Anciens combattants,résistants,prisonniers.
En 1947, Marie-Antoinette Danset Présidente et Porte-drapeau,
du Groupe Halluinois "Les Madelons de Flandre".
(Photo DD 8599 n° Img 035)
Banquet de l'UNC et la Douane, pour l'envoi de colis aux prisonniers,
en 1942/43, avec les serveuses du Groupe Halluinois "Les Madelons".
De gauche à droite : Blanche Leman, Jeann-Marie Graye, Marguerite Sion,
Ghislaine Defretin, Berthe Descamps, Flore Demeestère, Anna Descamps,
Geneviève Graye, Thérèse Demeestère, Thérèse Joncquiert, Solange Nollet,
Thérèse Defretin, Denise D'Huyvetter, Marie-Antoinette Danset (Présidente).
(Photo n° 2003)
"La Véritable Madelon"...
Historique et Chanson.
Née à Souchez, dans le Pas-de-Calais, Ida Beaucamp, devenue en 1928 Madame Leclercq, a été célèbre sa vie durant grâce à son surnom de « La Madelon » que lui avait décerné après la Grande Guerre, le journaliste-écrivain Jean Galtier-Boissière. Cette grande dame s’est éteinte en juillet 1997 dans sa 96e année.
C’est en 1902 qu’Ida Beaucamp voit le jour dans la ferme de ses parents. Une demeure qu’elle n’a jamais quittée, excepté en 1915. A cette époque, l’Artois est en proie à de terribles combats et la famille Beaucamp part se réfugier à l’arrière du front, précisément au Comté, près d’Houdain.
Là, la toute jeune fille aide le patron d’un café à servir à boire et à manger aux clients, principalement des soldats qui, dans le petit estaminet, viennent oublier quelques instants les terribles combats. Parmi eux, un caporal se tient toujours à l’écart et prend des notes. C’était Jean Galtier-Boissière qui en 1930 publie « Un hiver à Souchez ».
Dans cet ouvrage, l’écrivain soldat consacre un passage à la jolie Madelon que tous les poilus appellent Palmyre. Pourquoi ce nom ? Personne ne le sait.
Extrait : « Le lieutenant, les deux sergents, les trois caporaux et les vingt-six hommes de la section lui font la cour. Cependant nul ne s’est jamais vanté d’avoir pu prendre seulement un baiser de la vertueuse enfant !
Toujours souriante, elle écoute les boniments avec une béate indifférence. Quand un poilu, un peu excité, risque en passant une caresse à la fille, Palmyre lui envoie une large beigne en pleine face comme une jument chatouillée lance une ruade et elle crie à tue-tête : - Ah ! qué maloré. Ils n’penchent donc qu’au mal, ces câuchons de Parigiens ».
Une femme simple.
En 1989, le cinéaste Yoande Josèphe a tourné pour France 3 un court métrage intitulé « Ida, Madelon de l’Artois » dans lequel il a relaté la vie de cette fille courageuse qui prenait en pitié les fantassins qu’elle servait. Voici ce qu’elle disait d’eux :
« Ils s’enivraient pour oublier un peu leur cauchemar. Nous ne leur en voulions pas. Nous étions tristes de voir tous ces jeunes voués à une mort prochaine. Jamais ils ne parlaient de leur misère et de leur souffrance. Ils faisaient beaucoup de bruit, jamais nous ne leur en tenions rigueur ».
Ida assista à la réalisation et donna de précieux conseils à la comédienne qui joua son rôle.
Ida Beaucamp, la doyenne de Souchez s’est éteinte chez elle, assise dans un fauteuil. Elle est morte comme elle a vécu, sans bruit. Discrète, le renom de la Madelon ne lui avait jamais fait tourner la tête. Madame Leclercq avait une fille, Roselyne, trois petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants.
"La Véritable Madelon".
(Provenant des archives personnelles
de l'Halluinois Henri-France Delafosse).
I
Sur tout le front, sur tous les chemins de France
Dans tous les coins et dans tous les canton’ments
Depuis quatre ans, nos poilus pleins d’espérance
Chantent en cœur des couplets très entraînants
On y parle d’une servante
Que l’on appelle Madelon
Elle est aimable, elle est Charmante
Du moins c’est c’que dit la chanson
Car moi qui ai parcouru des quantités d’pat’lins
Je n’ai jamais vucell’ que chantait ce refain.
Chez un bistrot, lorsque je voulais boire
Je demandais un litre de pinard
Un’vieill’femme, sans dents sur la mâchoire
M’disait « Avez-vous vot’quart ?
