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Etienne Eugène Danset

Caporal-Infirmier, en Juillet 1917.

(Photo DD 8578  n° Img 617)

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Inscription de Etienne Danset "Mort pour la France"

sur le Monument aux Morts, rue de Lille, Halluin.

(Photo DD 14045  n° p1040453)

Etienne Danset, un Halluinois

« Mort pour la France » au Champ d’Honneur.  

 

Le 11 novembre 1918 à 11 h, on sonna le cessez-le-feu, la guerre était terminée. L’Europe était exsangue : les pertes militaires mondiales pour ne parler que de celles-ci s’élevaient à plus de 9 millions. Les poilus de 14-18 sont tous, aujourd’hui, disparus, mais la mémoire de leur sacrifice doit rester intacte.

 

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Mémorial des Guerres, rue de Lille Halluin - Mai 2012.

(Photo DD 14048  n° p1040462)

 

A l’occasion du 93ème anniversaire de l’Armistice, ce 11 novembre 2011, j’ai voulu rendre un hommage à tous ceux qui ont vécu la plus terrible guerre de notre Histoire, et qui ont sacrifié leur vie pour notre liberté.

 

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 Mémorial des Guerres - Cimetière Halluin - Mai 2012.

(Photo DD 14034  n° p1040442) 

 

Voici donc le témoignage paru dans le « Bulletin Halluinois » du 5 avril 1918, qui relate les principaux faits de guerre de mon grand-père maternel Etienne Eugène Danset caporal-infirmier au 365e Régiment d’infanterie :

 

« Il est un de ces enfants d’Halluin qui laisseront le plus profond regret dans le cœur de ceux qui les ont connus. Qui pourra dire les actes héroïques de dévouement qu’il a accompli pour sauver les blessés exposés à la mort, parfois à très peu de distance des lignes ennemies ! Il suffit de lire les quatre citations dont il fut l’objet pour comprendre en quelle haute estime le tenaient ces chefs militaires ».

 

Ordre du Régiment :

 

« Le 2 décembre 1915 à Maucourt s’est porté volontairement en plein jour et au mépris de tout danger avec trois camarades pour relever le corps d’un sergent tué à environ 100 mètres des lignes ennemies ».

 

Ordre de la Brigade :

 

« Le 8 août 1916 : s’est dépensé sans compter pendant toutes les journées de combat en ramenant les blessés de la compagnie, et ceux des compagnies voisines sous un violent bombardement d’artillerie. En outre s’est employé avec le plus grand dévouement à enterrer tous les morts de la compagnie ».

 

Ordre de la Division :

 

« Sous un bombardement violent, à deux reprises différentes, les 15 et 20 mai 1917 s’est porté volontairement au secours de camarades d’unités voisines, donnant l’exemple d’un grand dévouement ».

 

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  Etienne Eugène Danset (à droite),

en compagnie de son frère René en 1916.

(Photo DD 8579  n° Img 618)

 

Trois semaines avant sa mort...

Courrier Militaire d'Etienne Danset (à gauche) envoyé à son frère René.

(Photo DD 22814  n° Img 281)

 

Il y eut d’autres souffrances qu’il essaya de calmer : ce furent celles des prisonniers. Il chercha par tous les moyens à rendre moins amères les heures parfois si pénibles de leur captivité. 

Depuis plus de trois ans, Etienne Danset souffrait d’être séparé des siens, détenus par les Allemands, et lorsque de loin en loin, on lui remettait quelques mots de sa famille, surtout de l’épouse et de la petite fille prénommée Marie-Antoinette, qu’il désirait tant revoir, sa joie était indicible. 

Hélas ! Il n’aura plus l’occasion d’embrasser ceux qui lui étaient chers, puisque la mort est venue l’enlever presque au moment où ils arrivaient en France Libre !

 

En effet, le 5 novembre 1917, frappé par un éclat de torpille, l’Halluinois Etienne Eugène Danset tombait glorieusement au Champ d’Honneur au Téton (Champagne) à l’âge de 33 ans.  Il est décédé au quartier du Col, entre le casque et le mont titon (Marne), à la suite de blessures à la face, à l’abdomen et aux membres par éclats d’obus.

 

Décoré de la Croix de Guerre, et en réponse à la demande de Médaille Militaire faite pour lui, l’Ordre de la Division en date du 15 novembre 1917 concluait par ces mots : 

 

« Etienne Danset Caporal Infirmier d’Elite. Bel exemple de courage et de mépris du danger. Depuis le début de la campagne, s’est prodigué sans compter pour les malades, les blessés et les morts de son bataillon. Mort pour la France le 5 novembre 1917 ».

