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Guerre 14 - 18

    

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  Les employés SNCF de la Gare d'Halluin. 

 (photo n° 02233) 

Le Wagon de l’Armistice... Historique.

 

C’est à bord du wagon 2.419 D que l’Armistice a été signé le 11 novembre 1918. Ce wagon, ou plus exactement son frère jumeau (il portait le n° 2.439 D), on peut le voir au Musée de l’Armistice en forêt de Rethondes, près de Compiègne. 

« Ce wagon, explique le général Gamache, président de l’association qui gère ce musée, faisait partie d’une série qui avait été commandée en 1913. Ils étaient répartis sur les différents réseaux de France. Le premier à en bénéficier fut le maréchal Joffre, lors de la Bataille de la Marne. Les autres wagons furent affectés aux différents états majors ».

 

Il s’agissait de wagons qui pouvaient tout à la fois servir de salon et de bureau. Il comporte également des cuisines (sa destination première était d’être un wagon-restaurant) transformées en bureau pour les secrétaires qui accompagnent la délégation alliée. A côté se trouve un petit salon, où prendront place le commandant Riedinger et le capitaine de Mierry, avec une petite table et un téléphone.

Ce petit salon se trouve juste à côté de la grande salle-bureau décorée de boiseries en acajou verni. Une grande table en bois foncé trône au centre de la pièce. A chaque bout, deux lampes aux abat-jour roses qui faisaient partie du décor du wagon-restaurant. Devant chaque place le nom de son occupant. A chaque bout de table, les deux interprètes.  

 

A gauche les Allemands : Oberndorff, Erzberger, von Winterfeldt et Vanselow. A droite les Alliés : Weygand, Foch, Wemyss et Hope. Au fond, à droite, à côté d’une petite table et d’un téléphone, le commandant Bagot et le capitaine Mariott. A gauche, une autre petite table et un téléphone, le captaine Geiger.

 

Tragique destin...

« Après la guerre, poursuit le général Gamache, le wagon fut remis aux chemins de fer français et il reprit du service comme wagon-restaurant sur le réseau Ouest, avant d’être incorporé au train présidentiel ».

Pourtant, tout le monde a conscience qu’il s’agit d’un  monument historique. Alors, à partir de 1921, il va être installé dans la cour d’honneur des Invalides. 

Il y restera pendant 6 ans. « Mais le wagon, installé à l’air libre se détériore et on commence à se préoccuper de son devenir. En 1927, le maire de Compiègne propose d’accueillir ce wagon dans la clairière de Rethondes que l’on va aménager. Le wagon est restauré grâce à un américain, Arthur Fleming, et il prend place dans la clairière le 8 avril 1927 ».

 

Le lieu historique de Rethondes sera inauguré par le président de la République Alexandre Millerand, le 11 novembre 1922.

Le wagon est alors mis à l’intérieur d’un bâtiment qui le protège des intempéries. Pourtant, il va en sortir le 22 juin 1940. Pour la signature d’un autre armistice. Moins glorieux celui-là ! Les Allemands, pour le sortir de son abri, percèrent les murs et le remirent à la place exacte qu’il occupait le 11 novembre 1918. Tous les plus hauts dignitaires nazis sont venus voir ce wagon, à commencer par Hitler.

 

Brûlé par les S.S. 

Ensuite le wagon a été emmené en Allemagne comme un trophée, il défilera devant la Porte de Brandebourg avant d’être exposé dans un parc de Berlin. « Mais avant de conduire le wagon vers Berlin, poursuit le général Gamache, les Allemands prirent soin de tout détruire dans la clairière de Rethondes. Ils emmènent également la dalle centrale rappelant l’Armistice de 1918, ainsi que le monument à l’Alsace-Lorraine qui se trouve en bordure de la clairière. Ils ne laissèrent que la statue de Foch. Tout le reste fut détruit et même labouré pour effacer toutes traces ».

A la libération de 1945, on perd la trace du wagon. « En 1991, après le départ des Soviétiques de la R.D.A., j’ai appris que le wagon avait été transporté en forêt de Thuringe, à Ohrudrf, et qu’il aurait été brûlé sans doute entre le 3 et le 11 avril 1945 ». 

Peut-être par des S.S. qui lancèrent des grenades incendiaires sur le wagon, avant l’arrivée des Américains. En octobre 1992, le général Gamache a pu quand même récupérer quelques éléments du wagon qui n’avaient pas brûlé : les rampes d’accès, des chiffres, des insignes… Ils sont exposés au Musée de la clairière de Rethondes.

 

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(X DD 30795  n° Img 327)

 

Voir aussi... cliquez ci-dessous : 

Guerre 14/18 : Halluin - Rethondes... Armistice - Réconciliation (Novembre 1918-2018).

Guerre 14/18 - Inauguration de la plaque et de la rue du 11 Novembre 1918 (Historique).

