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M. Roland Verkindère,
lors de l'Assemblée Générale
de l'ARPH, le 6 Mars 2011.
Roland Verkindère Historien Local...
(1936 - 2011).
Né à Halluin le 18 Août 1936, Roland Verkindère est décédé à Lille le 5 Mai 2011, à l’âge de 74 ans, des suites d’une longue maladie. Enseignant d’abord, il travaillera ensuite comme Secrétaire Général du Conseil Régional Nord Pas-de-Calais. M. Roland Verkindère était Officier des Palmes Académiques.
Connu et apprécié de tous, c'était une célèbre figure halluinoise et une mémoire vivante qui s’est éteinte… Passionné d'histoire et précisément d'histoire locale, il était très investi dans la commune et dans le milieu associatif, notamment au sein des Seniors halluinois et de l’association « A la recherche du passé d’Halluin ».
De plus, Il avait souvent collaboré aux pages des journaux locaux (VdN et NE) pour partager ses connaissances sur l'histoire d'Halluin et de la vallée de la Lys.
Lors de son décès,
on pouvait notamment lire ceci dans la presse locale :
Orateur et conteur hors pair de la grande Histoire comme des petites histoires, il captait l'attention du public lorsqu'il donnait ses conférences à l'Estaminet de la mémoire. Il préparait d'ailleurs deux conférences pour 2011. Des connaissances acquises au fil des ans. De ses rencontres.
À Halluin, sa ville de coeur, sa ville de toujours. « Certains jours je me sens Halluinois depuis près de 150 ans », disait Roland Verkindère, faisant allusion à l'arrivée de ses arrière-grands-parents paternels à Halluin, venus de Flandre occidentale dans les années 1860. Mais aussi celles forgées par ses anciens métiers. »
Talent d'orateur, mais aussi une belle plume. Il n'avait pas son pareil pour raconter l'histoire d'Halluin dans les colonnes de la presse écrite, des séries qui plongeaient le lecteur dans le quotidien halluinois des générations passées. Il ne manquait pas d'humour non plus. C'est à lui que l'on doit le dernier poisson d'avril (paru dans NE), sur le musée de la douane. Forcément, une blague sur l'histoire d'Halluin !
Homme engagé dans sa ville, il participait avec ses amis de Cinélys à faire vivre aussi Halluin par l'image. Il fut aussi pendant longtemps président des Seniors halluinois avec la volonté de faire participer les aînés à la vie de la cité et de voir leurs préoccupations prises en compte. Il sera parti trop tôt pour voir, par exemple, les bancs installés pour les seniors à travers la ville.
Le 15 avril 2011, lors d’une rencontre avec la presse pour l'enquête des Seniors sur le logement, Roland Verkindère était, comme d'habitude, dynamique, maîtrisant parfaitement son sujet, et parlant avec passion de ce travail mené avec d'autres pour trouver des solutions de logements aux plus âgés. Au-delà de cela, il était toujours disponible pour parler de l'histoire de la ville, de ses hommes et ses femmes.
Le député de la Xème circonscription Christian Vanneste, profondément affecté, se souvient « des nombreux ntretiens que nous avons eus sur l'histoire de la ville, et des Estaminets de la mémoire, qui permettaient aux témoins des événements de les rappeler. »
« Nous sommes en deuil, souffle Yvon Tomme, président des Seniors halluinois depuis l'année dernière, à la suite de R. Verkindère. Son charisme et sa forte personnalité vont nous manquer. Il avait énormément d'idées, qu'il voulait voir aboutir. Et en bonne intelligence avec la mairie, il s'est battu pour améliorer la vie quotidienne des personnes âgées. » Peut-être qu'un jour, « sa » navette sur la Lys reliant les communes en bateau verra le jour !
Daniel Delafosse passionné d’histoire locale résume avec justesse ce qui faisait la réputation de cet Halluinois « Il avait l’Histoire chevillée au cœur, avec une prédilection quasi amoureuse pour celle d’Halluin. En 2003, créateur de l’estaminet de la mémoire halluinoise, notre Historien local captivait son auditoire, lors de ses nombreuses interventions, avec un sens et une précision des faits et anecdotes.
