations.

 

Je suis heureux d’avoir  exprimé publiquement avec toute l’ardeur de ma pensée, vos titres de noblesse et je suis fier d’épingler la Croix de sur une poitrine dans laquelle traîne des souvenirs d’horreur… 

Sur les fonds baptismaux, mon cher Ami, vous avez été signé du nom de : France. C’était un présage. Vous n’avez pas défailli à votre destin, l’histoire le prouve puisque toute votre vie reste imprégnée de cette pensée sublime : France d’abord.

 

L’homme qui s’est élevé pour remplir cette mystique a gravi les routes fatigantes et périlleuses, du courage, de l’endurance et de la bravoure inscrits en lettre d’or sur la ferronnerie du Monument élevé à la Mémoire de ceux que nous avons vu tomber et qui, dans leur sacrifice, restent sans doute un peu trop oubliés. 

Le petit caporal du 1er Zouaves de Marche, peut, comme Napoléon, le petit caporal de la grande Armée, redire après lui : « C’est la Volonté, le Caractère, l’Application et l’Audace qui m’ont fait ce que je suis ».  

 

 De gauche à droite : le docteur Albert Louf, Henri-France Delafosse président d'honneur 

et Maurice Toulemonde président actif de l’UNC Halluin, 

  Joseph Declercq président actif des Mutilés de Guerre. 

(Photo VdN DD 22801   n° Img 487) 

 

Allocution du nouveau Légionnaire

Henri-France Delafosse :

 

Mesdames, Messieurs,

 

Devant cette imposante assistance, après avoir entendu tant d’éloges et reçu de nombreuses marques de sympathie, je vous avoue être au comble de l’émotion. 

Et je me demande s’il me sera possible de prononcer les paroles qui conviennent pour exprimer à tous, mes remerciements les plus profonds, les plus sincères. 

Mais je tiens avant tout à élever ma pensée au souvenir de tous ceux que j’ai connus, de tous ceux avec lesquels j’ai combattu et qui sont « Morts au Champ d’Honneur », ou « Morts pour la France », sur quelque lit de douleur. 

Que paraissent en effet, les mérites que k’in veut bien m’accorder près de la grandeur de leur sacrifice. Oh, mes grands camarades Morts, que mon premier hommage soit pour vous, car je garde toujours vivant votre souvenir, et je dédis à votre chère mémoire, un court instant de pieux recueillement.

 

Cher Monsieur Louf,

 

Vous venez de vous acquitter de votre mission avec tout la serviabilité, l’amabilité et la délicatesse qui vous sont coutumières. Je vous en exprime, sans plus tarder, mes plus vifs remerciements. 

J’ai tenu essentiellement à recevoir de vos mains, cette haute distinction, non seulement parce que vous l’avez-vous-même brillamment gagnée par d’éminents services, mais aussi parce que vous représentez à mes yeux, l’ensemble des anciens Combattants, ceux de 1914 comme ceux de 1939-45. 

N’avez-vous pas en effet, dans les rangs, des uns et des autres, servi magnifiquement le pays et votre parrainage est pour moi un second honneur. Mes Chers Camarades Anciens Combattants,

 

Je vous vois aujourd’hui très nombreux, fraternellement groupés, devant vos drapeaux et auprès de votre éminent Président Monsieur Maurice Toulemonde.

 

Laissez-moi vous exprimer toute la satisfaction que j’en éprouve et vous dire ma fierté de vous associer de plein droit, à l’honneur qui m’est fait, comme nous avons été associés aux jours de peine et de souffrance.

 

Ma gloire n’est-elle pas la vôtre ; peut-être un peu, en particulier celle de cette classe 1914, au nombre de laquelle je suis heureux de saluer deux de mes vaillants camarades Henri Deblauw et Henri Duhamel, qui recevront dans un instant, en la Médaille Militaire, la récompense tant attendue, de longs et glorieux services.

