:

bâtiments divers

07727
Ets Defretin rue de la gare actuellement Marthe Nollet.

(photo n° 7727)

06203
Vue de l'ancienne mairie - pignon - vers la place de l'abbé bonpain.

(photo n° 6203)

 

06204

photo n° 6204

 

AL-00144 

   AL-00145

Nous sommes vers 1907.

La mairie vient d'être rénovée avec un pignon qui a pris l'allure "Renaissance"

avec ses redans et ses fausses fenêtres.

L'estaminet de la mairie, qui était à cet endroit, s'est ouvert sur le coin en face.

A gauche, la maison Danset-Defretin (école Sainte Marie à ce jour).

AL 144,145

04090

Vue aérienne de la Cense Manoir...

 "Ferme Vouters" Halluin.

(Photo n° 4090)

Il ne faut pas confondre le Château du Molinel avec celui des Seigneurs d’Halluin qui était situé près de la Lys, à proximité du nouveau pont de la route de contournement d’Halluin Est vers Reckem Courtrai.  

La Cense Manoir actuelle était la ferme attenante au Château Lespières de la seigneurerie du Molinel.

Le Château Lespières... au Molinel,

  et la Cense Manoir "Ferme Vouters" (Historique).  

 

Le château appartenait à la seigneurie du Gavre. Il fut détruit par un incendie pendant les combats du 13 septembre 1793, entre les troupes hollandaises du Prince d’Orange et les armées révolutionnaires. Il en reste la Cense (Manoir)et des souterrains...

Le Molinel (ou Moulinet = petit moulin) avait son château, au début du XIIIe siècle,  avec quatre tours, trois étages, des murailles de 35 pieds de haut (environ 10,6 m) et de deux briques et demie d'épaisseur, entourées de douves. La nouvelle salle de sport Adolphe Dieryck a été construite à son emplacement.

La seigneurie du Molinel s'étendait un moment de la rue du Lys à la route de Lille, depuis le bas du Colbras jusqu'à l'actuelle rue Jean Fiévet.

Il couvre aujourd'hui une partie du quartier des Musiciens, les anciennes terres du château, dont la Cense Manoir, mais aussi celles de l'autre côté de la rue Arthur Dennetière.

Son premier seigneur s'appelle Guillaume De Lichtervelde. Puis le Molinel passe aux Hallewijn qui possèdent aussi le château d'Halluin (entre la Rouge Porte et la Lys), puis à divers familles, dont la dernière est celle de la Grandville, qui avait encore des propriétés dans ce quartier vers 1970.

 

La douve séparant le château de la ferme subsistante était enjambée par un petit pont (son emplacement était sur l’actuel étang de la ferme), qui était construit avec un ciment lié de seigle particulièrement résistant. Il subsista très longtemps une arche, qui disparut à son tour, il y a seulement 40 ans… vers 1973/74, victime du temps et de la pollution.

 

Au 16ème siècle, le site abritait la seigneurie du Gavre à Halluin. L’emplacement du château est aujourd’hui couvert de bois taillis, d’arbres et de plantes qui lui donnent un aspect sauvage, et une eau stagnante l’entoure.  

La ferme du Chemin de Grandville, dite 400 cents ans plus tard  "Ferme Vouters" fut construite en 1473... Vers 1851, venant de Wavrin, la famille Vouters y demeure jusque  après la deuxième guerre mondiale.

 

(Document X DD 22453  n° Img 977)

Retour en 1972… La Cense Manoir,

  Il y a 40 ans  !

 

En 1972, M. et Mme Renard, jeunes tourquennois, prenaient possession de vieux bâtiments sis rue Dennetière et alors menacés de destruction. Pour les historiens, il s’agissait de la ferme de l’ancien château du Molinel, situé juste à côté de là et détruit à la Révolution. Pour les Halluinois, c’était la « Ferme Vouters » tout simplement, du nom de la grande famille halluinoise qui l’avait exploitée des décennies durant.

 

C’était en tout cas une part importante du patrimoine historique de la commune, qu’il aurait été navrant de voir disparaître. Une initiative privée allait peut-être permettre de le sauver ; mais ce n’était pas chose facile. Voilà donc, la suite de cette  version moderne du « Roman des Renard » relatée dans la presse locale :

 

…Huit ans après, en 1980, la Cense Manoir est là et bien là. On y vend des produits horticoles. Mais les bâtiments ont été sauvés au prix d’une lutte de chaque instant. Et les propriétaires ne manquent pas de projets… « Cette année, on refait la grange. Ce n’était pas une mince affaire, les poutres étaient pourries, les murs s’écartaient. Il faut vous dire qu’en principe pour un bâtiment de cette importance, il y a toujours au moins un point d’appui central, à l’intérieur de la construction, un pilier par exemple. Ici rien du tout. L’ensemble des poutres ne repose que sur les murs. Alors, il faut que la charpente soit solide…

 

On l’a donc refaite complètement, on a redressé les murs à l’aide de tire-fonds, on a remplacé les tuiles pourries par des tuiles flamandes du même style. Nous avons commencé en fin d’année dernière, et on vient tout juste de terminer ».