Rue du 11 Novembre 1918 (Rénovation terminée - Avril 2015).

10/11/2010 - 10/11/2018

Commentaire et Photos : Presse - Documents - Daniel Delafosse
 

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Le Monument aux Morts d'Halluin, rue de Lille centre -

Oeuvre du sculpteur Soubricas - il fut inauguré le 20 septembre 1925.

(photo n° 4016)

 

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 Le Monument aux Morts d'Halluin, situé rue de Lille (centre ville).

(Photo DD n° P1220503)

 

La symbolique des Monuments aux Morts, 

Mémoire de la Grande Guerre.

 

Chaque ville, chaque village a son monument aux morts. Pour chaque manifestation patriotique, édiles et population se rassemblent à ses pieds, déposent une gerbe et respectent la minute de silence alors qu’un clairon sonne les notes traditionnelles.

 

Aujourd’hui, cela fait partie de la carte postale traditionnelle de la France. Aux côtés du vin rouge, de la baguette et du béret. Pourtant, il y a 90 ans, lorsque ces premiers monuments ont vu le jour, se réunir devant le Monument aux Morts a une toute autre puissance symbolique. Non seulement il y a les veuves, les orphelins, mais c’est également toute la Nation qui se recueille.

 

En novembre 1998, Annette Becker, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lille III et auteur de « Les monuments aux morts – Mémoire de la Grande Guerre » expliquait la symbolique ci-dessous :

 

« Les monuments aux morts en général représentent très bien la façon dont la France a vécu la guerre » explique-t-elle. « C’est d’abord un monument de deuil, où l’on retrouve la tristesse d’avoir perdu tant d’hommes. Contrairement au Monument à la guerre (mémorial d’un champ de bataille par exemple), ici on montre que la guerre tue ».

 

« La première chose qui frappe, c’est la rapidité de leur construction. Entre 1918 et 1922, les 36.000 communes de France ont leur monument. Cela montre la rapidité avec laquelle la communauté a voulu continuer de se rappeler. Dans la France exsangue de l’immédiat après-guerre, il s’agissait presque d’un dernier effort de guerre ».

 

« Dans leur immense majorité, ces monuments funéraires sont des cénotaphes, c’est-à-dire de grandes tombes vides, représentés par des obélisques ou des stèles, comme le veut la mode du début du siècle. Mais il est plus souvent beaucoup plus intéressant de voir ce que l’on y a écrit ou gravé. On y trouve de longues listes de noms classés soit alphabétiquement soit par date de la mort : 1914, 1915… Cela montre l’égalité devant la mort ».

 

Pas de riches ou de pauvres, pas d’instituteurs, d’ouvriers. « Ils sont morts en tant qu’enfant de la commune. Ce monument, ce nom est une façon de récupérer, de se réapproprier les enfants de la communauté ». Des enfants certes disparus, mais parce qu’ils ont été appelés à donner leur sang pour une autre communauté, celle de la Nation.

 

Le combattant en posture héroïque

 

« Souvent ces monuments ne portent qu’une simple croix de guerre ou un médaillon représentant un « poilu ». C’était les monuments les moins chers ».

 

Beaucoup de petites communes, après la guerre, ont perdu quelques-uns de leurs hommes parmi les plus jeunes et elles ne peuvent se lancer dans de folles dépenses pour financer un monument aux morts.

 

« Par contre, dans les monuments comportant une sculpture, on peut les classer en trois catégories. Il y a tout d’abord ceux qui montrent le combattant sous toutes ses formes. Le poilu tient, le poilu se bat ou le poilu mort. Mais le poilu est toujours au centre, et il peut être soit  fondu dans le bronze (il a alors été choisi sur un catalogue), soit sculpté dans la pierre. Mais quel que soit le matériau retenu il nous ramène toujours au combattant en posture héroïque.

 

Parfois, le monument montre également des civils. Des femmes, des enfants. Ils sont toujours en pleurs pour montrer le deuil de la communauté vis-à-vis de ses fils disparus. La femme peut être également une allégorie : la Paix, la France, la Commune…

 

Enfin le monument peut porter la sculpture d’un coq. Celui-ci symbolise la France. Marianne est rarement représentée. Elle symbolise la République, et on sait que tous ces soldats sont morts pour elle. Cette symbolique de la Patrie, on la trouve par contre au niveau des inscriptions : « Morts pour la France ».

 

Toute la Nation

 

« Parfois également on peut trouver des gens au travail. Le monument aux morts de Lens, par exemple, montre un mineur, celui d’Arras, une femme qui laboure. Cela montre qu’à l’arrière également on participait à l’effort de guerre.

 

On trouve donc sur les monuments la valeur du combattant, les vertus du travail et de la fidélité (les civils) et la volonté patriotique (le coq). Mais les monuments disent également que les soldats seuls et les civils seuls n’auraient pu l’emporter. Il fallait l’effort de l’ensemble de la Nation.

