Guerre 14 - 18
Le Monument aux Morts,
Cimetière d'Halluin, en 2011.
(Photo DD 8645 n° Img 655)
Le soldat français Pierre-Auguste Trébuchon est tué sur les bords de la Meuse le 11 novembre 1918 à 10h50, dix minutes avant la sonnerie du cessez-le-feu à la onzième heure du onzième jour du onzième mois de 1918.
Le Décès en 2008 de Lazare Ponticelli
dernier "Poilu" français...
Né le 7 décembre 1897 Lazare Ponticelli, franco-italien naturalisé Français en 1939, est décédé le mercredi 12 mars 2008 au domicile de sa fille, sept semaines après Louis de Cazenave, mort le 20 janvier 2008 à 110 ans également.
Les Funérailles de Lazare Ponticelli, dernier soldat français de la Première Guerre mondiale, se sont déroulées le lundi 17 mars 2008 en l'église Saint Louis des Invalides à Paris, en présence du Président de la République Nicolas Sarkozy. Il est inhumé dans le caveau familial au cimetière d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Lu dans la presse locale des 20 et 21 mars 2008 :
Un Halluinois nous fait part dans un mail de son étonnement face à l’absence à Halluin d’hommage rendu au dernier Poilu :
« Même si toutes les pensées étaient encore fixées sur le résultat des élections municipales, concernant l’hommage national rendu à Lazare Ponticelli et à tous les combattants de 14-18, à ma connaissance et à l’exception du drapeau en berne, on peut déplorer l’absence de toute manifestation publique ou recueillement au monument aux morts rue de Lille ou au cimetière de la Ville !
8, 5 millions de soldats français de la Grande Guerre ont combattu pour notre Liberté, mais ce lundi 17 mars, le souvenir des Halluinois aurait pu être davantage présent ».
Dans notre précédente édition, nous vous faisions part de l’étonnement de cet Halluinois qui n’avait pas remarqué à Halluin d’hommage au dernier poilu, Lazare Ponticelli. En mairie, on nous précise que :
« Conformément à la demande du Président de la République, les drapeaux ont été mis en berne et la sirène du réseau national d’alerte a été déclenchée.
Le personnel municipal a observé à 11 h une minute de silence. Ce moment de recueillement, hommage public aux combattants de la première guerre mondiale s’est déroulé devant l’hôtel de ville, autour de Christiane Verkindère, première adjointe au maire ».
18/11/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
En 1916, Henri-France Delafosse
(au second plan à droite, à côté d'un brancard),
parmi les prisonniers allemands, dans une tranchée.
(Photo DD 22059 n° Img 015)
Le "Poilu" Halluinois... Des Tranchées de 14 - 18,
à l’Etat-major du Maréchal Foch.
Le 11 novembre 2003, pour la commémoration du 85ème anniversaire de l’Armistice, la presse locale publiait « L’enfer vécu par un Halluinois » :
Du Sud-Oranais (Algérie) à Nieuport (B), sur le front de l’Yser, de la Mer du Nord, aux offensives de la Somme, Champagne, Aisne, en passant par les tranchées de Verdun jusqu’à l’état major du Maréchal Foch, ce « Poilu » halluinois a tout connu. De cet enfer vécu dans cette grande région Nord de la France, où les maisons aux murs noirs s’adossent au ciel assombri par les combats incessants et meurtriers.
Le 11 novembre 1918, le cessez-le-feu définitif et général fut annoncé à 11 h 10, six heures après la signature de l’acte d’armistice dans le wagon de Rethondes.
Le dernier témoin oculaire de cet instant historique, Henri Deledicq, natif de Lille, était alors secrétaire du PC du Maréchal Foch. Il décéda à Valenciennes en 1985.
En effet, dans un réduit du wagon-bureau du train français travaillaient les deux secrétaires-dactylographes de Foch : l’un Henri Deledicq retapera à cinq heures, dans la nuit du 10 au 11, les exemplaires de la dernière page de la convention d’armistice. Etait-ce la pression, l’émotion ? Il plaça le carbone à l’envers. Aucun des signataires des deux parties, en paraphant, à 5 h 10, ne s’en aperçut…
Un Halluinois se retrouvera également au commandement en chef des armées alliées du Maréchal Foch, c’est cet épilogue que nous retrace succinctement Daniel Delafosse, amateur d’histoire locale, rendant ainsi hommage à tous les Poilus qui ont vécu l’enfer sur la terre et sacrifié leur vie pour notre liberté.
