Martha Desrumaux, Militante Communiste,
Syndicaliste, Résistante, Déportée, Députée...
Martha Desrumaux au Congrès Textile, en Juin 1948.
(Photo Presse DD n° des)
Martha Desrumaux naît le 18 octobre 1897 à Comines France. Bonne à tout faire à 9 ans, elle devient ouvrière et adhère à la CGT à 13 ans ! Elle devient membre du Parti communiste français dès 1921. En 1936, Martha Desrumaux joue son propre rôle dans le film de Jean Renoir La vie est à nous et la même année, participe avec Léon Jouhaux et Benoît Frachon aux victoires ouvrières du Front populaire.
Elle est la seule femme membre de la délégation ouvrière chargée de négocier les accords de Matignon en 1936. L'année suivante, elle s'implique personnellement pour l'Espagne Républicaine.
Camp de Ravensbrück.
(Photo Presse DD n° des)
Elle est arrêtée en 1939, en tant que communiste. Résistante, elle est déportée en janvier 1942 au camp de Ravensbrück.
En 2018, Lili Leignel, 86 ans, déportée de Roubaix avec sa mère et ses deux frères en 1943, se souvient encore aujourd'hui de "Martha". "Elle était notre lumière, on tenait le coup grâce à elle. On crevait de faim et elle se démenait pour procurer aux enfants des biscuits, obtenus auprès des déportées polonaises ayant reçu des colis".
Elle est libérée et rapatriée par la Croix-Rouge en avril 1945.
Le droit de vote est accordé aux femmes en 1944, Martha Desrumaux est alors élue au conseil municipal de Lille.
Le 21 octobre 1945, elle devient députée du Nord. "La pasionaria du Nord " reprend ses responsabilités à l'Union des syndicats C.G.T.
Martha Desrumaux décède, le 30 novembre 1982, à Evenos (Var) le même jour que son mari, Louis Manguine, métallurgiste et syndicaliste.
"L'Epi", 134, rue de Lille Halluin - Mai 2018.
(Photo DD n° P1520743)
Publication "Voix du Nord" le 22 Avril 2022.
(VdN DD n° Img 510)
6e enfant d'une famille de sept et qui, à la mort de son père alors qu'elle avait 9 ans, est envoyée comme domestique d'une maison bourgeoise. Elle s'enfuira rapidement, proclamant sa volonté de devenir ouvrière. A 12 ans, la voici engagée dans une usine textile de sa ville, à 13 ans elle s'encarte à la CGTU, à 15 aux Jeunesses socialistes.
La Grande Guerre la jette sur les routes de l'exode, direction Lyon, où elle organise sa première grève à 20 ans dans une usine textile. D'autres suivront, comme celle de Comines, où elle obtiendra que les ouvrières d'une fabrique de lin soient équipées de "galoches et de tablier en cuir, pour ne pas patauger dans l'eau et se préserver des projections d'huile bouillante", explique Pierre Outteryck.
Première femme élue au comité central du PCF, c'est elle qui viendra produire aux représentants du patronat les misérables fiches de paie des ouvrières du textile, lors des négociations des accords de Matignon en juin 1936. Elle s'engage encore dans des marches de la faim de chômeurs ou des actions de solidarité en faveur des enfants de la Guerre d'Espagne ou des mineurs lors de la grande grève de 1948.
Avec ça, "une sacrée gouaille !", relate Pierre Outteryck, qui l'a bien connue. Sa haute taille (1,75 m), son patois du Nord, sa manière "concrète" de s'adresser aux foules rendait le personnage "charismatique".
(Presse DD n° des)
20/4/2022
Commentaire et Photos : Presse - Daniel Delafosse