 

Mme Renard s’anime quand elle parle de « sa » Cense-Manoir. En effet, depuis 1972, elle et son mari ne comptent plus les heures, les jours, les semaines consacrés à la remise à neuf de leur vieille demeure. Et pourtant c’est toujours la même flamme, la même passion qui les anime.

 

« Notre premier « gros » travail fut la réfection du pigeonnier. Il y avait des infiltrations dans le porche, il fallait agir assez vite pour pouvoir conserver le plus de choses possible. Nous avons refait des plafonds à l’ancienne, avec des poutres d’orme exclusivement. Maintenant, ça tient ».

 

Il faut dire que ce porche est particulièrement précieux, c’est sur son fronton que l’on trouve une pierre datant assez précisément la construction de la ferme : 14.. et quelque chose, ou selon certains spécialistes 15.., le « 4 » n’étant en fait qu’un « 5 » gothique. De toutes manières, cela fait remonter certains bâtiments au XVIe siècle au minimum !

 

Autres travaux réalisés par les Renard depuis leur emménagement : il leur a fallu recreuser les fossés qui se trouvaient tout autour de la ferme, en fait d’anciennes douves conçues pour le drainage des eaux. Il faut dire que le terrain est particulièrement humide, puisqu’on y trouve deux étangs.

 

Au milieu du plus grand se dressait d’ailleurs un pont, dernier vestige sans doute du château proprement dit. Hélas l’arche du pont rongée par le temps s’est effondrée vers 1973-74, et seuls subsistent les deux piliers, au beau milieu des eaux dont ils dépassent en ce moment d’à peine un mètre, l’étant étant à son niveau maximum.

 

On a longtemps cru que ce pont reliait la ferme au château, à ce sujet les Renard ont maintenant une version différente :« entre l’étang et la ferme nous avons effectué divers travaux pour nettoyer et aplanir le terrain, et à chaque fois sont revenus à la surface des débris de pierre, de briques, de tuiles dirait-on aussi, et même une pièce de monnaie très ancienne que l’on a su identifier.

 

Exactement comme si une importante construction s’était trouvée à cet endroit et y avait été détruite. Dans cette hypothèse le pont aurait été non pas un lien entre la ferme et le château, mais plutôt une sortie du château en direction de ce qui est aujourd’hui la route de Linselles ».

 

Dernier « gros œuvre » accompli par M. et Mme Renard les propriétaires : la réfection de la grange. Enfin, dernier en date, car les projets ne manquent pas.« Notre but  soupire Mme Renard avec l’air de dire qu’elle n’y arrivera jamais, c’est de retaper complètement le corps de logis qui se trouve au fond de la ferme, en direction des champs. Nous pourrions alors emménager dedans, et faire démolir notre actuelle maison qui date du début du siècle et dont le style n’a rien à voir avec le reste. A la place de cette maison, un bâtiment rectangulaire pourrait alors être édifié, dans le style flamand, qui fermerait complètement la cour et redonnerait à l’ensemble son aspect initial ».

 

Projet ambitieux qui semblera utopique à beaucoup d’autant que l’habitation et l’ancienne écurie sont très abîmés. La toiture est complètement effondrée, et les murs ne semblent plus très sûrs non plus. Il conviendrait sans doute de les doubler par des murs neufs, ou de les détruire. Ce qui serait regrettable, car ils sont par endroits épais de près d’un mètre !

 

Mais lorsqu’on voit ce qui a été réalisé à la Cense Manoir depuis 1972… De toute façon les Renard ne comptent que sur eux-mêmes pour y parvenir, en effet la ferme n’est pas classée parmi les « monuments historiques » et ils n’ont donc bénéficié d’aucune subvention, tout au long de leurs travaux.

 

Des souterrains ?

 

«Et pourtant, expliquent-ils,il n’est pas question que nous fassions n’importe quoi car nous sommes étroitement surveillés par… les Halluinois. Beaucoup de gens viennent suivre de temps à autre l’évolution des travaux, voir si nous respections bien les styles et les matériaux d’époque. Il s’agit pour la plupart de personnes âgées, qui ont connu dans leur jeunesse le domaine en exploitation et la considèrent comme un peu à eux.

 

Beaucoup nous rapportent qu’ils venaient jouer dans les souterrains de la ferme : il y aurait en effet des tunnels creusés sous les bâtiments. Certains racontent que l’un d’entre eux irait  jusqu’à Bousbecque, ce qui paraît peu vraisemblable.