 

Six monuments pacifistes

 

Et puis il y a aussi beaucoup de monuments atypiques. On en trouve un grand nombre dans notre région. A commencer par celui de la place Rihour, à Lille. La sculpture du haut, montre « La Paix » ; celui du milieu « la Relève », on y voit des soldats épuisés, mais résolus ; enfin celle du bas montre les otages, les civils déportés. Ces trois sculptures ensemble montrent la guerre des Lillois.

 

« Enfin, il existe en France 6 monuments pacifistes. Celui de Gentioux, dans la Creuse, montre un enfant avec son tablier d’écolier. Mais l’enfant tend son poing à la guerre. Et sur le monument est écrit : « Que maudite soit la guerre ».

 

A  Equeurdreville, dans la Manche, on retrouve cette même inscription, mais le monument représente une mère, ses enfants serrés contre elle. Tous sont en pleurs. Six monuments seulement sur 36.000, c’est peu ».

 

Saisissant également est le monument aux morts de Péronne où une femme allongée aux côtés de son fils ou de son mari mort, tend un poing rageur en direction de la guerre.

 

Au Mort-Homme, l’un des hauts lieux de la bataille de Verdun, où des milliers d’hommes sont morts, le squelette d’un poilu sort de sa tombe. Tout un symbole !

 

« Si le monument aux morts est un monument civique, il passe souvent par la sacralisation chrétienne. C’est vrai en Bretagne ou dans les régions à forte tradition chrétienne, mais ça l’est également pour des régions moins croyantes. La femme, comme à Bavay, est alors une véritable « piéta » qui tient son fils mort sur ses genoux », à l’image de la Vierge Marie et du Christ.

 

« Partout où il y a communauté et où il y a eu mort, on appose un monument, une stèle. Même dans la famille où l’on place la photo du disparu à une place centrale de l’habitation, parfois à côté d’un objet qui lui était cher, d’un obus qu’il avait sculpté dans les tranchées. Chacun prend une parcelle du deuil et il se l’approprie ».

11/11/2010.

Commentaire : Annette Becker -Daniel Delafosse 

 

01883

La Guerre 14/18 - Des soldats français.

 (photo n° 1883)

 

La bataille de Machelen (B) et le cimetière

 militaire français … ou le souvenir respecté. 

 

Depuis longtemps, la tradition est installée. Tous les ans, le premier dimanche de septembre, la ville d’Halluin va rendre hommage aux 860 soldats français et 200 soldats africains morts pendant la première guerre mondiale et enterrés dans la commune flamande de Zulte Machelen (Belgique).

 

Les soldats français tombés lors de cette bataille ont été rassemblés dans le petit cimetière militaire français de Machelen. Ils sont là-bas plus de 800, dont les familles n’ont pas demandé le rapatriement.

 

C’est la ville de Machelen qui a désiré que la ville française la plus proche se joigne à la commémoration. 

A Machelen, les enfants des écoles, l’évêque de Gand, le représentant du roi des Belges sont présents. 

 Pour rendre hommage à ses morts, un détachement de l’armée française s’y rend chaque année.

 

Pour Halluin, ce sont les représentants de la municipalité et plusieurs membres des associations patriotiques halluinoise qui se déplacent, ainsi qu’une délégation  du Conseil Municipal des Enfants et des Jeunes depuis 2003. 

 

Historique de la bataille et du cimetière militaire français de Machelen.  

 

Les troupes allemandes ont été refoulées aux environs de Machelen par la 6ème armée française. Lors de leur retraite le 14 octobre 1918, les Allemands ordonnèrent aux habitants de la région, entre la Lys et la ligne du chemin de fer Gand-Courtrai, de quitter leurs habitations. La bataille a fait rage durant douze jours du 19 au 31 octobre 1918.

 

De lourdes pertes en hommes ont été subies de part et d’autre. Afin de rendre inutilisable la voie ferroviaire, les Allemands la bombardèrent tous les cent mètres et y provoquèrent des cratères de cinq mètres de diamètre. 

Au Nord-Ouest de la commune, plusieurs fermes occupées par l’armée française subirent un siège de plusieurs jours. Ce fut le 6ème jour que les Français en restèrent maîtres.

 

Machelen a énormément souffert des combats. Aucune habitation du centre de la commune ne fut épargnée. Les soldats tués furent enterrés dans les champs et prairies et leurs sépultures marquées de croix. 

Le vicaire Van de Velde se procura l’identité des 1320 soldats ensevelis. 860 environ furent rassemblés dans un cimetière aménagé par la commune. Les autres ont été transférés dans leur terre natale à la demande des familles. 

 

90 ans après… Cérémonie du souvenir  le 1er septembre 2008.

