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01883

La Guerre 14/18 - Des soldats français.

 (photo n° 1883)

 

La bataille de Machelen (B) et le cimetière

 militaire français … ou le souvenir respecté. 

 

Depuis longtemps, la tradition est installée. Tous les ans, le premier dimanche de septembre, la ville d’Halluin va rendre hommage aux 860 soldats français et 200 soldats africains morts pendant la première guerre mondiale et enterrés dans la commune flamande de Zulte Machelen (Belgique).

 

Les soldats français tombés lors de cette bataille ont été rassemblés dans le petit cimetière militaire français de Machelen. Ils sont là-bas plus de 800, dont les familles n’ont pas demandé le rapatriement.

 

C’est la ville de Machelen qui a désiré que la ville française la plus proche se joigne à la commémoration. 

A Machelen, les enfants des écoles, l’évêque de Gand, le représentant du roi des Belges sont présents. 

 Pour rendre hommage à ses morts, un détachement de l’armée française s’y rend chaque année.

 

Pour Halluin, ce sont les représentants de la municipalité et plusieurs membres des associations patriotiques halluinoise qui se déplacent, ainsi qu’une délégation  du Conseil Municipal des Enfants et des Jeunes depuis 2003. 

 

Historique de la bataille et du cimetière militaire français de Machelen.  

 

Les troupes allemandes ont été refoulées aux environs de Machelen par la 6ème armée française. Lors de leur retraite le 14 octobre 1918, les Allemands ordonnèrent aux habitants de la région, entre la Lys et la ligne du chemin de fer Gand-Courtrai, de quitter leurs habitations. La bataille a fait rage durant douze jours du 19 au 31 octobre 1918.

 

De lourdes pertes en hommes ont été subies de part et d’autre. Afin de rendre inutilisable la voie ferroviaire, les Allemands la bombardèrent tous les cent mètres et y provoquèrent des cratères de cinq mètres de diamètre. 

Au Nord-Ouest de la commune, plusieurs fermes occupées par l’armée française subirent un siège de plusieurs jours. Ce fut le 6ème jour que les Français en restèrent maîtres.

 

Machelen a énormément souffert des combats. Aucune habitation du centre de la commune ne fut épargnée. Les soldats tués furent enterrés dans les champs et prairies et leurs sépultures marquées de croix. 

Le vicaire Van de Velde se procura l’identité des 1320 soldats ensevelis. 860 environ furent rassemblés dans un cimetière aménagé par la commune. Les autres ont été transférés dans leur terre natale à la demande des familles. 

 

90 ans après… Cérémonie du souvenir  le 1er septembre 2008.

 

En cette année du 90ème anniversaire de l’Armistice de 14-18, une importante délégation halluinoise s’est rendue à Zulte-Machelen pour honorer les 860 soldats français morts au champ d’honneur : 

La municipalité avait mis un bus à la disposition des délégations officielles et des associations patriotiques toujours fidèles.

 

Solennité et recueillement

 

Pour débuter sous une pluie battante et une température indigne de l’été, un cortège s’est formé en direction de la petite église paroissiale de Zulte-Machelen. Gabriel Demarle, curé de la paroisse depuis 23 ans, a accueilli en deux langues (français et flamand) cette délégation pour participer à la cérémonie religieuse. Un moment solennel de recueillement, de pensées et de prières pour les soldats français qui, un jour de 1918 au bord de la Lys, ont donné leur vie pour la liberté.

 

Comme chaque année, les représentants de l’évêque de la ville de Gand, Mgr Ludo Collin, et du colonel Jean-Claude Carlier, représentant le roi des Belges, et de Serge Mucetti, consul général de France à Bruxelles, avaient pris part à la cérémonie.

 

Une vingtaine de porte-drapeaux belges et français avaient pris place dans le cœur de l’édifice. A la sortie de l’église le cortège a rejoint le monument aux Morts, situé au centre de la commune. Il était accompagné d’un détachement militaire belge l’ATCR centre de contrôle aérien, de Sommerzake, et le RCS de Douai, suivi de la fanfare « De Leizonen ». Différentes personnalités françaises et belges ont déposé une gerbe au pied du monument, puis les enfants des écoles qui ceinturaient le monument ont déposé une fleur. Chacun a conscience de son devoir.

 

Devoir de mémoire

 

Au cimetière militaire français, les personnalités officielles et différents présidents d’associations patriotiques se sont succédés pour déposer des gerbes de fleurs, aux pieds du Mémorial. 

Après avoir entendu résonner la Babançonne et la Marseillaise, le cortège a défilé en ville avec les détachements militaires et les porte-drapeaux, précédé de véhicules commande-car, un défilé qui a été malheureusment écourté en raison du mauvais temps.

 

Pour terminer la matinée, les participants se sont retrouvés à la salle des fêtes de la commune. Antoine de Mahieu, le président du comité franco-belge a prononcé son discours dans les deux langues. Il a remercié les différentes délégations pour leur participation au traditionnel pèlerinage et a réaffirmé sa volonté, aujourd’hui plus qu’hier, de raviver la conscience, d’entretenir la mémoire et du devoir de se souvenir.

 

Le bourgmestre, Henk Heyerick de Zlte-Machelen a ensuite prononcé une allocution en rappelant l’engagement de sa commune. A souligner, la présence d’une délégation du conseil municipal d’Halluin qui a montré l’exemple, tout au long des cérémonies, d’une jeunesse motivée, désireuse d’afficher ses convictions comme le devoir de se souvenir.

 

26/11/2010.

Commentaire : Daniel Delafosse