Guerre d'Algérie 1954/62 Halluin 3/9 (Témoignages d'Halluinois en 2009).

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En Afrique du Nord : l'Halluinois Claude Rembry en tenue d'Eté... (Co-fondateur de l'ARPHalluin).

(LC DD 29504 n° LC125)

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Guerre d'Algérie : Deux Halluinois Johnny Debaere et Daniel Debévère.

(photo ARPH n° 5411)

(3/9) Sur les traces des jeunes soldats

d’Afrique du Nord...

Les jeunes d'Halluin et l'Afrique du Nord dans les années 1950-1960 était le thème abordé lors de la réunion organisée le vendredi 30 octobre 2009, par les seniors halluinois à l'Estaminet du moulin, avenue de l'Abbé Lemire.

Même si les souvenirs et les blessures ne sont pas totalement cicatrisés, dans un estaminet comble, la séance aura rempli son rôle, par la narration et l'expérience sur le terrain de Roland Verkindère, et la dignité du débat qui s'en suivit.

« Cette après-midi est pour nous tous une expérience exceptionnelle, notre engagement était des plus complexe. Je me suis tu pendant longtemps, mais quand certaines personnes ont traité les appelés de tortionnaires, fort de mon expérience sur place, je ne pouvais plus me taire » : par ces paroles, Roland Verkindère a débuté la séance.

Le président de l'association des seniors a présenté et animé cette réunion avec la fidèle collaboration des vidéastes de Cinélys qui ont enregistré les témoignages. Toute une génération a été marquée et reste marquée par les rapports de la France avec l'Afrique du Nord dans les années 50/60.

Le contingent a été appelé en Algérie, Maroc et Tunisie. Près de 1000 jeunes halluinois de l'époque rappelés ou appelés pour la plupart, ont connu ces contrées, leurs populations, leurs conditions et leurs milieux de vie. Pas facile à 20 ans, de se retrouver en pleine guerre, dans un pays inconnu surtout quand les enjeux vous échappent.

Roland Verkindère a proposé à l'assistance de confronter les témoignages, d'additionner les histoires personnelles, les souvenirs, les rencontres, les réflexions. Depuis 1950, la durée du service militaire était fixée à 18 mois. Peu à peu la durée est prolongée et atteindra jusqu'à 27 mois de 1955 à 1962.

Les appelés du contingent sont requis pour participer aux opérations de maintien de l'ordre. Les hommes débarquent dans la chaleur algéroise, après 24 heures de bateau. Une traversée inconfortable, nombre de rappelés feront preuve de rogne et de grogne contre ce rappel qu'ils vivent mal, dans un pays inconnu, l'Algérie, pour une guerre dont le sens échappe à beaucoup. Si Alger la blanche ou Oran la mauresque sont là, deux villes magnifiques, c'est déjà l'embarquement en train ou en camion GMC direction le « bled ».

Les souvenirs de Jean-Marie Gevaert, Régis Holvoet, Christiane et Gervais Ally ont tous été narrés dans le souci de la dignité pour les combattants des deux camps.

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En route vers Mahelma (Algérie) au sud de sidi Fenuch avec l'Halluinois Jean-Marie Gévaert.

(LC DD 29502 n° LC038)

Jean-Marie Gevaert se souvient. Faisant partie du célèbre bataillon de Joinville, il est arrivé à Alger par le bateau « El Djezaïr » après une dizaine de jours de classe. « J'ai été rapidement mis dans un commando, ma première sortie en opération a été de la surveillance de Meehtas. J'ai effectué pas mal d'opérations dans les gorges de Blida où les rebelles étaient souvent présents ».

Parmi les souvenirs les plus douloureux, ceux de Gervais Ally qui a vu une personne torturée par le FLN : « Difficile de voir cela ». Il est vrai qu'il y eut des tortionnaires dans les deux camps...

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A gauche, l'Halluinois Gervais Subts chauffeur du Colonel

Opérations extérieures : Maroc, Tunisie, Liban, etc... (1953-54-55).

(LC DD 29505 n° LC025)

Pour son épouse, infirmière, restée en métropole, « l'époque du conflit m'a doublement marqué : mon fiancé en Algérie et moi ici, soignant sans compter les victimes qui ne voulaient pas cotiser au FLN ». De nombreux attentats sur des personnes et des biens ont eu lieu durant cette période à Roubaix et Tourcoing.

Les durées des séjours ont également été évoquées. Comme pour Jean-Claude Leduc : « J'ai fait six mois en France et vingt-quatre mois en Algérie ». Gervais Subts, après avoir effectué son service national au Maroc, a dû retourner en Algérie après son mariage... Fut aussi évoquée l'attente du courrier, qui mettait parfois plus de trois semaines avant d'arriver à son destinataire, dans le bled ou sur les pitons.

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Camouflage pour une embuscade...

et pose pour la photo de l'Halluinois Jean-Claude Leduc.

(LC DD 29503 n° LC051)

« Heureusement qu'à cette époque, les femmes et les fiancées étaient fidèles. Nous n'avions pas la télé, mais lisions les journaux pour savoir ce qui se passait là-bas », confiait en guise de conclusion Christiane Verkindère.

Un jeune arrivé sur le sol algérien le matin, souvent malade de la traversée devait se tenir prêt pour partir le soir en opération sans être aguerri, sans formation réelle aux armes, pas prêt à subir des embuscades, mal informé il ne savait pas grand-chose sur les impératifs d'une guerre d'un type particulier.

Aux difficultés techniques et psychologiques d'un combat non conventionnel dans des conditions physiques et morales parfois extrêmes disposant d'un matériel insuffisant ou inadapté. Cependant les hommes du contingent engagés en Algérie possédaient toutes les finalités foncières de leurs anciens, courage physique, débrouillardise, esprit de corps, générosité.

L’Halluinois Jean-Marie Gille, Combattant en Algérie,

livre ses impressions dans la presse locale le 3 Mars 2002 :

L'Halluinois Jean-Marie Gille monte la garde

pour le 56/1/c-226.BI. à Bou-Saâda Sud Algérois.

(LC DD 29506 n° alg)

Jean-Marie Gille, auteur d’un livre sur ses années en Algérie,

« De Suippes à Bou-Saäda, appelé en 1956 »

(unc.halluin.free.fr/librairie.php)

nous livre ses impressions suite à la visite du secrétaire d’état

aux Anciens combattants Jacques Floch.

« Suite aux débats très animés du jeudi 21 février, à la salle du Manège, concernant la guerre d’Algérie, par MM Jacques Floch, secrétaire d’état aux anciens combattants, Jean-Pierre Balduyck, député, Jean-Luc Deroo, notre maire, ainsi que les représentants de toutes les associations d’AFN concernées, je trouve en effet qu’il est plus que temps que nous témoignions chacun à notre niveau de ces années terribles de notre jeunesse. C’est ce que j’ai fait dans un livre ».

« L’UNC-AFN regroupe 200 membres cotisants. J’avais proposé que chacun d’eux écrive, une anecdote, un évènement qui l’a le plus marqué en tant qu’appelé ou autre, de 2 ou 3 pages maximum. Nous en aurions fait alors un recueil de récits.

En voilà des témoignages, sans aucun doute très intéressants. Mais je n’ai eu aucun écho, c’est bien dommage. Après nous et le temps passe vite, il ne restera que les soldats de France (SDF) pour la relève.

Ils ne nous survivront sans doute pas malgré leur formidable bonne volonté, étant donné que le service militaire n’existe plus et qu’ils n’en tireront aucun avantage, sinon celui de l’amitié. Il ne suffit pas d’écrire un livre qui revient très cher, mais encore faudrait-il des encouragements, ce qui est plutôt rare et déclenche parfois des jalousies et des critiques.

Seuls les écrits restent pour les générations à venir, pour l’histoire ».

Il écrit par ailleurs, « le secrétaire d’état aux Anciens combattants nous enjoint un rapprochement avec les peuples du Maghreb. Oui, bien sûr, mais, croyez-vous que cela soit possible ? Lorsqu’il dit pudiquement, le Maghreb, il pense bien sûr et surtout à l’Algérie.

Que celle-ci fasse les premiers pas, qu’elle balaie aussi devant sa porte (…) La réconciliation, nous l’avons de toute façon toujours de notre côté, pratiquée ».

Enfin pour la date du souvenir AFN, il écrit : "A mon avis, la seule qui pourrait satisfaire toutes les associations, serait celle de l’inhumation du soldat inconnu d’AFN, à Notre Dame de Lorette inaugurée par le président Giscard d’Estaing le 16 octobre 1977… On se souvient et on rend hommage… Quel rassemblement heureux ce serait ! ".

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