Economie

Les Médaillés des Ets Glorieux en 1958.
Assis : Albert Ceriez, Zulma Vannieuvenheuse, Madeleine Vanwysberghe,
Angèle Hostens, Henry Glorieux, JeanGlorieux, Angèle Dewerte, Simone David, M. Dujardin.
Au 2ème rang : Firmin Gombert, Léonard Vandels, Romain Vermeersch, Georges Dewerte,
Maurice Devoghele, Arthur Vercruysse, Julien Somers, Oscar Lemahieu, Alphonse Losfeld, M. Achery.
Au 3ème rang : Paul Lesage, Arthur Ducoulombier, André Denève, M. Rau, Valère Delbaert,
Charles-Louis Lambrecht, Achille Vancoillie, Jules Deguffroy, Théodore Verstraete.
(Photo n° 585)
Ets Glorieux... Historique (1921 - 1984).
En 1921, sur le site de l'usine Duvillers et Motte, une importante draperie créée rue Saint-André est mise en vente. Les établissements Glorieux et De Pierrepont de Roubaix viennent s'y installer pour fabriquer du linge de maison.
M. Albert Glorieux en est le gérant, M. Augustin D'Halluin le directeur commercial, M. Cinqualbre le directeur technique. A cette époque on fabriquait du tissu pour pantoufles, des coutils et damassés pour literie, du linge de table en pur fil et en métis, ainsi que du linge de table personnalisé.
Atelier de bobinage aux Ets Glorieux Halluin.
(Photo n° 5861)
A partir de ce moment, le linge sera personnalisé pour les hôtrels tels que "Le Grenier de Montmartre" à Paris, "L'Auberge de la Bohème", place du Tertre et d'autres hôtels en France. On travaille également pour la Compagnie de Navigation Mixte, la Compagnie Paquet, qui commandent le linge d'équipage et le linge de table pour les passagers et l'Etat-major, ainsi que la maison Abadie qui est loueur du linge hôtelier.
La marque Le Geai (représentée à gauche) des Ets Glorieux Halluin.
(Photo ARPH DD 14334 n° Img 141)
En 1934, un incendie détruit l'une des usines Glorieux à Leers où l'on fabriquait du tissu éponge. La fabrication s'effectue un certain temps à Roubaix, mais en 1939, M. Albert Glorieux cède le département "Eponge" à ses neveux Henri et Jean Glorieux qui décident d'installer cette fabrication à Halluin. M. Jean Dujardin en devient le directeur commercial et dépose la marque Le Geai.
Dans les années 60, la maison Glorieux a fait l'acquisition d'une Dactyliseuse
qui révolutionna à l'époque la façon de lire les mises en carte et les cartons Jacquard.
En effet cette machine permettait en une seule opération le lisage et le piquage
des cartons Jacquard. Puis une machine repiqueuse permettait de reproduire
à l'infini d'autres cartons nécessaires.
(Photo n° 976)
Au début, les serviettes de toilette sont réalisées en "nids d'abeilles". On les fabrique ensuite en tissu éponge qui devient la principale activité des Ets Glorieux. A partir de 1977, la maison est reprise par Nydel, qui propose du linge de toilette personnalisé comme support publicitaire. Exemple : Caisse d'Epargne, Europe 1, l'Equipe, Air Afrique, d'Aucy, des grands couturiers comme Cacharel, etc... Cette originalité introduit ainsi un nouveau style de communication et ces serviettes éponge de qualité prolongent l'impact d'une campagne publicitaire, non seulement dans les hôtels mais sur les plages et sur les stades.
Linge de toilette personnalisé des Ets Glorieux Halluin.
(Photo ARPH DD 14335 n° Img 124)
Sur les conseils des stylistes, des dessinateurs adaptent ou créent les modèles au goût du jour ou de la clientèle ; ensuite intervient la mise en carte pour l'établissement des cartons Jacquard avant le tissage. La serviette éponge absorbante, résistante, reste néanmoins un article délicat à fabriquer. C'est pourquoi les pièces de deuxième choix sont vendues au poids d'où le surnom donné à la maison Glorieux "Au kilo".
Messe en l'Eglise Saint-Hilaire, le 13 Juin 1964...
pour les Ets Glorieux Halluin.
(Photo ARPH DD 14337 n° Img 843)
(Pour agrandir, cliquez sur la loupe, en bas à droite)
La fermeture ne peut être évitée en 1984. Elle sonne le glas d'une industrie textile de haut niveau qui s'était faite une place enviable dans le monde, et jouissait dans la commune d'une grande considération.
Ancien bâtiment rénové des Ets Glorieux,
rue Gabriel Péri Halluin, en Novembre 2012.
