1ère photo, au second plan, à gauche, le conseiller général Albert Bockstael.
Inauguration de l'école George Sand, rue de la Lys, le 18 Mai 1974.
au 1er plan : Mme Francine Lagrange, directrice,
MM. Albert Houte Maire (accroupi) et André-Jacques Dewailly (à droite).
(photos n° 1599 et 5509)
André-Jacques Dewailly...
Un collaborateur d’exception !
André-Jacques Dewailly est né à Halluin le 16 novembre 1942. Entré dès l’âge de 16 ans dans la vie active, il obtint en 1964 le certificat d’études départementales et communales à la faculté de Droit de Lille, diplômé d’études juridiques générales en 1971, il obtenait l’année suivante sa licence en droit.
Ce travail personnel, il le mena en même temps que son emploi d’agent de bureau au service des élections à la mairie d’Halluin, puis de rédacteur au service des finances de la ville de Tourcoing, enfin de retour à Halluin en 1968 où il est chargé des questions financières au secrétariat général dont il prendra la direction en septembre 1971.
Sa compétence et sa grande serviabilité le conduiront à la fonction de Secrétaire Général de Mairie le 3 juillet 1972. A 29 ans, il devenait à l’époque l’un des plus jeunes secrétaires de mairie de France, dans la catégorie des villes moyennes.
Rapidement, il allait imposer dans ces fonctions son autorité naturelle, son expérience, sa volonté de connaître à fond les dossiers de la cité. Sa coopération, avec le maire Albert Houte et Henri Leveugle qui lui succédera, et la volonté exprimée par ceux-ci de modifier la façon dont était organisé le travail à la mairie, allait faire de cet équipement l’une des grosses entreprise de la cité.
Compétent, dynamique, doté d’une grande vivacité d’esprit, M. Dewailly avait en plus une énorme capacité de travail, et n’avait pas son pareil pour analyser les problèmes les plus complexes sous tous leurs aspects.
Ses qualités tant humaines que professionnelles suscitaient l’estime et le respect de tous. Estime et respect partagés par les élus halluinois notamment MM Albert Houte et Henri Leveugle avec qui il travaillait en parfaite harmonie, ce qui lui conférait une image de marque enviée et un certain « poids » dans la maison.
Par ailleurs, M. Dewailly continuait à obtenir des diplômes (maîtrise de droit public) et à passer des concours administratifs qui, alliés à l’image de marque de « sa » mairie, devaient lui ouvrir d’autres horizons…
Mais très attaché à Halluin dont il est originaire, et qu’il n’a d’ailleurs absolument pas l’intention de quitter, M. Dewailly résiste à l’appel de plusieurs sirènes. Jusqu’en juillet 2003…
En effet, Secrétaire général de la mairie d’Halluin depuis 11 ans, André-Jacques Dewailly est nommé officiellement, en septembre 1983, Directeur administratif de la voirie à la Communauté urbaine de Lille ; c’est une importante promotion pour cet halluinois qui met en relief le travail accompli à la mairie d’Halluin au cours de la décennie écoulée, qui fait honneur à son bénéficiaire mais aussi à tout le personnel communal.
Ce départ, M. Dewailly l’expliquait ainsi : « Qu’il a très bien travaillé à Halluin pendant onze années, parce qu’il a travaillé en bonne intelligence et dans une ambiance cordiale tant avec M. Houte que M. Leveugle ».
Ce n’était pas un secret pour personne que M. Dewailly entretenait avec l’ancienne administration municipale des relations qui allaient plus loin qu’un simple rapport hiérarchique. Mais il apparaissait évident qu’il n’avait pas retrouvé les mêmes, depuis les élections municipales de mars 1983 et la désignation du nouveau maire M. Albert Desmedt !
Un Secrétaire Général de grande envergure.
Le jeudi 22 septembre 1983, André-Jacques Dewailly disait « au revoir » au personnel communal ainsi qu’aux élus qu’il avait conviés à la salle municipale Wancquet.
Elus actuels et anciens d’ailleurs, puisqu’à la demande du « partant » le maire Albert Desmedt avaient accepté que soient invités à cette réception l’équipe municipale d’ « avant mars 1983 », avec laquelle M. Dewailly a travaillé.
A cette manifestation, étaient présents bien entendu les élus en place, ainsi que le personnel communal au grand complet, M. Dewailly étant également président du comité des œuvres sociales de la mairie dont il fut le fondateur.
C’est M. Jean-Jacques Arfaux, en sa qualité de responsable du service enseignement, qui rendit un hommage appuyé à « André-Jacques ». Citons simplement ce passage :
« Tu as au fil des années donné à ce poste sa véritable dimension. Une dimension telle que la ville d’Halluin bénéficie de par ta présence à ce poste d’une réputation flatteuse.