 

Orpheline à trois ans, sa fille unique la petite Marie-Antoinette devait perdre également sa maman, un an plus tard, le 4 Novembre 1918.

 

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 Marie-Antoinette Danset (11 mois) en 1915,

et sa mère Anna Tierrie, épouse de Etienne Danset,

 décédée le 4/11/1918.

(Photo DD 8615  n° Img 506)

 

Pour l’anecdote, cet enfant qui subit aussi tragiquement les conséquences de cette guerre, épousait à l’âge de trente-trois ans, un « miraculé » de Verdun Henri-France Delafosse, veuf avec douze enfants, et lui donna huit autres enfants.  

 

Mais l’histoire familiale ne s’arrête pas là…

Ma mère, Marie-Antoinette née Danset, n’ayant jamais eu connaissance du lieu exact où était enterré son père Etienne, j’entrepris, en 1998, des recherches auprès de différents services locaux, départementaux et nationaux notamment le Ministère des Anciens combattants.

 

Après plusieurs mois d’enquête et de regroupement, j’ai réussi à connaître l’endroit où repose mon grand-père maternel. 

Les obstacles furent réels pour y parvenir, car trois difficultés majeures étaient la cause de recherches longues et infructueuses :

 

La 1ère  résultait qu’au service des archives militaires de la ville de Metz, mon grand-père était répertorié à DAUSET Eugène ! (Eugène étant son deuxième prénom d’état-civil).

 

Après plusieurs mois d’investigations, j’apprenais, qu’à l’époque, le deuxième prénom d’un militaire était parfois employé et indiqué sur les documents officiels… Le 2ème obstacle concernait le nom : Aussi, il n’était pas rare d’avoir des fautes de transcription manuelle ou dactylographiée… pour notre nom de famille le N de DANSET était confondu avec un U !

 

Quant à la 3ème difficulté, les archives indiquaient la date du décès au 6 novembre ! au lieu du 5 novembre 1917.

 

Ces trois erreurs étant résolues, j’avais la confirmation que la tombe du grand-père maternel  se trouvait à la Nécropole Nationale de Mourmelon-le-Petit (Marne).

 

Le 21 novembre 1998, soit 80 ans après l’Armistice, nous étions quelques enfants pour accompagner notre mère (Marie-Antoinette née Danset), qui découvrait, pour la première fois, la sépulture de son père !

 

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  (Photo DD 8576  n° Img 614)

 

Nous pouvions constater que sur la croix en pierre blanche,

une plaque en métal indiquait les mentions suivantes :

 

DAUSET Etienne

Caporal au 365e R.I.

MORT pour la FRANCE

6 – 11 – 17

 

En cette superbe journée d’automne, le ciel était d’un parfait bleu azur, et le soleil reflétait ses rayons sur les milliers de croix, parfaitement alignées, entre plusieurs mâts portant le drapeau tricolore. 

A l’âge de 84 ans,  la "Pupille de la Nation" Marie-Antoinette Danset (Veuve de Henri-France Delafosse) pouvait enfin se recueillir devant la croix de son père, décédé 81 ans avant !

 

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 Le 21/11/1998, Marie-Antoinette Delafosse-Danset (au centre) 

se recueille pour la 1ère fois devant la croix érigée au nom de son père,

 en compagnie de ses enfants,

à la Nécropole Nationale de Mourmelon-le-Petit (Marne).

 (Photo DD 8577  n° Img 615)

 

Chacun peut imaginer l’émotion et le recueillement…  lors de cette journée inoubliable qui restera gravée dans la mémoire familiale ! 

                                                                                                                                                                            D.D. 

Dix ans après, jour pour jour, Marie-Antoinette Danset veuve de Henri-France Delafosse décédait à "L'Orée du Mont" d'Halluin, le samedi 22 novembre 2008. 

 

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 Vu de dos : L'ange

du Monument aux Morts, rue de Lille, Halluin. 

(Photo DD 14043  n° p1040451)

 

Voir aussi... cliquez ci-dessous : 

Guerre 14/18 - Danset Etienne Eugène (A la recherche d'une Croix 1917 - 1998).

Guerre 14/18 - Danset Etienne Eugène (Alsace 1916).

Pupilles de la Nation : Création 1917 - 2017 (Danset Etienne et Marie-Antoinette).

Delafosse-Danset Marie-Antoinette (1914 - 2008).

11/11/2011 - 11/11/2012 - 15/12/2014

Commentaire  et Photos : Daniel Delafosse