 

Merci donc à vous tous, mais Meri tout spécial à votre dévoué Président Maurice Toulemonde pour l’inlassable dévouement qu’il nous porte, et l’organisation parfaite de cette réunion. Merci en particulier aux Combattants de 1939-45 qui avez eu le geste généreux de m’offrir l’insigne de ma distinction. Geste qui reflète la grande camaraderie qui nous unit, auquel je suis extrêmement sensible et reconnaissant.

 

Parmi vous, mes chers Camarades, il en est pour lesquels j’éprouve une affection toute particulière ? Vous qui porter en votre chair, les traces de blessures glorieuses et formez ce magnifique Groupe Halluinois des Mutilés, magistralement présidé, depuis sa fondation, par ce vieux camarade d’enfance qu’est pour moi Joseph Declercq, Chevalier de la Légion d’Honneur, auquel je renouvelle ainsi qu’à tous les membres de son groupe, l’assurance de mes sentiments les plus paternels. Merci aux délégués de l’Amicale des Anciens Zouaves du Nord, le Frère Eudoxi et M. Dessauvages. Le salut qu’il m’appartient, au nom de mes anciens camarades de combat, celui qui m’émotionne le plus.

 

Merci à ceux qui ont combattu sous les drapeaux de la Noble Belgique et que représentent ici MM Dumortier leur Président et M. Albert Tahin Président  des Invalides Belges de Menin. Il est aussi parmi l’assistance, une importante délégation de la Société des Anciens Sous-Officiers et Caporaux à laquelle j’ai l’honneur d’appartenir deplus plus de 30 années, et ce n’est pas sans émotion, que je vois à sa tête son vénéré Président d’Honneur M. Victor Hottelart, qui malgré son grand âge a voulu accompagner MM Menet et Ducastel pour me témoigner leur sympathie qui me touche profondément.

 

Enfin, il est une autre société qui, pour n’avoir aucun caractère militaire, n’en est pas moins méritante, j’ai cité l’Union des Familles Nombreuses qui me compte doublement parmi ses adhérents. N’ai-je pas en effet le privilège de représenter 2 familles nombreuses. Merci de tout cœur, a toute sa commission présente et spécialement à Monsieur Jean Sion Defretin son actif et dévoué Président.

 

Je voudrais maintenant pouvoir m’adresser en particulier à chacun des personnalités qui ont bien voulu rehausser cette cérémonie de leur présence. Toutefois la chose me paraît difficile et je m’excuse d’avance de toute omission.

 

Il m’est très agréable de saluer tout d’abord Monsieur Paul Delmotte, Député du Nord, toujours un peu halluinois et toujours prêt à rendre service à ses concitoyens. Je m’unis à mes deux camarades décorés de ce jour, pour lui dire combien sa présence nous honore et le prier d’agréer nos plus sincères remerciements.

 

Merci à Monsieur le Doyen Dewaele, grand mutilé et glorieux camarade de combat. Merci bien à vous Monsieur Auguste Scalbert, Directeur Général de la Banque, qui par votre présence me donne aujourd’hui une nouvelle preuve de votre estime, qui tant de fois déjà, vous n’avez pas manqué de me témoigner.

 

Merci à Messieurs les Officiers de réserve, à Monsieur le Médecin Commandant Dereu, leur Président. A vous Cher Monsieur Duquenne auquel me lie une amitié profonde, scellée par une étroite et journalière collaboration. Merci à Messieurs les Officiers en Douanes. Merci à Monsieur le Commissaire de Police et Messieurs les Inspecteurs des Renseignements Généraux. Merci à Monsieur l’Adjudant Chef commandant des Brigades de Gendarmerie. Merci à la délégation des anciens prisonniers ; qui je vois représentée par leur dévoué et inlassable Président Monsieur Edouard Lemaitre. Merci aux Anciens des Armées d’Occupation, à leur cher et sympathique Président Monsieur Jules Menet. Merci au groupement des Veuves, Ascendants, Orphelins représenté âr Madame Degryse Cracco que je prie d’agréer mes respectueux hommages. Merci au Personnel de la Banque Scalbert. Merci à nos brillantes Sociétés de Musique, dont le généreux concours, est en cette circonstance, tant apprécié. Merci enfin à tous, Parents, Anciens et Camarades présents ou empêchés.