 

En cette année du 90ème anniversaire de l’Armistice de 14-18, une importante délégation halluinoise s’est rendue à Zulte-Machelen pour honorer les 860 soldats français morts au champ d’honneur : 

La municipalité avait mis un bus à la disposition des délégations officielles et des associations patriotiques toujours fidèles.

 

Solennité et recueillement

 

Pour débuter sous une pluie battante et une température indigne de l’été, un cortège s’est formé en direction de la petite église paroissiale de Zulte-Machelen. Gabriel Demarle, curé de la paroisse depuis 23 ans, a accueilli en deux langues (français et flamand) cette délégation pour participer à la cérémonie religieuse. Un moment solennel de recueillement, de pensées et de prières pour les soldats français qui, un jour de 1918 au bord de la Lys, ont donné leur vie pour la liberté.

 

Comme chaque année, les représentants de l’évêque de la ville de Gand, Mgr Ludo Collin, et du colonel Jean-Claude Carlier, représentant le roi des Belges, et de Serge Mucetti, consul général de France à Bruxelles, avaient pris part à la cérémonie.

 

Une vingtaine de porte-drapeaux belges et français avaient pris place dans le cœur de l’édifice. A la sortie de l’église le cortège a rejoint le monument aux Morts, situé au centre de la commune. Il était accompagné d’un détachement militaire belge l’ATCR centre de contrôle aérien, de Sommerzake, et le RCS de Douai, suivi de la fanfare « De Leizonen ». Différentes personnalités françaises et belges ont déposé une gerbe au pied du monument, puis les enfants des écoles qui ceinturaient le monument ont déposé une fleur. Chacun a conscience de son devoir.

 

Devoir de mémoire

 

Au cimetière militaire français, les personnalités officielles et différents présidents d’associations patriotiques se sont succédés pour déposer des gerbes de fleurs, aux pieds du Mémorial. 

Après avoir entendu résonner la Babançonne et la Marseillaise, le cortège a défilé en ville avec les détachements militaires et les porte-drapeaux, précédé de véhicules commande-car, un défilé qui a été malheureusment écourté en raison du mauvais temps.

 

Pour terminer la matinée, les participants se sont retrouvés à la salle des fêtes de la commune. Antoine de Mahieu, le président du comité franco-belge a prononcé son discours dans les deux langues. Il a remercié les différentes délégations pour leur participation au traditionnel pèlerinage et a réaffirmé sa volonté, aujourd’hui plus qu’hier, de raviver la conscience, d’entretenir la mémoire et du devoir de se souvenir.

 

Le bourgmestre, Henk Heyerick de Zlte-Machelen a ensuite prononcé une allocution en rappelant l’engagement de sa commune. A souligner, la présence d’une délégation du conseil municipal d’Halluin qui a montré l’exemple, tout au long des cérémonies, d’une jeunesse motivée, désireuse d’afficher ses convictions comme le devoir de se souvenir.

 

26/11/2010.

Commentaire : Daniel Delafosse

 

 

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Le Monument aux Morts du Cimetière d'Halluin :

 Victimes des Guerres de 1870 - 1914 - 1945 - Indochine...

Les stèles ont été rénovées après la guerre de 1939-1945.

(photo n° 1886)

 

Le Monument aux Morts - Cimetière d'Halluin.

 

Le monument central entretient la même mémoire que celui situé, rue de Lille. Ce monument, érigé à la mémoire des soldats halluinois morts pour la Patrie, fut inauguré le 13 octobre 1895. Des inscriptions évoquent les victimes des guerres du Second Empire, d’Italie, de Crimée et de 1870,  ainsi que celles d’Indochine (1947-1954).

 

Aussitôt après 1918, les corps de plusieurs soldats rapatriés des champs de bataille furent inhumés au pied de la colonne. Autour de la croix, on compte quelque quatre-vingts tombes de soldats tués au cours des deux guerres mondiales.

  

Le Cimetière Militaire Allemand à Halluin

 

Une longue bande de terrain parallèle à l’avenue de l’Hôpital accueillit les soldats allemands tombés au front. 

Etape de l’armée allemande, Halluin comprenait bon nombre d’hôpitaux militaires pour les blessés.

 

Parmi les croix diverses, celle d’un soldat mort en 1914 dans un lazaret d’Halluin. On remarque aussi que 5 soldats, tués au front de l’Yser, sont enterrés ensemble.

 

Au total, 1397 soldats et officiers ont été inhumés dans le cimetière allemand, ouvert fin 1914, à Halluin.

 

10/11/2010.

Commentaire : Daniel Delafosse
 

 

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Des halluinois évacués à Merchtem en Brabant (Belgique),

 pendant la Première Guerre mondiale.

Photo prise le 15 août 1917 ou 1918 ?

(photo n° 3255)

 

Les oubliés de la Grande Guerre. 

