Guerre 14 - 18
Le Monument aux Morts
Cimetière d'Halluin
et la Plaque des "Poilus" de 14/18.
(Photo DD 8608 n° Img 059)
Au centre du cimetière d'Halluin, se situe le Monument érigé à la mémoire des soldats halluinois morts pour la Patrie. Il fut inauguré le 13 Octobre 1895.
Aussitôt après 1918, les corps de plusieurs soldats rapatriés des champs de bataille furent inhumés au pied de la colonne.
Les "Poilus" halluinois de la Guerre 1914-1918 ont scellé une plaque en souvenir de leurs camarades disparus.
16/11/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
En 2010 : Le Cimetière Militaire Allemand de la Guerre 14-18 - Halluin.
(Photo DD 8633 n° Img 621)
Le Cimetière Militaire Allemand d'Halluin :
et son entretien... en 2010.
Entre deux rangées de tombes du cimetière civil, derrière un muret à hauteur d’épaule, s’ouvre la petite porte du cimetière militaire allemand d’Halluin.
Une longue bande de terrain parallèle à l’avenue de l’Hôpital accueillit les soldats allemands tombés au front. Etape de l’armée allemande, Halluin comprenait bon nombre d’hôpitaux militaires pour les blessés.
Le cimetière d’Halluin, s’il date de l’automne 1914, rassemble en majorité des soldats tombés entre juillet 1917 et juillet 1918, victimes des attaques aériennes britanniques entre Saint-Eloi et Messines. Même si deux ou trois soldats sont souvent rassemblés dans une sépulture, les croix sont plus difficiles à entretenir, on l’imagine...
Parmi les croix diverses, celle d’un soldat mort en 1914 dans un lazaret d’Halluin. On remarque aussi que 5 soldats, tués au front de l’Yser, sont enterrés ensemble.
Au total, 1397 corps sont enterrés à Halluin, 2330 à Bousbecque, 2498 à Wervicq-Sud, et 1964 à Quesnoy. C’est pourquoi chaque année, entre mai et septembre, les militaires allemands et des camps de jeunesse viennent donner un coup de propre aux stèles et aux croix.
La grille d'accès (fermée) du cimetière d'Halluin
donnant sur la rue des Frères Martel - Novembre 2012.
(Photo DD 14254 n° p1090839)
Ils travaillent pour la Paix !
Dans le cimetière allemand d'Halluin, 20 jeunes Allemands, deux Russes et quatre Ukrainiens sont venus en Août 2010 nettoyer et entretenir les tombes. Ils travaillent pour la paix.
« C'est très émouvant, on ne peut pas imaginer le nombre de jeunes de notre âge qui sont morts pendant la guerre », souffle Anne Friedrich, jeune allemande de l'est, âgée de 19 ans. Avant cela, ils sont passés au cimetière allemand de Bousbecque, pour entretenir les 2 330 tombes des soldats allemands morts au combat.
On s'occupe des cimetière allemands en Europe, pour faire le nettoyage des croix, des tombes. Ce n'est pas seulement des travaux, c'est l'éducation, l'Histoire, la politique ».
Tous font partie de Le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge, qui est une organisation humanitaire chargée par le gouvernement de la République fédérale d'Allemagne de recenser, préserver et entretenir, à l'étranger, les sépultures des victimes de guerres allemandes.
Le Volksbund prête assistance aux familles pour tout ce qui relève de son oeuvre en général, il conseille des organismes publics et privés, soutient la coopération internationale pour l'entretien des sépultures de guerre et s'emploie à promouvoir la rencontre de jeunes sur les lieux des sépultures.
Au cimetière allemand halluinois, le labeur n'a pas manqué : nettoyage et entretien de l'espace vert, nettoyage des croix, réinscription des noms sur les stèles des soldats allemands d'origines israélites.
Le cimetière allemand d'Halluin en Mai 2012.
(Photo DD 14251 n° p1040819)
Immense travail.
Pour Anne et Griscka, deux des trois responsables du chantier, c'est un immense travail qui aura été effectué dans la région : « Nous sommes des jeunes âgés de 15 à 22 ans et nous avons consacré quinze jours de vacances, pour effectuer ce travail, c'est une forme de devoir de mémoire.