La chéchia conservée par la famille Delafosse.
(Photo DD 22066 n° P1220797)
Les zouaves portaient la chéchia de couleur garance, une veste bleue foncé courte et sans boutons, un gilet sans manche en drap bleu foncé, une large ceinture de toile bleue longue de trois mètres enroulée autour de la taille, un pantalon bouffant, des guêtres blanches et des jambières.
Ils pouvaient en outre porter le turban blanc en plus de la chéchia. Leur pantalon bouffant à la turque est en drap garance pour l'hiver et la grande tenue, en toile blanche pour l'été et les marches. La couleur à l'intérieur du nœud hongrois sur le gilet différencie les régiments de cette Arme.
Le zouave halluinois Henri-France Delafosse à Alger, en Janvier 1915.
(Photo DD 22057 n° Img 021)
Ce jeune appelé Halluinois de 19 ans quitte son domicile, sous la pression de l’ennemi, le 27 août 1914 et rejoint son corps à Alger le 10 septembre, affecté à la 67ème compagnie. Volontaire pour le front, il quitte l’Algérie le 15 janvier 1915 et reçoit le baptême du feu à Nieuport (Belgique) dans les rangs du 1er régiment de marche des zouaves.
L’héroïque bataille de Verdun.
Document : Henri-France Delafosse.
(Photo DD 22863 n° Img 325)
( DD 22862 n° Img 323)
Henri-France Delafosse caporal instructeur (au centre avec la chéchia),
au 205e d'Infanterie - Décembre 1916.
(Photo DD 22058 n° Img 044)
Dès lors et sans interruption il participe à toutes opérations où se trouve engagé son régiment de la mer du Nord aux Vosges. Notamment dès le 22 février 1916 lors de l’héroïque bataille de Verdun, dans les sanglants combats de Cumières, dans la défense mémorable du Mort-Homme, dans les corps à corps de la côte 304 où il restera l’un des huit survivants de la 4e section de la 16e compagnie. Il subit de terribles souffrances, après avoir été blessé par éclats d’obus à la tête et soigné sur place.
En novembre 1916, le jeune soldat halluinois fut atteint d’un jet de liquide enflammé et fortement brûlé. Il sera cité à l’ordre du Régiment et de l’Armée.
H.F. Delafosse (assis) en juin 1917 :
Baptême de la Fourragère du 1er Zouaves à la côte 202 en Champagne.
(Photo DD 22060 n° Img 024)
Le zouave Henri-France Delafosse, en permission à Paris en 1917.
(Photo DD 22061 n° Img 023)
En 1918, il participe à l’arrêt de l’offensive allemande sous Compiègne de mai à juin, et ne quitte plus l’action, jusqu’au 17 juillet 1918, où après avoir pris part à plusieurs attaques en forêt de Villers-Cotterêts, il est atrocement blessé et intoxiqué par l’ypérite.
Le poilu halluinois évacué du front, aveugle et dans un état comateux est hospitalisé durant huit mois successivement à Tours, Paris et Tarascon. Invalide temporaire à 100 % des sites d’intoxication par gaz, il est reconnu inapte à tout service armé.
En convalescence à Paris, à la fin de la guerre en Décembre 1918.
(Photo DD 22062 n° Img 022)
Il est alors détaché à la 20e section des secrétaires d’Etat-major à Paris,
où il occupe différents emplois y compris celui de secrétaire à l’Etat-major du Maréchal Foch.
Laissez-passer de l'Etat-Major du Maréchal Foch, 17 Juin 1919.
(Photo DD 22063 n° Img 470)
Défilé des Zouaves à Paris, le 14 Juillet 1919.
(Photo X DD 22067 n° Img 863)
Henri-France Delafosse au retour de la guerre en 1919.
(Photo X DD 22868 n° Img 333)
Il retrouve ses parents en 1919... Cinq ans après !
Mobilisé depuis cinq ans, dont 42 mois de guerre, la démobilisation l’atteint le 15 août 1919,
où il retrouve à Halluin ses vieux parents, pour la première fois, depuis son incorporation !
Cet ancien zouave et caporal halluinois recevait, le 16 juin 1920,
la Médaille Militaire, la plus haute distinction pour un soldat.
En 1954, fait Chevalier de la Légion d’Honneur à titre Militaire,
Il décéda à Halluin, le 16 septembre 1966 à l’âge de 72 ans.
Henri-France est décoré de la Croix de la Légion d'Honneur à titre Militaire,
le 14 Juillet 1954 entouré de son épouse et de sa très nombreuse famille.
