Guerre 14 - 18
Anciens Combattants Belges d'Halluin décorés,
au Foyer des Anciens combattants,
à l'enseigne "Foyer de la Paix", rue Emile Zola.
(photo n° 1714)
Fernand Boucherie…
Le dernier ancien halluinois de 14 - 18.
Après M. Paul Corbinand qui, en 1919, participa à la fondation de la section halluinoise de l’Union Nationale des Combattants, décédé en 1986, après M. Jules Degrave, disparu en septembre 1987, M. Fernand Boucherie, le dernier ancien combattant de la guerre 14-18, membre de l’U.N.C., s’est éteint à l’avant-veille du 69ème anniversaire de l’Armistice, le 11 novembre 1987.
Fernand Boucherie (1894 - 1987)
(Photo NE DD 22069 n° Img 864)
Fernand Boucherie est donc mort le 9 novembre, à l’âge de 93 ans, à la clinique Saint-Georges à Menin (B). Né à Halluin le 28 décembre 1894, il habitait en Belgique lorsqu’éclata la guerre et c’est dans l’armée belge qu’il fut incorporé.
Pour avoir notamment participé à la bataille de l’Yser, il s’était vu décerner de nombreuses décorations et, en particulier la Croix de chevalier de l’ordre de Léopold II avec glaives, la médaille commémorative du règne de S.M. Albert 1er, la Croix de Guerre avec Palmes et la Croix de Chevalier de l’Ordre de la Couronne ave glaives.
M. Fernand Boucherie, qui fut pendant de longues années comptable à la brasserie Demeestere et vivait à l’institut Feniks, une maison de retraite de Menin, était resté en relation étroite avec les anciens combattants Halluinois.
Il faisait partie de la commission de l’U.N.C. et était également membre de la fédération nationale des Combattants et de la Fédération nationale des Militaires et Invalides mutilés de la Guerre.
En France, il s’était également vu décerner la Croix du Combattant et la médaille de la reconnaissance U.N.C.
Les obsèques de M. Fernand Boucherie se sont déroulées le mardi 17 novembre 1987 en l’église Saint-Vaast à Menin (B).
7/12/2010.
Banquet des Anciens Combattants et Veuves de Guerre,
au café "Aux Vieux Amis" rue Gustave Desmettre Halluin.
(photo n° 1655)
La Chanson de la Victoire :
« Qui a gagné la Guerre ? ».
Chanson créée par Bérard, Paroles de Ch. L. Pothier
sur une Musique de Ch. Borel-Clerc, édition 1919.
(Doc DD 22902 n° Img 244)
C’est une question qui devient populaire,
On entend partout sur des tons différents :
« Quel est donc celui qui gagna cette guerre
Dont le monde entier souffrait depuis longtemps ?
Les uns disent c’est l’Amérique
Au blocus, dit l’autre va l’honneur
Moi je répond : « Cessez vos polémiques
Car le vrai et seul grand vainqueur
C’est le Poilu, soldat de France
Qui sans peur, marchait au combat
Bravant la lutte et la souffrance
Le Poilu était toujours là !
Le sac au dos, couvert de terre,
Oui c’est lui qui fit nos succès
C’est lui qui l’a gagnée, la guerre
Le Poilu, le soldat français !
2
Le civil s’écrie : « J’ai tenu, j’imagine
En faisant la queue au tabac, au charbon,
Le sucre a manqué, j’ai bu d’la sacchatine
J’ai gagné la guerre avec mes privations ».
Du tout, dit un’jolie marraine
C’est l’amour qui fit t’nir jusqu’au bout.
Taisez-vous donc, clame un vieux capitaine,
De tout temps qui donna le grand coup ?
Au Refrain
3
C’est à l’ouvrier que revient tout’la gloire
Hurle un mécano qui f’sait des munitions
L’député répond : « J’ai forcé la victoire
Faisant des discours, votant des restrictions »
Partout on glorifie le Tigre,
Et Wilson, Foch, Pétain et Gouraud
Tous ces grands-là, faut pas qu’on les dénigre
Et pourtant le glorieux, le plus beau
Au Refrain.
(Doc DD 22803 n° Img 245)
7/12/2010 et 8/12/2014
Trois halluinois rescapés de Verdun :
Auguste Doleans (1893-1976), Antoine Demeestere (1894-1976),
Henri Duhamel, au Monument aux Morts, le 24 juin 1976.
(photo n° 1979)
Qu’est-ce qu’un Poilu ?
Le poilu est l’homme dont tout le monde parle, c’est l’homme des bois, des cavernes, l’homme redevenu sauvage, c’est l’homme que tout le monde regarde avec plus de curiosité que de pitié, c’est l’homme qui souffre, qui meurt, qui court à la mort, qui sait sa fin proche et qui ne se plaint ni de ses souffrances, ni de la courte durée de son existence.