Quand nous nettoyons une sépulture, une croix nous regardons le nom du soldat et avons une pensée pour cette personne, une sorte de contact. Nous avons été très bien accueillis en France et n'avons manqué de rien, que ce soit à Halluin ou à Bousbecque les employés municipaux nous ont facilité la tâche ».
Après tout cela Anne retournera à Dresde avant de rejoindre l'Angleterre pour continuer ses études sur le commerce international et Griska reprendra ses cours de physiothérapie. Le groupe, installé dans un gîte cominois, est reparti le 28 août .
Une visite à Vimy-Lorette.
Au fil de leur périple, ils iront également au cimetière allemand de Carvin. « Nous allons aussi visiter les cimetières de Vimy Lorette », explique Anne. Le 12 août 2010, ils ont aussi participé à la cérémonie de Last Post aux portes de Menin à Ypres (B). « C'est important que le souvenir des guerres restent dans la mémoire des jeunes générations. », souligne Dorothee Krase, directrice du camp. C'est sa quatrième participation au camp de Voklbund. « Il y a des jeunes de 15 à 25 ans qui partent dans toute l'Europe », poursuit Dorothee.
A l'issue de leur voyage en France, l'ensemble des camps de l'association Voklbund se réunira à Ysselsteyn, un village dans la province du Limbourg neérlandais aux Pays-Bas où se trouve un cimetière allemand de 31 585 tombes de soldats. « Ça nous fait fait quelque chose d'être là pour oublier les mauvais souvenirs de la guerre. On travaille pour la paix ».
Le Drapeau Européen.
(Photo DD 12259 n° p1040377)
L’Hymne Européen...
Historique et Paroles.
L'hymne à la joie est l'hymne européen.
Paroles: Schiller, Fr: J.Folliet. Musique: Ludwig Van Beethoven
Le Conseil de Ministres des pays de l'Europe a officialisé l'hymne européen le 19 janvier 1972 à Strasbourg : le prélude de "l'Ode à la joie", 4e mouvement de la IXe symphonie de Ludwig van Beethoven.
L'introduction instrumentale de ce mouvement a été ensuite adopté en 1985 comme hymne officiel par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union. L'interprétation officielle fut confiée à Herbert von Karajan qui en réalisa trois arrangements : un pour piano, un autre pour instruments à vent et un troisième pour orchestre symphonique.
Hymne à la joie.
Joie ! Joie ! Belle étincelle divine,
Fille de l’Elysée,
Nous entrons l'âme enivrée
Dans ton temple glorieux.
Ton magique attrait resserre
Ce que la mode en vain détruit ;
Tous les hommes deviennent frères
Où ton aile nous conduit.
Si le sort comblant ton âme,
D'un ami t'a fait l'ami,
Si tu as conquis l’amour d’une noble femme,
Mêle ton exultation à la nôtre!
Viens, même si tu n'aimas qu'une heure
Qu'un seul être sous les cieux !
Mais vous que nul amour n'effleure,
En pleurant, quittez ce choeur !
Tous les êtres boivent la joie,
En pressant le sein de la nature
Tous, bons et méchants,
Suivent les roses sur ses traces,
Elle nous donne baisers et vendanges,
Et nous offre l’ami à l’épreuve de la mort,
L'ivresse s’empare du vermisseau,
Et le chérubin apparaît devant Dieu.
Heureux,
tels les soleils qui volent
Dans le plan resplendissant des cieux,
Parcourez, frères, votre course,
Joyeux comme un héros volant à la victoire!
Qu'ils s'enlacent tous les êtres !
Ce baiser au monde entier !
Frères, au-dessus de la tente céleste
Doit régner un tendre père.
Vous prosternez-vous millions d’êtres ?
Pressens-tu ce créateur, Monde ?
Cherche-le au-dessus de la tente céleste,
Au-delà des étoiles il demeure nécessairement.
Vous désirez écouter la musique :
youtube.com/watch?v=wXNvDaWcxbw
14/11/2011 et 9/11/2012.
Commentaire : Daniel Delafosse
Etienne Eugène Danset
Caporal-Infirmier, en Juillet 1917.
(Photo DD 8578 n° Img 617)
Inscription de Etienne Danset "Mort pour la France"
sur le Monument aux Morts, rue de Lille, Halluin.
(Photo DD 14045 n° p1040453)
Etienne Danset, un Halluinois
« Mort pour la France » au Champ d’Honneur.
Le 11 novembre 1918 à 11 h, on sonna le cessez-le-feu, la guerre était terminée. L’Europe était exsangue : les pertes militaires mondiales pour ne parler que de celles-ci s’élevaient à plus de 9 millions. Les poilus de 14-18 sont tous, aujourd’hui, disparus, mais la mémoire de leur sacrifice doit rester intacte.
Mémorial des Guerres, rue de Lille Halluin - Mai 2012.
(Photo DD 14048 n° p1040462)
A l’occasion du 93ème anniversaire de l’Armistice, ce 11 novembre 2011, j’ai voulu rendre un hommage à tous ceux qui ont vécu la plus terrible guerre de notre Histoire, et qui ont sacrifié leur vie pour notre liberté.
Mémorial des Guerres - Cimetière Halluin - Mai 2012.
(Photo DD 14034 n° p1040442)
Voici donc le témoignage paru dans le « Bulletin Halluinois » du 5 avril 1918, qui relate les principaux faits de guerre de mon grand-père maternel Etienne Eugène Danset caporal-infirmier au 365e Régiment d’infanterie :
« Il est un de ces enfants d’Halluin qui laisseront le plus profond regret dans le cœur de ceux qui les ont connus. Qui pourra dire les actes héroïques de dévouement qu’il a accompli pour sauver les blessés exposés à la mort, parfois à très peu de distance des lignes ennemies ! Il suffit de lire les quatre citations dont il fut l’objet pour comprendre en quelle haute estime le tenaient ces chefs militaires ».
Ordre du Régiment :
« Le 2 décembre 1915 à Maucourt s’est porté volontairement en plein jour et au mépris de tout danger avec trois camarades pour relever le corps d’un sergent tué à environ 100 mètres des lignes ennemies ».
Ordre de la Brigade :
« Le 8 août 1916 : s’est dépensé sans compter pendant toutes les journées de combat en ramenant les blessés de la compagnie, et ceux des compagnies voisines sous un violent bombardement d’artillerie. En outre s’est employé avec le plus grand dévouement à enterrer tous les morts de la compagnie ».
Ordre de la Division :
« Sous un bombardement violent, à deux reprises différentes, les 15 et 20 mai 1917 s’est porté volontairement au secours de camarades d’unités voisines, donnant l’exemple d’un grand dévouement ».
Etienne Eugène Danset (à droite),
en compagnie de son frère René en 1916.
(Photo DD 8579 n° Img 618)
Trois semaines avant sa mort...
Courrier Militaire d'Etienne Danset (à gauche) envoyé à son frère René.
(Photo DD 22814 n° Img 281)
Il y eut d’autres souffrances qu’il essaya de calmer : ce furent celles des prisonniers. Il chercha par tous les moyens à rendre moins amères les heures parfois si pénibles de leur captivité.
Depuis plus de trois ans, Etienne Danset souffrait d’être séparé des siens, détenus par les Allemands, et lorsque de loin en loin, on lui remettait quelques mots de sa famille, surtout de l’épouse et de la petite fille prénommée Marie-Antoinette, qu’il désirait tant revoir, sa joie était indicible.
Hélas ! Il n’aura plus l’occasion d’embrasser ceux qui lui étaient chers, puisque la mort est venue l’enlever presque au moment où ils arrivaient en France Libre !
En effet, le 5 novembre 1917, frappé par un éclat de torpille, l’Halluinois Etienne Eugène Danset tombait glorieusement au Champ d’Honneur au Téton (Champagne) à l’âge de 33 ans. Il est décédé au quartier du Col, entre le casque et le mont titon (Marne), à la suite de blessures à la face, à l’abdomen et aux membres par éclats d’obus.
Décoré de la Croix de Guerre, et en réponse à la demande de Médaille Militaire faite pour lui, l’Ordre de la Division en date du 15 novembre 1917 concluait par ces mots :
« Etienne Danset Caporal Infirmier d’Elite. Bel exemple de courage et de mépris du danger. Depuis le début de la campagne, s’est prodigué sans compter pour les malades, les blessés et les morts de son bataillon. Mort pour la France le 5 novembre 1917 ».
Orpheline à trois ans, sa fille unique la petite Marie-Antoinette devait perdre également sa maman, un an plus tard, le 4 Novembre 1918.
Marie-Antoinette Danset (11 mois) en 1915,
et sa mère Anna Tierrie, épouse de Etienne Danset,
décédée le 4/11/1918.
(Photo DD 8615 n° Img 506)
Pour l’anecdote, cet enfant qui subit aussi tragiquement les conséquences de cette guerre, épousait à l’âge de trente-trois ans, un « miraculé » de Verdun Henri-France Delafosse, veuf avec douze enfants, et lui donna huit autres enfants.
Mais l’histoire familiale ne s’arrête pas là…
Ma mère, Marie-Antoinette née Danset, n’ayant jamais eu connaissance du lieu exact où était enterré son père Etienne, j’entrepris, en 1998, des recherches auprès de différents services locaux, départementaux et nationaux notamment le Ministère des Anciens combattants.
Après plusieurs mois d’enquête et de regroupement, j’ai réussi à connaître l’endroit où repose mon grand-père maternel.
Les obstacles furent réels pour y parvenir, car trois difficultés majeures étaient la cause de recherches longues et infructueuses :
La 1ère résultait qu’au service des archives militaires de la ville de Metz, mon grand-père était répertorié à DAUSET Eugène ! (Eugène étant son deuxième prénom d’état-civil).
Après plusieurs mois d’investigations, j’apprenais, qu’à l’époque, le deuxième prénom d’un militaire était parfois employé et indiqué sur les documents officiels… Le 2ème obstacle concernait le nom : Aussi, il n’était pas rare d’avoir des fautes de transcription manuelle ou dactylographiée… pour notre nom de famille le N de DANSET était confondu avec un U !
Quant à la 3ème difficulté, les archives indiquaient la date du décès au 6 novembre ! au lieu du 5 novembre 1917.
Ces trois erreurs étant résolues, j’avais la confirmation que la tombe du grand-père maternel se trouvait à la Nécropole Nationale de Mourmelon-le-Petit (Marne).
Le 21 novembre 1998, soit 80 ans après l’Armistice, nous étions quelques enfants pour accompagner notre mère (Marie-Antoinette née Danset), qui découvrait, pour la première fois, la sépulture de son père !
(Photo DD 8576 n° Img 614)
Nous pouvions constater que sur la croix en pierre blanche,
une plaque en métal indiquait les mentions suivantes :
DAUSET Etienne
Caporal au 365e R.I.
MORT pour la FRANCE
6 – 11 – 17
En cette superbe journée d’automne, le ciel était d’un parfait bleu azur, et le soleil reflétait ses rayons sur les milliers de croix, parfaitement alignées, entre plusieurs mâts portant le drapeau tricolore.
A l’âge de 84 ans, la "Pupille de la Nation" Marie-Antoinette Danset (Veuve de Henri-France Delafosse) pouvait enfin se recueillir devant la croix de son père, décédé 81 ans avant !
Le 21/11/1998, Marie-Antoinette Delafosse-Danset (au centre)
se recueille pour la 1ère fois devant la croix érigée au nom de son père,
en compagnie de ses enfants,
à la Nécropole Nationale de Mourmelon-le-Petit (Marne).
(Photo DD 8577 n° Img 615)
Chacun peut imaginer l’émotion et le recueillement… lors de cette journée inoubliable qui restera gravée dans la mémoire familiale !
D.D.
Dix ans après, jour pour jour, Marie-Antoinette Danset veuve de Henri-France Delafosse décédait à "L'Orée du Mont" d'Halluin, le samedi 22 novembre 2008.
Vu de dos : L'ange
du Monument aux Morts, rue de Lille, Halluin.
(Photo DD 14043 n° p1040451)
Voir aussi... cliquez ci-dessous :
Guerre 14/18 - Danset Etienne Eugène (A la recherche d'une Croix 1917 - 1998).
Guerre 14/18 - Danset Etienne Eugène (Alsace 1916).
Pupilles de la Nation : Création 1917 - 2017 (Danset Etienne et Marie-Antoinette).
Delafosse-Danset Marie-Antoinette (1914 - 2008).
11/11/2011 - 11/11/2012 - 15/12/2014
Commentaire et Photos : Daniel Delafosse