(Photo DD 14338 n° p1100037)
6/12/2012
Commentaire et photos : ARPH. Daniel Delafosse
Nous remercions Michel De Temmerman de nous avoir adresser ces 4 photos des années 60 où se trouve son grand-père maternel, André DENECKERE, décédé en février 1987, et qui à l'époque travaillait conne "zingueur" aux Ets LORTHIOIS.
André DENECKERE est celui qui porte porte un béret
Une vue aérienne de l'usine Lorthiois Leurent, construite en 1924
au colbras, rue Anatole France - Halluin -On remarquera qu'à l'époque
il y avait peu d'habitations.
(photo n° 4088)
Halluin : Un Pan d’Histoire Ouvrière...
L’activité autour du lin est très ancienne à Halluin. A partir de l’industrialisation, vers 1840-1850, le textile a fortement marqué les pierres et les esprits halluinois. Cela a duré cent ans.
Récit (Mai 2002) par le Journal Paroissial Halluinois : « La Vie Chez Nous » :
Halluin est un ancien bourg tourné depuis plusieurs siècles vers le travail du lin : culture, rouissage au bord de la Lys, tissage de draperie. Le développement de cette activité a produit, après 1835, la construction de centaines de maisons de tisserands et aussi d’ateliers.
La population croît rapidement : Halluin devient une cité textile, et passe, en quinze ans, de 5 400 à 13 700 habitants. Les Flamands représentent la majorité des ouvriers halluinois ; on parle flamand dans toute la ville.
Vers 1900, les frontaliers sont environ trois mille cinq cents sur un total de cinq à six mille salariés du secteur textile qui produit de la toile, du linge de table, des draperies, des tissus d’ameublement, notamment.
En 1872 apparaissent les premiers tissages mécaniques chez Ovigneur et Desurmont. Puis les usines se multiplient, tout à côté des rangées de maisons ouvrières. Au fil du temps, on connaît les usines Sion, Defretin, Dufour, Wallaert, Lemaitre, Gratry qui emploient plus de mille personnes avant la guerre 1914-1918, et aussi Lepoutre, Loridan, Glorieux, Stock, Lorthiois.
Les conditions de vie sont pénibles. Les ouvriers travaillent de 10 à 12 heures en usine, habitent dans de petites maisons sans confort, parfois insalubres. Fatigués, ils gagnent moins que ceux de Lille, et doivent se contenter, avec leurs familles, d’une nourriture insuffisante…
Halluin connaît d’autres pôles d’activité : la chaiserie emploie environ deux mille personnes avant 1914, la Tuilerie (1898-1974) fait travailler des milliers de personnes, etc.
Dans cette population bouillonne toute une vie associative, syndicale notamment, qui vaut d’être connue.
En 1895-1896 apparaissent les premières organisations syndicales ouvrières, scindées en deux courants, socialiste et chrétien, à la fois attachés à des idées de justice sociale et soumis à une forte rivalité entre eux.
L’entre-deux guerres est une période syndicalement agitée, marquée par la municipalité communiste qui a valu à la ville le titre de Halluin la Rouge.
Depuis longtemps, donc, Halluin s’est distingué par son engagement sur le terrain syndical et ses organisations au service du monde ouvrier.
Le récent centenaire des Associations fut l’occasion de montrer par une exposition tout ce qu’a été l’Action Ouvrière depuis cent ans. Bien avant 1900, on remarque déjà la création de syndicats qui s’est poursuivie ensuite par la création ou l’extension de coopératives (Boulangeries La Fraternelle et l’Epi, la Sève où se fabriquaient des chaises), des mutuelles (La Prévoyance, La Fraternelle).
Il y a eu aussi, entre autres, des groupes de théâtre ou de musique, la création d’un Lavoir Familial, de la Mise en ménage…
Ce fut, pendant environ un siècle, une activité intense au service et pour la promotion des travailleurs, et également à l’écoute de leurs besoins.
Depuis 1995, avec le rachat par la ville des bâtiments de la boulangerie l’Epi, toutes les associations à caractère social et familial sont regroupées dans ce bâtiment.
L’association l’Epi comprend un membre de chaque association adhérente ; elle gère l’activité de ce bâtiment. Douze associations y ont leur local.
Depuis le 1er mai 1995, jour de l’inauguration, il ne se passe pas beaucoup de jours où ces locaux ne sont pas occupés. On y tient même des sessions de formation syndicale ou familiale pour Halluin ou pour la région.
Une personne a d’ailleurs été embauchée pour planifier les réunions et tenir les locaux en bon état.
Le succès remporté par cette structure montre bien que cet outil était nécessaire ? Au lieu d’être disséminées dans Halluin, toutes ces organisations sont regroupées.
L’association fonctionne avec les subventions de la ville. On y a déjà fait, à deux reprises, en 2000 et 2001, des journées « Portes Ouvertes », pour faire connaître l’activité de cette structure à la population.
Ainsi, cette institution continue à vivre et à évoluer au service de la population halluinoise actuelle.
1/5/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse