Fauteuils et table en osier de la Vannerie De Decker,
au 56, rue Michelet Halluin.
(photo n° 02722)
La Vannerie De Decker... Historique.
Henri De Decker s'installe à Halluin en 1889, au n° 7, de la cité Lannoy Blin. Il vient d'Ecloo, en Belgique, région où l'on travaille traditionnellement l'osier.
Dans cette région de Roubaix-Tourcoing-Halluin, les industries textiles mais aussi les "coulonneux" sont acheteurs de paniers de filature, de paniers à pigeons. Il fabrique également des paniers à vélo et des mannes à pommes de terre. De nombreux colporteurs, surtout belges, viennent chercher la production pour la revendre dans toute la France.
Il transmet son savoir-faire à son fils Georges qui travaille avec son père jusqu'en 1946. Puis il crée un atelier au 56, rue Michelet où il emploie jusqu'à une dizaine d'ouvriers. Spécialisé en fauteuils en rotin tressé, il fabrique des salons pour les vérandas mais aussi des chaises longues, des fauteuils d'enfants ainsi que des paniers pour les fleuristes.
Trop à l'étroit dans ses ateliers, il acquiert en 1965 un immeuble au 60, rue de Lille. A l'arrière il installe son atelier qui s'ouvre au 29, rue Verte (actuelle rue du 11 Novembre).
Il travaille jusqu'en 1990, date à laquelle il cesse son activité.
Les rempailleuses de chaises et leurs apprentis, vers 1920.
Cette photo très ancienne montre comment, dans le calme d'une courée,
on s'initiait sur le pas de la porte à la technique du rempaillage.
(photo n° 00771)
Les Rempailleuses de Chaises...
et leur Histoire.
La réputation de la chaise d'Halluin a plus d'un siècle. Elle a fait la renommée des chaiseries industrielles et artisanales de la ville. Elle le doit à la compétence certes des artisans et ouvriers du bois, mais surtout aux qualités exceptionnelles de ses rempailleuses de chaises.
Le métier par lui-même, célébré par Péguy dont la mère était rempailleuse, n'est pas nouveau. Déjà au XVIIe siècle, cette profession est mentionnée dans l'état-civil. C'est un métier difficile qui nécessite un très long apprentissage, un an et demi à deux ans, disent les anciennes.
Très tôt les enfants apprennent les premiers gestes, présenter la paille de marais, appelée finesse car la paille est très fine, dont la rempailleuse fait un cordon solide, et ce sont encore les fillettes qui donnent une paille à la fois à la rempailleuse, qui la coupe d'un coup d'ongle pour l'enrouler autour du cordon.
Il faut avoir vu les femmes assises, sur un siège très bas à côté de leurs fournitures, faire tourner la chaise une centaine de fois avec dextérité, et le paillage grandir en commençant par les coins jusqu'au milieu du siège, pour comprendre qu'il faut une grande force musculaire pour achever le paillage et le rendre très solide.
Le rempaillage s'exerce à domicile. On rempaille, en général, trois chaises ou prie-Dieu par jour. Les ouvrières belges, en grand nombre, ne peuvent emmener leurs chaises et fournitures en Belgique. Elles louent à trois ou quatre, parfois plus, une pièce chez l'habitant, si possible à proximité des chaiseries.
Elles occupent dans l'entresol des maisons la pièce occupée autrefois par le métier à tisser à omicile. Les habitants se serrent alors dans les autres pièces pour leur laisser le plus de place possible.
Certaines rempailleuses préfèrent cette solution, car le métier est salissant et la pièce principale bien encombrée de chaises et de fournitures, ce qui gêne beaucoup la vie familiale.
Mme Denoyelle,
rempailleuse de chaises à domicile.
(photo n° 02525)
Ce beau métier n'est plus guère exercé de nos jours, sauf par quelques artisans telle Madame Denoyelle et sa famille, qui perpétuent la tradition par amour du métier.
Madame Denoyelle ici en pleine actionmaintient solidement la réputation du rempaillage et du cannage de chaises. C'est l'un des plus anciens métiers pratiqués à Halluin, par des générations de rempailleuses.
Elle restait une gardienne expérimentée de ce travail traditionnel, qui fut l'un des fleurons de l'industrie locale halluinoise.
Malheureusement elle a quitté Halluin en 1995.
Mme Vanheddeghem, travaillant à domicile pour une société de la rue du midi (rue M.Simono). photo n° 02528
Une rempailleuse à domicile,
Mme Pauline Verhulst,
durant les années 50.
(photo n° 00807)
Pauline Verhulst était une excellente rempailleuse, métier qu'elle exerça toute sa vie.
Lorsqu'un client était particulièrement difficile, c'était à elle que l'on confiait le travail.
Elle habitait la Cour Porchet, et les habitants n'ont pas oublié sa discrétion et son passage journalier avec ses trois chaises, qu'elle transportait chaque jour par tous les temps.
Le porteur de pain de l'Epi coopérative au 134, rue de Lille, en 1920,
M. Hector Dumoulin et son attelage avec voiture légère.
(photo n° 02520).
Les Porteurs de Pain...
Au début du XXème siècle, le pain constituait la nourriture principale des halluinois, cela a conduit à une multiplication de boulangeries traditionnelles et familiales dans Halluin.
La coopérative "L'Epi" fut fondée en 1910 par des syndicalistes qui avaient repris la boulangerie de Mme Morel-Hennion, située au 134, rue de Lille.
Des voitures livraient à domicile des pains de 2 à 3 livres à travers Halluin. Chaque pain donnait droit à un jeton. Les jetons étaient ramassés en fin din d'année pour calculer la répartition de la participation aux bénéfices sous forme de ristournes.
Julien Calbert fut l'un des premiers porteurs de pain à domicile de la coopérative.
L'Epi est devenu un regroupement d'associations depuis novembre 1989.
Les derniers porteurs halluinois de pain à domicile furent : La Boulangerie Dochy rue de Lille et la Boulangerie Vandebeulque rue des Frères Martel.
au 121, Rue Gustave Desmettre, face à la M.J.C d'Halluin.
(photo n° 00716)
Julien Demeulenaere nous quittait le mercredi 6 mars 1991 dans sa 85ème année.
Fondateurs des Ets Demeulenaere installés durant de très nombreuses années rue Gustave Desmettre, « Julien » comme beaucoup aimaient à l'appeler et comme il appréciait être appelé, a très longtemps marqué de sa présence la vie associative de notre cité où il était très connu.
En rentrant de captivité, il s'installe dans son atelier rue des Ecoles (actuellement rue Gustave Desmettre) et devient le premier vendeur de Télévisions sur Halluin. Il était radio-électricien.
En 1943, il était membre du comité d'entr'aide aux combattants et prisonniers halluinois.
Président d'honneur de la société des accordéonistes halluinois, il fut également, en sa qualité d'ancien combattant prisonnier de guerre 39-45, élu président d'honneur des anciens combattants de l'U.N.C.
Son esprit d'initiative, sa disponibilité et sa générosité valurent à M. Julien Demeulenaere d'être souvent sollicité par grand nombre de sociétés locales qui lui vouaient un profond respect.