 

Toutes les félicitations et autres marques de sympathie reçues de toute part me touchent profondément, et font de cette journée une des plus humaines et plus belles de ma vie. 

 

 Au 1er rang : Madame Marie-Antoinette Danset épouse d'Henri-France Delafosse...

et à sa gauche, ses enfants Daniel, Francis et Marie-France.

(Photo VdN DD 22778  n° Img 489)

  

Je m’adresse maintenant à mes enfants :

 

Mes Chers enfants. Vous partagez, sans doute aujourd’hui, l’honneur et la joie de votre Père. Tel est bien votre droit. Gardez de cette journée un excellent souvenir, mais sachez aussi que l’octroi d’une décoration, aussi belle soit-elle, ne l’emporte point sur la satisfaction du devoir accompli. Et le devoir n’est pas seulement militaire. Le devoir civique n’en est pas moins méritant et parfois plus difficile encore. Le devoir est partout, il est dans la profession comme vis-à-vis de la Société Militaire, Civique, Professionnel ou Social, il doit être notre continuelle préoccupation, si nous voulons que notre accomplissement soit un jour notre récompense.

 

Puissent ces paroles rester gravées en votre mémoire, et vous inspirer à chaque instant de votre vie.

 

Je m’adresse pour terminer à ma Chère Epouse :

 

Ma Chère Antoinette,

 

Que pourrais-je te dire de mieux, que si le droit et le pouvoir m’en étaient donnés. Je détacherais volontiers cette croix que l’on vient de me remettre pour fixer sur ta poitrine. Tes mérites, en effet, ne l’emportent-ils pas sur les miens.

 

Victime toi aussi de la guerre 1914, qui enleva à ton affection ton glorieux Père, 4 fois cité, et ta Mère bien aimée. 

Elevée dans le culte de leur souvenir et dans les plus purs sentiments patriotiques, tu consacras tous tes loisirs de jeune fille à la cause des Anciens Combattants qui n’oublient pas ton inlassable dévouement. 

Dans ce local même, qui te vit, tant de fois à la tâche ; N’était-il pas juste que tu y soies aujourd’hui à l’honneur. C’est ici même que s’ébaucha notre amour, qui fit de toi, l’épouse d’un Mutilé de 20 ans ton aîné et père de 12 enfants.

 

Aussitôt, tout comme celle que j’ai tant pleuré, tu te dévoues corps et âme à la nouvelle famille. L’amour des enfants (N’en avais-tu, d’ailleurs, pas fait une profession) ne tarde pas à faire de toi une véritable Mère de Famille nombreuse, puisqu’en moins de 5 années, une demi-douzaine de jolis poupons viennent enrichir ton foyer.

 

Dieu seul sait, au prix de quelles fatigues et de quels sacrifices. Mais en toi, la notion du devoir l’emporte sur toute autre considération, bien que le chemin, que conjointement nous nous sommes tracés, soit encore long et que bien des soucis et des peines nous y attendent encore. 

Que la providence, en laquelle nous avons toujours placé notre confiance, nous aide à continuer notre devoir, dans l’amour de tout ce qui nous est cher, dans celui de tous ceux qui nous entourent et dans celui de notre belle Patrie La France. 

 

Henri-France Delafosse et son épouse Marie-Antoinette née Danset sont entourés

 des enfants et petis-enfants Delafosse-Canar et des enfants Delafosse-Danset.

(Photo VdN DD 8588  n° Img 014)

 

 

Télégramme de Maurice Schumann Ancien porte-parole de la France libre.

