douanes
Carte postale montrant des douaniers,
partant pour une embuscade,
avec leurs chiens et leur lit pliant sur le dos.
(Photo n° 235)
La Route des Gabelous... en 2000.
La route des Gabelous c’est 48 kilomètres de circuit cycliste et touristique entre Menin (Belgique), les berges de la Lys, Bousbecque, Wervicq et Halluin.
Un conseil, pour les débutants, roulez à votre rythme. C’est le secret pour ne pas tirer la langue jusqu’aux chaussettes à l’arrivée. N’hésitez pas non plus à vous égarer, seul moyen pour découvrir des richesses insoupçonnées.
Inauguré en 2000, le circuit des Gabelous (ou Kommiezen route en flamand) a été imaginé par la chambre internationale de Menin (B) dans le cadre d’un projet de promotion touristique transfrontalière soutenu par les fonds européens.
Les Gabelous étaient les agents de gabelle, autrement dit les douaniers. Cette route était aussi celle des contrebandiers à des époques où le trafic de lin, de laine, de bétail, même de beurre, et plus tard d’alcool et de cigarettes était florissant dans la Vallée de la Lys, vers les deux directions ! Voilà pour la petite histoire.
Entre bouffées d’air pur belges et françaises, cette grande boucle offre au-delà de l’intérêt historique, un beau panorama du pays.
On démarre du vieux Menin (au musée) direction la piscine et le port de plaisance pour filer sur les berges de la Lys, en direction de Bousbecque et Wervicq où l’on emprunte le parc Dalle-Dumont vers les Oblards et le hameau du Crumesse, avant de regagner Halluin via le chemin des Bois, la Ferme du Mont, le Kluit Put, vers le chemin de Péruweltz, le Mont avec vue sur sur le Centre de valorisation énergétique et retour (ou non) vers Menin.
27/9/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
Rue de Lille Halluin, vers 1900, à la Frontière Franco-Belge.
(Photo n° 2328)
Mais où est cette Frontière ?
Sur les 600 kilomètres de frontières que nous partageons avec nos voisins belges, Halluin a été au coeur des enjeux de l'histoire. Ainsi, le coeur de la ville se situait jadis aux Baraques. C'était avant l'entreprise militaire de Louis XIV. Halluinois et Meninois sont des cousins très proches.
Si les livres d'histoire nous apprennent que le tracé actuel de la frontière entre nos deux pays remonte à 1830 avec la proclamation d'indépendance de la Belgique, le destin d'Halluin-Menin s'est joué plus tôt. Aux premières loges de la conquête des Pays-Bas espagnols puis Autrichiens, Halluin subit des invasions douloureuses.
Elle devient française en 1668 et voit son territoire démembré à deux reprises pour satisfaire tout d'abord aux exigences de Vauban, sur le plan militaire, et à celles du Traité des limites. D'une délimitation naturelle, marquée par la Lys (elle-même redressée), la frontière devient plus artificielle.
Ce sont les prémices de la guerre de succession d'Espagne, Louis XIV envahit la Flandre. Il s'empare sans résistance de la ville de Menin et vient à Halluin en mai 1670. Un secteur stratégique dont il veut faire une forteresse. Vauban érige des fortifications autour de Menin. La réalisation de cet ouvrage à cornes -qui donne son nom au lieu Le Cornet- dure dix ans.
Pour construire ces fameux remparts, Louis XIV détache une partie du territoire d'Halluin (Hallewin) pour l'intégrer à Menin. Ce chantier nécessite la destruction de plusieurs maisons et surtout de l'église Saint-Hilaire reconstruite, sur la butte de la rue de l'abbé Bonpain, à son emplacement actuel.
La baronnie d'Halluin tombe dans l'escarcelle des Ducs d'Orléans en 1706. Une convention sur les limites des Pays-Bas sera conclue en 1779 entre Louis XVI et l'impératrice d'Autriche. L'article 18 de ce traité des limites enlève à la commune d'Halluin 179 hectares et les cède aux Autrichiens . Cette partie est annexée à la ville de Menin bien qu'appartenant encore à la paroisse d'Halluin jusqu'au Concordat de 1801.
Le tracé actuel de la frontière a été établi lors du Traité de Courtrai le 28 mars 1820. L'État français et le Royaume des Pays-Bas consentent alors à ce que la Lys appartienne aux deux états depuis d'Armentières à Menin.
27/9/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
Le Poste de la Douane Française - Halluin Est, en 1971.
(ARPH DD 15935 n° Douane)
Poste de Douane Halluin - Est...
(1967 - 1992).
A l’aube du dernier quart de siècle, Halluin-Est et "Val de Lys" sont deux réalisations importantes et complémentaires des municipalités halluinoises qui gèrent la commune durant la période 1965-1975.
Ces deux réalisations sont objectivement complémentaires : l’une Halluin-Est, vise le maintien de l’emploi, d’un emploi tertiaire bien rémunéré, l’autre le "Val de Lys" doit assurer un cadre de vie plus confortable pour des personnes âgées volontaires.