(Photo DD 22064 n° Img 014)
Devant sa tombe, lors de l’éloge funèbre, Antoine Demeestère président en exercice de l’UNC d’Halluin rappela ces mots que répétait souvent le défunt :
« Nous agaçons, parfois, avec nos revendications, avec nos défilés, avec nos décorations, mais nous devons continuer à être les témoins du devoir accompli, nous devons continuer à élever une protestation contre le péché du monde que sont les guerres, nous devons continuer à être un reproche contre l’oubli et l’ingratitude ».
H.F. Delafosse 1894 - 1966.
(Photo x DD 22065 n° Img 867)
Ce « Poilu Halluinois »
s’appelait Henri-France Delafosse, mon père.
Voir aussi... cliquez ci-dessous :
Delafosse Henri-France 1894 - 1966 (Un Homme de "Devoir").
Guerre 14/18 - Henri-France Delafosse Zouave pendant 42 mois.
Delafosse Henri-France - Funérailles (Septembre 1966).
CIC Nord Ouest - Banque Scalbert Dupont Halluin (Historique 1924 - 2014).
Delafosse-Danset Marie-Antoinette (1914 - 2008)
Place Général de Gaulle - Rénovation en 2010 (Hommage des Halluinois - Charles de Gaulle Décès)
Maurice Schumann et les Halluinois (Rétrospective de 1945 à 2002).
Guerre 14/18 - Commémoration de la Bataille de Verdun en 1964.
Guerre 14/18 - Groupe Halluinois des Mutilés de Guerre en 1931 (Historique).
Guerre 14/18 - Création de l'UNC Halluin en 1920 (1er Drapeau).
Delafosse Nicolas Receveur Buraliste (1904 et 1920)
16/11/2011 - 1/10/2014
Commentaire et Photos : Daniel Delafosse
Les Zouaves défilent à Paris, le 14 Juillet 1919.
(Carte DD 8644 n° Img 654)
"La Marche des Zouaves".
Refrain
Pan ! Pan ! l’arbi !
Les chacals sont par ici,
Les chacals et les vitriers
N’ont jamais laissé les colons nu pieds !
Trente-cinq sous la pair’ de souliers !
Vous y trouverez chaussures à vos pieds,
Tout est payé !
Premier couplet
Sous le soleil brûlant de l’Algérie
Notre étendard flottait calme et vainqueur,
Au cri d’appel de la mère patrie,
Du Nord il vole affronter la rigueur.
Va déployer au vent de la Crimée
Tes plis sacrés, ô mon noble drapeau !
Déjà noirci de poudre et de fumée.
Au premier rang, tu seras le plus beau !
Hourrah ! Hourrah ! mon brave régiment !
Le clairon résonne et le canon tonne !
Hourrah ! Hourrah : Zouaves, en avant !
Hourrah ! Hourrah ! En avant ! En avant !
Deuxième couplet
Par tout pays, sur l’ordre qu’on nous donne,
Du fier drapeau nous portons les couleurs,
Et nous savons le prix d’une couronne
Quand, devant nous, l’on prodigue les fleurs.
Le seul récit d’une belle bataille
Fait, au retour, et par tous admiré,
Un bout d’étoffe où pend une médaille,
Paient au chacal le sang qu’il a versé.
Hourrah ! Hourrah ! mon brave régiment !
Le clairon résonne, et le canon tonne !
Hourrah ! Hourrah ! Zouaves, en avant !
Hourrah ! Hourrah ! En avant ! En avant !
Jean AUGIS
16/11/2011
Commentaire et carte postale : Daniel Delafosse
Laissez-passer en date du 17 Juin 1919,
Commandement en Chef des Armées Alliées
du Maréchal Foch Paris.
(Photo DD 8643 n° Img 653)
Laissez-passer provisoire...
Le Caporal Delafosse Henri, classe 1914, Secrétaire d'Etat-Major du Maréchal Commandant en Chef des Armées Alliées, est autorisé à circuler librement de nuit, pour les besoins du service.
16/11/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
- Guerre 14/18 - Monument aux Morts Cimetière Halluin (Plaque des "Poilus").
- Le Cimetière Militaire Anglais d'Halluin : Historique et Hymne Britannique... Couronnement (2010 - 2012 - 2023).
- Guerre 14/18 - Le Cimetière Militaire Allemand d'Halluin en 2010 - Entretien (Hymne Européen Historique).
- Guerre 14/18 - Etienne Danset "Mort pour la France" en 1917.