En ronchonnant, pour quatre francs cinquante
Elle’me versait un infâme poison
Je n’sais pas si c’est ça la charmante
Madelon (ter)
II
Quand les copains voulaient payer un’bouteille
On entendait la bistrot’gronger encore
« Vous savez bien qu’a Prévoté nous surveille
Vla vot bouteille ; Allez consommer dehors ».
Dehors y avait pas de tonnelle
Pas de servante au frais jupon
Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il gèle
Sur la f’nètre on buvait l’picton
Ca manquait de confort, ca manquait d’distractions
Pour le r’pos et l’plaisir des malheureux trouffions.
Quand par hasard c’était une jeunesse
Qui nous servait ; elle sentait le graillon
Je n’ai jamais eu je le confesse
L’idée de lui prendre le menton
Bref depuis si longtemps que je la cherche
Sans me lasser sur tous les coins du front
J’voudrais bien savoir enfin ou perche
Madelon (ter)
III
D’puis l’armistice, dans tout’ l’armée française
Nos musiciens ont rabâché Madelon
Les Boch’s ont cru que c’était La Marseillaise
Ils en bavaient des rondelles de saucisson
Si pour nous l’auteur exagère
Ne blaguons pas trop sa chanson
Madelon c’est une chimère
Et les chimères ont du bon
Car si pendant quatre ans, nous avons pu tenir
Et lorsqu’enfin pour nous est venue l’heure
De retourner enfin dans nos pat’lins
Nous avons trouvé dans nos demeures
Tous les charmes féminins
Sachons alors conserver dans la vie
Un peu de rêve un peu d’illusions
Pour que chacun trouve jolie
Sa Madelon.
24/11/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
22 juillet 1942 : Soirée pour les Prisonniers de Guerre,
avec le Personnel de Service du Groupe Halluinois "Les Madelons".
Au centre, 1er rang : Anna Descamps,
Marie-Antoinette Danset (Présidente des Madelons), Solange Nollet.
(photo n° 2441)
Chanson : Quand Madelon…
« La Madelon ».
Paroles : Louis Bousquet. Musique : Camille Robert 1914
Pour le repos, le plaisir du militaire,
Il est là-bas à deux pas de la forêt
Une maison aux murs tout couverts de lierre
"Aux Tourlourous" c'est le nom du cabaret.
La servante est jeune et gentille,
Légère comme un papillon.
Comme son vin son œil pétille,
Nous l'appelons la Madelon
Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour,
Ce n'est que Madelon mais pour nous c'est l'amour
{Refrain:}
Quand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon !
Nous avons tous au pays une payse
Qui nous attend et que l'on épousera
Mais elle est loin, bien trop loin pour qu'on lui dise
Ce qu'on fera quand la classe rentrera
En comptant les jours on soupire
Et quand le temps nous semble long
Tout ce qu'on ne peut pas lui dire
On va le dire à Madelon
On l'embrasse dans les coins. Elle dit "veux-tu finir..."
On s'figure que c'est l'autre, ça nous fait bien plaisir.
{au Refrain}
Un caporal en képi de fantaisie
S'en fut trouver Madelon un beau matin
Et, fou d'amour, lui dit qu'elle était jolie
Et qu'il venait pour lui demander sa main
La Madelon, pas bête, en somme,
Lui répondit en souriant :
Et pourquoi prendrais-je un seul homme
Quand j'aime tout un régiment ?
Tes amis vont venir. Tu n'auras pas ma main
J'en ai bien trop besoin pour leur verser du vin
{au Refrain}
Vous désirez écouter la chanson :
youtube.com/watch?v=lm4tViuVoJM
24/11/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
En 1947 : Marie-Antoinette Danset (chemisier blanc) et Henri-France Delafosse,
(Debout, au centre, devant le drapeau).
en compagnie des "Madelons d'Halluin.
(Photo DD 8586 n° Img 11)
En 1947, au sein de de l'Amicale des Anciens Combattants d'Halluin, était créé le groupe "Les Madelons de Flandre".
La fille d'Etienne Eugène Danset ("Mort pour la France" en 1917), Marie-Antoinette Danset (qui venait d'épouser le 13 septembre 1947, Henri-France Delafosse Président de l'UNC Halluin, veuf de Rose Canar) devenait officiellement la Présidente et le porte-drapeau de ce groupement (en activité depuis plusieurs années, car déjà en 1937 "Les Madelons" apportaient leur concours lors de diverses manifestations).
Cette association avait pour but :
- de rappeler pour le bien du pays, le souvenir des combattants des deux guerres mondiales et constituer un lien entre les deux générations du feu.
- de rendre des services à leurs associations et de participer à des œuvres d’entr’aide en faveur des victimes de la guerre.
- de présenter un accord avec les dites associations ou leurs sections affiliées des candidates à l’élection de la Madelon de France.
11/11/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse