Gustave Casier Président de la Délégation Municipale du 26.9.1944 au 14.5.1945 |
Maire d'Halluin 19.05.1945 -1947 |
Né le 05.07.1896 à Halluin |
Après la Libération de 1944, le communiste Gustave Casier fut le 1er Maire officiellement élu de la ville d’Halluin, le 19 Mai 1945.
Né à Halluin le 5 juillet 1896, dans une famille ouvrière de cinq enfants, Gustave Casier commence lui aussi à travailler très jeune comme apprenti tisserand puis employé de coopérative.
Trop jeune pour être mobilisé en 1914, il est réquisitionné comme travailleur forcé par les troupes allemandes. Et après s’être distingué dans la résistance aux nazis, il fut arrêté et s’évada du camp d’Ecrouves, près de Toul.
C’est en 1923 qu’il prend sa carte au Parti communiste. Jusqu’en 1939, il occupe d’importantes fonctions dans le secteur de la Vallée de la Lys et de Tourcoing, notamment secrétaire de l’Union départementale des syndicats du nord ; membre du comité régional depuis 1924, il entra au bureau de la Fédération communiste du Nord en 1936.
En 1948, Gustave Casier devient directeur de la publication de « Liberté », le quotidien régional du Parti communiste dans le Nord et conserve ce poste jusqu’en 1967. Il avait quitté sa ville d’Halluin pour Roubaix au début des années 60.
Il est élu pour la première fois conseiller municipal en 1925, au sein d’un municipalité emmenée par Gustave Desmettre. En 1937, il devient conseiller général du canton de Tourcoing Nord-Est.
Gustave Casier est déchu de ses mandats électifs en janvier 1940. Il entre alors dans la clandestinité, mais est arrêté par la police française en septembre 1941. Interné au camp d’Ecouvres (Meurthe-et-Moselle), il s’échappe en 1943 et revient dans le Nord.
A la Libération de la Ville, la délégation spéciale emmenée par le Maire Gaston Petit, puis le nouveau conseil municipal nommé par le gouvernement de Vichy et l’Etat français en 1943 ont laissé place à une délégation municipale pluraliste représentant toutes les sensibilités patriotiques locales.
Par arrêté préfectoral en date du 26 Septembre 1944, le communiste Gustave Casier est nommé Président de la nouvelle Délégation Municipale jusqu'au 14 Mai 1945.
Les membres qui composent cette délégation sont : Dereus Charles, Myngers Albert, Veranneman Achille, vice-présidents, Amez Robert, Lenez Victor, Rousseau Arthur, Mme Dujardin Monique, Mittenaere André, Delafosse Henri-France, Verkindère André, Parmentier Henri, Decraene Joseph, Vandekerkhove Julien, Huyghe Constant, Delattre Etienne, Bekaert Marcel, Verkindère Gérard, Detaevernier Pierre.
A noter, par ailleurs, que pendant toute cette période 1939-1944, Stéphane Dubled, secrétaire général de mairie et Edouard Penasse, receveur municipal, tous d’eux proches de la municipalité d’avant 1939, ont assuré leurs tâches de gestion et tenu administrativement la mairie.
En avril 1945, c’est la première fois depuis 1936 que le corps électoral est appelé à s’exprimer dans les urnes.
La constitution des listes électorales n’est pas une mince affaire. Car il y a une innovation fondamentale : les femmes pour la première fois dans l’histoire française sont à la fois électrices et éligibles. Le verrou mis depuis trente ans par la majorité du Sénat vient enfin de sauter.
C’est la volonté de De Gaulle mais dans la préparation de cette décision à Alger Fernand Grenier, qui fut dans les années trente employé municipal à Halluin, n’est pas resté inactif. ( Fernand Grenier fut délégué du PC en janvier 1943 auprès du Général De Gaulle à Londres et en 1944 ministre de l’Aviation au gouvernement provisoire à Alger. Député jusqu’en 1968, il décède à Saint-Denis en août 1992).
Lors de ces Elections Municipales de 1945, deux listes sont en présence : La liste d’Union patriotique républicaine et antifasciste animée par le parti communiste, le Front national, les Forces unies de la jeunesse patriotique et la CGT avec notamment Gustave Casier en tête de liste.
La liste des candidats du Mouvement républicain populaire où se retrouvent, entre autres, Julien Alard, le docteur Albert Louf, Adrien Verkindère, Gérard Verkindère et Madame Edouard Lemaitre née Duprez Elisabeth comme Célina Vuylstecke, commerçante.
Le Mouvement républicain populaire est un nouveau venu. Né à la Libération de la fusion du parti démocrate populaire d’avant-guerre et de la Jeunesse république, puissante à Halluin, il veut afficher, à la fois sa fidélité aux valeurs de la Résistance, ses sentiments gaullistes et une certaine sensibilité sociale autour d’équipes ouvrières.
Maurice Schumann en devient le président. On le retrouve bientôt candidat aux législatives dans la dixième circonscription. Jusqu’en 1973, sa présence comme député de la vallée de la lys sera constante.
En ce mois d’avril 1945 à Halluin, un seul tour a suffi. Il n’y a pas à cette date de candidats de la SFIO. La liste menée par Gustave Casier, membre du parti communiste et ancien conseiller général, l’emporte de près de huit cents voix et gagne tous les sièges. Il y a absence d’une opposition au sein du conseil.
Le nouveau Conseil Municipal se compose ainsi : Casier Gustave (Maire), Veranneman Achille, Derudder Georges, Knockaert Urbain, Devriese Armand, Detaevernier Pierre, Huyghe Constant, Auvelick André, Decraene Joseph, Lombaere André, Mmes Destailleurs-Vandamme, Vandenberghe-Milleville, Mlle Oost Amanda, Mme Samyn-Viaene, Bekaert Marcel, Dereus Charles, Mme Deceuninck-Jacques, Lagae Cyrille, Mittenaere André, Veyer Marceau, Velghe Albert, Graye R., Mme Callemyn-Rousseau, Mme Vanderhem-Verleye, Mme Taffin-Nuns.
Aux nouvelles Elections Municipales de 1947, la liste soutenue par le PC obtient treize sièges avec à sa tête Gustave Casier, celle s’appuyant sur le MRP douze sièges et la SFIO, deux sièges. Cette coalition MRP-SFIO désigna Joseph Wanquet maire SFIO et Gérard Verkindère premier adjoint. La majorité change d’orientation.
L’écart entre la liste conduite par le parti communiste, et celle soutenue par le MRP sera de soixante voix. La liste socialiste ayant obtenue près de huit cents suffrages.
Gustave Casier décède à Roubaix (Nord) le 15 Novembre 1983, à l’âge de 88 ans. Ses funérailles civiles se sont déroulées le 10 novembre 1983 au crématorium de Wattrelos. Il repose au cimetière d’Halluin.
Lors de cette cérémonie, on pouvait reconnaître tout l’aéropage nordiste du Parti communiste français : MM Alain Bocquet, Jean-Pierre Marescaux, Yvan Renart, Gustave Ansart, mais aussi de nombreux élus dont Mme Emilienne Galicier député honoraire, M. Hector Viron sénateur, tandis que M. Albert Desmedt maire d’Halluin et M. Jean Dillies adjoint à Comines représentaient la vallée de la Lys.
13/1/2011.
Commentaire : Presse - Daniel Delafosse