Trois Halluinois durant la Guerre d'Algérie.
De gauche à droite : Daniel Debévère, Arthur Houte, Bernard Dubus.
(photo n° 5407)
A l'occasion de la "Journée du souvenir", ce Dimanche 16 Octobre 2011 à partir de 9 H 30,
en hommage spécialement aux Halluinois tombés en Afrique du Nord...
Vous pouvez suivre, en neuf volets, un Historique relatif à la Guerre d'Algérie et aux Combattants Halluinois...
Débarquement d'appelés de l'armée de l'air à Alger.
A partir de 1956, la France envoie le contingent en Algérie.
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L'Halluinois Jean-Marie Gévaert embarqué sur le "Ville d'Alger".
(LC-0348)
(1/9) Histoire d’une Guerre Coloniale...
celle d’Algérie (1954 - 1962).
Le 19 mars 1962, les accords d’Evian mettaient fin à la guerre d’Algérie, un conflit qui, en huit ans, a tué des centaines de milliers d’Algériens musulmans et 27.500 soldats français, et entraîné l’exode d’un million d’Européens.
En réponse à l’insurrection lancée dans la nuit de la Toussaint 1954 par une organisation nationaliste jusque là inconnue, le Front de libération nationale (FLN), la France déclenche des « opérations de maintien de l’ordre » en Algérie.
Car pour les gouvernements successifs de la IVe République, « l’Algérie c’est la France ». Colonisée depuis 1830, elle est composée de trois départements où vivent neuf millions de musulmans et un million d’Européens, les « pieds-noirs ». Depuis 1947, les deux communautés votent dans des collèges séparés : une voix européenne vaut neuf voix musulmanes.
La « Bataille d’Alger ».
Après la Toussaint 1954, un soulèvement paysan éclate le 20 août 1955 dans le Nord Constantinois, là où des émeutes avaient été réprimées dans le sang en mai 1945. Aux massacres d’Européens répond une répression sauvage.
Sous l’impulsion du gouvernement du socialiste Guy Mollet, le Parlement vote en 1956 une loi sur les pouvoirs spéciaux suspendant en Algérie la plupart des garanties de liberté individuelle.
La guerre s’intensifie avec l’envoi du contingent. Les parachutistes du général Massu se voient confier la mission d’enrayer la vague d’attentats que le FLN commet à Alger. C’est la « bataille d’Alger », déclenchée à partir du 30 septembre 1956 par le FLN, et son engrenage de violences, de tortures et de répression.
1956 : A la suite d'une série d'attentats commis par le F.L.N,
l'armée prend le contrôle de la Ville d'Alger.
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Affiche éditée par les Forces libres,
réclamant une paix immédiate en Algérie et l'arrêt de la torture.
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En janvier 1958 paraît La Question, le témoignage d’Henri Alleg qui bouleverse les consciences en révélant l’usage de la torture par l’armée française.
Le 13 mai 1958 à Alger, des centaines d’étudiants en colère mettent à sac les locaux du Gouvernement général. A 20 H40 un « comité de salut public » est créé sous la présidence du général Massu. Le général Salan, commandant en chef en Algérie, ance alors son fameux « vive le général de Gaulle », qui résonne jusqu’en métropole, où depuis le 16 avril il n’y a plus de gouvernement.
A Paris, l’Assemblée nationale installe dans la nuit le gouvernement Pflimlin, contraint à démissionner le 28. De Gaulle apparaît comme le seul recours à la subversion militaire. Le président Coty lui demande de prendre la tête du gouvernement.
« Je vous ai compris ».
Le 1er juin 1958, l’Assemblée nationale vote l’investiture par 329 voix contre 224. Le lendemain, de Gaulle obtient les pouvoirs spéciaux en Algérie et les pleins pouvoirs en métropole pour six mois.
A Alger le 4 juin, sur le forum où son massés pieds-noirs et quelques « Français-musulmans », il lance ces mots « Je vous ai compris » , mais ne prononce toutefois pas le rituel « vive l’Algérie française ». La IVe République vient de mourir.
Le fondateur de la Ve République racontera dans ses Mémoires d’espoir (1970) que sa religion était faite dès son retour au pouvoir : Il n’y avait plus à mes yeux d’issue en dehors du droit à l’Algérie à disposer d’elle-même ». De Gaulle engage l’Algérie sur la voie de « l’autodétermination », approuvée par référendum le 8 janvier 1961.
5.990.000 « oui », 16.400 « non ».
Les jusqu’au-boutistes de l’Algérie française se disent « trahis » par de Gaulle. Leur Organisation armée secrète (OAS) multiplie les attentats et le 22 avril 1961, à Alger, les généraux Salan, Challe, Jouhaud et Zeller tentent un putsch qui échoue. Moins d’un mois plus tard, le 20 mai, des négociations débutent à Evian.
Le 18 mars 1962, après des mois de difficiles tractations sont signés les Accords d’Evian entre les représentants français, menés par Louis Joxe, et ceux du Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA), dont le chef est Krim Belkacem, colonel de l’Armée de libération nationale.
Le cessez-le-feu est décrété le lendemain 19 mars à midi, après sept ans et quatre mois d’un conflit qui ne portait pas le nom de guerre. Les combats de rue vont pourtant se poursuivre et l’été 1962 sera encore très meurtrier.
Le 1er juillet 1962, lors du référendum prévu par les accords d’Evian, 5.990.000 d’Algériens se prononceront en faveur du « oui », 16.400 pour le « non ».
L’indépendance sera proclamée le 3 juillet 1962,
après 132 années de présence française en Algérie.
