La bourle du Cercle Saint-Charles vers 1910.
(Photo n° 2987)
La bourle halluinoise... Historique.
La bourle est un jeu d’équipe qui se joue sur une piste incurvée d’une trentaine de mètres de longueur. Ce jeu réclame adresse et de force car il faut approcher la bourle au plus près de l’étaque (un piquet).
A Halluin, les principales pistes étaient situées au cercle Saint-Charles rue Gustave Desmettre et au cercle Saint Joseph, rue de Lille.
Le cercle Saint-Charles (cercle de loisirs en famille) a été créé au début du siècle pour rassembler les Halluinois de langue flamande. On l'appelait d'ailleur le Cercle flamand. L'abbé Marchand, puis l'abbé Timmerman qui s'y sont succédé parlaient aussi le flamand. Ouvert le dimanche et le lundi, il accueillait du monde.
A la suite d'une salle de jeux, l'attrait principal était une grande bourloire. On y organisait des fêtes et déjà un arbre de Noël pour les adhérents chaque année. Le premier président fut Charles Deleu, puis Albert Gadeyne. L'activité de ce cercle cessa avec la guerre. Déjà Halluin perdait ses générations bilingues.
La nouvelle bourloire halluinoise depuis 2006...
La réfection de la bourloire a amené un regain d'adhésions. Mais la structure pourrait encore accueillir d'autres joueurs, séduits par la convivialité du lieu et du jeu. La bourle est un jeu ancien. Un document atteste de son existence au XIVe siècle.
Il y a quelques décennies, les bourloires étaient nombreuses dans les estaminets et cercles de notre région, puis l'intérêt s'est émoussé et nombre d'entre elles ont disparu.
La bourloire du cercle Saint Joseph aurait pu être du nombre. « Il y a eu des périodes où la fréquentation s'est effondrée avant de reprendre » explique André Vandalle, président de la bourloire depuis 18 mois.
Après deux années d’interruption, le cercle Saint Joseph reprenait son activité bourle le 23 janvier 2006 à 17 heures précises. « La création d'une deuxième piste mais surtout la rénovation du bâtiment ont donné un coup de fouet. »
Il est vrai que le lieu est maintenant fort agréable par son volume et sa clarté, le genre de lieu où on aime à s'attarder, surtout si la convivialité est de la partie. Et justement, un effort particulier est fait en ce sens.
Un poids de 1,5 à 2 kg
D'autant que la bourle est une activité prenante. Une partie dure de 1h à 1h 30. Il y a des tournois organisés avec les autres sociétés du secteur, de part et d'autre de la frontière. Mais on peut très bien ne pratiquer la bourle que pour se distraire, sans esprit de compétition.
« Sur les 80 adhérents, la moitié participe aux tournois. On inscrit de 2 à 5 équipes à chaque fois », explique le président. Une partie oppose 2 équipes de 4 joueurs, chacune dirigée par un commandant qui décide de la stratégie.
La bourloire d'Halluin organise aussi son tournoi annuel de septembre à février, un tournoi de bourle flamande. « Nous jouons habituellement à la bourle tourquennoise, comme les bourloires environnantes (Tourcoing, Neuville, Roncq). Mais notre bourloire était conçue à l'origine pour la bourle flamande, c'est ce qui a motivé notre choix. Cela attire nos voisins belges. Mais nos chances d'y briller sont minimes », détaille André Vandalle.
En effet la version tourquennoise utilise des bourles de 1,5 à 2kg quand la version flamande utilise des bourles plus lourdes. Un handicap pour toutes les équipes françaises.
Le Bureau de la Bourle en 2010 se compose ainsi : président André Vandalle, vice-présidente Francine Parmentier, trésorier Georges Parmentier, secrétaire Dominique Cognez. Les membres du conseil d'administration sortant, Jean Dutoit, Roger Leroy et André Onraet sont réélus pour 3 ans.
Roger Leroy artisan
de la réouverture de la bourloire.
Pour rien au monde Roger Leroy, âgé de 82 ans (en février 2010), n'aurait manqué le grand prix d'Halluin. ... Retour sur celui qui a tout fait pour que la bourle ne disparaisse pas de la ville.
Comment avez-vous connu le jeu de bourle ?
« Je me souviens de la bourle quand j'étais gamin, dans de nombreux cafés il y avait des pistes, soit extérieures soit intérieures. Finalement c'est en venant rendre visite à l'oncle de mon épouse qui était le gérant attitré du Cercle Saint Joseph d'Halluin, que je descendais à la bourloire ».
La réouverture de la bourloire a été un pari osé ?
« Quand la bourloire a fermé au début de l'année 1998, avec mon ami Claude Vanhoutte, nous avons assuré sa réouverture fin 98 et créé la société de Bourle en 1999, avec une paire de bons joueurs. Pendant la période de réfection du Cercle nous nous sommes retrouvés sans bourloire.
Pendant deux années nous avons joué au Club de Neuville sous les couleurs du Cercle Saint-Joseph Halluin. D'ailleurs, je profite pour remercier ce club ainsi que celui de Roncq qui nous ont épaulés pendant la durée des travaux. Avec dix années de recul je pense que tous les éléments nous ont été favorables pour la réussite de notre action. »
Pensiez-vous que la bourle aurait cette aura importante auprès des jeunes ?
« Je suis un homme heureux, la reprise de la bourle à Halluin, cela tient du miracle. Le travail accomplit par tous les bénévoles est important, Ils sont tous motivés, depuis sa réfection la bourloire est devenu un lieu de vie agréable ou viennent bon nombre d'Halluinois.
L'avenir passera par tous les jeunes élèves des écoles qui viennent à la bourloire pour une initiation, autrement beaucoup de jeunes retraités reviennent pour se remettre dans le bain. À mon âge cela est toujours un plaisir pour moi de venir à la bourloire ».
22/9/2010.
Commentaire : Daniel Delafosse
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