(Photo DD 22776  n° Img 219)

 

Ce même jour... 14 Juillet 1954 :

 

Instituée par décret du 22 Janvier 1952, la Médaille Militaire est destinée à récompenser les militaires et assimilés non officiers.

Elle est concédée par décret du président de la République sur le rapport du ministre de la défense.

 

 

(Photo DD 22784  n° Img 229)

 

Henri-France Delafosse décore de la Médaille Militaire

MM Henri Deblauw et Henri Duhamel

 Combattants de la Guerre 14-18

 

 

(Photo CdN DD 22768  n° Img 209)

 

"La Croix du Nord" du 16 Juillet 1954.

(Photo CdN DD 22769  n° Img 208) 

 

...en la salle des Anciens Combattants, rue Emile Zola Halluin. 

 

A partir de la gauche : Henri Deblauw (assis) et Henri Duhamel décorés de la Médaille Militaire,

le docteur Albert Louf et Henri-France Delafosse parrain des deux nouveaux promus,

les présidents actifs de l'UNC Halluin et des Mutilés de Guerre : Maurice Toulemonde et Joseph Declercq.

 Photo VdN DD 22800  n° Img 491)

 

 

(Photo NE DD 22764  n° Img 198) 

 

"Nord Eclair" du 15 Juillet 1954.

(Photo NE DD 22765  n° Img 202)

 

 

"La Voix du Nord" du 15 Juillet 1954.

(Photo VdN DD 22766  n° Img 204)

 

 

"La Voix du Nord" du 15 Juillet 1954.

(VdN DD 22770 n° Img 210) 

 

Voir aussi :  

 

Liste des Combattants UNC d’Halluin 14/18 : 

 http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=1230:guerre-1418-groupe-danciens-combattants&catid=11:guerre-14-18-&Itemid=219&lang=fr#comment-756 

Liste des Mutilés Halluinois de 14/18 :

 http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=1211:guerre-1418-infirmiers-halluinois&catid=11:guerre-14-18-&Itemid=219&lang=fr

Création de l’UNC Halluin en 1920 (1er Drapeau) :

 http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=3281:guerre-1418-creation-de-lunc-halluin-en-1920&catid=11:guerre-14-18-&Itemid=219&lang=fr

Groupe Halluinois des Mutilés de Guerre en 1931 (Historique) :

 http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=3291:guerre-1418-groupe-halluinois-des-mutiles-de-guerre-xe-anniversaire-en-1931&catid=11:guerre-14-18-&Itemid=219&lang=fr

Le Foyer des Anciens Combattants – Historique (1922 – 2014) : 

 http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=1742:banquet-danciens-combattants-en-1928&catid=71:anciens-combattantsresistantsprisonniers&Itemid=216&lang=fr#comment-319

 Le Monument aux Morts d’Halluin : Historique (1924 – 2014) :

 http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=2869:sle-monument-aux-mort1006&catid=11:guerre-14-18-&Itemid=219&lang=fr

Mutilés de Guerre Halluinois (Un nouveau drapeau en 1964) :  

 http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=1753:guerre-14-18-mutiles-de-guerre-halluinois-un-nouveau-drapeau&catid=11:guerre-14-18-&Itemid=219&lang=fr 

 Amicale d’Halluin des Anciens Sous-Officiers… (Historique Prémices – 1/3) :

 http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=4319:amicale-des-anciens-sous-officiers-historique&catid=15:evenements-politiques-et-sociaux-majeurs&Itemid=217&lang=fr 

Historique du 1er Comité d’Entraide aux Combattants Français 2 septembre 1939 : 

 http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=1663:une-rencontre-serveusesresponsables-unc-et-prisonniers&catid=12:guerre-39-45&Itemid=221&lang=fr 

Les résistants halluinois de l’ombre :

 http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=1622:funerailles-des-ffi-fusilles-par-les-allemands&catid=12:guerre-39-45&Itemid=221&lang=fr

 

16/12/2014

Commentaire et Photos : Daniel Delafosse