Guerre 14 - 18
Le Monument aux Morts,
Cimetière d'Halluin, en 2011.
(Photo DD 8645 n° Img 655)
Le soldat français Pierre-Auguste Trébuchon est tué sur les bords de la Meuse le 11 novembre 1918 à 10h50, dix minutes avant la sonnerie du cessez-le-feu à la onzième heure du onzième jour du onzième mois de 1918.
Le Décès en 2008 de Lazare Ponticelli
dernier "Poilu" français...
Né le 7 décembre 1897 Lazare Ponticelli, franco-italien naturalisé Français en 1939, est décédé le mercredi 12 mars 2008 au domicile de sa fille, sept semaines après Louis de Cazenave, mort le 20 janvier 2008 à 110 ans également.
Les Funérailles de Lazare Ponticelli, dernier soldat français de la Première Guerre mondiale, se sont déroulées le lundi 17 mars 2008 en l'église Saint Louis des Invalides à Paris, en présence du Président de la République Nicolas Sarkozy. Il est inhumé dans le caveau familial au cimetière d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Lu dans la presse locale des 20 et 21 mars 2008 :
Un Halluinois nous fait part dans un mail de son étonnement face à l’absence à Halluin d’hommage rendu au dernier Poilu :
« Même si toutes les pensées étaient encore fixées sur le résultat des élections municipales, concernant l’hommage national rendu à Lazare Ponticelli et à tous les combattants de 14-18, à ma connaissance et à l’exception du drapeau en berne, on peut déplorer l’absence de toute manifestation publique ou recueillement au monument aux morts rue de Lille ou au cimetière de la Ville !
8, 5 millions de soldats français de la Grande Guerre ont combattu pour notre Liberté, mais ce lundi 17 mars, le souvenir des Halluinois aurait pu être davantage présent ».
Dans notre précédente édition, nous vous faisions part de l’étonnement de cet Halluinois qui n’avait pas remarqué à Halluin d’hommage au dernier poilu, Lazare Ponticelli. En mairie, on nous précise que :
« Conformément à la demande du Président de la République, les drapeaux ont été mis en berne et la sirène du réseau national d’alerte a été déclenchée.
Le personnel municipal a observé à 11 h une minute de silence. Ce moment de recueillement, hommage public aux combattants de la première guerre mondiale s’est déroulé devant l’hôtel de ville, autour de Christiane Verkindère, première adjointe au maire ».
18/11/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
En 1916, Henri-France Delafosse
(au second plan à droite, à côté d'un brancard),
parmi les prisonniers allemands, dans une tranchée.
(Photo DD 22059 n° Img 015)
Le "Poilu" Halluinois... Des Tranchées de 14 - 18,
à l’Etat-major du Maréchal Foch.
Le 11 novembre 2003, pour la commémoration du 85ème anniversaire de l’Armistice, la presse locale publiait « L’enfer vécu par un Halluinois » :
Du Sud-Oranais (Algérie) à Nieuport (B), sur le front de l’Yser, de la Mer du Nord, aux offensives de la Somme, Champagne, Aisne, en passant par les tranchées de Verdun jusqu’à l’état major du Maréchal Foch, ce « Poilu » halluinois a tout connu. De cet enfer vécu dans cette grande région Nord de la France, où les maisons aux murs noirs s’adossent au ciel assombri par les combats incessants et meurtriers.
Le 11 novembre 1918, le cessez-le-feu définitif et général fut annoncé à 11 h 10, six heures après la signature de l’acte d’armistice dans le wagon de Rethondes.
Le dernier témoin oculaire de cet instant historique, Henri Deledicq, natif de Lille, était alors secrétaire du PC du Maréchal Foch. Il décéda à Valenciennes en 1985.
En effet, dans un réduit du wagon-bureau du train français travaillaient les deux secrétaires-dactylographes de Foch : l’un Henri Deledicq retapera à cinq heures, dans la nuit du 10 au 11, les exemplaires de la dernière page de la convention d’armistice. Etait-ce la pression, l’émotion ? Il plaça le carbone à l’envers. Aucun des signataires des deux parties, en paraphant, à 5 h 10, ne s’en aperçut…
Un Halluinois se retrouvera également au commandement en chef des armées alliées du Maréchal Foch, c’est cet épilogue que nous retrace succinctement Daniel Delafosse, amateur d’histoire locale, rendant ainsi hommage à tous les Poilus qui ont vécu l’enfer sur la terre et sacrifié leur vie pour notre liberté.