Le poilu c’est l’homme qui pendant plusieurs jours demeure enterré dans un fossé profond rempli d’eau, parfois de sang, dans un fossé où la pluie tombe plus drue, le froid plus vif qu’autour des chenets remplis de braise, dans un fossé où le jour vient tôt, où la nuit vient tard, sans qu’on puisse l’abréger, sans la moindre clarté.
Le poilu c’est l’homme qui n’est jamais propre, c’est l’homme qui se couche sans trop savoir sur quoi, tantôt sur de la paille humide prête à se transformer en fumier, ou sèche où sillonnent les poux. Le poilu c’est l’homme qui voit, qui entend, devine la mort courir vers lui, la mort affreuse, la mort sans beauté, la mort sanguinolente et douloureuse, la mort au fond d’un trou.
C’est l’homme qui pendant une demie journée, une journée, deux journées complètes de 24 heures chacune, demeure immobile, accroupi dans un boyau en butte de l’artillerie ennemie qui peut le carboniser, l’asphyxier, le rendre fou, le décapiter. C’est l’homme qui voit cette oeuvre effroyable s’accomplir autour de lui et qui attend chaque jour, à chaque seconde depuis plus de trois ans que son tour arrive d’être déchiqueté.
C’est l’homme autour de qui les camarades crient, ou pleurent, ou tombent et qui sent tout d’un coup son sang jaillir pendant qu’il étanche le sang d’un ami. C’est l’homme qui écoute travailler sous lui dans les entrailles de la terre et qui des fois, s’attend à être précipité en débris dans un entonnoir après avoir sauté plus de 25 mètres dans les airs.
Le poilu c’est l’homme qui reste deux ou trois jours durant dans une tranchée sans rien manger que des biscuits ou du pain, sans boire autre chose que de l’eau puisée sous ses pieds ou la gnole qui lui tortille les boyaux ou endort le cerveau. Le poilu c’est celui qui tient sans cesse à la main une pelle, une pioche ou un fusil, qui sans cesse s’ennuie, l’un ou l’autre, qui souvent tombe de fatigue sans lâcher la crosse de l’un ou le manche de l’autre.
Le poilu c’est l’homme qui a perdu la notion de la civilisation, de l’hygiène, de la pitié, de la raison, du confortable, de l’amour. Sa joie la plus grande lui serait de voir le spectacle de la douleur ou de la mort de son adversaire. Rien d’humain lui reste que le sentiment d’amitié pour les autres.
Quoique Français le poilu ne s’en préoccupe guère et ne s’y intéresse pas, il voit tomber sans s’émouvoir, il les voit mourir d’un oeil sec presque dur. Pourquoi s’attendrir puisque le même sort lui est réservé ? Le poilu c’est l’homme qui n’a pas de décorations mais qui en réalité chaque jour en mérite et c’est sans doute qu’il en faudrait trop pour le récompenser de chacun de ses exploits qu’on ne lui en donne aucune. Le poilu ce n’est pas le secrétaire d’état-major, l’intendance regarde avec dédain, avec morgue, avec insolence, avec mépris.
Le poilu ce n’est pas celui dont la vareuse surmontée d’un faux-col éblouissant attestant les loisirs dans les bureaux éloignés des marmites et ce n’est pas celui qui couche dans un lit, qui cire ses bottes trois fois par jour, qui prépare l’écoute des couverts, mais celui que les embusqués reprochent d’être boueux, d’avoir des pantalons tachés avec capote sans boutons, des cuirs déchirés.
C’est celui qui dans les cantonnements arrive toujours le dernier lorsque les autres sont installés bien en place, lui est obligé de se caser dans des locaux infects, étroits, ouverts à tous les vents, à toutes les pluies, obligé de laisser aux autres, ceux que les balles ne risquent jamais d’atteindre, les bonnes cuisines, les bonnes granges abondamment pourvues.
Le poilu c’est celui que tout le monde admire et que tous s’en écartent lorsqu’on le voit monter dans le train, entrer dans un café, dans un restaurant, dans un magasin de peur que ses brodequins tachent les bottines, que ses effets maculent les vestons à la dernière coupe, que ses gestes effleurent les robes trop claires, que ses paroles soient trop crues, c’est celui que les officiers d’administration font saluer, c’est celui à qui l’on impose dans les hôpitaux, dans les dépôts une discipline dont les embusqués en sont exempts.
Le poilu c’est celui que personne à l’arrière ne connaît la vie véritable, pas même les journalistes qui l’exaltent, même les députés qui voyagent dans les 2e classes. Le poilu qui va en permission quand les autres y sont allés, c’est celui qui ne parle pas lorsqu’il revoit pour 7 jours sa famille, qui juge tout et qui dira beaucoup de choses après la guerre (...)
Correspondance De Gaston Mercier J 1182.
3/12/2010.
Des bombes sont tombées dans la nuit
du 28 au 29 juillet 1917,
à minuit et 10 minutes, au 44, rue des écoles
(actuellement Gustave Desmettre).