 

Ce qui l’est plus, c’est l’idée d’un souterrain reliant la ferme à l’ancien château, qui se serait éboulé depuis quelques décennies. A plusieurs reprises au cours de nos travaux, nous avons cru en découvrir l’entrée, mais ou ce n’était pas cela, ou l’endroit n’était pas accessible ».

 

Allons donc ! La « Cense Manoir de la Grandville » n’a peut-être pas encore dévoilé tous ses secrets… Mais pour la famille Renard, cette tranche de vie consacrée au patrimoine halluinois s’achevait définitivement vers 1985.

 

Concernant les souterrains, une légende circule chez les fermiers du Colbras : une charrette pleine de biens de valeur serait partie de l'entrée du souterrain du château (ou de l'ancienne porcherie de la Cense, selon certains) et ne serait jamais ressortie.

 

Durant les combats de 1793, la chapelle des Fièvres fut également détruite, lors de la bataille d'Halluin-Menin, et un soldat s'empare de la statue de Notre-Dame des Fièvres, puis, prit de remords, il la porte dans une maison voisine. Beaucoup plus tard, la statue a été placée dans le choeur sud de l'église Notre-Dame des Fièvres. Notre brave soldat continua de combattre et se dirigea du Malplaquet au Molinel, où il fut tué d'une balle.  

 

Une légende rapporte que les Halluinois évitaient de passer le long des ruines du château du Molinel, car la nuit venue, le fantôme d'une femme planait au-dessus de l'étang...

 

Une nouvelle aventure commence en 1989...

avec la Famille Delporte. 

 

La Cense-Manoir était la Basse-Cour du château du Molinel. De sa création en 1473, ne subsistent que le porche à pigeonnier, une grande salle à cheminée monumentale et une chambre haute dallée de pierre. La grange date de la fin XVIIIe siècle, et elle s'est effondrée suite à des tempêtes.

La Cense du bas latin censa, signifiant fermage, est devenue ensuite le nom de la ferme elle-même. En entrant dans la propriété, vous avez sur votre gauche, sous les anciens jardins familiaux, un blockhaus ayant servi de Quartier général (QG) aux Allemands durant la guerre 14-18.

 

En 2011, ce plus vieil édifice halluinois est habité par M. et Mme Delporte… Ils sont arrivés en 1989, alors que l’habitation était inhabitée depuis 3 ans. En 1990, ils ont créé l’association de sauvegarde de la cense, afin de lui redonner vie et éclat. Ne percevant pas de subvention, il a fallu trois ans pour reconstituer une aile de l’ancienne ferme.

 

En avril 2003, une partie de la grange s’était effondrée. Une partie des matériaux émiettés ont été récupérés et les moignons les plus fragiles cimentés.

 

En août 2004, Anita Delporte racontait : « Quand on a démarré, on se chauffait au bois et il était difficile de trouver la monnaie pour acheter une boîte de thon pour les enfants. On ne sait plus ce que sont les vacances et on se prive des week-ends consacrés aux travaux.

On nous rétorque qu’il s’agit d’un site privé, ce qui est vrai, reconnaît-elle, comme il est vrai que c’est notre notre choix de vouloir le restaurer. Mais si le site est privé, les murs appartiennent au patrimoine de la ville ».

 

Ce lieu d’animations, pourvu d’activités équestres, d’un étang et de salles de réunions, voit l’urbanisation galopée autour de la Cense Manoir… (Salle de sports « Adolphe Dieryck »  et implantation future d’un lotissement Notre Logis sur les anciennes parcelles cultivées du « Coin de terre halluinois »).

 

Chaque année, la Cense Manoir organise une Kermesse champêtre… Avec les membres de leur association, M. et Mme Delporte essayent de sauvegarder et de rénover ce patrimoine. L’occasion pour le public de montrer son attachement à ce site.

 

Les noms des anciennes rues...

La rue Jean Jaurès s'appelait rue du Château, celle du Cardinal Liénart, rue du Molinel, et la rue Anatole France, rue de la Grandville.

Il y a plus longtemps, la rue d'Oer s'appelait Drève (chemin carrossable bordé d'arbres) du Molinel, et permettait de rejoindre la chapelle du Tilleul ou des Fièvres.

Dans les années 1960, des villas puis des appartements et enfin des maisons du CIL ont été construits à la place des jardins ouvriers et du terrain au nord de la Cense. Le quartier des Musiciens date de 1976. Le quartier au sud-ouest de la Cense, la Tuilerie, est le plus récent.

   

"Festiflandre" à Halluin.

Les 10 et 11 Septembre 2011, au Port de Plaisance d'Halluin-Menin (B), Le Syndicat d'Initiative, en partenariat avec  la Ville d'Halluin, organise le 1er "Festiflandre" : Un week-end "médiéval" avec reconstitutions historiques, approche des métiers médiévaux, tournois, compétitions, marché de produits régionaux, bal folk, découverte du territoire...

5/9/2011.

Commentaire : Daniel Delafosse

 

 

03553

 Le Monument aux Morts,

 situé rue de Lille Halluin :

 (photo n° 3553)

 

Le Monument aux Morts...

 Discorde halluinoise. 

 

En 1925, gros sujet de discorde : la construction d’un monument aux Morts à l’endroit même où deux petites maisons avaient été bombardées en 1918 au carrefour des rues du Moulin et de Lille, entraînant la mort d’un civil, bourrelier de son état, Louis Samper. Une souscription est ouverte. La municipalité refuse d’y participer.

 

Du coup les cérémonies patriotiques (11 novembre, 14 juillet) seront célébrées en deux lieux différents : au nouveau monument aux Morts de la rue de Lille pour l’UNC et une partie des Halluinois, au monument élevé en l’honneur des victimes de la guerre de 1870 au cimetière pour l’ARAC et les partisans de la Maison du peuple.

 

21/2/2011.

Commentaire : Daniel Delafosse  

 

03552

 

03536

Dans le bas de la rue de Lille, cet immeuble était celui

de l'Union Patronale d'Halluin, dit aussi "Consortium".

(Photos n° 2889- 3536 et 3552)

L'Union Patronale,

 ou "Consortium" d'Halluin.

 

C'était la belle résidence d'Halluin en 1830. Elle appartenait au Receveur des Douanes, Isidore Labbé. Plus tard, elle fut acquise par M. Bierme dont l'usine de jouets et de produits d'osier, rue de la Lys, jouxtait la propriété.

En 1923, elle devint le siège de l'Union Patronale où s'illustra Désiré Ley, banni des syndicats ouvriers et "enterré" symboliquement le 9 mars 1923.

Cette magnifique bâtisse a disparu en 1988, pour être remplacée par plusieurs résidences, dont le nouveau bâtiment qui abrite "L'Union Patronale" actuellement.

15/2/2011.

Commentaire : Daniel Delafosse

02844

Vue (1er plan) sur le Presbytère d'Halluin, rue Abbé Bonpain,

 et (derrière) l'ancien Couvent des Soeurs de la Sagesse,

prise du clocher de St Hilaire.

(photo n° 2844)

 

Le Presbytère d’Halluin...

Visite guidée en 2004.  

 

Le presbytère ou maison paroissiale d’Halluin, près de l’église Saint-Hilaire, ne relève pas d’un romand de Bernanos. Il recèle d’une vie insoupçonnée, abrite les archives et on vient y demander l’aumône ou l’hébergement. Mais allons à la découverte de cette belle demeure flamande avec l’abbé-doyen d’Halluin Yves Billaut.

 

Ses murs à pas de moineaux, tels qu’on les croise dans les villes des Flandres, contrastent avec le dépouillement intérieur. Tout commence avec une 1ère anecdote de l’abbé-doyen Billaut  : « Paul Parent, prêtre aujourd’hui décédé, avait quitté Halluin pour combattre lors de la dernière guerre mondiale. Quand il est revenu, quatre ans plus tard, l’ancien presbytère avait été démoli et celui d’aujourd’hui construit ! ».

 

Voilà donc une maison paroissiale édifiée au coeur d’une période de destruction massive. Qu’y trouve-t-on, de la cave au grenier ? Finalement, tout ce qui compose la vie d’une demeure habituelle. « La cave est le royaume de la chaudière et du vin de messe ! »  poursuit l’abbé Yves Billaut qui y a déposé ses propres bouteilles de vin.

 

Au rez-de-chaussée, deux pièces sont réservées au secrétariat de la paroisse pour y tenir permanences (mariages, baptêmes, enterrements mais aussi catéchèse, vie pastorale, on y fait même la queue le samedi matin !) et accueils divers, assurés par deux bénévoles, Denise et Annie qui enregistrent de nombreux mariages et baptêmes.

 

On y trouve également le bureau de l’abbé Billaut. Mais saviez-vous qu’une salle-à-manger dotée d’une cuisine équipe le rez-de-chaussée ? « Des repas sont servis à destination des prêtres du doyenné, cela fait partie de la convivialité que je me charge d’assurer entre les prêtres ». Souvent les prêtres du doyenné qui comprend les communes d’Halluin, Roncq, Neuville, Linselles et Bousbecque se retrouvent au chalet de la Pépinière à Roncq, en présence de l’équipe pastorale.

 

Les deux seules personnes rémunérées par la paroisse ne sont autres que la cuisinière et la femme d’entretien du presbytère et du centre pastoral. De même une personne se charge de l’essentiel de l’entretien du jardin de cette belle demeure flamande « Le jardin sert à fleurir l’église », précise le maître des lieux.

