M. André Debruyne, en 1970,
et son petit fils Didier Blondeel.
(photo n° 4269)
L’Halluinois André Debruyne…
Accordéoniste durant 77 années !
André Debruyne était universellement connu, « cordionneux » durant 77 ans ! Il a fait beaucoup plus de publicité pour le piano à bretelles que des vedettes confirmées.
Tout commence en 1910, André a 9 ans, son oncle gagne un accordéon dans une tombola. Il le propose au père d’André. Le garçon commence à jouer « à l’oreille » et ma foi, fait mieux que se défendre.
En 1913, il s’inscrit chez « Les Accordéonistes halluinois ». En 1914, le père récompense le fils en lui achetant un accordéon plus perfectionné. Mais la guerre éclate et une année plus tard, André anime des bals interdits par l’occupant.
En 1917, c’est l’évacuation. La famille Debruyne se retrouve à Malines. Dans une salle d’usine, André y joue de l’accordéon. ; Pour se perfectionner notre virtuose décide d’apprendre le solfège. Ses progrès sont « époustouflants ».
En 1930, il se marie et reprend le café des Accordéonistes. Là, il ajoute une corde à son arc. Ses airs d’accordéon, il les accompagne par un « jazz à pied » un engin révolutionnaire, qui lui permet d’avoir le rendement d’un orchestre complet. Le tout monté d’une rampe lumineuse du meilleur effet. Un vrai spectacle magique.
En plus de Roi du musette, André est devenu l’homme-orchestre. On vient de loin pour le voir et danser. En 1961, victime du juke-box, notre homme quitte son estrade, mais pas son accordéon.
I l reste l’homme de base de la Société des accordéonistes halluinois, à laquelle il rendra des services inestimables, et dont il tenait le siège, avant de se faire remplacer par sa fille et son gendre, rue Gabriel Péri.
En août 1987, André Debruyne, ce « monument » dans le milieu de l’accordéon, décède à Tourcoing (Nord) à l’âge de 86 ans. Dans la presse locale on pouvait notamment lire ceci :
« On ne compte plus les musiciens qu’il a formés au fil des ans. Très longtemps il exerça les responsabilités de chef de la société des Accordéonistes halluinois, et même si parfois, on fit appel à d’autres directeurs, André se trouvait à leurs côtés, prêt à les remplacer au pied-levé
Dans son café, avant et après-guerre, il a fait danser des milliers de couples. Et si, au sein de la société, un homme de cette dimension ne se remplace pas, il sera aussi regretté par les ancien halluinois, car il faut se souvenir qu’il animait chaque année leur banquet salle du Manège.
Avec la mort d’André, c’est une figure typiquement locale qui disparaît ».
Le doyen des Accordéonistes halluinois était titulaire de la Médaille fédérale des sociétés musicales et de la Médaille de la Ville d’Halluin.
Ses funérailles civiles se déroulèrent le jeudi 27 août 1987, au cimetière d’Halluin.
6/6/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
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