Médaillés aux Ets Lorthiois-Leurent & Fils Halluin,
Tissage de velours, en 1950.
(photo n° 03890)
Halluin : Un Pan d’Histoire Ouvrière...
L’activité autour du lin est très ancienne à Halluin. A partir de l’industrialisation, vers 1840-1850, le textile a fortement marqué les pierres et les esprits halluinois. Cela a duré cent ans.
Récit (Mai 2002) par le Journal Paroissial Halluinois : « La Vie Chez Nous » :
Halluin est un ancien bourg tourné depuis plusieurs siècles vers le travail du lin : culture, rouissage au bord de la Lys, tissage de draperie. Le développement de cette activité a produit, après 1835, la construction de centaines de maisons de tisserands et aussi d’ateliers.
La population croît rapidement : Halluin devient une cité textile, et passe, en quinze ans, de 5 400 à 13 700 habitants. Les Flamands représentent la majorité des ouvriers halluinois ; on parle flamand dans toute la ville.
Vers 1900, les frontaliers sont environ trois mille cinq cents sur un total de cinq à six mille salariés du secteur textile qui produit de la toile, du linge de table, des draperies, des tissus d’ameublement, notamment.
En 1872 apparaissent les premiers tissages mécaniques chez Ovigneur et Desurmont. Puis les usines se multiplient, tout à côté des rangées de maisons ouvrières. Au fil du temps, on connaît les usines Sion, Defretin, Dufour, Wallaert, Lemaitre, Gratry qui emploient plus de mille personnes avant la guerre 1914-1918, et aussi Lepoutre, Loridan, Glorieux, Stock, Lorthiois.
Les conditions de vie sont pénibles. Les ouvriers travaillent de 10 à 12 heures en usine, habitent dans de petites maisons sans confort, parfois insalubres. Fatigués, ils gagnent moins que ceux de Lille, et doivent se contenter, avec leurs familles, d’une nourriture insuffisante…
Halluin connaît d’autres pôles d’activité : la chaiserie emploie environ deux mille personnes avant 1914, la Tuilerie (1898-1974) fait travailler des milliers de personnes, etc.
Dans cette population bouillonne toute une vie associative, syndicale notamment, qui vaut d’être connue.
En 1895-1896 apparaissent les premières organisations syndicales ouvrières, scindées en deux courants, socialiste et chrétien, à la fois attachés à des idées de justice sociale et soumis à une forte rivalité entre eux.
L’entre-deux guerres est une période syndicalement agitée, marquée par la municipalité communiste qui a valu à la ville le titre de Halluin la Rouge.
Depuis longtemps, donc, Halluin s’est distingué par son engagement sur le terrain syndical et ses organisations au service du monde ouvrier.
Le récent centenaire des Associations fut l’occasion de montrer par une exposition tout ce qu’a été l’Action Ouvrière depuis cent ans. Bien avant 1900, on remarque déjà la création de syndicats qui s’est poursuivie ensuite par la création ou l’extension de coopératives (Boulangeries La Fraternelle et l’Epi, la Sève où se fabriquaient des chaises), des mutuelles (La Prévoyance, La Fraternelle).
Il y a eu aussi, entre autres, des groupes de théâtre ou de musique, la création d’un Lavoir Familial, de la Mise en ménage…
Ce fut, pendant environ un siècle, une activité intense au service et pour la promotion des travailleurs, et également à l’écoute de leurs besoins.
Depuis 1995, avec le rachat par la ville des bâtiments de la boulangerie l’Epi, toutes les associations à caractère social et familial sont regroupées dans ce bâtiment.
L’association l’Epi comprend un membre de chaque association adhérente ; elle gère l’activité de ce bâtiment. Douze associations y ont leur local.
Depuis le 1er mai 1995, jour de l’inauguration, il ne se passe pas beaucoup de jours où ces locaux ne sont pas occupés. On y tient même des sessions de formation syndicale ou familiale pour Halluin ou pour la région.
Une personne a d’ailleurs été embauchée pour planifier les réunions et tenir les locaux en bon état.
Le succès remporté par cette structure montre bien que cet outil était nécessaire ? Au lieu d’être disséminées dans Halluin, toutes ces organisations sont regroupées.
L’association fonctionne avec les subventions de la ville. On y a déjà fait, à deux reprises, en 2000 et 2001, des journées « Portes Ouvertes », pour faire connaître l’activité de cette structure à la population.
Ainsi, cette institution continue à vivre et à évoluer au service de la population halluinoise actuelle.
1/5/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
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