Le Patronage au Colbras.
Avec, au 2ème rang de gauche à droite :
Pierre Vermeersch (4e), l'abbé Pierre Desmettre (5e), Paul Gontier (6e).
(photo n° 3363)
L' Abbé Pierre Desmettre,
ancien prêtre ouvrier halluinois.
Né à Halluin le 12 décembre 1921 (Gustave Desmettre, ancien maire d’Halluin, était son petit cousin) l’abbé Pierre Desmettre est décédé à Tourcoing (Nord) le 30 décembre 2009, à l’âge de 88 ans.
Petit-fils de tisserand à domicile, Pierre est témoin des deux visages d’Halluin la rouge, telle qu’on la nommait à l’époque. Son père, catholique pratiquant, partie prenante dans le lancement de la CFTC (Confédération fédérale du travail et des cheminots), était le cousin du maire communiste Gustave Desmettre.
« C’était un peu la guerre entre les deux clans et beaucoup d’initiatives étaient faites en double : l’harmonie municipale, les clubs sportifs, le patronage », témoignait-il, il y a quelques mois, en égrenant ses souvenirs pour la Mission ouvrière.
Aîné de six enfants, il commençait à apprendre la comptabilité quand un prêtre est venu à Halluin parler des missions, projections à l’appui. Emballé, Pierre entre au petit séminaire, puis au grand séminaire de Lille. Il envisage de rejoindre les Pères blancs quand une nouvelle rencontre vient infléchir son destin.
« En 1942, le père Augros est venu au séminaire nous parler de la Mission de France. J’ai senti que ma mission était-là ».
Missionnaire en France, auprès des ouvriers en partageant leur vie et non dans des pays lointains, n’est pas pour autant un long fleuve tranquille. D’abord pour quitter le séminaire de Lille, il doit donner une année au diocèse : ce sera en qualité de surveillant. Ce qui lui évite le STO (Service du travail obligatoire).
Son séjour au séminaire de Lisieux est ensuite interrompu par le débarquement. Il y retourne après quelques péripéties, termine ses études et est envoyé à Colombelles (banlieue de Caen).
Son ordination le 2 avril 1949, dans la cathédrale de Lisieux, réunit, autour de lui, toute sa famille qui va continuer à s’intéresser de près à sa mission.
Vicaire au Gets, près de Morzine, puis de nouveau à Colombelles, puis en Ariège, curé de trois villages près d’Andelot en Haute-Marne, prêtre à Moissac : les affectations s’enchaînent.
A l’époque, il ne travaillait pas professionnellement, car l’Eglise l’avait interdit. Cela ne l’empêche pas de terminer ses études de comptable. Une activité qu’il exercera dès l’interdiction levée, pour des employeurs, puis au service d’associations.
Ses proches avaient souhaité qu’il vienne terminer ses jours à Halluin. Peu avant son décès, il évoquait son parcours avec des amis : « Avoir planté des racines dans des endroits différents, vivre en proximité avec les gens, cela révèle un certain visage de l’Eglise ».
Pierre Desmettre aimait les contacts et tous ceux qui l’ont connu se souviennent d’un homme discret, attentif et à l’écoute des autres.
Les Funérailles se sont déroulées le lundi 4 janvier 2010 en l’église Notre-Dame des Fièvres à Halluin.
2/8/2010.
Commentaire : Daniel Delafosse
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