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A droite au fond : Monument aux Morts - Cimetière Halluin.

Allée principale (entrée carrefour rue Pasteur) - Novembre 2011.

(Photo DD 12270  n° p1030309)

(Utilisez la loupe, à droite, pour agrandir

ou déplacer la photo à votre convenance).

 

Au cimetière d'Halluin, le monument central entretient la même mémoire que celui situé, rue de Lille. Ce monument, érigé à la mémoire des soldats halluinois morts pour la Patrie, fut inauguré le 13 octobre 1895. Des inscriptions évoquent les victimes des guerres du Second Empire, d’Italie, de Crimée et de  1870,  ainsi que celles d’Indochine (1947-1954).

 

Les Guerres de Crimée, d'Italie...

et les Halluinois. 

 

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Monument aux Morts - Cimetière Halluin - Mai  2011. 

(Photo DD 12257  n° p1020146) 

 

La Campagne de Crimée (1854-1856). 

 

La guerre de Crimée est la conséquence de la volonté de Napoléon III de diviser la coalition née de l’Europe du Congrès de Vienne (1815). Elle résulte de l’affaiblissement continuel de la Turquie, « l’homme malade de l’Europe », dans la première moitié du XIX° siècle et des ambitions du tsar Nicolas 1er. Ce dernier rêve de démanteler l’Empire Ottoman afin de s’assurer un protectorat sur les peuples slaves des Balkans. Il espère également annexer Constantinople et les Détroits (Bosphore et Dardanelles) pour contrôler l’accès à la Méditerranée.

 

En 1853, Le tsar invoque le premier prétexte venu, la préférence donnée par le Sultan aux moines latins sur les moines orthodoxes pour la protection des lieux saints, pour adresser un ultimatum à l’Empire Ottoman. Le sultan refuse de se soumettre au protectorat russe. Nicolas 1er fait alors entrer ses troupes dans les provinces roumaines de l’Empire Ottoman (Moldavie et Valachie).

 

L’Angleterre, qui voyait dans les ambitions russes une menace sur la « routes des Indes », se décide à intervenir en faveur de la Turquie et entraîne sans difficulté la France dans le conflit. Selon les historiens Serge Berstein et Pierre Milza, « Napoléon III voit à l’entreprise un triple avantage : elle lui offre, à peu de frais estime-t-il, la gloire militaire dont le régime a besoin pour se consolider. Elle lui permet de briser l’isolement diplomatique qui a suivi la proclamation de l’empire (...). Elle constitue enfin un moyen d’amoindrir l’influence de l’une des puissances qui garantissent l’ordre restauré en 1815 ».

 

En Septembre 1854, les Alliés (France, Angleterre, Piémont-Sardaigne) débarquent un corps expéditionnaire franco-britannique (185 000 hommes) à Varna sur  la mer Noire.

 

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Le rude hiver de 1854-1855, en Crimée.

Un prisonnier Russe (type asiatique),

gardé par des soldats anglais.

(Photo DD 12276  n° Img 562)

 

Le maréchal français Achille Leroy de Saint-Arnaud installe ses hommes devant Sébastopol. Commence alors l’interminable siège de la ville : Les alliés hivernent dans une région désertique, marécageuse et malsaine, battue par les vents etla neige. Les hommes, mal équipés, souffrent des rigueurs du froid et des fatigues des travaux de tranchée. De plus, le choléra (qui emporte Saint-Arnaud) le typhus et la dysenterie frappent les soldats sous-alimenté en raison des défaillance de l’intendance.

 

C’est l’hécatombe : Après un an de siège (Sébastopol se rend le 9 septembre 1855) on compte 20 000 hommes tués au combat ou morts de leurs blessures, 75 000 décès dans les hôpitaux et au cours des épidémies, 12 000 évacués en urgence...

 

La paix est signée à Paris le 30 mars 1856. Le tsar renonce à tous ses « privilèges » sur l’Empire Ottoman et sa flotte perd l’accès à la Méditerranée. Côté français, le traité de Paris couronne le triomphe de Napoléon III : il peut renouer avec la gloire impériale de son oncle ; La France vient de briser son isolement diplomatique et de redorer son prestige. Mais à quel prix !

 

La Campagne d'Italie (1859). 

