Eglise Saint Hilaire d'Halluin :
nef principale avec vue des grandes orgues
et ancien banc de communion.
(Photo n° 4125)
L’Eglise Saint-Hilaire d’Halluin...
ou 160 ans d’Histoire.
L'église Saint-Hilaire du centre ville d'Halluin, inspirée du style gothique du XIIIe siècle, a été construite en 1856 par l'architecte lillois Charles Leroy. Dans l'horizon halluinois, l'église Saint-Hilaire s'impose. La bâtisse construite en brique et en pierre blanche, dans le pur style gothique du XIII e siècle, constitue en fait le deuxième édifice construit sur le site actuel.
Longue de 61 mètres, large de 27, Saint-Hilaire arbore une tour bâtie en avant-corps. « Percée d'une grande rose, celle-ci est couronnée par une élégante balustrade qui relie entre eux les pilastres des angles. » Sur la terrasse, on trouve quatre petits clochetons recouverts d'ardoises et ornés de fenêtres. En leur centre : la grande flèche de forme octogonale qui culmine à 69 mètres.
Depuis 1999, parmi les grands chantiers halluinois, la rénovation de Saint-Hilaire est sans doute une des plus importantes opérations de restauration du patrimoine communal. Elle a commencé par la couverture (1999), suivie du ravalement extérieur (2001), des nouveaux vitraux (2003) par l'artiste Christian Chibout et la vitrailliste Alexandra Giès, des peintures intérieures, chauffage, menuiserie, électricité et sonorisation (2004).
En 2009-2010, les peintures flamandes d'Henri Cleenewerck (début XXe) ont été restaurées et pour lesquelles un mécénat a été lancé. De même que le grand orgue restauré depuis 2006. 'instrument centenaire résonne dans une église magnifiée, habillée de carmin et de vitraux contemporains.
Avec pour témoins une petite cloche prénommée Claire, entourée de Marguerite-Marie et Marie-Ursule installées là-haut depuis 1920. Un fabuleux écrin qui détient une partie de l'histoire de la ville.
L'Eglise Saint-Hilaire d'Halluin, ou 160 ans d'Histoire.
Paru dans la presse locale le 17 Février 2002 :
Depuis plus de deux ans, les Halluinois assistent à la rénovation extérieure de l’église Saint-Hilaire. Ayant parcouru les archives d’un ancien érudit de l’histoire locale M. Everaert, Daniel Delafosse nous rappelle les évènements qui se sont déroulés autour de cet édifice depuis 160 ans.
L’église Saint-Hilaire actuelle est la quatrième en date. Il s’en fallut de peu qu’elle conservât la nef du côté Nord de l’ancien lieu de culte. C’est « grâce » au manque de ressources nécessaires à l’époque que nous avons aujourd’hui, une église spacieuse et de style gothique.
Dans la première moitié du XIXe siècle, la population halluinoise s’accrut considérablement et l’église devint trop petite pour la paroisse qui de 2 459 habitants en l’an 1800, passa à 8.410 en 1856.
C’est pourquoi, il y a près de cent soixante ans, dans sa séance du 8 mai 1843, le conseil municipal décida d’étudier un plan d’agrandissement de l’église. Faute de ressources, le devis était rejeté. Ce fut un bonheur, car dix ans plus tard, la question fut reprise : il ne s’agissait plus d’agrandir l’église mais de la remplacer par une nouvelle.
Une souscription fut ouverte dans la localité par M. le curé Bliecq et M. Demeestère, maire.
On recueillit 75.000 F. On voulait une église gothique du XIIIe siècle dans toute sa pureté. On chargea donc M. Charles Leroy, architecte à Lille, de dresser le plan d’un édifice suffisant pour une population de 8.000 habitants, tout en conservant l’ancien clocher de 1687.
Son projet nécessitait une dépense de 127.000 F. Le conseil municipal l’accepta le 17 août 1854 et vota une somme de 25.000 frs pour l’exécution du projet. Les travaux furent adjugés à Jean-Baptiste Penne, entrepreneur à Roubaix, le 22 novembre 1855.
Pendant la démolition de l’église et sa reconstruction au même emplacement, on célébra les offices religieux dans le bâtiment destiné à servir d’école pour les garçons. Ce bâtiment se trouvait au milieu de la cour actuelle de l’école Sainte-Marie, place de l’Abbé Bonpain, il a été incendié durant la guerre de 1914-1918.
La première pierre en 1856
La cérémonie de la pose de la première pierre de la nouvelle église eut lieu le 3 avril 1856 ; La pierre bénite par M. L’Abbé Bliecq, curé, renferme cinq pièces de monnaie en or, en argent au millésime de 1856, ainsi qu’un parchemin portant les noms de Louis Napoléon III, empereur des français, René-François Régnier archevêque de Cambrai, Besson préfet du Nord, Edouard Defontaine conseiller départemental, Bonduelle de Bousbecque conseiller de l’arrondissement, Pierre-François Bliecq curé, vice-doyen, Pierre-Joseph Demeestère maire, Leroy architecte de la nouvelle église.
