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 Les aiglons. La section escrime - 2ème groupe-

De g à d : Marcel Trachet, Albert Mahieu, Jean-Pierre Vermeersch,

Jean-Pierre Meunier, Lucien Callewaert, Willy Deprez, Jacky Lossery,

Adrien Vandewattyne, Alain Lemeire, Marcel Vancoillie.

Le meilleur manque : Michel Danset,

 tué au cours des combats de la libération.

(photo n° 2371)

 

La Libération d'Halluin - Septembre 1944

 

L'Halluinois Michel Danset, 

 " Mort pour la France "... à 16 ans. 

 

A compter du 1er septembre 1944  Halluin, qui avait passé la guerre sans trop d’encombres, connaîtra des combats sporadiques jusqu’à l’arrivée des Anglais et la libération de la ville le mercredi 6 septembre 1944. 

Ces évènements ont laissé des morts devenus inoubliables depuis la journée du 2 septembre, date à laquelle plusieurs halluinois furent abattus : 

Arthur Dennetière, Maurice Simono, Jean Fiévez, Marthe Nollet, Henri Deceuninck, Emile Verroye, et quelques jours plus tard : Michel Danset, Polydore Delaere, Georges Vanlaere, Charles Windels et Walter Dumoulin.

Par décision du conseil municipal réuni en sa séance du 20 décembre 1944, leurs noms ont été attribués à diverses rues de la commune. 

 

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Le jeune Résistant Michel Danset.

(Photo DD 13571  n° Img 718)

 

Parmi les résistants engagés volontaires dans les Forces Françaises de l’Intérieur figurait un jeune halluinois  (né à Halluin le 24 septembre 1928), agent de liaison âgé de 15 ans (frère du regretté Gaston Danset décédé le 28 mai 2004). Quelques jours avant son 16ème anniversaire, il décéda sous les balles de l’occupant le 9 septembre 1944.

 

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Septembre 1944 - Arrivée place de l'Eglise du cortège funèbre,

du jeune Résistant FFI Michel Danset...

Quelques jours avant son 16ème anniversaire,

il décéda sous les balles de l’occupant le 9 septembre 1944.

La croix est portée par Paul Delafosse,

et à sa droite, avec le cierge, son frère Bernard.

(Photo DD 13570 n° Img 439) 

 

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 Septembre 1944 - Arrivée devant l'Eglise Saint-Hilaire Halluin,  

pour les Funérailles du jeune Résistant FFI Michel Danset ...  

Henri-France Delafosse (avec le chapeau, au 3e rang). 

(Photo DD 13569 n° Img 438) 

 

C’est ce destin tragique qui est retracé dans le poignant hommage rendu par

 Henri-France Delafosse, président de l'Union Nationale des Combattants d'Halluin,

vice-président des Mutilés de 14/18 et conseiller municipal à la Libération,

aux Funérailles de Michel Danset « Mort pour la France » :

  

" Mesdames, Messieurs, 

La vue de cette tombe entr’ouverte, pour y recevoir les restes glorieux d’un enfant de 16 ans tombé pour la libération de son pays, est un spectacle tellement douloureux, tellement poignant qu’il me rend bien difficile la mission de traduire en paroles, l’émotion qui nous étreint tous. 

Le tribut de la libération, qui déjà avait coûté à la ville d’Halluin huit de ses enfants, n’était donc pas suffisant. Il lui fallait un sacrifice de plus et c’est lui : Michel Danset, qui le lui a offert, c’est lui qui le lui a donné. 

Tant de courage, tant de vaillance, tant d’abnégation ne pouvaient se trouver que dans une âme comme la sienne, forgée au contact d’un père, lui aussi, héros, à son heure, dont l’exemple seul suffisait à donner au fils les plus pures leçons de patriotisme, à lui enseigner l’amour sacré de la Patrie.

 

Sur les bancs de l’école alors qu’on lui apprend la grandeur de cette Patrie, son histoire au cours des siècles, ses gloires, mais aussi ses malheurs, son cœur d’enfant s’émotionne et déjà naît en lui, l’ardent désir de servir un jour, comme le fit si bien son père. 

Ce père, il l’aime de sa plus tendre affection, comme il se plait à l’entendre rapporter les exploits de nos vaillants poilus de 14-18, il est fier d’en être le fils. Bonheur pour lui bien éphémère hélas.

En effet, alors qu’il n’a encore que 8 ans, ce père tant aimé est ravi à son affection, prématurément emporté par une longue et douloureuse maladie, à laquelle blessures et privations de guerre ne son nullement étrangères.

 

Il lui reste sa Mère ; il voit, il comprend son immense douleur et reporte doublement sur elle les sentiments d’affection filiale, devenant l’objet de sa plus tendre consolation.

L’épreuve est dure, cruelle. Elle ne fait que raffermir le patriotisme naissant de Michel Danset qui, déjà envisage d’être soldat et souhaite d’en avoir bientôt l’âge. 

Mais voici qu’arrive le jour ou de nouveau la France connaît la guerre.

Alors que l’on s’attendait à des victoires faciles et rapides, ce fut l’invasion, ce fut la débâcle.

 

Les malheurs de la Patrie, dont malgré son jeune âge Michel saisit toute l’importance, dont il comprend toute la gravité, troublent son âme, sans diminuer en rien son courage. Il est de ceux qui ne désespèrent pas. Ne lui a-t-on pas enseigné que la France est immortelle, il y croit plus que jamais et pendant quatre ans, attend avec confiance l’heure de la délivrance.

 

Le 2 septembre 1944, il est à l’affût de l’action de la résistance. Il se trouve mêlé à son premier engagement. Ayant près de lui, son aîné trempé du même courage, forgé à la même école, et avec lui spontanément, dès les premiers coups de feu, offre ses services aux Forces Française de l’Intérieur. 

On le trouve bien jeune, mais qu’importe il veut servir et il servira. Il est admis à remplir le rôle d’estafette et sans plus attendre le voilà chargé de mission.

 Son frère tombe, blessé d’une balle à la jambe. Loin de refroidir son ardeur, il se dépense encore et toujours davantage, transmet les ordres, apporte les munitions aux postes avancés, rien ne l’effraie, se moque des balles, des obus mêmes. 

Il sert de toutes ses forces, de tout son cœur, et son courage est sans bornes.

Pendant quatre longues journées, les combats font rage, et le 5 septembre, quelques heures seulement avant que ne soient chassés de notre sol les derniers ennemis, au cours d’une mission particulièrement périlleuse, il tombe à son tour frappé par quatre balles de mitraillettes.

 

Transporté au poste de secours, puis en clinique, on ne tarde pas à s’apercevoir de la gravité des blessures.

Il les supporte vaillamment, fait l’admiration de ceux qui l’approchent. Son état semble parfois s’améliorer, puis s’aggrave pour s’améliorer à nouveau. 

Il lutte contre la mort mais, petit à petit, ses forces l’abandonnent.

Il se rend compte de sa situation. La mort il ne la craint pas. Il sourit à sa mère jusqu’au bout, et le 9 septembre à 15 heures, rend à Dieu, sa belle âme en prononçant ces paroles sublimes :

 

« Je vais voir petit père, qui sera content de moi. Je pardonne aux boches qui m’ont tué ».

Voici comment est mort pour La France, Michel Danset, qui devait avoir 16 ans, le 24 de ce mois.

 

A Madame Danset, épouse et mère de héros, à ses frères et sœurs et à toute sa famille, j’adresse au nom de l’Amicale des anciens combattants, l’expression de nos condoléances émues, en les assurant de toute notre affection et de notre entière sympathie.

 

Et toi, Michel, de là- haut continue de veiller sur ta cité. Intercède pour elle, près du Tout Puissant. Demande lui qu’entre ses murs règne la paix, l’union, la concorde parmi ses habitants. Un peu plus de bien-être pour les humbles, plus de charité chez les autres, plus d’amour et de justice entre tous.

 

Que le drapeau des Anciens Combattants, que son père recevait de ses mains glorieuses, il y a 25 ans,

s’incline profondément devant sa tombe, en un dernier adieu et suprême hommage de la Patrie".  

 

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Plaque Funéraire - Cimetière d'Halluin.

(Photo DD 22840  n° P1240383) 

 

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 Sépulture de Michel Danset inhumé dans le caveau familial,

auprès de son père Gaston Danset, 1er Président de l'UNC Halluin en 1920.

(Photo DD 22839  n° P1240381)

 

Voir aussi ... cliquez ci-dessous : 

Place Michel Danset... 70 ans après sa dénomination (1944 - 2014).

 10/9/2010 - 7/9/2012 - 11/12/2014 - 6/9/2019

Commentaire et Photos : ARPHalluin - Daniel Delafosse