La chéchia conservée par la famille Delafosse.
(Photo DD 22066 n° P1220797)
Les zouaves portaient la chéchia de couleur garance, une veste bleue foncé courte et sans boutons, un gilet sans manche en drap bleu foncé, une large ceinture de toile bleue longue de trois mètres enroulée autour de la taille, un pantalon bouffant, des guêtres blanches et des jambières.
Ils pouvaient en outre porter le turban blanc en plus de la chéchia. Leur pantalon bouffant à la turque est en drap garance pour l'hiver et la grande tenue, en toile blanche pour l'été et les marches. La couleur à l'intérieur du nœud hongrois sur le gilet différencie les régiments de cette Arme.
Le zouave halluinois Henri-France Delafosse à Alger, en Janvier 1915.
(Photo DD 22057 n° Img 021)
Ce jeune appelé Halluinois de 19 ans quitte son domicile, sous la pression de l’ennemi, le 27 août 1914 et rejoint son corps à Alger le 10 septembre, affecté à la 67ème compagnie. Volontaire pour le front, il quitte l’Algérie le 15 janvier 1915 et reçoit le baptême du feu à Nieuport (Belgique) dans les rangs du 1er régiment de marche des zouaves.
L’héroïque bataille de Verdun.
Document : Henri-France Delafosse.
(Photo DD 22863 n° Img 325)
( DD 22862 n° Img 323)
Henri-France Delafosse caporal instructeur (au centre avec la chéchia),
au 205e d'Infanterie - Décembre 1916.
(Photo DD 22058 n° Img 044)
Dès lors et sans interruption il participe à toutes opérations où se trouve engagé son régiment de la mer du Nord aux Vosges. Notamment dès le 22 février 1916 lors de l’héroïque bataille de Verdun, dans les sanglants combats de Cumières, dans la défense mémorable du Mort-Homme, dans les corps à corps de la côte 304 où il restera l’un des huit survivants de la 4e section de la 16e compagnie. Il subit de terribles souffrances, après avoir été blessé par éclats d’obus à la tête et soigné sur place.
En novembre 1916, le jeune soldat halluinois fut atteint d’un jet de liquide enflammé et fortement brûlé. Il sera cité à l’ordre du Régiment et de l’Armée.
H.F. Delafosse (assis) en juin 1917 :
Baptême de la Fourragère du 1er Zouaves à la côte 202 en Champagne.
(Photo DD 22060 n° Img 024)
Le zouave Henri-France Delafosse, en permission à Paris en 1917.
(Photo DD 22061 n° Img 023)
En 1918, il participe à l’arrêt de l’offensive allemande sous Compiègne de mai à juin, et ne quitte plus l’action, jusqu’au 17 juillet 1918, où après avoir pris part à plusieurs attaques en forêt de Villers-Cotterêts, il est atrocement blessé et intoxiqué par l’ypérite.
Le poilu halluinois évacué du front, aveugle et dans un état comateux est hospitalisé durant huit mois successivement à Tours, Paris et Tarascon. Invalide temporaire à 100 % des sites d’intoxication par gaz, il est reconnu inapte à tout service armé.
En convalescence à Paris, à la fin de la guerre en Décembre 1918.
(Photo DD 22062 n° Img 022)
Il est alors détaché à la 20e section des secrétaires d’Etat-major à Paris,
où il occupe différents emplois y compris celui de secrétaire à l’Etat-major du Maréchal Foch.
Laissez-passer de l'Etat-Major du Maréchal Foch, 17 Juin 1919.
(Photo DD 22063 n° Img 470)
Défilé des Zouaves à Paris, le 14 Juillet 1919.
(Photo X DD 22067 n° Img 863)
Henri-France Delafosse au retour de la guerre en 1919.
(Photo X DD 22868 n° Img 333)
Il retrouve ses parents en 1919... Cinq ans après !
Mobilisé depuis cinq ans, dont 42 mois de guerre, la démobilisation l’atteint le 15 août 1919,
où il retrouve à Halluin ses vieux parents, pour la première fois, depuis son incorporation !