 

A l’étage outre les trois pièces réservées au logement du curé-doyen, le couloir s’ouvre sur une chambre d’amis ou encore deux pièces destinées à l’accueil d’un séminariste en insertion, dans le cadre de sa formation au grand séminaire.

 

Au grenier, c’est le royaume de l’archiviste bénévole de la paroisse, Willy Desprez. Il y consacre 2 heures chaque semaine et on peut y puiser de véritables trésors historiques, à savoir les registres de baptêmes, mariages et enterrements des trois églises halluinoises, du début du 19ème siècle à nos jours. Actuellement, on revisite l’histoire qui lie Halluin au cardinal Achille Liénart durant les grèves très dures de 1929.

 

« La maison est ouverte tous les jours », reconnaît l’abbé Yves Billaut. Le plus surprenant sans doute, loin des clichés tenaces, ce sont les demandes d’aumône et d’hébergement. « Je travaille en lien avec le secours catholique, les associations et les centres sociaux », raconte le curé-doyen, des Roumains m’ont demandé de l’argent pour se rendre à Lille, je les ai mis en contact avec le secours catholique et la banque alimentaire, une famille est venue me voir pour être secourue moralement, exposée aux affres du chômage. Ou encore, deux cyclistes que j’ai hébergés une nuit dans le cadre d’une randonnée, à la rencontre de lieux religieux ! ».

 

Et puis, un mystère plane. Selon M. Roland Verkindère historien local, on aurait déposé la 1ère pierre de l’ancienne église, celle qui a précédé Saint-Hilaire, dans le jardin du presbytère. Reste à savoir où ? L’abbé Billaut ne le sait pas.

 

27/10/2010.

Commentaire : Daniel Delafosse

 

05473

Rue de Lille, à l'angle de la rue Jean Jaurès,

 se trouvaient les Bains-Douches halluinois.

Depuis 1987, la Bibliothèque Municipale occupe les locaux.

(photo n° 5473)

 

Il était une fois,

 la Bibliothèque Municipale d'Halluin… 

 

Le mardi 21 août 2007, la bibliothèque municipale a rouvert ses portes après deux mois de lifting. L’équipement fête alors ses vingt ans, dans les locaux du 144, rue de Lille. Mais ce bâtiment n’a pas toujours accueilli la bibliothèque et la bibliothèque n’a pas toujours été dans ce bâtiment. Petit historique…

 

Cette  bâtisse a été inaugurée en 1927 et accueillait des bains douches. C’était l’une des premières réalisations de la municipalité communiste menée par M. Gustave Desmettre. Jusqu'au début des années soixante-dix, les Halluinois pouvaient encore y prendre une douche ou un bain. Il n’y avait pas alors de bibliothèque à Halluin. Il faudra attendre encore bien des années.

 

C’est en 1972 que la municipalité, dirigée par M. Albert Houte, décide favoriser la lecture par le biais de prêts de livres. A peu près à la même époque, les bains douches ferment leurs portes, mais sans troquer les savons pour des livres. Pendant quatre ans, la ville requiert le fonds de bibliothèque de M. Suys, féru de livres.

 

En 1976, la bibliothèque est installée rue Emile Zola, dans les locaux de l’ancienne perception. Le directeur M. Jacques Thomas, vient de la bibliothèque centrale de Tourcoing où il travaillait depuis dix-huit ans. On enregistre alors 600 inscrits pour 6.000 volumes.

 

En janvier 1977, soit sept mois après son ouverture, la bibliothèque a déjà recensé 15.379 prêts de livres et 890 inscrits. Le succès ne faiblit pas : en 1980, la presse raconte que 1.952 personnes se sont rendues au moins une fois à la bibliothèque pendant l’année.

 

Le bâtiment est vite exigu. Et, courant 1980, la municipalité décide d’installer ce service au 34, rue de la Paix dans des locaux provisoires à la place de la Protection Maternelle et Infantile. Le fonds est alors composé de 13.000 livres. Deux ans plus tard, la bibliothèque compte 18.000 livres pour 3.000 lecteurs et 77.000 prêts.

 

En 1983, Jacques Thomas part en retraite, il  est remplacé par M. René Baly secondé par Daniel Delafosse. En 1986, la fréquentation est remarquable avec un afflux de près de 800 personnes en moyenne chaque semaine ! D’autant plus remarquable, que l’établissement n’est pas vraiment engageant. Le personnel (qui compte aussi deux dames de service Mmes Georgette Colleville et Michèle Vanspeybrouck)  n’y est pour rien, mais il faut reconnaître que l’aspect extérieur du 24, rue de la Paix, a de quoi rebuter plus d’un lecteur potentiel.

 

Pourtant au 1er décembre 1985, on comptait 4.186 personnes inscrites sur les fichiers, 2.500 étant de véritables usagers, pour 21.000 livres mis à disposition. 

