Il y a 75 ans... Auschwitz est Libéré :
Le 27 janvier 1945, quelques soldats de l’avant-garde de l’Armée rouge, arrivés près de Cracovie, en Pologne, longent les barrières et barbelés qui entourent une immense base. Ils sont sur leur garde, ignorent ce qu’elle abrite. Ils sont devant Auschwitz. Le camp est presque vide. Comme ils le feront partout ailleurs, les Allemands, obsédés par l’idée de ne pas perdre l’armée d’esclaves qu’ils utilisent pour faire tourner leur appareil industriel, ont, quelque temps auparavant, jeté dans ce que l’on appellera les « marches de la mort » les 60 000 personnes qui y étaient parquées. Seuls 7 000 fantômes, trop faibles pour partir, ou ayant réussi à échapper au chaos du départ, sont là, hâves, squelettiques, pour accueillir les soldats russes qui les libèrent. En cinq années, 1,1 million d’hommes, de femmes, d’enfants, parmi lesquels 960 000 juifs, ont été assassinés dans ce camp.
N.Obs 23/1/2020
Le camp de concentration et d'extermination ou "l'usine de la mort".
(Photo X DD 12147 n° Img 136)
Le système concentrationnaire nazi a commencé à se mettre en place en 1933.
Il a donné une monstrueuse dimension industrielle à l'extermination des "ennemis du Reich"
et à l'exploitation des travailleurs jusqu'à leu mort.
Les "esclaves" fournis à la machine de guerre du Reich "duraient" en moyenne entre six et huit mois.
(Photo X DD 12167 n° Img 172)
Les Camps d'Auschwitz
et de Birkenaü (Pologne)... Historique.
La petite ville d'Oswiecim, dans le sud de la Pologne, est marquée pour toujours. C'est là que, de 1940 à 1945, les nazis ont "industrialisé" la mort. Ils l'ont fait si violemment que certains ont même tenté de mettre en doute l'authenticité des faits. Pourtant des témoins sont encore vivants, pour expliquer aux générations ce que fut Oswiecim, quand elle s'appelait... Auschwitz.
En 1995, cinquante ans après la libération des deux camps, la cicatrice s'ouvre à chaque évocation et la polémique surgit...
Au début du XXème siècle, Auschwitz faisait partie de l'empire austro-hongrois qui y construisit une caserne à la frontière avec la Russie et l'Allemagne. Le 11 Novembre 1918, la Pologne renaissait et Auschwitz redevenait Osswiecim.
La vengeance hitlérienne fondit sur la Pologne comme l'éclair en 1939. Dès septembre, Oswiecim s'appelait à nouveau Auschwitz mais pour le pire. Incorporée au IIIe Reich, la ville prenait rapidemetn une importance stratégique, près du bassin houiller de Silésie.
Le camp d'Auschwitz-Birkenaü (Pologne).
(Photo X 12126 n° Img 998)
A la fin de 1939, dans les bureaux de l'oberkommando SS de Breslaü (Wroclaw) naquit l'idée de créer un camp de concentration car une vague d'arrestations massive était prévue en Silésie. L'ex-caserne autrichienne d'Auschwitz était l'endroit parfait pour accueillir les futurs détenus.
En avril 1940, Rudolph Höss était nommé commandant du KL Auschwitz et les premiers prisonniers (728 Polonais) arrivèrent en effet le 14 juin. En 1941, malgré des extensions, l'endroit était devenu trop étroit. Une deuxième unité fut construite alors à trois kilomètres de là, à Birkenaü, et une troisième en 1942 à Monowice, sur les terrains même de l'usine IG Farben quiavait ainsi de la main d'oeuvre gratuite.
Les nazis avaient installé à l'entrée du camp d'Auschwitz une inscription en fer forgé
"Arbeit maacht frei" (Le travail rend libre).
Entrée du Camp de Concentration d'Auschwitz (Pologne), et son inscription.
(Photo X DD 12154 n° Img 142)
En fait de travail et de liberté, chaque jour, des milliers de femmes et d'hommes étaient poussés au bout des limites humaines. Auschwitz-Birkenaü était devenu en 1942 le plus grand camp de concentration construit par les nazis pour éliminer leurs ennemis en Europe. En même temps, le processus de "solution finale" était amorcé sur ordre d'Himmler.
Entassement des femmes et des enfants, dans les baraquements.
(Photo X DD 12150 n° Img 139)
Partout en Europe, des rafles envoyaient des Juifs et des Tziganes à la mort. Pour certains, le dernier voyage faisait 2.400 kilomètres, dans des conditions épouvantables. A l'arrivée, le sursis était bref. En quelques heures, les gens étaient expédiés dans des pseudo-douches où le Zyklon B les tuait. Ensuite, les sonderkommandos, des détenus désignés, enlevaient les cadavres pour les emmener aux fours crématoires spécialement construits par l'entreprise Topf, à Erfurt, pour incinérer industriellement les corps humains.
Les fours crématoires.
