bâtiments divers
Le Monument aux Morts,
situé rue de Lille Halluin :
(photo n° 3553)
Le Monument aux Morts...
Discorde halluinoise.
En 1925, gros sujet de discorde : la construction d’un monument aux Morts à l’endroit même où deux petites maisons avaient été bombardées en 1918 au carrefour des rues du Moulin et de Lille, entraînant la mort d’un civil, bourrelier de son état, Louis Samper. Une souscription est ouverte. La municipalité refuse d’y participer.
Du coup les cérémonies patriotiques (11 novembre, 14 juillet) seront célébrées en deux lieux différents : au nouveau monument aux Morts de la rue de Lille pour l’UNC et une partie des Halluinois, au monument élevé en l’honneur des victimes de la guerre de 1870 au cimetière pour l’ARAC et les partisans de la Maison du peuple.
21/2/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
Dans le bas de la rue de Lille, cet immeuble était celui
de l'Union Patronale d'Halluin, dit aussi "Consortium".
(Photos n° 2889- 3536 et 3552)
L'Union Patronale,
ou "Consortium" d'Halluin.
C'était la belle résidence d'Halluin en 1830. Elle appartenait au Receveur des Douanes, Isidore Labbé. Plus tard, elle fut acquise par M. Bierme dont l'usine de jouets et de produits d'osier, rue de la Lys, jouxtait la propriété.
En 1923, elle devint le siège de l'Union Patronale où s'illustra Désiré Ley, banni des syndicats ouvriers et "enterré" symboliquement le 9 mars 1923.
Cette magnifique bâtisse a disparu en 1988, pour être remplacée par plusieurs résidences, dont le nouveau bâtiment qui abrite "L'Union Patronale" actuellement.
15/2/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
Vue (1er plan) sur le Presbytère d'Halluin, rue Abbé Bonpain,
et (derrière) l'ancien Couvent des Soeurs de la Sagesse,
prise du clocher de St Hilaire.
(photo n° 2844)
Le Presbytère d’Halluin...
Visite guidée en 2004.
Le presbytère ou maison paroissiale d’Halluin, près de l’église Saint-Hilaire, ne relève pas d’un romand de Bernanos. Il recèle d’une vie insoupçonnée, abrite les archives et on vient y demander l’aumône ou l’hébergement. Mais allons à la découverte de cette belle demeure flamande avec l’abbé-doyen d’Halluin Yves Billaut.
Ses murs à pas de moineaux, tels qu’on les croise dans les villes des Flandres, contrastent avec le dépouillement intérieur. Tout commence avec une 1ère anecdote de l’abbé-doyen Billaut : « Paul Parent, prêtre aujourd’hui décédé, avait quitté Halluin pour combattre lors de la dernière guerre mondiale. Quand il est revenu, quatre ans plus tard, l’ancien presbytère avait été démoli et celui d’aujourd’hui construit ! ».
Voilà donc une maison paroissiale édifiée au coeur d’une période de destruction massive. Qu’y trouve-t-on, de la cave au grenier ? Finalement, tout ce qui compose la vie d’une demeure habituelle. « La cave est le royaume de la chaudière et du vin de messe ! » poursuit l’abbé Yves Billaut qui y a déposé ses propres bouteilles de vin.
Au rez-de-chaussée, deux pièces sont réservées au secrétariat de la paroisse pour y tenir permanences (mariages, baptêmes, enterrements mais aussi catéchèse, vie pastorale, on y fait même la queue le samedi matin !) et accueils divers, assurés par deux bénévoles, Denise et Annie qui enregistrent de nombreux mariages et baptêmes.
On y trouve également le bureau de l’abbé Billaut. Mais saviez-vous qu’une salle-à-manger dotée d’une cuisine équipe le rez-de-chaussée ? « Des repas sont servis à destination des prêtres du doyenné, cela fait partie de la convivialité que je me charge d’assurer entre les prêtres ». Souvent les prêtres du doyenné qui comprend les communes d’Halluin, Roncq, Neuville, Linselles et Bousbecque se retrouvent au chalet de la Pépinière à Roncq, en présence de l’équipe pastorale.
Les deux seules personnes rémunérées par la paroisse ne sont autres que la cuisinière et la femme d’entretien du presbytère et du centre pastoral. De même une personne se charge de l’essentiel de l’entretien du jardin de cette belle demeure flamande « Le jardin sert à fleurir l’église », précise le maître des lieux.
A l’étage outre les trois pièces réservées au logement du curé-doyen, le couloir s’ouvre sur une chambre d’amis ou encore deux pièces destinées à l’accueil d’un séminariste en insertion, dans le cadre de sa formation au grand séminaire.
Au grenier, c’est le royaume de l’archiviste bénévole de la paroisse, Willy Desprez. Il y consacre 2 heures chaque semaine et on peut y puiser de véritables trésors historiques, à savoir les registres de baptêmes, mariages et enterrements des trois églises halluinoises, du début du 19ème siècle à nos jours. Actuellement, on revisite l’histoire qui lie Halluin au cardinal Achille Liénart durant les grèves très dures de 1929.
« La maison est ouverte tous les jours », reconnaît l’abbé Yves Billaut. Le plus surprenant sans doute, loin des clichés tenaces, ce sont les demandes d’aumône et d’hébergement. « Je travaille en lien avec le secours catholique, les associations et les centres sociaux », raconte le curé-doyen, des Roumains m’ont demandé de l’argent pour se rendre à Lille, je les ai mis en contact avec le secours catholique et la banque alimentaire, une famille est venue me voir pour être secourue moralement, exposée aux affres du chômage. Ou encore, deux cyclistes que j’ai hébergés une nuit dans le cadre d’une randonnée, à la rencontre de lieux religieux ! ».
Et puis, un mystère plane. Selon M. Roland Verkindère historien local, on aurait déposé la 1ère pierre de l’ancienne église, celle qui a précédé Saint-Hilaire, dans le jardin du presbytère. Reste à savoir où ? L’abbé Billaut ne le sait pas.
27/10/2010.