 

L’un des épisodes les moins connus, mais pour notre région, l’un des plus douloureux, c’est le drame de ces populations civiles, déportées par l’occupant. En France, on pense généralement que la déportation n’a commencé qu’en 1940. Dans le Nord, le Pas-de-Calais, les Ardennes ou la Belgique, elles ont déjà eu lieu en 14 !

 

Quant aux « brassard Rouges », il s’agissait de jeune hommes ou de jeunes femmes qui partaient travailler, contraints et forcés pour le compte des Allemands. 

Dans son livre : « Oubliés de la Grande Guerre » Annette Becker raconte cette histoire de 14 -18 et elle ajoute notamment ceci :

 

« Lorsque l’on étudie l’histoire de cette guerre,on peut se focaliser sur les « poilus » et les soldats dans les tranchés ; on peut également s’y intéresser sous l’angle du nationalisme idéalisé ; il y a également le côté anarchiste, cette guerre n’est qu’une vaste machination, on se bat contre son gré.

 

Pourtant quel que soit l’angle, on s’aperçoit que, dans cette expérience atroce, la plupart des hommes se sont jetés consentants. Et dans cette guerre, les hommes n’étaient pas tout seuls, il y a l’arrière, les civils, les femmes, qui travaillent dans les usines d’armements, et on constate également qu’il y a des portions de territoire qui sont mises hors la guerre, parce qu’on est occupé, loin du front. On n’a que peu étudié ces phénomènes, préférant la normalité, c’est-à-dire les tranchées ;

 

C’est vrai que les hommes ont vécu une guerre horrible, mais les femmes également, dans cette région, ont vécu une guerre particulièrement épouvantable. On se servait de civils comme boucliers humains, on bombardait les hôpitaux… Et pour travailler sur ce problème je me suis penchée sur des sources religieuses (archives du Vatican) ou humanitaires (Croix Rouge à Genève).

 

Il s’agit certes d’un livre d’histoire, mais c’est également un livre citoyen. Il faut toujours regarder la vérité en face. Très tôt dans ce siècle on a laissé faire des choses horribles. On aurait dû réagir immédiatement. Mais on a laissé la boite de Pandore ouverte, et on ne l’a toujours pas refermée ».

 

25/11/2010

Commentaire : Daniel Delafosse
 

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Guerre 14/18, un groupe de militaires halluinois.

(photo ARPH  n° 5287)

 

Le Récit du Mobilisé.

 

Récit

Depuis longtemps, enfants, vous me dîtes : Grand-père

« Contez-nous, s’il vous plaît votre premier combat

Cette page de deuil de notre France chère

Où pour la liberté vous fûtes un soldat »

Je disais toujours Non car mon âme ulcérée

Etait toujours ouverte au souvenir lointain

Mais aujourd’hui je veux combattre mon chagrin

Et vais vous raconter cette sombre épopée

ce Récit le voici

 

1er Couplet

On entendait des cris d’alarme

La patrie était en danger.

Tous les Français prenaient les armes

Afin de chasser l’étranger :

Mes deux fils étaient à la guerre

Je restais seul à la maison

Avec Margot ma ménagère

Et ma fillette Jeanneton

Mon chagrin était sans égal

Lorsque je lus sur un journal

Vers Dijon marche le prussien

Oh me dis-je, cré nom d’un chien !

Je cours de ce pas m’enrôler

Et me faire mobiliser

.Plein de soucis je quittais mon logis

Puis à Margot je dis : Femme chérie

Faut pas gémir, sangloter ou souffrir

Si tu me vois partir pour la Patrie.

 

2ème Couplet

Voici huit jours que l’on travaille

Vers le ciel montent mille bruits

On se prépare à la bataille

Qui doit se livrer

Tout à coup le clairon sonne

La poudre commence son chant

Le tambour bat le clairon sonne

Mobilisés vite en avant !

Gaiement on s’élance au combat

Toute une journée on se bat

Des prussiens dix fois plus nombreux

Crânement on soutient les feux

Et les Français fiers et d’aplomb

Tombent en chantant sous le plomb.

 

Refrain

Le soir enfants les blessés, les mourants

Recouvraient tout sanglants.L’herbe flétrie

La nuit tombait chacun de nous pleurait

Près du drapeau défait de la Patrie.

 

3ème Couplet

Après vingt ans que la victoire

A déserté notre pays

J’ai constamment à la mémoire

Les succès de nos ennemis.

De mon cœur la plaie est sanglante

Mes regrets sont toujours cuisants

Car dans cette guerre sanglante

J’ai perdu deux de mes enfants.

Dans la défaite et sous l’affront

Pourtant je relève le front

Et je trouve plus grand honneur

Pour qu’on jette tout le mépris

Aux lâches qui nous ont trahis.

 

Refrain

Buvons enfants à mes quatre vingts ans

A les soldats vaillants, France chérie

Chacun attend de rentrer dans les rangs

Et de donner son sang pour la Patrie.

 

Fin

 

Documents originaux d'un Combattant Halluinois

de la Guerre 14-18 : Henri-France Delafosse...

 

Mobilisé le 27 Août 1914, il est démobilisé le 15 Août 1919

date à laquelle il retrouve à Halluin ses vieux parents,

pour la première fois, depuis son incorporation ! 

 

(Photo DD 26092  n° Img 470)

 

Photos de Henri-France Delafosse

prises lors de la Bataille de Verdun

 

Combattants français dans une tranchée.

(Photo HD DD  n° Img 290)

 

 (Photo DD 26093  n° Img 471)

 

 

...lors de la Bataille de Verdun.

(Photo HD DD  n° Img 291)

 

(Photo DD 26094  n° Img 473)

 

 

Un compagnon zouave "Mort pour la France"

(Photo HD DD  n° 296)

 

(Photo DD 26095  n° Img 476)

 

Des combattants français entourant des prisonniers allemands.

(Photo HD DD  n° Img 297) 

 

24/11/2010 - 10/11/2015

Document  et Photos : ARPH - Daniel Delafosse

 

  

01927

Le camp de Bousbecque où étaient enfermés des halluinois

 ayant refusé de travailler pour l'occupant, pendant la guerre 14/18.

Ils étaient considérés comme prisonniers en travaux forcés.

 Ils devaient creuser des tranchées dans la zone de combats.

On entrevoit les gardiens allemands, au fond, derrière le grillage.

(photo n° 1927)

 

Les Brassards Rouges.  

 

L’occupation allemande de la Première Guerre a été rigoureuse dans le Nord de la France et les Allemands ont aussi entrepris de réquisitionner des travailleurs. Des photographies datant de 14-18 en témoignent.

 

Ceux qui résistèrent, furent souvent l’objet de nombreuses brimades et parfois de tortures. On les nomma les « Brassards Rouges ». Un de ces camps était situé notamment à Linselles.

 

Finalement, après plusieurs semaines de résistance, ils durent céder et leur régime fut celui des travaux forcés. 

Cela n’entama pas le moral des résistants, dans chaque groupe on s’entraidait. Plusieurs fois, « Les Brassards Rouges » se firent photographier, tel ce groupe cantonné à Halluin.

 

Sur la pancarte, l’inscription était écrite à la craie : « Travaux Forcés Halluin, le 27.2.1918 ».  

 

Une seule réflexion s’impose : Plus Jamais çà… !

   

Voici le récit de l’abbé Antoine Jombart (Brassard Rouge) qui fêta ses 100 ans le dimanche 8 novembre 1998 soit quelques jours avant le 80ème anniversaire de l’Armistice.

 

« En avril 1916, j’étais en classe de rhétorique au collège de Marcq. Et comme mes parents habitaient rue d’Isly à Lille, pour aller de Marcq à Lille, il me fallait un passeport

 

Les Allemands nous avaient obligés à mettre sur les maisons une affiche sur laquelle étaient marqués les noms des personnes habitant ici, ainsi que leur âge, raconte l’abbé Antoine Jombart.

 

« Le jour de Pâques, les Allemands ont cerné tout le quartier d’Esquermes. Il n’était plus possible de circuler. Ils sont entrés chez mes parents et m’on emmené avec eux. Avec d’autres jeunes, ils nous ont conduits au bout de la rue d’Isly où se trouvait une ligne de chemin de fer qui conduisait à la gare Saint-Sauveur. Ils nous ont fait monter dans des wagons à bestiaux et ils nous ont mis un brassard Rouge.

 

Arrivés en gare Saint-Sauveur, nous avons attendu pendant 2 ou 3 heures. Pas moyen de bouger, nous étions serrés comme des harengs dans ces wagons. Avec nous, il y avait non seulement des jeunes, mais également des hommes qui avaient été réformés et qui étaient âgés de plus de 40 ans.

 

Enfin nous sommes partis. Mais nous ignorions notre destination. Dans la nuit, le train s’est arrêté dans une gare d’un petit village. Nous avons appris que nous étions à Plomion, près de Vervins, dans l’Aisne. Les Allemands nous ont alors répartis et nous avons été couchés dans une grange de ferme. Nous y sommes restés pendant 3 mois. Nous couchions sur la paille. La nourriture était maigre. A base de soupe matin, midi et soir.

 

L’après-midi, les Allemands convoquaient une dizaine d’entre nous pour aller, dans un petit bois, couper des branches d’arbres que l’on expédiait ensuite en Allemagne où cela servait de bois de chauffage.