(Photo X DD 12149 n° Img 138)
Des homosexuels, des témoins de Jéhovah et des prisonniers militaires russes furent gazés également par ces bourreaux que plus rien n'arrêtait. Joseph Mengele, le médecin paranoïaque, faisait régner une terreur permanente chez ceux qui survivaient. Ses expériences en faisaient un laborantin fou furieux armé de piqûres de pénol. Auschwitz-Birkenaü fut le seul camp où l'on marquait les hommes, dans leur chair, en gravant un numéro sur leur bras. Peu avant la fin de la guerre, des milliers de Juifs venant d'Hongrie furent gazés à Birkenaü.
L'entassement des déportés : l'humanité niée jusque dans la vie la plus intime.
(Photo X DD 12148 n° Img 137)
Les canons de l'Armée rouge grondant, les nazis firent évacuer les camps. Le 18 janvier 1945, commença la douloureuse marche de la mort. Ceux qui ne pouvaient pas supporter cette épreuve étaient tués sur place. La région était jonchée de cadavres. Le 27 janvier 1945, l'Armée rouge libérait Auschwitz dans une indifférence surprenante.
Dans ce camp qui s'étendait sur 42 km2, quatre millions de juifs européens et de Polonais y furent massacrés. Les survivants étaient épuisés. On prit les moins faibles pour filmer une libération enthousiaste afin de louer l'action soviétique. Jusqu'au bout, ces êtres humains ont été vidés de leur âme.
Le camp d'extermination d'Auschwitz, en février 1945,
peu après sa libération par les Soviétiques.
(Photo X DD 12153 n° Img 141)
Leurs silences méritent le respect,
mais leurs récits doivent être impérativement consignés pour l'avenir.
Le message d'Auschwitz, c'est également qu'à travers les différentes populations du globe
qu'on tue actuellement, c'est la race humaine qui est menacée.
Aussi, n'oublions jamais :
"Quand on agresse quelqu'un parce qu'il est différent,
c'est le premier pas sur le chemin d'Auschwitz".
Voir aussi... cliquez ci-dessous :
Déportation (Camp d 'Auschwitz : Libération 70ème Anniversaire 27 Janvier 1945 - 2015).
Déportation - Halluin (Visite organisée par la Ville à Auschwitz - 30 Mai 2003).
Déportation - Halluin : "Train de Loos" Historique (75e Anniversaire 1944 - 2019)
Déportation : les 75 ans de la rafle du Vel d'Hiv. (1942 - 2017).
Simone Veil : Décès - Hommage 1/3 (1927 - 2017).
Elie Wiesel - Décès Juillet 2016 (Prix Nobel de la Paix en 1986).
Déportation - Halluin (Pierre Desmedt Dernier Résistant Halluinois Déporté - 1/2).
Déportation - Halluin (Pierre Desmedt Dernier Résistant Halluinois Déporté - 2/2).
Commentaires sur Facebook :
Jean-Pierre Dole Merci pour ce travail de mémoire.
Pierre Parent Merci pour ce reportage vrai et malheureusement monstrueux ... on ne peut oublier. M&P
Michele Catteaumerci pour ce reportage je n'ais pas pu le regarder jusque la fin trop dur mais bon travail de mémoire pauvres gens ils n'ont rien demandé seulement etre juifs j'ai honte
Dominique DevosMerci Daniel. Il ne faut pas que les générations futures oublient...
Annie Franchomme N'oublions pas ! Merci
Jean Pierre Ribreux Le plus part était sous la terre et n'etait pas vue de l'exterieure ...
Mauricette Wulstecke Plus jamais ça c est monstrueux
Christiane Winckels Bravo de transmettre ces documents .Nous ne devons jamais oublier
Commentaires sur Facebook en 2023 :
Serge Detaevernier Merci pour ce témoignage que beaucoup trop ont oublié
Laurette Pille Trachet L'horreur absolue...
Anne-France Lesaffre Merci Daniel, beau devoir de mémoire !
Daniel Delafosse Une nouvelle fois, un article concernant la Déportation est écarté de la publication par le compte Facebook « si tu es ou étais d’Halluin »… Et malheureusement, le compte « je kiffe ma ville… (Halluin) » a aussi refusé la publication du reportage-photos, ci-dessus !!! Rappelons que des Halluinois ont été déportés, notamment à Auschwitz-Birkenaü… et que ces chers disparus font partie intégrante de l’Histoire de notre ville avec un grand H ! Transmettre l’Histoire de la Déportation c’est essentiellement lutter contre l’oubli… c’est un Devoir envers les jeunes générations… Toujours et encore Se Souvenir, Evoquer, Expliquer… En 2023, le travail de Mémoire est plus que jamais indispensable !
Serge Detaevernier Daniel Delafosse tu as tout dit Daniel, ceux qui veulent oublier ne sont pas dignes d'être sur les réseaux.
Andrée Brun Bravo Monsieur Delafosse. C'est scandaleux de refuser cette publication. Se souvenir du martyr et de la mort de ces millions de gens et d'enfants est un devoir. Andrée Brun-Hachin dont le père une grande figure de la résistance française fût déporté à Dachau.
26/4/2012 - 23/1/2020 - 20/4/2023
Commentaire et Photos : Documents Histoire - Presse - Daniel Delafosse