C’est proche de la frontière sur le site de la nouvelle route de contournement à l’endroit où elle atteint la Belgique, à deux pas des postes de douanes français et belges (disparus aujourd’hui), avec l’implantation de locaux pour accueillir les transitaires. Ceux-ci, à cette occasion, quittent en partie le bas de la rue de Lille encombré et peu commode.
Ils peuvent ainsi s’installer à proximité du trafic de poids lourds de plus en plus volumineux qui quittent le territoire national à Halluin après s’être fait dédouaner.
Cet équipement sera utilisé du 27 Mai 1967 à minuit jusqu' à l’ouverture des frontières au 1er janvier 1993, et le repli de l’activité transitaire.
27/9/2011
Commentaire et Photo : ARPH - Daniel Delafosse
La Caserne des Douaniers, chemin de Loisel Halluin.
Années 1904 - 1907.
(photos n° 3979 et 3980)
La caserne des Douanes, située chemin de Loisel, fut construite en 1886 par M. Carpentier, de Seclin, et louée à l'Administration des Douanes jusqu'en 1974.
Le bureau de la Capitainerie était installé dans une des pièces du rez-de-chaussée, 125 agents étaient affectés à Halluin.
Actuellement, l'emplacement de ce bâtiment est occupé par une résidence "Les Gabelous".
2ème Photo : Les douaniers se sont rassemblés pour prendre la pose ; certains mènent leur chien dressé pour traquer les fraudeurs.
On peut remarquer un café sur le coin et la cheminée de l'usine Duvillier, ancêtre de Glorieux.
En 2011, la Caserne des Douanes est toujours située à l'ancien poste de Douanes d'Halluin Est (fermé définitivement depuis l'ouverture des Frontières au 1/1/1993). Le bâtiment ne fait plus fonction de logements pour les douaniers, mais elle abrite les Bureaux de la Division et de la Brigade des Douanes d'Halluin.
26/9/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
A droite, l'agence en Douane Eugène Mussche , rue de Lille Halluin
et le bureau de douane d'Halluin, rue de Lille, vers 1960 :
agents de la police de l'air et des frontières (P.A.F.)
(photo n°1989)
M. Eugène Mussche PDG des Ets Mussche,
né à Halluin le 23 mai 1923,
est décédé à Tourcoing le 7 octobre 2010,
à l'âge de 87 ans.
En 1920, son père Eugène Mussche (1894 - 1934) créa l'agence en douane qui portait son nom, dont le siège social et bureaux étaient situés à Halluin, 3 et 12, rue de Lille (bâtiment blanc à droite de la photo).
Ses Funérailles se dérouleront le jeudi 14 octobre 2010 à 10 H 45, en l'église Saint-Hilaire à Halluin.
Sépulture Eugène Mussche...
(DD 33414 n° P1620509)
... Cimetière Halluin - Octobre 2019.
(DD 33412 n° P1620510)
Au 1er plan : Sépulture de M. Eugène Mussche (1923 - 2010)...
Cimetière Halluin le 17 Décembre 2010.
(Photo DD 33409 n° P1010887)
Voir aussi... cliquez ci-dessous :
Agence en Douane Mussche - Historique de 1920 à 1996.
Lucie Mussche - Van Nieuwenhuyse (Octobre 2019).
11/10/2010 - 18/10/2019
1ère habitation : l'agence en douane Eugène Mussche,
siège social et bureaux, 3 et 12 rue de Lille (bâtiment blanc).
Contrôle par un douanier et un agent de la Police de l'Air et des Frontières (P.A.F.),
au Poste de Douane, rue de Lille, vers 1960.
(Photo n° 1982).
Agence en Douane Eugène Mussche Halluin :
Historique de 1920 à 1996....
Sépulture de M. et Mme Eugène Mussche - Vanhaverbeke...
(Photo DD 33410 n° P1020113)
... Cimetière Halluin en 2011.
(Photo DD 33411 n° P1020114)
(ARPHalluin DD 33406 - 33407 è 33408 n° Img 343 - 396 - 399)
Voir aussi... cliquez ci-dessous :
Eugène Mussche : Décès (1923 - 2010).
Lucie Mussche - Van Nieuwenhuyse (Octobre 2019).
12/10/2010 - 18/10/2019
Commentaire et Photos : ARPHalluin - Daniel Delafosse
En juillet 1960, le passage des frontaliers?
au bureau "Léonie", rue de la Lys.
Contrôles par les CRS, durant les évènements d'Algérie.
Nous voyons ici le retour d'une équipe: les passagers avaient l'obligation de descendre des bus,
et de le reprendre après le franchissement des deux frontières française et belge.
(Photo n° 1984)
Mémoire de Frontaliers.