 

Le congrès de Paris, qui fit suite à la guerre de Crimée, contenait en germe l'intervention de la France en faveur de l'Italie pour libérer les provinces occupées par l'Autriche. Celle-ci prit l'initiative des opérations en avril 1859. Napoléon III dirigea personnellement les opérations bien qu'il n'ait jamais été préparé à ce rôle. L'élan des soldats suppléa à l'insuffisance du commandement.

 

Magenta et Solférino furent des batailles de rencontre, imprévues pour les deux adversaires ; les combats seront acharnés, les pertes élevées de part et d'autre et les succès dus en grande partie à la "furia francese". Après Solférino, attentifs aux conseils de modération de la Russie et aux menaces de la Prusse, Napoléon III proposa la paix à l'empereur d'Autriche François-Joseph. L'Autriche perdait la Lombardie ; Nice et la Savoie étaient rattachées à la France au grand déplaisir des nationalistes italiens qui refuseront pour la plupart leur soutien à la France en 1870.

 

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Les Français sur la route de Milan, en juin 1859.

Un détachement de zouaves face aux Autrichiens.

(Photo DD 12277  n° Img 563)

 

1859 : Guerre d'Italie, entreprise en coopération avec le Piémont pour sauvegarder l'indépendance de l'Italie menacée par l'Autriche. — Déclaration de guerre à l'Autriche (3 mai). — L'armée française entre en Italie, combats de Montebello (20 mai), de Palestro (31 mai), succès des Français. — Victoire de Magenta remportée par les Français (Mac-Mahon) sur les Autrichiens (4 juin). — Entrée des Français à Milan (8 juin). — Victoire des Français (Baraguey d'Illiers) à Solferino (24 juin). — Signature des préliminaires de paix à Villafranca (17 juillet). Ils sont suivis du traité de Zurich qui met fin à la guerre et attribue une partie de la Lombardie à Napoléon III qui l'abandonne à Victor-Emmanuel.

 

1860 : Annexion à la ville de Paris de sa banlieue ; division de la Capitale en vingt arrondissements (ler janvier),Traité de Turin, par lequel Victor-Emmanuel cède à la France la Savoie et le comté de Nice (qui formeront les départements de Savoie, Hte-Savoie, Alpes-Marit,). 

 

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Inscriptions sur le Monument aux Morts 

Cimetière - Halluin - 2011. 

(Photo DD 12268  n° p1030311) 

 

18 Halluinois « Morts pour la France ». 

 

Le Monument aux Morts érigé au Cimetière d’Halluin, rappelle aussi le souvenir et les noms de « ses enfants » partis pour la campagne de Crimée (1854-1856) et d’Italie (1859). 

 

Parmi eux, 18 soldats Halluinois ne devaient jamais revenir. Leurs noms sont gravés sur la pierre pour toujours. 

 

Castelain Henri-Joseph 

Dumont Louis-Désiré 

Desmaitres Charles-Henri 

Dumortier Adolphe-Auguste 

Drouart Vital-Joseph

Dupont Léopold-Joseph 

Graye Victor-Joseph 

Lamblin Pierre-François 

Leplat Henri-Joseph 

Lemont David-Joseph 

Lamblin Simon 

Macelles Jean-Baptiste 

Millescamps Auguste-François 

Pollet Jean-François Joseph 

Poblomme César Edouard-Joseph 

Pétiaux Louis 

Rousseau Charles-Louis 

Vandierdonck Louis-Joseph.

 

 

Une Halluinoise et la Cour de Russie.

 

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Devanture Tabac Delafosse, 

rue de la Gare en 1904. 

(actuellement "Le Longchamp").  

(Photo DD 12272  n° Img 554) 

 

 Ancien combattant de la guerre de 1870, père de 13 enfants, Nicolas Delafosse, originaire du Cher, s'est installé à Halluin en 1900, comme Receveur Buraliste, rue de la Gare. Sa fille aînée, Thérèse, fut notamment gouvernante chez un Prince Russe de la Cour du Tsar Nicolas II. 

 

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En 1920, Thérèse Delafosse (après son retour de Russie),

 et son père Nicolas Delafosse (1843 - 1927),  

devant leur habitation, rue de la Gare Halluin. 

 (Photo DD 12271  n° Impg 553)

 

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Voyage en Russie du président de la République française,

Raymond Poincaré, en juillet 1914.

Il est accueilli par le tsar Nicolas II.

(Photo DD 12275  n° Img 561)

 

12/5/2012.

Commentaire : Daniel Delafosse