Mais, effectivement,  l’exiguïté des locaux et le nombre croissant d’ouvrages imposent un nouveau déménagement. La ville décide d’installer la bibliothèque dans les anciens bains douches. Le personnel en place (René Baly, Daniel Delafosse, Georgette Colleville, Michèle Vanspeybrouck et Edith Verhulst) effectue lui-même le déménagement, plusieurs tonnes de matériel et livres : remplir les cartons, démonter et remonter  les étagères, et même conduire le camion de la ville, qui leur avait été prêté mais sans chauffeur !

               

Le 24 mai 1987, Albert Desmedt, maire d'Halluin, inaugure le nouvel équipement culturel. Les travaux de transformation ont alors coûté 1, 4 millions de francs à la ville. C’était alors l’âge d’or de la bibliothèque. Le rez-de-chaussée était consacré aux adultes, et à l’étage nous trouvions le secteur enfants, la salle d’études et les bureaux du personnel. Rien que la journée du mercredi, quatre employés enregistraient 1.200 prêts de livres, et à cela, il fallait ajouter le rangement, les recherches et les renseignements demandés par le public !

 

A cette date, 23.000 livres (15.000 adultes, 6.000 enfants, 2.000 d’études)  sont répertoriés dans un cadre aussi agréable que fonctionnel sur 400 mètres carrés utilisables. De même l’informatique permettra une extraordinaire souplesse d’utilisation. D’autant qu’une nouvelle classification (thématique et non plus alphabétique)  a été menée à bien, après une année de travail, par MM René Baly et Daniel Delafosse, ainsi que la mise en  informatique de tous les ouvrages.

 

Mettre la bibliothèque à la place des bains douches méritait une explication ! Celle-ci fut donnée, lors de l’inauguration,  par M. Albert Desmedt maire conseiller général :

 

« Je me souviens de ma première visite comme maire dans cet établissement, ça puait, l’eau dégoulinait des murs. Ce n’était la faute de personne, c’était une vieille installation. En mairie, j’ai regardé combien cela coûtait : 350.000 F de déficit par mois. J’ean ai parlé autour de moi, aux adjoints et conseillers et nous avons décidé cela, cette formidable métamorphose, une belle réalisation à côté de toutes les autres.

 

J’en remercie pour leur aide, MM Patrick Vandeputte, secrétaire général de mairie ; Paul Lerible chef du service sports loisirs culture, Jean-Pierre Verschaeve, conseiller municipal,  Claude Clément, chef des travaux ; tout le personnel communal… ».

 

Après une visite des lieux, magnifique réalisation faut-il le souligner, après également l’appréciation du travail d’un relieur et d’un présentoir où se mêlent l’écriture et le cinéma « Un livre, un film » concocté par un passionné Daniel Delafosse, à l’occasion du Festival de Cannes, M. Jean-Pierre Verschaeve fit la relation bains-lecture par le biais d’habitudes romaines qui s’y rapportaient :

 

« Et d’ailleurs, la fonction d’une bibliothèque n’est peut-être pas si différente de celle d’un établissement de bains : ne s’agit-il pas, dans les deux cas, de créer des « hommes nouveaux ? ».

 

Puis abordant le domaine culturel par la pratique de la lecture à laquelle il engagea le plus grand nombre possible d’Halluinois, M. Verschaeve la définit ainsi :

 

« On dit que tout définition est périlleuse… et c’est particulièrement vrai lorsque c’est la culture que l’on doit définir ! Mais on peut quand même avancer qu’un homme cultivé, c’est celui qui est capable de remettre les choses dans leur contexte de faire des comparaisons, bref, d’avoir un certain recul. Or la lecture est certainement le moyen privilégié pour acquérir les connaissances et pour favoriser cette ouverture d’esprit qui doivent permettre d’avoir ce recul ».

 

« Les Halluinois étaient déjà convaincus des bienfaits de la lecture : la moyenne annuelle d’ouvrages empruntés par habitant, supérieure à 4, est largement au dessus de la moyenne nationale ! ».  

 

Les nouveaux locaux ont permis également de monter, tous les deux mois, plusieurs expositions organisées par Daniel Delafosse, ayant pour thèmes : 

Le cinéma, la chanson, les timbres, le millénaire des Capétiens, De Gaulle et la Vème République, la musique classique, l’opéra et la danse, les sports, la Flandre et le Nord, l’Europe politique, la fraude douanière, la musique de variétés et le rire, la guerre 14-18, le Bicentenaire de la Révolution Française, Halluin au travers de son architecture, la photo et les paysages du Nord, la Santé.

 

Ces différentes expositions, très appréciées par les lecteurs, associées harmonieusement les livres, les affiches, les photos mais aussi d’autres documents ou  des objets,  et parfois même des meubles !

 

Ces expositions permettaient également d’organiser des conférences : En 1983, comme celle tenue sur « Les occupations dans le Nord de la France de 1814 à 1944 » avec l’écrivain Marc Blancpain ; en 1988, sur le thème « De Gaulle et le 30ème anniversaire de la Vème République » et la présence de l’ancien Ministre et Académicien M. Maurice Schuman, mais aussi en 1989 avec  Michel Hastings, chercheur au C.N.R.S. qui connut un gros succès, avec sa conférence sur « Halluin la Rouge ».

 

C’est en 1988 que la ville construit une maison des associations sur le terrain laissé vacant à la suite d’un incendie dans un café. Le 10 septembre 1988, le centre culturel « Albert Desmedt » est inauguré par M. Didier Desprez, nouveau maire d’Halluin à la suite du décès de M. Desmedt le 25 Juillet 1987.

 

Pour ce nouvel établissement plus de deux millions de francs ont été investis. La ville veut développer son offre culturelle et embauche une bibliothécaire, afin de développer le service, notamment vers les plus jeunes. C’est Mlle Valérie Lenglaert qui prend les rênes de la bibliothèque. En 1989 et 1990, MM Baly et Delafosse quittent la bibliothèque pour le service administration générale de la Mairie.

 

En 2002, le CCAS quitte le rez-de-chaussée du centre culturel, pour un nouveau bâtiment construit,  rue Marthe Nollet, et qui portera le nom de « Maurice Schumann ». La bibliothèque peut alors s’agrandir et y installer un coin jeunesse.

 

Dès lors les locaux ne sont plus extensibles, et la ville imagine créer une médiathèque sur l’ancien site Prouvost en centre-ville. Mais le site n’a pas été préempté par la communauté urbaine et a été acheté par des privés. 

Faute de locaux centraux et devant le coût d’un tel équipement, la ville décide d’ajourner le projet et engage la rénovation de l’actuelle bibliothèque, en 2007… vingt ans après son ouverture rue de Lille.

 

Pour la rénovation des locaux et leur réouverture au public, deux jours d’animations furent organisées et une exposition installée au CCAD, proposait des tableaux mêlant des œuvres d’Anne-Marie Vin et de Christian Chibout dont celle placée depuis quelques mois au-dessus de la porte de service, ainsi qu’un bref historique sur la bibliothèque. 

 

Dorénavant, les ouvrages documentaires sont maintenant rassemblés en un seul rayon, et la bibliothèque devenait un relais Ritimo : à ce titre elle accueillait un fonds de livres sur le développement et la solidarité internationale.

 

Fin 2007, la bibliothèque municipale d’Halluin abrite 39.000 livres. Elle est fréquentée par des lecteurs qui sont à 85 % Halluinois. Le plus jeune inscrit a 7 mois, le doyen 96 ans. L’inscription et le prêt ont toujours été gratuits et le resteront a souligné le maire. 

 

Fonctionnement de la Bibliothèque…

 

Que se passe-t-il dans une bibliothèque en dehors des heures d’ouverture au public ? D’aucuns, mal informés, pensent qu’être bibliothécaire est une sinécure. Il n’en est rien : les huit personnes qui travaillent à la bibliothèque d’Halluin peuvent en témoigner.

 

En dehors des horaires d’ouverture au public, le personnel range les livres dans les  section adultes et jeunes. Car si les employés repositionnent les livres rendus bien exactement à leur place, il n’en est pas toujours de même pour les lecteurs qui, après avoir feuilleté un ouvrage, ne le remettent pas à sa place. Si l’on n’y mettait régulièrement bon ordre, il deviendrait impossible de s’y retrouver. « Quand on nous demande un livre, nous pouvons le retrouver grâce au classement, mais s’il n’est pas à sa place, nous ne pouvons rien faire, explique Nathalie.

 

Il y a aussi le jour de l’envoi des rappels pour ceux d’entre les lecteurs qui ont dépassé le délai du prêt. Heureusement, la gestion par ordinateur a beaucoup simplifié ce travail. Pendant ce temps l’espace jeunesse est très animé, on y reçoit des classes, par créneau d’une heure, deux par demi-journée Ce sont 8 classes qui sont accueillies chaque semaine.

 

Durant les heures hebdomadaires d’ouverture, il faut accueillir et conseiller les lecteurs, enregistrer les entrées et sorties de livres, remettre en rayons, faire régner le calme chez les plus jeunes, gérer la fréquentation de la salle d’études, et tout cela avec le sourire. 

La majeure partie du travail interne se décompose ainsi : le classement et la réparation des livres détériorés, la préparation des animations (expositions diverses, les Z’histoires…) et surtout le traitement des nouveaux livres.

