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Hommage solennel de la Nation à Missak Manouchian,

et à ses camarades de Résistance au Panthéon… 

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(Photo Presse DD  n° man)

 

A l’occasion des 80 ans de son exécution,

par les nazis, le 21 février 1944,

le résistant communiste d’origine arménienne

entre au Panthéon,

 

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accompagné de son épouse Mélinée, 

ce Mercredi 21 février 2024 :

 

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(Photo Presse DD  n° man)

 

Publication Journal « Ouest France » le 19 Février 2024 :

 

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 (Doc Ouest france)

 

Le 21 février 2024, Missak Manouchian, résistant communiste d’origine arménienne fusillé par les Allemands il y a 80 ans, fera son entrée au Panthéon avec sa femme Mélinée, elle aussi résistante pendant la Seconde Guerre mondiale. La cérémonie sera également l’occasion de rendre hommage à ses camarades du groupe FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans – Main d’œuvre immigrée), condamnés à mort avec lui le 21 février 1944.

« Dans quelques heures je ne serai plus de ce monde. On va être fusillé cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. […] Je m’étais engagé dans l’armée de la libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la victoire et du but. J’en suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand… » Ces mots pleins d’humanité sont ceux de Missak Manouchian, extraits de sa dernière lettre écrite à sa compagne Mélinée, quelques heures avant son exécution, dans la prairie du Mont-Valérien, au sud de Paris, dans l’après-midi du 21 février 1944.

 

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Arrêté en novembre 1943, le résistant d’origine arménienne Missak Manouchian

est fusillé avec 21 de ses compagnons d’armes le 21 février 1944.

(Domaine public / Wikicommons)

 

Face au peloton d’exécution, le résistant arménien âgé de 37 ans et ses 21 compagnons d’armes refusent d’avoir les yeux bandés. Même si la majorité d’entre eux sont étrangers, certains n’hésitent pas à crier « Vive la rance » quelques fractions de seconde avant l’instant tragique de leur mise à mort. Tous font partis du groupe FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans – Main d’œuvre immigrée), l’une des branches armées du Parti communiste français clandestin.

 

Un rescapé du génocide arménien

Né le 1er septembre 1906 à Adiyaman, en plein cœur de l’Empire Ottoman (dans le sud de l’actuelle Turquie), Missak Manouchian est le quatrième et dernier enfant d’une famille paysanne. En 1915, il est témoin des massacres perpétrés par le gouvernement jeune-turc contre le peuple arménien et perd ses parents, survivant de justesse avec deux de ses frères. Mélinée Assadourian, sa future épouse, née à Constantinople (Istanbul) en 1913, fille de fonctionnaire, se retrouve, elle aussi, seule au monde avec sa sœur aînée. « Les destins liés de Missak et Mélinée sont emblématiques du sort de l’Empire Ottoman finissant, explique l’historienne Claire Mouradian, autrice avec Astrig Atamian et Denis Peschanski d’une biographie du couple panthéonisé [Manouchian, éditions Textuel]. Tous deux sont orphelins du génocide des Arméniens, et leur parcours s’inscrit dans l’histoire tragique des atrocités de masse du XXe siècle, d’une guerre mondiale à l’autre… » 

Ballottés d’institutions en institutions, Missak et son frère sont recueillis dans un orphelinat français au Liban. C’est là que Manouchian apprend à parler et écrire la langue de Molière, et se prend de passion pour la littérature. C’est là aussi qu’il développe un attachement à ce pays, patrie des Droits de l’Homme qui semble protecteur et bienfaiteur… « Comme les autres orphelins, il apprend également un métier – dans son cas la menuiserie, afin de pouvoir gagner sa vie, poursuit Claire Mouradian. Mais c’est sans doute une frustration pour lui de pas pu poursuivre des études. Il dépassera cela en se cultivant par la suite de manière autodidacte… »

 

Un travailleur immigré

À 18 ans, il arrive en France et rejoint son frère Garabed à Marseille, comme réfugié apatride mais aussi comme travailleur. Trois jours après son arrivée, il est déjà embauché dans les chantiers navals de la Seyne-sur-Mer. Après l’hécatombe de la guerre 14-18, la France a besoin de bras et le flot des réfugiés arrivant d’Orient et d’Europe fournit une main-d’œuvre bon marché… Après quelques mois, les deux frères montent à Paris et Missak intègre les usines Citroën en tant que tourneur. En mars 1927, un nouveau drame vient le toucher de plein fouet : Garabed, atteint de la tuberculose, succombe à la maladie.

