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Robert et Célina Degryse (sur cette photo), ont acheté ce magasin
à Halluin, 25, contour de l'Eglise, en 1946 (l'actuelle rue Abbé Bonpain).
(Photo ARPHalluin n°1180)
Célina Degryse-Vuylstecke :
l'Eternelle Joie de Vivre d'une Super Mamie...
ou plutôt Célina pour les Halluinois,
nous a quittés le mercredi 23 juillet 2008 à Furnes (Belgique) dans sa 95ème année.
Ses Funérailles se déroulèrent le mardi 29 juillet 2008 en l’église Saint-Hilaire à Halluin.
Célina Degryse en 1994.
(Photo Nord Eclair DD 17135 n° cel)
A l’occasion de la fête des grand-mères, la presse locale, en mars 1994,
avait consacré un article sur Célina Degryse, une mamie cent à l’heure, de 80 ans,
que je vous laisse découvrir ou redécouvrir dans son intégralité :
Elle dit lire « beaucoup, peut-être trop, uniquement des belles histoires à l’eau de rose qui finissent bien. Parce que les informations à la télé ou dans les journaux sont toujours si terribles ! »
Elle n’aime pas perdre son temps, et en attendant que sa marmotte de mari ne se réveille et prenne son petit-déjeuner, elle apprend des langues étrangères. Trois « Même si cela ne me servira pas, juste pour faire quelque chose ». Elle noircit des cahiers entiers de mots d’ailleurs. Célina est comme ça. Un peu à la manière de la « Poupette » de « La Boum », une mamie chic et choc, qui croque la vie à pleine dents.
Hier, Célina mariait sa petite-fille. Aujourd’hui, jour de fête des grand-mères, Célina, 80 ans, songera que décidément la vie est belle quand on sait l’aimer.
Dans l’escalier qui grimpe jusqu’à son deuxième étage, des tableaux. Et toujours une même signature : R. Degryse, son peintre de mari qui passe ses journées le nez dans ses pinceaux et la restauration de tableaux anciens, au rez-de-chassée. Dans l’appartement, toujours des tableaux, les plus aimés…
Au milieu de ces objets, de cet univers où elle est installée depuis environ trente-cinq ans, dans l’ancien couvent de la rue de Lille. Célina se souvient de sa jeunesse.
Née en 1913 à Halluin, sixième d’une famille de sept enfants, elle a grandi au milieu des quartiers de viande et des « bonjours » des clients. Ses parents tenaient la boucherie Vuylstecke, et la jeune fille suit les cours à l’école catholique Jeanne-d’Arc.
« Je suis très croyante, cela a toujours fait partie de ma vie », lance-t-elle comme une confession. A 14 ans, après l’école élémentaire et complémentaire, Célina travaille pour ses parents, et part chaque jour livrer la viande dans les familles halluinoises, jusqu’à l’arrivée de la guerre. « 60 grammes de viande par semaine, que vouliez-vous que je livre ?... ».
Au 1er rang, 4ème en partant de la gauche : Célina Vuylstecke
en compagnie des membres de la Chorale de Saint-Hilaire, vers 1940.
(ARPH DD 17192 n° deg)
Même si Célina garde le souvenir d’une guerre dure mais sans trop de privations, « Nous avions de la chance, en tant que commerçants, de pouvoir échanger la viande contre d’autres aliments… », une blessure l’a marque à jamais : la mort de son jeune frère Achille, à l’âge de 27 ans, alors qu’il rejoignait de Gaulle et la France Libre… « Cela a été la première grande épreuve de ma vie » se souvient-elle.
Célina Vuylstecke en Novembre 2000.
(Photo DD 17205 n° Img 774)
Une vie bien remplie...
A 32 ans, elle épouse Robert, et devient Mme Degryse. Ils se sont rencontrés un soir de surprise-partie « C’était la surprise ! » s’exclame-t-elle à l’ancien restaurant de Flandre, place de l’Abbé-Bonpain.
Le couple reprend le grand magasin, aujourd’hui disparu, que les Halluinois nommaient alors « Chez Père Demiestre ». On y vend des meubles (son mari est ébéniste de formation) du tissu d’ameublement…
En 1946, dans le magasin situé au 25, contour de l'Eglise, acheté à Henri Goerland, les marchandises s'achetaient avec des bons ou tickets. On y vendait des rideaux et des voilages, de la bonneterie, de la lingerie (la société Scandale sortait les premières gaines), des bleus de travail fabriqués par M. Declercq. Il y avait même des vestes et des manteaux en fourrure laissés en dépôt par un fourreur parisien.
Puis le couple reprend l’ancien couvent de la Nativité, rue de Lille, est y crée un second magasin, Lys Gaine. Peu à peu, le couple entreprend de grands travaux, et transforme les dix-huit chambres du couvent en trois appartements. Célina se lève à cinq heures pour faire le ménage de la maison, puis part s’occuper des deux magasins.
En 2014 : La boutique et les appartements Lysgaine, rue de Lille Halluin...
et la plaque en Mémoire du 2 Septembre 1944 ou le geste d'une religieuse.
(Photo DD 21866 n° P1220319)
Installée depuis 1949 : La plaque commémorative a été rénovée en 1992.
(Photo DD 21867 n° P1220318)
Une course folle qui durera deux ans seulement. Le premier magasin est cédé. Et à 65 ans, Célina souffle enfin. De leur mariage est née une fille Claudine, qui prend la relève et gère aujourd’hui le magasin de lingerie féminine (en 2010, c'est sa petite-fille Céline qui continue le commerce familial).
Célina peut s’adonner plus que jamais à ses passions : la lecture « des livres pas instructifs du tout, et qui finissent bien… » et les voyages. « Depuis 34 ans, une fois par an, je fais un grand voyage. Jamais avec mon mari, qui préfère peindre et n’aime pas partir, mais avec des amies… » Le Maroc, les Baléares (au moins trente fois !), la Tunisie, l’Algérie, Madère, l’Espagne… Pas de voyage l’année dernière, mais en avril prochain. Célina partira une nouvelle fois aux Baléares, avec une amie âgée de… 86 ans. « Ce sera peut-être mon dernier voyage » lance-t-elle. Des problèmes de santé ? « Non, mais je crains qu’une guerre n’éclate… ».
Des instants pour soi…
Les journées de Célina sont bien remplies. A l’image de sa vie. Levée à six heures, elle apprend une langue étrangère par le biais de cassettes, et remplit de cahiers de son écriture serrée et régulière, en buvant un petit café.
Avant, elle a déjà fait le ménage, vingt bonnes minutes de gymnastique, pris sa douche. « A 8 h 30, tout est fini, et je peux regarder tranquillement mon feuilleton à la télévision ». Pendant ce temps, son artiste de mari se prépare…
L’après-midi, s’écoule, rapidement, entre visite à des amis « Lors de mon 80ème anniversaire, 34 ami(e)s étaient présents », mais Célina n’aime pas passer sans raison chez l’un et chez l’autre : « Je vais les voir quand je sais qu’ils sont malades, ou ne vont pas très bien … ».
Le soir, la télé est reine. Mais Célina est intransigeante : elle veut regarder ce qu’elle aime. Alors quand ses goûts diffèrent de ceux de son mari, ils font télé séparée. A lui les westerns, à elle les « divertissements ».
Sauf le vendredi soir, sacré entre tous. « Au début, avec quelques amies, nous prenions le thé vers 17 h. Puis nous avions transformé cela en tartine de fromage-bière. Et depuis trente ans, en soirée « frites » aux Baraques à Menin. Mais si vous dîtes cela, on va me prendre pour une dévergondée… » dit-elle comme pour s’excuser de sa joie de vivre.
Le secret de sa santé ? Peut-être ne pas y prêter trop attention, justement : « Je n’ai jamais suivi un régime de toute ma vie. Je bois un verre de vin par jour, quatre apéritifs par semaine, et j’aime mon petit chocolat avec mon café. J’aime bien nager dans la mer du Nord quand il fait beau, bouger, profiter de la vie ».
Le médecin, Célina doit se forcer pour aller le voir, « peut-être est-ce le fait d’avoir été élevée dans une famille nombreuse : il fallait bien se débrouiller seule… ».
Bientôt arrière grand-mère ?...
La fille de Célina lui a donné deux petits-enfants. Olivier et Céline. Cette dernière s’est mariée hier (mars 1994), à Halluin. Des arrière-petis-enfants ? « J’espère vivre encore assez longtemps pour les connaître… ».
Elle jette sur son existence un regard heureux : « Je garde un bon souvenir de ma jeunesse, avec ma grande famille, aujourd’hui tous disparus. J’ai beaucoup d’amis, je suis indépendante, j’ai encore la santé, j’ai une belle vie… Que demander de plus sauf que cela continue comme ça ?... ».
Liées par une amitié indéfectible :
Marie-Antoinette Delafosse-Danset et
Célina Degryse-Vuylstecke... en Novembre 2000.
(Photo DD 17206 n° Img 788)
(Vous pouvez laisser un commentaire, en cliquant ci-dessous à gauche).
Voir aussi... cliquez ci-dessous :
Robert Degryse Fondateur du Chevalet Halluinois(1922-2001).
19/10/2010 - 17/3/2018
M. Gaston Danset (1921-2004)
(Photo 22849 n° Img 321)
En janvier 1996, pour le cinquantième anniversaire de leur mariage,
M. et Mme Gaston Danset-Olivier entourés de leur famille, sur le perron de la Mairie d'Halluin.
(Photo NE DD 22843 n° Img 315)
Gaston Danset, l’halluinois, bien connu de tous,
avait choisi de rédiger lui-même le résumé de sa vie,
depuis sa naissance le 14 juin 1921 :
« Né par accident à Tourcoing de parents bien halluinois, j’ai étudié à l’école du Sacré-Cœur chez les Frères, fait ma communion et ma confirmation à Saint-Hilaire, et mes études secondaires au collège Jeanne d’Arc à Lille, interrompues par la mort de mon père à l’âge de 47 ans.
Je deviens alors soutien de famille. Je commence comme apprenti tourneur chez Strypsteen au Molinel et au service de l’entretien des voitures à la papeterie Dalle à Bousbecque.
Vient la déclaration de la guerre, et commence la grande aventure et les parties de cache-cache avec l’occupant. Je m’échappe de la tenaille de Dunkerque, trouve du travail à Bourbourg, puisqu’il faut bien vivre et manger.
En 1942, avec le refus au service du Travail Obligatoire, la situation devient intenable dans le Nord. Je trouve refuge à Azeraille, petit village à la limite des Vosges ; il faut toujours vivre et survivre dans l’illégalité, sans papier, sans carte d’alimentation.
Gaston Danset blessé lors de la Libération d'Halluin,
voit mourir son jeune frère de 16 ans !
Un peu de résistance avec le groupe Vosges-Alsace…
Le mal du pays me fait revenir à Halluin pour les combats de la libération, au cours desquels je suis blessé à la jambe et où j’ai la douleur de voir mourir mon jeune frère au pont de Lys du bois Gratry.
Engagé sitôt la libération, j’effectue quinze jours de classe au camp du Val d’Aon dans le Doubs. Je monte sur Mulhouse et passe le Rhin à Neuf Brisac, Fribourg, Lac de Constance, Division Rhin et Danube. Je suis affecté à la première armée à Zeibrucken puis démobilisé.
Sans perdre de temps, je suis de retour à Halluin, ayant trouvé chaussure à mon pied à Bousbecque avec une charmante modiste travaillant à Tourcoing, et à qui j’avais favorisé le passage du brevet sportif populaire sur le stade de l’Abattoir, quatre ans auparavant.
Le mariage a lieu le 26 décembre 1945 à Bousbecque - avec Gilberte Olivier née à Bousbecque (Nord) le 23 août 1922 -, et de cette union sont nés deux enfants : Arlette et Philippe, qui depuis ont donné à leur tour quatre petits-enfants.
(Photo NE DD 22844 n° Img 316)
En 1947, je m’installe en tant qu’artisan réparateur autos, sans beaucoup de moyens, je monte progressivement et au bout de cinquante ans de galère je me retrouve sans beaucoup de moyens mais heureux d’une vie bien remplie, réussie avec l’aide de mon épouse, qui m’a toujours bien épaulé et avec laquelle je n’ai jamais eu un mot plus haut que l’autre.
En 1942, avec l'équipe d'athlétisme : Gaston Danset...
au second rang, le 8e à partir de la gauche.
(Photo n° 427)
Ce sera ainsi, je l’espère, encore longtemps. Sur ce bref retour en arrière sur nos carrières,
nous pensons aux jeunes et nous leur disons de ne pas se désespérer :
l’avenir pour nous non plus n’a pas été toujours rose.
Avec du courage, de la persévérance et un peu de chance, ils s’en sortiront ».
Alexandre Faidherbe Maire, remet la Médaille de la Ville d'Halluin
à M. Gaston Danset, en septembre 1994.
(Photo NE DD 22845 n° Img 317)
M. Gaston Danset était président de l’association des Sous-Officiers
Brigadier et Caporaux d’Halluin de 1986 à 1999,
et il avait reçu la médaille de la Ville en septembre 1994,
lors des cérémonies du Cinquantenaire de la Libération d’Halluin.
Il nous a quittés le 28 Mai 2004...
Juin 2004 : son épouse Gilberte née Olivier
s'en est allée le 5 Mars 2012.
(Photo DD 8901 n° Img 871)
Voir aussi... cliquez ci-dessous :
Amicale d'Halluin des Anciens Sous-Officiers... (Historique Prémices - 1/3).
Guerre 14/18 - Exposition en 1998 (Présidents des Associations Patriotiques Halluinoises).
10/9/2010 - 12/12/2014
Commentaire et Photos : Presse - ARPH - Daniel Delafosse
Vers les années 1920/1930 - Famille LAPERE - RAMAEN très connue à Halluin.
(photo n° 668)
Souvenir du 32ème anniversaire en 1954 de la section d'Halluin, de la Fédération Nationale
des Mutilés et Invalides du Travail, 8, rue du Dr Pierchon, au café "A la condorde".
Le président est Mr Victor Dehaene (porte le chapeau)
(photo n° 793)
Les serveuses du repas des Anciens en 1947/1948 (?),
devant la Salle du Manège à Halluin.
(photo n° 3042)
Remerciements de la municipalité aux serveuses du repas des ancienS 1977
VDN.BD15984