Après la démolition de l’ancienne église, on constata que le clocher était en très mauvais état et qu’il exigeait de grosses réparations. De plus comme il ne s’harmonisait pas avec la nouvelle architecture, le Conseil Municipal, , sur la proposition de l’architecte, décida de le démolir et d’en construire un autre.
M. Leroy fut chargé d’en préparer le plan et le devis. Le conseil municpal accepta ce plan le 18 mai 1857 et vota 12.000 F. pour élever la tour à la hauteur du toit de l’église, ajournant son achèvement jusqu’au moment où l’on possédait les ressources suffisantes.
Eglises et base de la tour furent achevées à la fin de 1858. Mais dès le 21 novembre 1857, l’église elle-même était inaugurée.
En 1859, grâce à une subvention du ministre du culte, le pavement (en pierre de Tournai) de l’église était achevé. Cependant le clocher n’avait pas d’horloge et les sons des cloches n’étaient entendus qu’à une faible distance.
Cette carence suscita des plaintes de la part des paroissiens et le 18 mai 1860, le conseil municipal décida l’achèvement du clocher avec horloges et cloches ainsi que la construction de la sacristie et des fonts baptismaux.
Les travaux furent adjugés à M. Leduc entrepreneur à Halluin, le 20 août 1861. Vers la fin de 1863, on posa des échafaudages au clocher pour le placement des cadrans. Le tout fut terminé en 1864. Les dépenses engagées s’élevaient à 227.452 F.
Pour l'installation du chauffage, il faut encore attendre 1923. Pour l'électricité, cinq ans plus tard.
« Pitié pour les confessionnaux » :
Pour en revenir à l’état actuel des travaux, tout en soulignant le magnifique résultat de la réfection de l’édifice, Daniel Delafosse, insiste pour que la prochaine rénovation intérieure soit entreprise en conservant la spécificité architecturale et historique. Et il ajoute :
« Ne renouvelons pas les erreurs des années 1970, lorsque certains composants originaux ont été purement et simplement enlevés, à savoir : dans le chœur principal, dessus des stèles en bois sculpté, banc de communion, ainsi que l’autel situé à droite. Cela restera, et je ne suis pas le seul de cet avis, une totale aberration !
Actuellement, il serait question de la suppression de certains confessionnaux… et pourquoi pas aussi la chaire… Pitié arrêtons !!!
C’est pourquoi, je me permets de me faire l’interprète des halluinois attachés à leur patrimoine religieux, afin que les responsables paroissiaux prennent davantage en compte le passé de ce monument, et qu’on arrête de toucher à son caractère historique.
Que la future restauration intérieure associe ancienneté et modernité, pour qu’elle soit à l’image de la très belle réussite extérieure ».
A propos des vitraux :
A propos de la décision de remplacer les seize vitraux le long des bas-côtés, notre correspondant D.D. s’étonne de voir disparaître les quatre superbes vitraux (représentation de personnages) qui constituent un élément essentiel de l’historique de l’église halluinoise. Il fait remarquer que deux vitraux sont légèrement endommagés, et de ce fait réparables.
Comme il est dit plus haut, il rappelle que la population halluinoise avait participé à une souscription pour la construction du nouvel édifice, et notamment l’élaboration des vitraux toujours existants. Pour notre halluinois, si effectivement, le changement des douze autres vitraux, purement géométriques, peut leur donner un nouvel et brillant éclat au travers de l’œuvre proposée par M. Christian Chibout, il désire poser la question suivante aux différents responsables du futur projet :
« En effet, ne serait-il pas possible de marier l’ancien et le nouveau, c’est-à-dire conserver les quatre vitraux concernés, en effectuant les réparations nécessaires, sachant qu’il y aurait une répartition équitable de chaque côté (deux anciens et six nouveaux) ; qui plus est, la sauvegarde des quatre vitraux ne devrait altérer la représentation d’ensemble proposée par Christian Chibout, notamment une partie consacrée au thème de la création, et la seconde partie aux thèmes choisis par le peintre halluinois ».
(N.E. 17 Février 2002).
Mise au point :
« Après la publication de cet article ci-dessus, certains halluinois ont considéré que j’étais contre l’installation des nouveaux vitraux !!
Si le lecteur lit attentivement et en toute objectivité, il me semble que je ne me suis jamais opposé à la rénovation des anciens vitraux, mais, tout simplement, j’ai donné un point de vue quant à la préservation de quatre vitraux représentatifs et essentiels du patrimoine religieux…
Or, en ce début d’année 2010 et 7 ans après l’installation des nouveaux vitraux, je regrette, qu’une solution n’ait pas été trouvée, afin que les halluinois puissent encore les admirer… sur des supports, éventuellement, installés à l’intérieur de l’église (uniquement la partie « personnages » des quatre vitraux en question, et suivant un emplacement défini disponible).
Quant au maintien de tous les confessionnaux… C’est une excellente idée !
Seul bémol, l'installation de chaises... en formica !!! ". D.D.
28/8/2010
Commentaire et Photo : Presse - ARPH - Daniel Delafosse
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