Isolé, Missak Manouchian se rapproche de la mouvance communiste, mais aussi des membres de la diaspora arménienne de Paris. Comme de nombreux étrangers, il perd son emploi après la crise économique de 1929 et de la loi d’août 1932 instaurant des quotas d’étrangers dans l’industrie. « En tant qu’ouvrier, Missak Manouchian rejoint ces cercles marqués par la solidarité, qui peuvent apparaître comme un substitut de famille », remarque Claire Mouradian.

Entre deux périodes de chômage, le jeune homme enchaîne les petits boulots : manœuvre, menuisier, et même modèle pour les artistes, avec son corps athlétique, lui qui pratique la gymnastique. Le reste du temps, il fréquente les rayons de la bibliothèque Sainte-Geneviève située à deux pas du Panthéon (où il poursuit sa découverte de la littérature française) ainsi que les universités ouvrières de la CGT. Il participe également à la création d’une revue littéraire, Tchank (L’effort). Dans ses colonnes, Manouchian publie les traductions de poèmes de Baudelaire, Verlaine et Victor Hugo, mais aussi ses premiers écrits. De son côté, Mélinée arrive en France en 1926 avec sa sœur aînée. Encore mineure, elle est scolarisée jusqu’en 1931 au sein de l’école Tebrotzassère, à Marseille puis à Raincy, en région parisienne.

 

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Missak et Mélinée Manouchian... Elle aussi orpheline suite au génocide arménien,

Mélinée rejoint elle aussi la France. Le couple se rencontre à Paris en 1934.

(Archives Manouchian / Roger-Viollet)

 

Un engagement politique et une rencontre amoureuse

Comme de nombreux immigrés, Missak est marqué par les événements du 6 février 1934 et les violentes manifestations antiparlementaires de l’extrême droite française. Face au péril fasciste, le jeune homme adhère au Parti communiste français, au sein de sa branche MOI (Main d’œuvre immigrée), qui coordonne les ouvriers étrangers. Il rejoint également le HOC (Haïastani Oknoutian Komiteou comité de secours à l’Arménie, une Arménie devenue soviétique depuis 1920-1921). C’est là qu’il rencontre Mélinée, qu’il épouse en février 1936, quelques mois avant la victoire du Front populaire. « Les cortèges de manifestants et les occupations d’usines cimentent son inclusion dans la société française », écrit l’historienne Astrig Atamian.

En 1938, après les purges au sein de l’Arménie soviétique, le HOC est dissous. Manouchian est alors chargé par le PCF de constituer dans l’Hexagone l’Union populaire franco-arménienne afin de regrouper tous les Arméniens de France favorables aux forces de gauche. Malgré leur engagement militant, Missak et Mélinée arrivent à se dégager quelques moments de répit. « Ils profitent des distractions culturelles que leur offre Paris et partagent des instants chaleureux avec leur cercle proche », poursuit Astrig Atamian. Parmi ces amis, on trouve un couple d’artistes, Knar et Micha Aznavourian, les parents du chanteur Charles Aznavour. Restant attaché à l’Arménie, Missak Manouchian rêve aussi de devenir Français. En 1933, il fait une première demande de naturalisation, qui est rejetée.

 

L’épreuve de la guerre

Le 2 septembre 1939, le jour de la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne nazie, l’ouvrier arménien, qui travaille alors dans l’usine de fabrication de moteurs Gnome-et-Rhône, est interné administrativement à la prison de la Santé. « Il est arrêté car il est doublement suspect, il est étranger et communiste, alors que le PCF vient d’être interdit quelques jours à peine après la signature du pacte germano-soviétique », rappelle Claire Mouradian. Sans preuves, Missak Manouchian est libéré au bout d’un mois et rejoint l’armée française, conformément au décret d’avril 1939 qui prévoit la mobilisation des réfugiés et apatrides. Incorporé au sein de la 4e compagnie d’instruction dans le Morbihan, il profite de sa présence sous les drapeaux pour réitérer sa demande de naturalisation. Ayant reçu l’avis favorable du préfet de Saint-Brieuc et de ses supérieurs militaires, sa demande n’aboutira pas malgré tout.