 

Lors des achats de livres, la première étape, après la réception de la commande, consiste à équiper le livre d’une étiquette auto-collante : c’est en quelque sorte la carte d’identité du livre au sein de la bibliothèque. Ensuite le livre est plastifié pour lui assurer une plus longue durée. L’ouvrage reçoit ensuite le cachet de la bibliothèque. C’est alors le moment d’entrer le livre dans l’ordinateur.

 

Grâce au référencement, il est possible de retrouver, par exemple, tous les livres qui parlent du loup, ou tous les albums sur la rentrée scolaire. Pour une revue, le travail est un peu moindre, mais comme il y a 70 abonnements en cours, il se renouvelle souvent. Quand une revue arrive, elle est mise en présentation : on peut la consulter sur place, mais on ne pourra l’emprunter qu’après l’arrivée du numéro suivant.

 

En été, la fréquentation de la bibliothèque diminue mais le personnel ne chôme pas pour autant, ils effectuent une toilette générale : suppression des livres et revues trop détériorés, tri des revues anciennes… 

Ce travail très diversifié, et qui les passionne, les employés sont heureux de les faire découvrir aux stagiaires scolaires, qui en retour leur donnent un coup de main non négligeable. 

 

Je concluerai ce tour d’horizon halluinois de la lecture par trois pensées : 

 

« Toutes les grandes lectures sont une date dans l’existence » Lamartine 

« Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé » Montesquieu 

« Chacune de nos lectures laisse une graine qui germe » Jules Renard

 

                                                          Daniel Delafosse

 

 La Bibliothèque Municipale d’Halluin

 en 2009-2010…

 

Lieu incontournable culturel halluinois la bibliothèque municipale met à la disposition de ses trois mille cinq cents lecteurs, quarante mille volumes. Pour Valérie Lenglaert la directrice du lieu : « Cela représente environ 17 % de la population qui fréquente régulièrement la bibliothèque. Il ne faut pas que nos lecteurs hésitent à monter au premier étage où se trouvent un nombre important de livres documentaires, art, science, vie sociale, politique... »

 

Valérie, Véronique, Nathalie, Laëtitia, Manon, Jérémie et Christian assurent tout au long de l'année un accueil de premier ordre, guidant les lecteurs dans les méandres des étagères, n'hésitant pas à parler en connaissance de cause des dernières parutions, avec le sourire.

Des programmations ponctuelles se déroulent dans ce lieu dédié à la culture. Le premier mercredi de chaque mois à 16 h une lecture goûter pour les 3/10 ans « Les grignotines » est suivie à chaque séance par un jeune public averti.

 

Le portage à domicile mis en place depuis quelques années est bien rodé au profit des personnes rencontrant des difficultés pour se déplacer. « L'hiver, nous avons plus de demandes car beaucoup de personnes âgées profitent de la formule. Nous assurons des partenariats réguliers avec le CDI du CES Schuman, le LEP Saint-Exupèry, le Cada. Tous les mardis et vendredis, nous recevons les visites des classes maternelles et primaires des écoles halluinoises. Le coin lecture des revues est également bien fréquenté depuis que nous l'avons mis au rez-de-chaussée » ajoute Valérie Lenglaert.

 

Voilà quatre ans à Halluin que les livres prennent leur quartier libre dans la commune. « Le Baladeur » mis en place par la bibliothèque municipale permet d'emprunter librement un livre en libre service dans divers endroits de la commune.

Vous les avez sûrement croisés à un arrêt de bus, dans la salle d'attente du médecin, à la mairie, au CCAS ou encore au restaurant Asian Break. Les Baladeurs se promènent partout. « Ce sont des livres que les gens nous ont donnés parce qu'ils veulent débarrasser mais ne veulent pas les jeter », explique Nathalie Liévin, agent du patrimoine à la bibliothèque municipale.

Alors pour donner une seconde vie à ses ouvrages, la bibliothèque a instauré « Le baladeur », inspiré du Book Crossing. Si au hasard de votre route, vous trouvez un livre avec l'étiquette verte « Le baladeur », vous pouvez l'emporter, le lire et le ramener à la bibliothèque. « C'est une idée collégiale, que nous avons mise en place il y a quatre ans », expliquent les bibliothécaires.

 

En 2010, le phénomène mangas (petits livres japonais aux dessins noirs et blancs pour les jeunes ou bandes dessinées pour adultes qui se lisent de bas en haut) s'est aussi emparé de la bibliothèque municipale. Sur 40.000 livres, 500 sont des mangas. 

Ce samedi 23 octobre 2010, de multiples animations, sur le thème du manga, seront proposées à la bibliothèque municipale.

 

22/10/2010.

Commentaire : Daniel Delafosse
 

02313
Photo n° 2313

10836

Une autre vue plus ancenne de l'ancien bureau de poste -

Une remarque : le fronton a été enlevé en septembre 1989.

photo n° 10836