Cet ancien zouave et caporal halluinois recevait, le 16 juin 1920,
la Médaille Militaire, la plus haute distinction pour un soldat.
En 1954, fait Chevalier de la Légion d’Honneur à titre Militaire,
Il décéda à Halluin, le 16 septembre 1966 à l’âge de 72 ans.
Henri-France est décoré de la Croix de la Légion d'Honneur à titre Militaire,
le 14 Juillet 1954 entouré de son épouse et de sa très nombreuse famille.
(Photo DD 22064 n° Img 014)
Devant sa tombe, lors de l’éloge funèbre, Antoine Demeestère président en exercice de l’UNC d’Halluin rappela ces mots que répétait souvent le défunt :
« Nous agaçons, parfois, avec nos revendications, avec nos défilés, avec nos décorations, mais nous devons continuer à être les témoins du devoir accompli, nous devons continuer à élever une protestation contre le péché du monde que sont les guerres, nous devons continuer à être un reproche contre l’oubli et l’ingratitude ».
H.F. Delafosse 1894 - 1966.
(Photo x DD 22065 n° Img 867)
Ce « Poilu Halluinois »
s’appelait Henri-France Delafosse, mon père.
Voir aussi... cliquez ci-dessous :
Delafosse Henri-France 1894 - 1966 (Un Homme de "Devoir").
Guerre 14/18 - Henri-France Delafosse Zouave pendant 42 mois.
Delafosse Henri-France - Funérailles (Septembre 1966).
CIC Nord Ouest - Banque Scalbert Dupont Halluin (Historique 1924 - 2014).
Delafosse-Danset Marie-Antoinette (1914 - 2008)
Place Général de Gaulle - Rénovation en 2010 (Hommage des Halluinois - Charles de Gaulle Décès)
Maurice Schumann et les Halluinois (Rétrospective de 1945 à 2002).
Guerre 14/18 - Commémoration de la Bataille de Verdun en 1964.
Guerre 14/18 - Groupe Halluinois des Mutilés de Guerre en 1931 (Historique).
Guerre 14/18 - Création de l'UNC Halluin en 1920 (1er Drapeau).
Delafosse Nicolas Receveur Buraliste (1904 et 1920)
16/11/2011 - 1/10/2014
Commentaire et Photos : Daniel Delafosse
Les Zouaves défilent à Paris, le 14 Juillet 1919.
(Carte DD 8644 n° Img 654)
"La Marche des Zouaves".
Refrain
Pan ! Pan ! l’arbi !
Les chacals sont par ici,
Les chacals et les vitriers
N’ont jamais laissé les colons nu pieds !
Trente-cinq sous la pair’ de souliers !
Vous y trouverez chaussures à vos pieds,
Tout est payé !
Premier couplet
Sous le soleil brûlant de l’Algérie
Notre étendard flottait calme et vainqueur,
Au cri d’appel de la mère patrie,
Du Nord il vole affronter la rigueur.
Va déployer au vent de la Crimée
Tes plis sacrés, ô mon noble drapeau !
Déjà noirci de poudre et de fumée.
Au premier rang, tu seras le plus beau !
Hourrah ! Hourrah ! mon brave régiment !
Le clairon résonne et le canon tonne !
Hourrah ! Hourrah : Zouaves, en avant !
Hourrah ! Hourrah ! En avant ! En avant !
Deuxième couplet
Par tout pays, sur l’ordre qu’on nous donne,
Du fier drapeau nous portons les couleurs,
Et nous savons le prix d’une couronne
Quand, devant nous, l’on prodigue les fleurs.
Le seul récit d’une belle bataille
Fait, au retour, et par tous admiré,
Un bout d’étoffe où pend une médaille,
Paient au chacal le sang qu’il a versé.
Hourrah ! Hourrah ! mon brave régiment !
Le clairon résonne, et le canon tonne !
Hourrah ! Hourrah ! Zouaves, en avant !
Hourrah ! Hourrah ! En avant ! En avant !
Jean AUGIS
16/11/2011
Commentaire et carte postale : Daniel Delafosse
Laissez-passer en date du 17 Juin 1919,
Commandement en Chef des Armées Alliées
du Maréchal Foch Paris.
(Photo DD 8643 n° Img 653)
Laissez-passer provisoire...