En Février 2006, à l’estaminet de la mémoire, l’heure était venue d’échanger sur la frontière, les douaniers, les fraudeurs, les travailleurs frontaliers et les transitaires.
On doit l’organisation de cette manifestation à l’action concertée de plusieurs associations (des Seniors, De Kapelle, celle du Moulin, celle de Généalogie et l’association A la recherche du Passé aidées par la Municipalité et Cinélys – qui collecte et met en forme les témoignages). Le principe est de demander aux anciens de rassembler leurs souvenirs sur le passé halluinois.
L’après-midi a été dirigée par l'historien local Roland Verkindère, insistant sur le fait que la frontière entre les deux villes d’Halluin et Menin a beaucoup évolué au long des âges. La frontière naturelle que constitue la Lys n’est pas la frontière politique d’aujourd’hui (rue de la douane, les habitants belges ont leur jardin… en France !).
« Le centre ville halluinois devait être situé aux « Baraques ». Mais c’est Louis XIV et Vauban qui en ont décidé autrement pendant la Guerre entre l’Espagne et les Pays-Bas. Vauban a fortifié Menin (B), fait détruire l’église Saint-Hilaire qui était aux Baraques pour la mettre où elle est aujourd’hui. Halluin allait jusqu’à la Lys, frontière naturelle. Voilà pourquoi la frontière a été déplacée ».
Un fils de douanier, travaillant sur les quais d’entreprise rue de Lille, se rappelle que celle-ci « était très abîmée : il n’y avait que cette rue pour passer, pas encore l’autoroute ». Il se souvient qu’à chaque changement d’équipe et quand les travailleurs belges arrivaient aussi, « les cafés s’emplissaient et se désemplissaient ». Les commerces vivaient au rythme des entreprises.
L’élue Annie Bagein raconte cette histoire : « Nous vivions rue des Frères Baert et nous étions cinq frères et sœurs. Les magasins belges étaient plus proches que les français… et les douaniers plus ou moins tolérants ! Mais on ne trouvait pas en France les mêmes produits qu’en Belgique. Comme nous mangions du pain qu’il était difficile de couper, nous avons acheté une trancheuse… que nous avons démontée et remontée pour l’offrir à notre maman ! ».
Une autre dame explique que sa mère l’avait emmenée avec sa sœur acheter du chocolat. « Au barrage, ils voulaient nous faire payer la taxe : nous avons alors sorti la friandise et l’avons mangée. Et nous sommes passés avec… sans payer ! Dans la poche ou le ventre, c’était pareil ».
Un ancien employé de la rue de Lille se souvient avoir vu nombre de stars de l’époque passer : « Annie Cordy, Brel, Bourvil, Fernandel, Tino Rossi… mais le plus spectaculaire fut Henri Salvador qui avait chanté toute une après-midi : les gens étaient si nombreux que cela a bloqué la rue ! ».
Passer la frontière par les égouts !
Roland Verkindère, ancien enseignant, raconte avec rire qu’il était parfois sévère avec un fils de douanier « qui ne laissait rien passer quand je tentais de franchir la frontière ». La douane halluinoise était réputée pour sa fermeté. Un ancien transitaire raconte qu’on lui téléphonait « pour connaître les horaires des inspecteurs ».
Vu de l’autre côté, un douanier jeune retraité qui a débuté en 1965 énumère sa carrière : marié à une employée de transitaire d’Halluin, il a effectué ses cinq premières années rue de Lille. Il raconte « que les camions de lin étaient dirigés vers la rue de la Lys et les camions dédouanés vers celle des Douanes ».
Puis la douane a été déplacée vers la rue de l’Abbé Lemire. Il a alors été muté à Paris jusqu’en 1979. Recevant une promotion, il est revenu cette fois-ci au Risquons Tout où transitait le tout périssable, notamment les animaux… De 91 à 2005, c’est le CIT de Roncq qui l’a accueilli. « On travaillait souvent tard et parfois j’ai connu des conflits difficiles à gérer ».
Pendant la dernière guerre, témoigne une personne « un soldat allemand assez tolérant, au courant des descentes de la Gestapo, appelait toutes les entreprises de la ville pour les avertir quand celle-ci emmenait les jeunes au Service Obligatoire en Allemagne ».
Fait historique avéré, des fraudeurs avaient également posé dans les égouts, venant de Belgique, « un système de rails afin de passer la frontière pour s’arrêter devant l’actuelle piscine ». On passait aussi de l’or « car en Belgique il valait moins cher ».
Roland Verkindère a ponctué cette assemblée sur 1993 et l’ouverture des frontières. « Quand elles ont disparues, un pan de l’économie s’est effondré : les cafés, les garages, les friteries, les épiceries, les restaurants ».
7/8/2010.
Commentaire : Daniel Delafosse
Charles-Henri-Joseph Joncquiert,
né le 3 Avril 1845, décédé le 1/11/1925.
Receveur de l'octroi avant 1914.
(photos n° 782 et 3503)