Date-polémique.
Il avait fallu attendre le 5 octobre 1999 pour que le Parlement français reconnaisse officiellement la « guerre d’Algérie ». Jusque-là, on parlait des « événements d’Algérie ».
Et en janvier 2002, une majorité de députés avaient adopté la date du 19 mars comme journée du souvenir pour les victimes. Mais le gouvernement avait choisi de ne pas présenter au Sénat le texte voté à l’Assemblée. Les débats s’étaient en effet déroulés dans une ambiance particulièrement électrique et le gouvernement avait estimé qu’une décision de cette nature nécessitait un large consensus.
Combien de victimes ?
Le bilan des sept années et demi de guerre en Algérie n’a jamais pu être établi avec précision, étant donné le peu de sources et les polémiques sur les disparus.
Les estimations récentes chffrent le bilan à près de 500.000 morts -civils et militaires ou combattants- pour une population d’à peine dix millions d’habitants (dont un million d’ »Européens »). Les pertes de l’armée française, qui a mobilisé jusqu’à 400.000 hommes, sont les mieux connues : autour de 25.000 morts, tués ou accidentés (chiffre publié par l’armée).
Du côté algérien, tandis que le discours officiel de l’après-guerre parlait du « pays d’un million et demi de martyrs », le bilan estimé par l’armée française s’élève à environ 200.000 morts, tués au cours de combats avec l’armée (141.000) ou avec le FLN et civils assassinés.
Arrestation d'un fellaga (combattant algérien) par des soldats français
placés sous le commandement du Colonel Bigeard.
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Les recherches historiques récentes, qui tiennent compte du grand nombre de disparus, du nombre inconnu de victimes de l’OAS, des massacres de harkis et des combats pour le pouvoir au cours de l’été 1962, estiment que les pertes humaines du côté algérien pourraient se situer entre 300.000 et 400.000.
Les pieds-noirs.
Colons fortunés ou petites gens, descendants de Français, d’Espagnols, d’Italiens ou de Maltais, les pieds-noirs ont été près d’un million à traverser la Méditerranée pendant l’été 1962, fuyant l’Algérie pour recommencer leur vie de zéro dans une métropole qui les accueillait plutôt froidement.
Environ 2.800 « pieds-noirs » ont été tués durant la guerre d’Algérie. En novembre 1964, le gouvernement français révélait en outre que 1.773 Européens avaient « disparu » après mars 1962 : 1.165 d’entre eux ont été retrouvés morts ; Le nombre des victimes européennes s’établit donc entre 4.000 et 4.500, chiffres jugés inférieurs à la réalité par des associations de Français d’Algérie.
Beaucoup des « Européens » d’Afrique du Nord s’installent dans le sud. Certains choisissent l’Espagne, les Etats-Unis ou même l’Argentine, l’Afrique du Sud, le Canada ; Leur désespoir fait monter le taux national de suicides en 1962. Mais la croissance économique va favoriser leur intégration.
Aujourd’hui, à la différence des harkis, les « pieds-noirs » se sont fondus dans la société française, tout en gardant la nostalgie d’un « là-bas » souvent idéalisé.
Les harkis.
Les 200.000 harkis étaient des musulmans engagés par l’armée française comme supplétifs au cours de la guerre d’Algérie. Quelques 20.000 d’entre eux (60.000 personnes avec leurs familles) ont pu se réfugier en France. Les autres désarmés par l’armée française, ont été victimes de cruelles représailles.
Le nom des victimes de ces massacres est très difficile à évaluer : les estimations varient de 30.000 à plus de 150.000, chiffre repris dans la plainte déposée par les harkis en août 2001 pour « crimes contre l’humanité et complicité ». Un dernier chiffre excessif pour la plupart des historiens qui estiment que les victimes seraient entre 55.000 et 75.000.
Les harkis qui ont pu quitter l’Algérie et leurs descendants forment aujourd’hui une communauté de quelque 500.000 personnes. Ils ont été installés en France pendant vingt ans dans des camps de fortune et hameaux forestiers, principalement dans le Midi, puis dans des cités.
Depuis 1974, les fils de harkis ont mené des grèves de la faim et marches de protestation pour obtenir la reconnaissance de leur drame et une amélioration de leur sort.
Voir aussi... cliquez ci-dessous :
Guerre d'Algérie 1954/62 Halluin 1/9 (Historique d'une Guerre Coloniale).
Guerre d'Algérie 1954/62 Halluin 2/9 (Régis Verschae "Mort pour la France" en 1961).
Guerre d'Algérie 1954/62 Halluin 3/9 (Témoignages d'Halluinois en 2009).
Guerre d'Algérie 1954/62 Halluin 4/9 (Le Colonel Hildevert Wancquet 1936 - 2007).
Guerre d'Algérie 1954/62 Halluin 5/9 (Square des AFN en 1990 et Stèle 2001 Historique).
Guerre d'Algérie 1954/62 Halluin 6/9 (Square du 19 Mars 1962 – 1997 Historique).
Guerre d'Algérie 1954/62 Halluin 7/9 (15ème Anniversaire UNC/AFN Halluin 1976)
Guerre d'Algérie 1954/62 Halluin 8/9 (Roger Strobbe 1936 - 2008).
Guerre d'Algérie 1954/62 Halluin 9/9 (50ème Anniversaire AFN Halluin 1959 - 2009)
12/10/2011 - 2/5/2017
Commentaire et Photos : Doc. divers - ARPH - Daniel Delafosse
Lien : unc.halluin.free.fr (AFN Halluin).