Le Caporal Delafosse Henri, classe 1914, Secrétaire d'Etat-Major du Maréchal Commandant en Chef des Armées Alliées, est autorisé à circuler librement de nuit, pour les besoins du service.
16/11/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
Le Monument aux Morts
Cimetière d'Halluin
et la Plaque des "Poilus" de 14/18.
(Photo DD 8608 n° Img 059)
Au centre du cimetière d'Halluin, se situe le Monument érigé à la mémoire des soldats halluinois morts pour la Patrie. Il fut inauguré le 13 Octobre 1895.
Aussitôt après 1918, les corps de plusieurs soldats rapatriés des champs de bataille furent inhumés au pied de la colonne.
Les "Poilus" halluinois de la Guerre 1914-1918 ont scellé une plaque en souvenir de leurs camarades disparus.
16/11/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
En 2010 : Le Cimetière Militaire Allemand de la Guerre 14-18 - Halluin.
(Photo DD 8633 n° Img 621)
Le Cimetière Militaire Allemand d'Halluin :
et son entretien... en 2010.
Entre deux rangées de tombes du cimetière civil, derrière un muret à hauteur d’épaule, s’ouvre la petite porte du cimetière militaire allemand d’Halluin.
Une longue bande de terrain parallèle à l’avenue de l’Hôpital accueillit les soldats allemands tombés au front. Etape de l’armée allemande, Halluin comprenait bon nombre d’hôpitaux militaires pour les blessés.
Le cimetière d’Halluin, s’il date de l’automne 1914, rassemble en majorité des soldats tombés entre juillet 1917 et juillet 1918, victimes des attaques aériennes britanniques entre Saint-Eloi et Messines. Même si deux ou trois soldats sont souvent rassemblés dans une sépulture, les croix sont plus difficiles à entretenir, on l’imagine...
Parmi les croix diverses, celle d’un soldat mort en 1914 dans un lazaret d’Halluin. On remarque aussi que 5 soldats, tués au front de l’Yser, sont enterrés ensemble.
Au total, 1397 corps sont enterrés à Halluin, 2330 à Bousbecque, 2498 à Wervicq-Sud, et 1964 à Quesnoy. C’est pourquoi chaque année, entre mai et septembre, les militaires allemands et des camps de jeunesse viennent donner un coup de propre aux stèles et aux croix.
La grille d'accès (fermée) du cimetière d'Halluin
donnant sur la rue des Frères Martel - Novembre 2012.
(Photo DD 14254 n° p1090839)
Ils travaillent pour la Paix !
Dans le cimetière allemand d'Halluin, 20 jeunes Allemands, deux Russes et quatre Ukrainiens sont venus en Août 2010 nettoyer et entretenir les tombes. Ils travaillent pour la paix.
« C'est très émouvant, on ne peut pas imaginer le nombre de jeunes de notre âge qui sont morts pendant la guerre », souffle Anne Friedrich, jeune allemande de l'est, âgée de 19 ans. Avant cela, ils sont passés au cimetière allemand de Bousbecque, pour entretenir les 2 330 tombes des soldats allemands morts au combat.
On s'occupe des cimetière allemands en Europe, pour faire le nettoyage des croix, des tombes. Ce n'est pas seulement des travaux, c'est l'éducation, l'Histoire, la politique ».
Tous font partie de Le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge, qui est une organisation humanitaire chargée par le gouvernement de la République fédérale d'Allemagne de recenser, préserver et entretenir, à l'étranger, les sépultures des victimes de guerres allemandes.
Le Volksbund prête assistance aux familles pour tout ce qui relève de son oeuvre en général, il conseille des organismes publics et privés, soutient la coopération internationale pour l'entretien des sépultures de guerre et s'emploie à promouvoir la rencontre de jeunes sur les lieux des sépultures.
Au cimetière allemand halluinois, le labeur n'a pas manqué : nettoyage et entretien de l'espace vert, nettoyage des croix, réinscription des noms sur les stèles des soldats allemands d'origines israélites.
Le cimetière allemand d'Halluin en Mai 2012.
(Photo DD 14251 n° p1040819)
Immense travail.
Pour Anne et Griscka, deux des trois responsables du chantier, c'est un immense travail qui aura été effectué dans la région : « Nous sommes des jeunes âgés de 15 à 22 ans et nous avons consacré quinze jours de vacances, pour effectuer ce travail, c'est une forme de devoir de mémoire.