Après la victoire allemande de juin 1940, il est affecté à différentes usines, avant de rentrer à Paris début 1941. L’Arménien est de nouveau interné brièvement en juin de cette année-là, après le déclenchement de l’opération Barbarossa et l’attaque de l’Union soviétique par l’Allemagne nazie. Relâché une nouvelle fois, il renoue avec la MOI et décide de s’engager peu de temps après dans la résistance contre l’occupant, au sein des forces communistes.

 

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Portrait de Missak Manouchian (1906-1944), poète, journaliste,

syndicaliste, résistant arménien, en tenue de soldat, en permission.

 (ARCHIVES MANOUCHIAN/ROGER-VIOLLET)

 

Entrée dans la lutte armée

En 1942, il est chargé du groupe des Arméniens au sein de la MOI en région parisienne, qui mène des actions de renseignement et de propagande contre les forces d’occupation. En février 1943, suite à une première vague d’arrestations entraînant une réorganisation de la Résistance parisienne, Missak Manouchian prend la tête 1er détachement des FTP-MOI - le bras armé de la résistance communiste, chargée des opérations de guérilla urbaine – avant d’être promu commissaire technique cinq mois plus tard. À partir d’août 1943, il dirige les actions militaires de l’ensemble des FTP-MOI. « Son romantisme, sa sensibilité qui s’exprimaient dans ses poèmes s’accommodaient mal du travail qu’il devait accomplir, en particulier lorsqu’il s’agissait de s’attaquer à des soldats allemands », écrivait l’historien Jean-Pierre Besse, dans la notice biographique consacrée à Manouchian dans le dictionnaire Maitron des fusillés. 

Entre juillet 1942 et novembre 1943, les FTP-MOI comptent moins d’une centaine de membres, ce qui ne les empêche pas de mener près de 230 actions contre l’occupant, entraînant une quarantaine de morts. « Même si ce chiffre peut paraître faible au premier abord, la fréquence des actions restait évidemment insupportable pour les occupants dont le souci principal était d’assurer la sécurité de leurs troupes dans la capitale, écrit Denis Peschanski. Plus encore, la portée de l’action militaire demeurait éminemment politique puisqu’elle entendait montrer à la population que la Résistance avait pour but de lutter contre l’Occupation. » Et l’historien de préciser : « Sous l’effet de la répression menée par la police française, les FTP-MOI de la région parisienne sont alors pratiquement les seuls à mener la lutte armée à Paris… »

 

La chute du réseau 

L’action la plus spectaculaire et la plus emblématique du groupe parisien des FTP-MOI mené par Missak Manouchian reste l’exécution, le 28 septembre 1943, du colonel SS Julius Ritter, responsable de la mise en place du Service du travail obligatoire (STO), qui permet aux autorités allemandes de réquisitionner des jeunes Français pour les envoyer travailler outre-Rhin pour soutenir l’effort de guerre nazi. Malheureusement, ce coup d’éclat sera l’un des derniers. Plusieurs membres du réseau – dont Missak Manouchian et son chef Joseph Epstein - sont repérés par les Renseignements généraux de la préfecture de police de Paris.

En quelques mois, tous les combattants des FTP-MOI sont identifiés avant d’être arrêtés en novembre 1943. Mélinée, qui participe elle aussi à la résistance communiste en transportant des armes pour le groupe, échappe au coup de filet en se réfugiant chez les Aznavourian. Au total, les 68 résistants des trois groupes de FTP-MOI sous les ordres de Missak Manouchian sont emprisonnés. Après avoir été torturés, ils sont livrés aux Allemands. 45 d’entre eux sont déportés, tandis que les autres, 22 hommes - dont Manouchian - et une femme (Olga Bancic), sont les « acteurs » d’un grand procès spectacle organisé à des fins de propagande.

 

L’affiche rouge 

Jugés devant le tribunal militaire allemand de Paris, les 23 résistants sont condamnés à mort le 19 février 1944. Ce simulacre de procès est suivi et relayé par la presse collaborationniste, tandis que les autorités d’occupation placardent dans les rues de Paris et dans toute la France plusieurs milliers d’exemplaires d’une affiche montrant le visage d’une dizaine d’entre eux, les présentant comme des terroristes formant « l’Armée du Crime ».

Sept sont présentés comme des juifs étrangers. Ils sont accompagnés d’un communiste Italien et d’un Espagnol rouge, tandis que Manouchian est présenté comme un « Arménien chef de bande ».« Cette affiche est destinée à montrer à la population qu’elle est bien mal défendue, c’est-à-dire par des étrangers qui viennent semer la terreur et le désordre dans le beau pays de France, précise Claire Mouradian. 15 000 affiches sont placardées dans tout le pays, mais cela n’a pas l’effet escompté. C’est une période charnière, il y a eu le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord puis en Italie, la victoire soviétique à Stalingrad, l’arrivée de la France Libre à Alger, l’unification de la résistance intérieure… On sent que la libération est proche, et ces résistants qui vont peut-être aider à accélérer la victoire, sont à célébrer. Denis Peschanski, l’un des co-auteurs de l’ouvrage dit souvent que les occupants ont voulu en faire des criminels, ils en ont fait des héros… »

 

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L’Affiche rouge créée à des fins de propagande par les autorités allemandes

deviendra l’un des symboles de la résistance.

(Musée de la Résistance nationale, Champigny / Wikicommons)

 

L’Affiche rouge, qui marque la population quelques mois avant la Libération, intégrera dans la deuxième partie du XXe siècle la mémoire collective. Elle sera rendue célèbre en 1961 par la chanson de Léo Ferré, dont les paroles mettent en musique un poème de Louis Aragon, qui s’inspire de la dernière lettre de Missak Manouchian à son épouse Mélinée.

Publication "Ouest France" le 19 Février 2024.

 

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 Mélinée Manouchian à Paris, en 1985.

Née le 13 novembre 1913 à Constantinople (Empire Ottoman)

Mélinée Manouchian est décédée le 6 Décembre 1989 à Fleury-Mérogis.

(Philippe Ledru/akg-images) 

 

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La stèle de Missak Manouchian dans le jardin Manouchian à Marseille 7ème arrondissement.

(Presse DD  n° man)

 

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"Aux Grands Hommes La Patrie Reconnaissante"

(Cette cérémonie débutera à 18H30).

(Presse DD  n° pan)

(Vous pouvez laisser un commentaire en cliquant ci-dessous, à gauche).

 

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(DD  n° cha)

 

En Souvenir de ce 21 Février 2024... cliquez ci-dessous : 

https://www.youtube.com/watch?v=YaA3R3ghrV4

 

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(Photo DD n° P1900644)

 

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Cérémonie au Panthéon, le 21 Février 2024.

(DD n° P1900677)

 

Commentaires sur Facebook : 

Daniel Delafosse Ce reportage photos... pour l'Histoire... a été refusé à la publication par le groupe "Si tu es ou étais d'halluin"... Que dire !!!!

Laurent Caure Daniel Delafosse C'est incompréhensible....

Claude Masselis Je trouve également cela lamentable.

Serge Detaevernier Daniel Delafosse la honte, et le non-respect envers des combattants de la liberté qui donnérent leurs vies

Marie Canar Respect pour ceux qui ce sont dévoués pour la France

Serge Detaevernier Émouvant reportage, merci Daniel, il faut toujours rappeler l'histoire, la vraie

Daniel Delafosse Serge Detaevernier Merci Serge.

Annie Franchomme Merci bcp Daniel pour ce très beau reportage ! N 'oublions pas

Daniel Delafosse Annie Franchomme Merci à vous.

Christine Bouttery Merci beaucoup pour ce reportage 

Christine Descamps Magnifique cet hommage Daniel

Daniel Delafosse Christine Descamps Merci Christine.

Francine Vanoverberghe . Merci Daniel. Mes camarades se joignent à moi pour saluer ce bel hommage. Amicalement. Francine

Daniel Delafosse Francine Vanoverberghe Merci à vous et aux camarades.

Laurette Pille Trachet Très belle cérémonie.

 

20/2/2024

Commentaire et Photos : Documentation - Presse - Daniel Delafosse