(photo n° 1876)
Historique chiffré de la Grande Guerre.
Lazare Ponticelli, le dernier poilu survivant de la première guerre mondiale, est mort à l'âge de 110 ans. Doyen des Français et dernier légionnaire de la Grande guerre, est décédé le mercredi 12 mars 2008 à 12h45 au domicile de sa fille, sept semaines après Louis de Cazenave, disparu le 20 janvier 2008, également à 110 ans.
Avec Lazare Ponticelli disparaît le dernier combattant français de la guerre de 1914-1918, qui fit dix millions de morts , dont 1,4 million de soldats français : paysans, employés, instituteurs, ouvriers, bretons ou auvergnats, tirailleurs marocains ou sénégalais, tués sur les coteaux de la Marne, dans les tranchées de Verdun ou du Chemin des Dames.
Avec 1,4 million de soldats "morts pour la France", la France a connu une saignée sans précédent : 900 morts en moyenne par jour durant les 51 mois de guerre, du 1er août 1914 au 11 novembre 1918, avec 20.000 tués pour la seule journée du 22 août 1914 en Lorraine.
1,4 million de morts et aussi 3 millions de blessés, dont 1 million d'invalides, amputés ou gazés et 15.000 "Gueules cassées", ces soldats défigurés qui vont rappeler durant des années ce conflit aux Français.
1,4 million de morts et aussi des centaines de milliers de veuves et d'orphelins. Des centaines de milliers de femmes qui remplacent les hommes, partis au front, dans les usines d'armement, les écoles et les hôpitaux.
1,4 million de morts et presque autant de noms inscrits sur les monuments aux morts des 36.000 communes de France, dont une quinzaine seulement n'érigèrent pas de monument car aucun soldat du village n'avait été tué. Mais aussi les mots "Tu ne tueras point" inscrits sur le monument aux morts d'Avion (Pas-de-Calais), ou "Maudite soit la guerre" sur celui de Gentioux (Creuse).
1,4 million de morts, dont des milliers de disparus ou jamais identifiés dans la boue de la Marne ou de Verdun, symbolisés par le Soldat Inconnu qui repose sous la voûte de l'Arc de Triomphe.
1,4 million de morts, la grande majorité dans la "zone rouge" allant de la Mer du Nord à la Suisse avec ces noms gravés dans l'Histoire de France : la bataille de la Marne et ses taxis (septembre 1914); le Bois des Caures, les forts de Douaumont et de Vaux, la "Voie Sacrée" à Verdun (février-décembre 1916); le Chemin des Dames (printemps 1917) et l'échec sanglant de l'offensive Nivelle suivis de mutineries.
1,4 million de morts et les 675 soldats fusillés sous l'uniforme français pour désertion, mutinerie, refus d'obéissance, ou crimes de droit commun, dont 49 au printemps 1917 au Chemin des Dames.
1,4 million de morts, dont le soldat Pierre-Auguste Trébuchon, tué sur les bords de la Meuse le 11 novembre 1918 à 10h50, dix minutes avant la sonnerie du cessez-le-feu à la onzième heure du onzième jour du onzième mois de 1918.
"Plus jamais ça", dirent alors certains poilus. D'autres affirmèrent que cette guerre serait "la der des ders".
Les huit derniers survivants... en 2008.
Huit vétérans de la Grande Guerre de 1914-1918, ayant pris part aux combats sont encore en vie après le décès de Lazare Ponticelli, qui était le dernier poilu français.
Le dernier soldat allemand de la Première guerre mondiale, Erich Kästner, est décédé le 1er janvier 2008, à l’âge de 107 ans.
Dans l’Armée britannique, Henry Alligham, 111 ans est le doyen des vétérans, il est le seul à avoir combattu du début à la fin du conflit. Harry Patch et Claude Choules sont les deux autres derniers combattants britanniques de 14-18.
Deux autres vétérans ont combattu pour l’Italie : Delfino Borroni et Francesco Chiarello, tous deux 109 ans.
Pour l’armée américaine, Franck Buckles, 106 ans est le dernier vétéran de l’armée américaine à avoir servi en zone de combat.
Franz Kûnstler, 107 ans, combattait pour sa part dans les rangs de l’armée austro-hongroise. Il vit actuellement dans le sud de l’Allemagne.
Enfin Yakup Satar, 109 ans s’était pour sa part engagé dans l’armée ottomane en 1915. Dernier vétéran de l’Empire Ottoman, Yakup Satar vit aujourd’hui en Turquie.
8/12/2010.
- Guerre 14/18 - UNC - Halluin 50ème anniversaire en 1968 (Albert Tierrie ancien "Poilu" à 97 ans)
- Guerre 14/18 - Le Maréchal Pétain à Lille (Philippe Pétain - Historique).
- Guerre 14/18 - Infirmiers Halluinois (Liste des Mutilés halluinois de 14/18).
- Guerre 14/18 - Liste des Combattants UNC Halluin (Groupe d'Anciens Combattants).