Quand nous nettoyons une sépulture, une croix nous regardons le nom du soldat et avons une pensée pour cette personne, une sorte de contact. Nous avons été très bien accueillis en France et n'avons manqué de rien, que ce soit à Halluin ou à Bousbecque les employés municipaux nous ont facilité la tâche ».
Après tout cela Anne retournera à Dresde avant de rejoindre l'Angleterre pour continuer ses études sur le commerce international et Griska reprendra ses cours de physiothérapie. Le groupe, installé dans un gîte cominois, est reparti le 28 août .
Une visite à Vimy-Lorette.
Au fil de leur périple, ils iront également au cimetière allemand de Carvin. « Nous allons aussi visiter les cimetières de Vimy Lorette », explique Anne. Le 12 août 2010, ils ont aussi participé à la cérémonie de Last Post aux portes de Menin à Ypres (B). « C'est important que le souvenir des guerres restent dans la mémoire des jeunes générations. », souligne Dorothee Krase, directrice du camp. C'est sa quatrième participation au camp de Voklbund. « Il y a des jeunes de 15 à 25 ans qui partent dans toute l'Europe », poursuit Dorothee.
A l'issue de leur voyage en France, l'ensemble des camps de l'association Voklbund se réunira à Ysselsteyn, un village dans la province du Limbourg neérlandais aux Pays-Bas où se trouve un cimetière allemand de 31 585 tombes de soldats. « Ça nous fait fait quelque chose d'être là pour oublier les mauvais souvenirs de la guerre. On travaille pour la paix ».
Le Drapeau Européen.
(Photo DD 12259 n° p1040377)
L’Hymne Européen...
Historique et Paroles.
L'hymne à la joie est l'hymne européen.
Paroles: Schiller, Fr: J.Folliet. Musique: Ludwig Van Beethoven
Le Conseil de Ministres des pays de l'Europe a officialisé l'hymne européen le 19 janvier 1972 à Strasbourg : le prélude de "l'Ode à la joie", 4e mouvement de la IXe symphonie de Ludwig van Beethoven.
L'introduction instrumentale de ce mouvement a été ensuite adopté en 1985 comme hymne officiel par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union. L'interprétation officielle fut confiée à Herbert von Karajan qui en réalisa trois arrangements : un pour piano, un autre pour instruments à vent et un troisième pour orchestre symphonique.
Hymne à la joie.
Joie ! Joie ! Belle étincelle divine,
Fille de l’Elysée,
Nous entrons l'âme enivrée
Dans ton temple glorieux.
Ton magique attrait resserre
Ce que la mode en vain détruit ;
Tous les hommes deviennent frères
Où ton aile nous conduit.
Si le sort comblant ton âme,
D'un ami t'a fait l'ami,
Si tu as conquis l’amour d’une noble femme,
Mêle ton exultation à la nôtre!
Viens, même si tu n'aimas qu'une heure
Qu'un seul être sous les cieux !
Mais vous que nul amour n'effleure,
En pleurant, quittez ce choeur !
Tous les êtres boivent la joie,
En pressant le sein de la nature
Tous, bons et méchants,
Suivent les roses sur ses traces,
Elle nous donne baisers et vendanges,
Et nous offre l’ami à l’épreuve de la mort,
L'ivresse s’empare du vermisseau,
Et le chérubin apparaît devant Dieu.
Heureux,
tels les soleils qui volent
Dans le plan resplendissant des cieux,
Parcourez, frères, votre course,
Joyeux comme un héros volant à la victoire!
Qu'ils s'enlacent tous les êtres !
Ce baiser au monde entier !
Frères, au-dessus de la tente céleste
Doit régner un tendre père.
Vous prosternez-vous millions d’êtres ?
Pressens-tu ce créateur, Monde ?
Cherche-le au-dessus de la tente céleste,
Au-delà des étoiles il demeure nécessairement.
Vous désirez écouter la musique :
youtube.com/watch?v=wXNvDaWcxbw
14/11/2011 et 9/11/2012.
Commentaire : Daniel Delafosse
Etienne Eugène Danset
Caporal-Infirmier, en Juillet 1917.
(Photo DD 8578 n° Img 617)
Inscription de Etienne Danset "Mort pour la France"
sur le Monument aux Morts, rue de Lille, Halluin.