 

Au bout de 3 mois, un officier est venu nous chercher, un copain et moi, en nous disant : « Vous êtes collégiens ? On va vous mettre chez l’habitant ». Et il nous a emmenés chez un quincaillier. Nous n’avions pratiquement rien à faire, sinon donner un coup de main au commerçant quand il avait besoin de nous. Mais tous les jours, nous étions obligés d’aller nous présenter à la kommandanture.

 

A la fin du mois d’août, on est venu nous chercher, cinq collégiens de Marcq, en nous disant qu’une voiture allait nous ramener chez nous ! » Effectivement les cinq enfants rentrent à Lille sans vraiment savoir ce qui leur valait ce régime de faveur.  

 

« En fait, je crois que l’officier allemand a eu pitié de nous. Il parlait très bien le français. Il avait fait ses études de droit à Lille. Je crois que nous avons eu de la chance d’être dans l’Aisne, les déportés en Ardennes ont connu un régime beaucoup plus dur.

 

Par contre, le père Jombart avoue ne pas avoir gardé beaucoup de souvenirs du 11 novembre 1918, sauf peut-être celui d’avoir vu défiler « des écossais avec leurs petites jupes ». Et l’abbé Jombart ajoute :   

« Je suis toujours resté en contact avec les collégiens qui avaient été déportés en même temps que moi. Hélas, aujourd’hui, ils sont tous morts ».

 

23/11/2010.

Commentaire : Daniel Delafosse

 

 

01680

Un groupe de soldats halluinois en garnison,

durant la guerre de 14/18.

 (photo n° 1680)

 

Le chant du départ.

 

Juillet 1794 : Jean-Marie Chenier - Méhul

 

Ce chant particulièrement populaire durant les guerres de la Révolution devint en son temps une sorte d'hymne officieux de la République. Par la suite, il accompagna les régiments dans les conflits mondiaux. Il associe, en effet, la défense de la patrie à la défense des droits de l'homme.

 

Un député du peuple :
La victoire en chantant
Nous ouvre la carrière
La liberté guide nos pas.

Et du Nord au Midi
La trompette guerrière
A sonné l'heure des combats.
Tremblez, ennemis de la France
Rois ivres de sang et d'orgueil

Le peuple souverain s'avance
Tyrans, descendez au cercueil!

 

Choeur des guerriers :
refrain (à répeter deux fois) :

 

La République nous appelle
Sachons vaincre ou sachons mourir
Un Français doit vivre pour Elle
Pour Elle, un Français doit mourir.
Un Français doit vivre pour Elle
Pour Elle, un Français doit mourir.

 

Une mère de famille :
De nos yeux maternels
Ne craignez point les larmes
Loin de nous de lâches douleurs!
Nous devons triompher
Quand vous prenez les armes
C'est aux rois à verser des pleurs.
Nous vous avons donné la vie,
Guerriers, elle n'est plus à vous,
Tous vos jours sont à la patrie
Elle est votre mère avant tout.

 

Choeur des mères de famille :
Refrain

 

Deux vieillards :
Que le fer paternel
Arme la main des braves
Songez à nous au champ de Mars
Consacrez, dans le sang
Des rois et des esclaves
Le fer béni par vos vieillards.
Et rapportant sous la chaumière
Des blessures et des vertus

Venez fermer notre paupière
Quand les tyrans ne seront plus.

 

Choeur des vieillards :
Refrain 

 

Un enfant :
De Barra, de Viala
Le sort nous fait envie
Ils sont morts, mais ils ont vaincus.
Le lâche acablé d'ans
N'a point connu la vie!
Qui meurt pour le peuple a vécu
Vous êtes vaillants, nous le sommes
Guidez-nous contre les tyrans
Les républicains sont des hommes
Les esclaves sont des enfants.

 

Choeur des enfants :
Refrain

 

Une épouse :
Partez vaillants époux,
Les combats sont vos fêtes
Partez, modèles de guerriers
Nous cueillerons des fleurs
Pour en ceindre vos têtes.
Nos mains tresseront vos lauriers
Et si le temple de mémoire
S'ouvrait à vos mânes vainqueurs
Nos voix chanteront votre gloire
Nos flancs porteront vos vengeurs.

 

Coeur des épouses :
Refrain

 

Une jeune fille :
Et nous, soeurs des héros
Nous qui, de l'hyménée
Ignorons, les aimables noeuds,
Si, pour s'unir un jour
A notre déstinée
Les citoyens forment des voeux
Qu'lis reviennent dans nos murailles
Beaux de gloire et de liberté
Et que leur sang dans les batailles
Ait coulé pour l'égalité.

 

Coeur des jeunes filles :
Refrain

 

Trois guerriers:
Sur le fer devant Dieu,
Nous jurons à nos pères
A nos épouses, à nos soeurs
A nos représentants
A nos fils, à nos mères
D'anéantir les oppresseurs,
En tous lieux, dans la nuit profonde,
Plongeant l'infâme royauté,
Les Français donneront au monde
Et la Paix, et la Liberté.

 

Coeur général :
Refrain

 

22/11/2010.

Commentaire : Daniel Delafosse

 

 

01874

Guerre 14-18, soldats allemands, partant au front,

 devant l'école du Sacré-Coeur, rue de la gare.

 (photo n° 1874)

 

22 Avril – 25 mai 1915 :

Apparition du gaz Ypérite et du Lance-flammes.

 

 

Après les rudes combats de la « course à la mer », au cours de laquelle les deux armées ont tenté de se déborder, sur le front des Armées du Nord, la situation s’est un peu calmée entre Nieuport et Ypres (Belgique).

 

Il y a certes eu, entre le 16 et le 31 octobre, la bataille de l’Yser, ainsi que, du 15 octobre au 22 novembre, la bataille d’Ypres, mais en ce début de l’année 1915, tout semble presque tranquille. Pendant tout le mois de mars et d’avril 1915, on peut même presque dire que la situation est calme dan ce secteur.

 

Toutes les activités des troupes Belges, Britanniques et Françaises, mais également des Allemands, consistent bien souvent à échanger des canonnades, parfois quand même assez nourries.

 

Pourtant le 17 avril, les Britanniques ont ouvert les hostilités en faisant exploser, avec des mines, une colline, Hill 60, entre Ypres et Menin (B), et que les Allemands avaient repris aux Français.

 

Le 22 avril, vers 17 h, dans les tranchés, les soldats se croient partis pour une longue nuit calme, seulement coupée par les tours de veille. Soudain entre Langemark et le canal d’Ypres, les troupes françaises voient s’élever à ras de terre, en avant des lignes allemandes, entre le Steenbeck et l’Yser, un épais nuage de vapeurs jaune verdâtre, plus dense du côté de Bixschoote.Le vent très faible, fait doucement rouler ce nuage vers les troupes françaises et, sur leur droite, vers le front tenu par les Canadiens.

 

Ce nuage est en fait de la vapeur de chlore. Une attaque au gaz, les Alliés s’y attendaient un peu. Un déserteur a parlé de cela quelques jours avant aux officiers qui l’interrogent. Il a même montré le masque à gaz que l’on fait distribuer aux soldats allemands. Mais il a donné tellement de détails que ses interlocuteurs ont du mal à le croire. Pourtant, on a fait prévenir la troupe du risque d’une attaque au gaz. Toute la troupe sauf, bizarrement, les soldats belges et français !

 

La débandade

 

Bien qu’interdite par la convention de La Haye de 1899, l’arme chimique a pourtant déjà été utilisée par l’armée du Kaiser en Pologne, en janvier 1915. Mais les résultats, sans doute à cause du froid, n’ont pas été concluants.

Pourtant les généraux de Guillaume sont bien décidés à recommencer. Depuis le mois de mars tout est prêt pour cette attaque chimique.

 

Mais ce 22 avril 1915, les soldats français, des troupes coloniales du 1er bataillon d’infanterie légère d’Afrique, du 2ème bataillon du 2ème tirailleur et de la 87ème division territoriale comportant principalement des Bretons et des Normands, ne savent pas encore ce qui les attend. En face d’eux, les Allemands ont disposé des milliers de bombonnes de gaz dont, à l’heure convenue, ils ouvrent les robinets, libérant le chlore qui se trouve à l’intérieur.

 

Lorsque le nuage toxique arrive au-dessus d’eux, c’est la panique, les soldats se tordent de douleur. Ils sont aveuglés, ils suffoquent, vomissent et finalement sont asphyxiés. C’est la débandade dans les lignes françaises. Certains se replient vers les ponts de Noesinghe, les autres tentent de résister. D’autres enfin s’enfuient.

 

Le lance-flammes également

 

Car derrière le nuage de gaz, les Allemands arrivent en rangs serrés, la bouche protégée par un tampon d’étoffe. L’assaut a vite fait de réduire au silence la résistance. Les Allemands progressent de 6 km, prennent Pilken, Boezinge-Sas, Steenstrate et arrivent au canal de l’Yser, menaçant même Bozzingue.

 

Les Canadiens, eux aussi ont été forcés de reculer de 3 km. Il faut attendre le lendemain pour que, grâce à une vigoureuse contre-attaque menée par les Français, les Canadiens et surtout les Belges, une partie du terrain perdu soit regagné.

 

Mais pour la première fois le gaz vient de faire son apparition dans le conflit. Ce ne sera pas la dernière. Il y gagne un nom : l’Ypérite.

Au cours de cette seconde bataille d’Ypres, qui ne se terminera que le 25 mai, un autre engin de mort fait sa grand apparition : le lance-flammes. Et là encore, les hommes du Kaiser en sont les précurseurs !

 

21/11/2010.

Commentaire : Daniel Delafosse