Open menu

 

03255

Des halluinois évacués à Merchtem en Brabant (Belgique),

 pendant la Première Guerre mondiale.

Photo prise le 15 août 1917 ou 1918 ?

(photo n° 3255)

 

Les oubliés de la Grande Guerre. 

 

L’un des épisodes les moins connus, mais pour notre région, l’un des plus douloureux, c’est le drame de ces populations civiles, déportées par l’occupant. En France, on pense généralement que la déportation n’a commencé qu’en 1940. Dans le Nord, le Pas-de-Calais, les Ardennes ou la Belgique, elles ont déjà eu lieu en 14 !

 

Quant aux « brassard Rouges », il s’agissait de jeune hommes ou de jeunes femmes qui partaient travailler, contraints et forcés pour le compte des Allemands. 

Dans son livre : « Oubliés de la Grande Guerre » Annette Becker raconte cette histoire de 14 -18 et elle ajoute notamment ceci :

 

« Lorsque l’on étudie l’histoire de cette guerre,on peut se focaliser sur les « poilus » et les soldats dans les tranchés ; on peut également s’y intéresser sous l’angle du nationalisme idéalisé ; il y a également le côté anarchiste, cette guerre n’est qu’une vaste machination, on se bat contre son gré.

 

Pourtant quel que soit l’angle, on s’aperçoit que, dans cette expérience atroce, la plupart des hommes se sont jetés consentants. Et dans cette guerre, les hommes n’étaient pas tout seuls, il y a l’arrière, les civils, les femmes, qui travaillent dans les usines d’armements, et on constate également qu’il y a des portions de territoire qui sont mises hors la guerre, parce qu’on est occupé, loin du front. On n’a que peu étudié ces phénomènes, préférant la normalité, c’est-à-dire les tranchées ;

 

C’est vrai que les hommes ont vécu une guerre horrible, mais les femmes également, dans cette région, ont vécu une guerre particulièrement épouvantable. On se servait de civils comme boucliers humains, on bombardait les hôpitaux… Et pour travailler sur ce problème je me suis penchée sur des sources religieuses (archives du Vatican) ou humanitaires (Croix Rouge à Genève).

 

Il s’agit certes d’un livre d’histoire, mais c’est également un livre citoyen. Il faut toujours regarder la vérité en face. Très tôt dans ce siècle on a laissé faire des choses horribles. On aurait dû réagir immédiatement. Mais on a laissé la boite de Pandore ouverte, et on ne l’a toujours pas refermée ».

 

25/11/2010

Commentaire : Daniel Delafosse