(Photo DD 14045 n° p1040453)
Etienne Danset, un Halluinois
« Mort pour la France » au Champ d’Honneur.
Le 11 novembre 1918 à 11 h, on sonna le cessez-le-feu, la guerre était terminée. L’Europe était exsangue : les pertes militaires mondiales pour ne parler que de celles-ci s’élevaient à plus de 9 millions. Les poilus de 14-18 sont tous, aujourd’hui, disparus, mais la mémoire de leur sacrifice doit rester intacte.
Mémorial des Guerres, rue de Lille Halluin - Mai 2012.
(Photo DD 14048 n° p1040462)
A l’occasion du 93ème anniversaire de l’Armistice, ce 11 novembre 2011, j’ai voulu rendre un hommage à tous ceux qui ont vécu la plus terrible guerre de notre Histoire, et qui ont sacrifié leur vie pour notre liberté.
Mémorial des Guerres - Cimetière Halluin - Mai 2012.
(Photo DD 14034 n° p1040442)
Voici donc le témoignage paru dans le « Bulletin Halluinois » du 5 avril 1918, qui relate les principaux faits de guerre de mon grand-père maternel Etienne Eugène Danset caporal-infirmier au 365e Régiment d’infanterie :
« Il est un de ces enfants d’Halluin qui laisseront le plus profond regret dans le cœur de ceux qui les ont connus. Qui pourra dire les actes héroïques de dévouement qu’il a accompli pour sauver les blessés exposés à la mort, parfois à très peu de distance des lignes ennemies ! Il suffit de lire les quatre citations dont il fut l’objet pour comprendre en quelle haute estime le tenaient ces chefs militaires ».
Ordre du Régiment :
« Le 2 décembre 1915 à Maucourt s’est porté volontairement en plein jour et au mépris de tout danger avec trois camarades pour relever le corps d’un sergent tué à environ 100 mètres des lignes ennemies ».
Ordre de la Brigade :
« Le 8 août 1916 : s’est dépensé sans compter pendant toutes les journées de combat en ramenant les blessés de la compagnie, et ceux des compagnies voisines sous un violent bombardement d’artillerie. En outre s’est employé avec le plus grand dévouement à enterrer tous les morts de la compagnie ».
Ordre de la Division :
« Sous un bombardement violent, à deux reprises différentes, les 15 et 20 mai 1917 s’est porté volontairement au secours de camarades d’unités voisines, donnant l’exemple d’un grand dévouement ».
Etienne Eugène Danset (à droite),
en compagnie de son frère René en 1916.
(Photo DD 8579 n° Img 618)
Trois semaines avant sa mort...
Courrier Militaire d'Etienne Danset (à gauche) envoyé à son frère René.
(Photo DD 22814 n° Img 281)
Il y eut d’autres souffrances qu’il essaya de calmer : ce furent celles des prisonniers. Il chercha par tous les moyens à rendre moins amères les heures parfois si pénibles de leur captivité.
Depuis plus de trois ans, Etienne Danset souffrait d’être séparé des siens, détenus par les Allemands, et lorsque de loin en loin, on lui remettait quelques mots de sa famille, surtout de l’épouse et de la petite fille prénommée Marie-Antoinette, qu’il désirait tant revoir, sa joie était indicible.
Hélas ! Il n’aura plus l’occasion d’embrasser ceux qui lui étaient chers, puisque la mort est venue l’enlever presque au moment où ils arrivaient en France Libre !
En effet, le 5 novembre 1917, frappé par un éclat de torpille, l’Halluinois Etienne Eugène Danset tombait glorieusement au Champ d’Honneur au Téton (Champagne) à l’âge de 33 ans. Il est décédé au quartier du Col, entre le casque et le mont titon (Marne), à la suite de blessures à la face, à l’abdomen et aux membres par éclats d’obus.
Décoré de la Croix de Guerre, et en réponse à la demande de Médaille Militaire faite pour lui, l’Ordre de la Division en date du 15 novembre 1917 concluait par ces mots :
« Etienne Danset Caporal Infirmier d’Elite. Bel exemple de courage et de mépris du danger. Depuis le début de la campagne, s’est prodigué sans compter pour les malades, les blessés et les morts de son bataillon. Mort pour la France le 5 novembre 1917 ».
Orpheline à trois ans, sa fille unique la petite Marie-Antoinette devait perdre également sa maman, un an plus tard, le 4 Novembre 1918.
Marie-Antoinette Danset (11 mois) en 1915,
et sa mère Anna Tierrie, épouse de Etienne Danset,
décédée le 4/11/1918.
(Photo DD 8615 n° Img 506)
Pour l’anecdote, cet enfant qui subit aussi tragiquement les conséquences de cette guerre, épousait à l’âge de trente-trois ans, un « miraculé » de Verdun Henri-France Delafosse, veuf avec douze enfants, et lui donna huit autres enfants.
Mais l’histoire familiale ne s’arrête pas là…
Ma mère, Marie-Antoinette née Danset, n’ayant jamais eu connaissance du lieu exact où était enterré son père Etienne, j’entrepris, en 1998, des recherches auprès de différents services locaux, départementaux et nationaux notamment le Ministère des Anciens combattants.
Après plusieurs mois d’enquête et de regroupement, j’ai réussi à connaître l’endroit où repose mon grand-père maternel.
Les obstacles furent réels pour y parvenir, car trois difficultés majeures étaient la cause de recherches longues et infructueuses :
La 1ère résultait qu’au service des archives militaires de la ville de Metz, mon grand-père était répertorié à DAUSET Eugène ! (Eugène étant son deuxième prénom d’état-civil).
Après plusieurs mois d’investigations, j’apprenais, qu’à l’époque, le deuxième prénom d’un militaire était parfois employé et indiqué sur les documents officiels… Le 2ème obstacle concernait le nom : Aussi, il n’était pas rare d’avoir des fautes de transcription manuelle ou dactylographiée… pour notre nom de famille le N de DANSET était confondu avec un U !
Quant à la 3ème difficulté, les archives indiquaient la date du décès au 6 novembre ! au lieu du 5 novembre 1917.
Ces trois erreurs étant résolues, j’avais la confirmation que la tombe du grand-père maternel se trouvait à la Nécropole Nationale de Mourmelon-le-Petit (Marne).
Le 21 novembre 1998, soit 80 ans après l’Armistice, nous étions quelques enfants pour accompagner notre mère (Marie-Antoinette née Danset), qui découvrait, pour la première fois, la sépulture de son père !
(Photo DD 8576 n° Img 614)
Nous pouvions constater que sur la croix en pierre blanche,
une plaque en métal indiquait les mentions suivantes :
DAUSET Etienne
Caporal au 365e R.I.
MORT pour la FRANCE
6 – 11 – 17
En cette superbe journée d’automne, le ciel était d’un parfait bleu azur, et le soleil reflétait ses rayons sur les milliers de croix, parfaitement alignées, entre plusieurs mâts portant le drapeau tricolore.
A l’âge de 84 ans, la "Pupille de la Nation" Marie-Antoinette Danset (Veuve de Henri-France Delafosse) pouvait enfin se recueillir devant la croix de son père, décédé 81 ans avant !
Le 21/11/1998, Marie-Antoinette Delafosse-Danset (au centre)
se recueille pour la 1ère fois devant la croix érigée au nom de son père,
en compagnie de ses enfants,
à la Nécropole Nationale de Mourmelon-le-Petit (Marne).
(Photo DD 8577 n° Img 615)
Chacun peut imaginer l’émotion et le recueillement… lors de cette journée inoubliable qui restera gravée dans la mémoire familiale !
D.D.
Dix ans après, jour pour jour, Marie-Antoinette Danset veuve de Henri-France Delafosse décédait à "L'Orée du Mont" d'Halluin, le samedi 22 novembre 2008.
Vu de dos : L'ange
du Monument aux Morts, rue de Lille, Halluin.
(Photo DD 14043 n° p1040451)
Voir aussi... cliquez ci-dessous :
Guerre 14/18 - Danset Etienne Eugène (A la recherche d'une Croix 1917 - 1998).
Guerre 14/18 - Danset Etienne Eugène (Alsace 1916).
Pupilles de la Nation : Création 1917 - 2017 (Danset Etienne et Marie-Antoinette).
Delafosse-Danset Marie-Antoinette (1914 - 2008).
11/11/2011 - 11/11/2012 - 15/12/2014
Commentaire et Photos : Daniel Delafosse