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Funérailles des résistants FFI et FTP, le 7 Septembre 1944,

tués par les Allemands le 2 septembre 1944.

 (Photos n° 3682 - 3685)

 

La Libération d'Halluin - Septembre 1944

 

Au Labyrinthe, trois partisans tués par les Allemands :

Jules Devos, Jean Fiévet, Maurice Simono.

 

Labyrinthe p1080427

Calvaire "Le Labyrinthe", le 2 septembre 2012.

rue du Dronckaert Neuville-en-Ferrain (Nord).

(Photo DD 13452  n° p1080427)  

 

Des événements tragiques ont marqué la journée du 2 septembre 1944.

 Le  calvaire érigé au lieudit « Le Labyrinthe », rue du Dronckaert,

à Neuville-en-Ferrain (Nord) sortie d’Halluin, rappelle qu’à cet endroit

 trois résistants, Jean Fiévet, Jules Devos (deux Neuvillois)

et Maurice Simono (un Halluinois), ont payé de leur vie notre liberté. 

 

Labyrinthe img058 1

Maurice Simono, Jean Fiévet, Jules Devos (F.F.I.)

Membres du groupe gaulliste de la Résistance d'Halluin.

"Morts pour la France" le 2 septembre 1944. 

(Photo DD 13441  n° Img 058)

 

Les archives du commandant Arthur Malfait, chef de mission et liquidateur national du Réseau Sylvestre (Ex W.O.) font état des heures chaudes qui ont marqué la libération de Neuville-en-Ferrain (limite de la ville d’Halluin) : 

Ce 2 septembre 1944, alors que les F.F.I. étaient mis en alerte sur le coup de midi, l’état-major du W.O. réuni chez un boulanger de la rue de Tourcoing, André Six, sous la direction du capitaine Fernand Cuvelier donnait ordre à Jean Fiévet, l’un des premiers résistants de Neuville et à Jules Devos (conducteur) de partir en mission de liaison dans les communes de la Vallée de la Lys : Comines, Wervicq, Bousbecque, Linselles et Halluin.

La mission accomplie, les deux Neuvillois embarquent deux Halluinois devant rallier l’état-major général, Marcel Feys et Maurice Simono, et viennent en rendre compte au P.C. de Neuville…

 

Pris dans les barrages allemands... 

Il est 16 h30 environ, lorsque la voiture quitte Halluin, et voici les précisions recueillies dans les archives officielles du commandant Malfait : 

Alors qu’elle arrive par la rue du Dronckaert, elle se heurte à un barrage allemand. Jules Devos appuie à fond sur l’accélérateur et le véhicule franchit le barrage, non sans essuyer une série de coups de feu. Marcel Feys est atteint par une balle explosive qui lui arrache plusieurs doigts. Par ailleurs, le pneu arrière droit de la voiture est crevé par une rafale.

Malgré tout, les quatre hommes poursuivent leur route, se frottent à un second barrage allemand, essuient de nouveaux coups de feu qui endommagent un peu plus la voiture.Celle-ci est finalement immobilisée au Labyrinthe par un troisième barrage ennemi. Les quatre hommes quittent le véhicule à la hâte, le blessé Marcel Feys courant se réfugier dans une habitation voisine où il se fait panser.

 

Sous le feu d'une mitrailleuse...

Pris sous le feu d’une mitrailleuse, Maurice Simono est abattu au milieu d’un champ de betteraves, tandis que Jules Devos, atteint à son tour, s’écroule un peu plus loin, près d’une rangée de maisons. Voyant que ses camarades ne se relèvent pas, et pensant que c’est à cause du tir croisé des Allemands, Jean Fiévet fait demi-tour, s’embusque dans un fossé et ouvre le feu pour faire diversion. A court de munitions, il tente enfin de s’enfuir mais il est capturé par les Allemands qui l’exécutent sur le champ avant d’aller lâchement achever les deux blessés.

C’est en vain qu’ils cherchent Marcel Feys pour lui faire subir le même sort…Ignorant tout des motifs de cette fusillade, les F.F.I. hésitent sur la conduite à tenir, d’autant qu’ils n’ont ni ordres, ni armes, la plupart de celles-ci étant à Tourcoing où la lutte est engagée...

 

Des motocyclistes faits prisonniers...

 Vers 17 heures, un side-car sur lequel se trouvent trois soldats allemands en quête de leur unité s’arrête devant un débit de tabac. Les trois Allemands y entrent.