Il est en effet de notoriété publique que le secrétaire général d’Halluin est considéré comme un expert en finances et un spécialiste des questions d’urbanisme : on dit aussi qu’il connaît tous les dossiers, qu’il est l’homme de confiance du maire.
En résumé tu étais, et tu es toujours bien sûr, unanimement considéré comme un secrétaire général de grande envergure ».
Le maire M. Albert Desmedt s’associa ensuite à l’hommage prononcé, tenant à affirmer :
« Combien j’ai, ou plutôt nous avons apprécié au cours de ces six mois la compétence exceptionnelle de M. Dewailly, sa capacité de travail et sa disponibilité exemplaire.
De tout cœur nous lui souhaitons une carrière brillante que ses qualités professionnelles méritent. Et nous espérons aussi qu’il pourra encore rendre service à la ville d’Halluin : nous aurons bien l’occasion de le « taper » !
Le secrétaire général sortant André-Jacques Dewailly ne broncha pas sous l’avalanche des qualificatifs flatteurs, manifestant en l’occurrence une belle maîtrise de soi.
Dans la foulée, le maire présenta à l’ensemble du personnel le successeur de M. Dewailly, M. Patrick Vandeputte présent dans la salle.
Hommage à l’équipe précédente.
Restait à M. Dewailly à répondre à ces différents éloges. Il le fit en trois parties, maniant avec autorité l’art de la nuance pour sacrifier à la fidélité et rendre les honneurs à l’ancienne équipe municipale (bien représentée).
S’adressant d’abord à M. Henri Leveugle qui lui avait rendu hommage lors de la séance du 4 septembre 1983. Ne pouvant intervenir ce jour-là en tant que fonctionnaire communal, M. Dewailly avait choisi la réception de ce mercredi 21 septembre pour le faire. Il le fit en se félicitant de :
« L’écoute et du respect mutuels ayant présidé à leurs onze années passées en commun », mais aussi en évoquant « la métamorphose qu’a connu Halluin par rapport à 1971, et la volonté de l’équipe municipale d’aller de l’avant, de bâtir, de bien gérer, en se fixant un programme des objectifs et des moyens.
La ville s’est ainsi dotée d’équipements scolaires culturels et sportifs correspondant aux besoins d’une ville moyenne. Les Halluinois habitués à cet environnement pourraient-ils s’en passer ? Je n’ose le croire ».
Après cet hommage à la fois mesuré et appuyé rendu à la précédente gestion, M. Dewailly aborda sa réponse à l’actuelle municipalité, dans son passage de son discours assez attendu. Là encore, il s’exécuta avec netteté mais mesure, en des termes qu’il nous semble opportun de reproduire très précisément :
« Votre élection ne dépassait pas les cent jours lorsque je vous ai fait part de ma mutation à la CUDL. Ayant obtenu l’accord de son président pour y occuper un poste administratif, et il me déplairait que mon intervention puisse être interprétée comme un jugement quel qu’il soit sur ces premiers mois de mandats. Nous avons eu, il est vrai peu de temps pour nous connaître mutuellement.
Vous avez sans doute d’autres aspirations que votre prédécesseur et ces quelques mois où nous nous sommes côtoyés, même si l’on ajoute à la première période évoquée mes trois mois de préavis, ne peuvent rendre que parcellaire ou limitée l’impression qui résulterait des contacts que nous avons eus.
J’ai pour ma part effectué durant ce semestre la tâche administrative qui m’incombait et si cette promotion voulue et acceptée met fin à nos rapports de travail, vous savez pour votre part que j’ai essayé de faire en sorte qu’il n’existât pas, à mon départ, de dossiers administratifs que votre municipalité souhaitait suivre ou poursuivre à la traîne.
Le discours de M. Dewailly achevé, le maire M. Albert Desmedt reprit quelques instants la parole pour affirmer qu’il « partageait totalement » l’analyse de la situation faite habilement par le secrétaire général, et que celui-ci partait en laissant une situation nette et des dossiers en ordre.
Une mise au point qu’écouta, impassible, mais certainement avec intérêt, le nouveau secrétaire général de la mairie présent également : le maire avait jugé bon de profiter des circonstances pour présenter au personnel communal, qui s’était, il est vrai, déplacé en nombre et en qualité pour dire au-revoir à M. André-Jacques Dewailly.
Celui-ci salua son personnel, soulignant les relations d’amitié établies avec de nombreux membres, et le caractère « performant » de l’outil de travail que trouvera son successeur, à qui il souhaita bonne réussite lors de son entrée en fonctions.
Le personnel, puis la municipalité remirent alors des cadeaux à M. André-Jacques Dewailly, après quoi on se retrouva autour du buffet.
Ceux qui se demandaient si ce pot de départ aurait le bon goût du cocktail d’amabilités habituellement servi en pareil cas, ont pu vérifier que la mesure et la dignité ont heureusement prévalu dans le dosage.
Le décès de M. André-Jacques Dewailly.
La nouvelle a jeté la consternation au sein de la Communauté urbaine en sa qualité de Directeur administratif des services de voirie à la CUDL, mais aussi une immense émotion à Halluin où il fut secrétaire général de mairie.
M. André-Jacques Dewailly a succombé dans la nuit de mardi au mercredi 9 octobre 1985 à son domicile halluinois, d’un malaise cardiaque que rien ne laissait prévoir.
La Communauté urbaine perd en M. Dewailly un collaborateur dont elle avait très rapidement apprécié les capacités d’analyse des problèmes les plus complexes, une disponibilité exemplaire aussi.
Cet homme brillant, père de trois enfants, a été arraché à l’ affection des siens par un infarctus, dans sa 43ème année. Il était par ailleurs le gendre de M. Gérard Verkindère, bien connu pour son action municipale.
Le samedi 12 octobre 1985 à 11 H, la foule avait envahi l’église du Colbras, Notre-Dame des Fièvres, pour les Funérailles de M. André-Jacques Dewailly, mais le sanctuaire était bien trop étroit.
Le parvis de l’église lui aussi était comble. C’est dire l’émotion qui a saisi Halluin à l’annonce de la mort de M. Dewailly. Une population en état de choc. Car l’homme, Halluinois s’il en fut, jeune, dynamique, enthousiaste, avait, pendant de nombreuses années, incarné la « mairie » dont il fut le secrétaire général, avant d’apporter ses compétences à la CUDL.
A Halluin, ce n’est pas le technicien qu’on pleure, mais l’ami, le conseiller : une personnalité qui incarnait un dynamisme associé à une profonde idée de justice.
Dans la foule, ses collègues avaient en mémoire son visage ouvert et son ton sympathique. Les élus d’Halluin, anciens ou nouveaux, les maires des communes voisines mais aussi de très nombreux secrétaires de mairie l’évoquaient en libérant à cette occasion des sentiments que l’on ne monte pas habituellement dans la fonction publique.
Mais il apparaît qu’André-Jacques Dewailly bousculait aussi ce type de pudeur, pour mieux aller dans le sens de la vie, fut-il dit.
La messe concélébrée par six prêtres, eut la chaleur d’une cérémonie d’autant plus fraternelle dans la douleur que deux des célébrants étaient les frères du défunt, un troisième son beau-frère le R.P. Verkindère.
Dès le début de l’office, le père Adalbert Dewailly dit la peine éprouvée par les siens et souligna les qualités d’ouverture de son frère. Avec deux autres prêtres franciscains, l’abbé Claude Decruynaere, responsable de la paroisse, célébrait cette cérémonie simple mais imposante où la foule digne, si nombreuse, imposait par la force de son recueillement et de sa sympathie envers la famille du défunt.
Lors de l’homélie, l’abbé Decruynaere a souligné tous les « pourquoi » que soulève une telle mort. Saluant tous ceux qui s’étaient trouvés à la croisée des chemins à rencontrer André-Jacques Dewailly, il leur dit que commence maintenant pour chacun le temps de l’absence, le temps du souvenir.
Le prêtre, en évoquant les qualités de présence et d’écoute du défunt, dit combien celui-ci se faisait une telle joie de ces rencontres, « il avait la passion de la vie dit-il, et il s’est investi totalement à la place qui était la sienne… » Et le prêtre témoigne de ce qu’André-Jacques Dewailly était en harmonie avec les chrétiens en recherche de Dieu.
« Avide de regarder plus haut et plus loin, vers le long terme, et pas seulement le court terme… »
La vie associative était importante à ses yeux car l’homme seul n’est rien et son soutien allait vers tous ceux qui se rassemblent avec un projet créateur, que ce soit en milieu indépendant ou monde ouvrier, syndical ou politique ;
« André-Jacques, dit le prêtre, nous donne des réponses de vie aux questions de la mort. La mémoire nous permet de suivre les traces qu’il a laissées, si nombreuses… »
Dans la foule, anonymes et personnalités se pressaient à une offrande qui dura près de trois quarts d’heure. Plus d’un millier de personnes se pressaient, édiles de la région, responsables de la Communauté urbaine dont M. Claude Sénépart, vice-président et M. Avinée, chef de cabinet représentant le président Notebart, les maires des communes voisines, élus halluinois d’hier et d’aujourd’hui, M. Henri Leveugle, ancien maire d'Halluin.
27/12/2010
"A mon ancien collègue de travail,
en Mairie d’Halluin de 1968 à 1983".
Commentaire et Photos : Presse - ARPH - Daniel Delafosse
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