On tente de les retenir à l’intérieur tandis que, à l’extérieur, deux F.F.I. Léon Hue et Germain Vanoverschelde armés de revolvers contournent le café, et qu’Edmond Decottignies et le préposé Hude entrent dans la salle.L’irruption simultanée par l’arrière et l’avant du débit de tabac des F.F.I. surprend les Allemands qui se rendent immédiatement. Une fois désarmés, ils sont conduits chez les Frères avant d’être enfermés au patronage des garçons sous la garde des résistants.

Le soir, ces derniers s’emparent sans coup férir de la mairie et du local de la police.                                                               

Il est aussi rappelé que Maurice Simono avait abattu deux Allemands avant que lui-même et ses deux compagnons ne soient grièvement atteints, et alors que Marcel Feys, blessé, parvenait à s’enfuir : « Il ne dut la vie que grâce à l’aide courageuse d’une Neuvilloise, ses trois malheureux compagnons furent achevés à coups de bottes, de crosse de fusils, de baïonnettes qui rendirent leurs corps absolument méconnaissables ».

 

Jean Fiévet était du Risquont-tout et exerçait la profession d’instituteur libre à Halluin.

Jules Devos, dont l’épouse tenait une mercerie rue de Tourcoing à Neuville-en-Ferrain, était professeur de gymnastique dans les écoles et à la Pro-Patria.

Maurice Simono, domicilié 55, rue Emile Zola à Halluin, était employé de commerce.

  

Le dimanche 3 septembre, ce sont deux motocyclistes allemands qui tombent dans les filets des F.F.I. Egarés, ils s’étaient arrêtés sur la place pour demander leur route. Ils seront conduits sous bonne garde au sanatorium de Tourcoing. Dès ce 3 septembre, le comité F.F.I., avec l’approbation du commandant militaire Léon Hue, et en accord avec le comité provisoire de Libération, décide de donner à Jules Devos et Jean Fiévet des funérailles officielles.

Le lundi 4 septembre durant l’après-midi, les premiers blindés britanniques font leur apparition dans les rues de Neuville-en-Ferrain, sous les acclamations. 

La joie de la libération est pourtant entachée par la mort de ses trois artisans de l’ombre. Le service funèbre des deux patriotes a lieu le 7 septembre à 10 h. En dépit d’un temps maussade, une foule imposante et recueillie rend un dernier hommage aux deux Neuvillois morts pour la France. Entretemps, la dépouille de Maurice Simono a été ramenée à Halluin, sa commune d’origine.

 

Inauguration d'une Plaque Commémorative en 1947 :

Le 7 septembre 1947, les sections franco-belge du W.O. d’Halluin et française de Neuville-en-Ferrain inaugurent une plaque commémorative au calvaire du Labyrinthe à la mémoire du lieutenant Maurice Simono, du sous-lieutenant Jean Fiévet et de l’adjudant Jules Devos. 

 

Labyrinthe 2012 p1080425

Calvaire "Le Labyrinthe", le 2 septembre 2012.

(Photo DD 13454  n° p1080425)

 

Sur cette plaque est inscrite :

 

« Passant,  Arrête-toi ! Prie ! Réfléchis !

 

La messe en plein air autorisée par le Cardinal Achille Liénart est célébrée par l’abbé Louis Floridant, curé de la paroisse Saint-Quirin. La Pro-Patria et l’harmonie municipale participent à cette manifestation, au cours de laquelle s’expriment les chefs du réseau Sylvestre et des sections W.O. 

Depuis, à cet endroit, chaque année en septembre, les communes de Neuville-en-Ferrain et Halluin s’associent pour commémorer le souvenir des trois résistants tombés le 2 septembre 1944.

 

Voir aussi... cliquez ci-dessous :

Libération d'Halluin et Neuville 1944 - Le Calvaire "Le Labyrinthe" (1947 - 2012).

Libération d'Halluin : Funérailles Résistants 7/9/1944 (Recueillement annuel au Calvaire du Labyrinthe)

Cinéma "Jean Fiévet" (Historique 1950 - 1964)

Rue Jean Fiévet... 70 ans après sa dénomination (1944 - 2014). 

Rue Maurice Simono... 70 ans après sa dénomination (1944 - 2014)

 

 7/9/2010 - 3/9/2012 - 5/9/2014 - 7/9/2019

Commentaire et Photos  : ARPHalluin - Presse  - Daniel Delafosse