Il aimait Halluin à s’en abreuver, jusqu’à vouloir la partager, la raconter et l’écrire. Notre ville est en deuil, mais l’empreinte laissée par Roland Verkindère restera gravée à jamais dans la mémoire collective halluinoise ».
Hommage de M. Jean-Luc Deroo
Maire d’Halluin :
« Certains jours, je me sens Halluinois depuis près de 150 ans… », disait Roland Verkindère, faisant allusion à l’arrivée de ses arrière-grands-parents paternels à Halluin, venus de Flandre occidentale dans les années 1860 ;
Et c’est vrai qu’avec la disparition de Roland Verkindère, c’est un large pan de la mémoire vivante d’Halluin qui vient de s’éteindre. Quelle érudition ! Quelle passion pour l’histoire ! Quel souci de la précision géographique !
Enseignant, Roland Verkindère eut l’exigence du pédagogue jusqu’à son dernier souffle. Retraité très actif, il a présidé l’Association des seniors halluinois avec la volonté opiniâtre, de faire participer les aînés à la vie de la cité et de voir leurs préoccupations prises en compte.
Ses conférences à l’Estaminet de la Mémoire étaient attendues et suivies par un auditoire happé par ses dons de raconteur de la grande histoire et de conteur de petites histoires. Et avec ses amis de Cinélys, il ajoutait l’image à la parole.
Halluin a perdu l’un de ses enfants les plus brillants, l’un de ses défenseurs les plus ardents.
Halluin ne l’oubliera pas.
A son épouse Christiane, ancienne première adjointe au maire, à ses enfants et à tous ses proches, la municipalité d’Halluin présente ses plus sincères condoléances ».
27/9/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
8 Mars : Journée Internationale de la Femme... La Vie des Halluinoises par Roland Verkindère (2008).
Elles sont 10.000 femmes à Halluin. L’estaminet de la mémoire leur a consacré une séance, courant février 2008, examinant sur un siècle l’évolution de la condition féminine à Halluin.
« Halluin est une ville marquée par le travail, dont une grande part de travail féminin contrairement au pays minier où les femmes prenaient le car pour venir travailler dans le textile », a rappelé Roland Verkindère, historien local.
A Halluin, les tisserands travaillaient chez eux, aidés par leur épouse. Par la suite les femmes ont occupé nombre d’emplois dans les usines textiles : biaiseuses, ourdisseuses, bobineuses, piqûrières. Ces dernières surtout avaient un rôle important car elles garantissaient la qualité des pièces passées par leurs mains.
Elles étaient 180 parmi les 1200 ouvriers de l’entreprise Sion. Certaines embauches étaient à temps plein, d’autres à temps partiel. Mais tout n’était pas toujours rose.
« Plusieurs membres de ma famille ont travaillé en France dans le textile », confiait une Meninoise, « chez Sion, Tissavel ou Tissage de Linselles. Quand les patrons manquaient de personnel, les avantages s’accumulaient. Sinon, les crêches d’entreprise fermaient ».
Certains patrons refusaient les femmes, craignant des idylles nuisibles au rythme de travail et les arrêts dûs aux maternités. Dans les banques, jusqu’en 1963, une clause du contrat précisait que l’employée devait quitter son emploi dans les 3 mois si elle se mariait.
Malgré tout, la femme prend sa place dans le monde du travail, comme épouse de commerçant ou d’artisan. Les guerres vont jouer un rôle en obligeant les femmes à prendre les responsabilités des hommes.
Des professions féminines sont apparues. Des enseignantes et infirmières ont pris la succession des religieuses. Il y avait à Halluin une salle d’asile tenue par 4 religieuses et qui accueillaient 400 enfants. Cela en a fait des classes quand la salle d’asile a disparu !
« Mais il a fallu se battre pour obtenir l’égalité », témoignait une participante. Dans l’opinion de l’époque, il suffisait qu’une fille sache coudre et tenir une maison ; Les rares privilégiées qui ont pu faire quelques études étaient dûment averties : un redoublement signait le départ pour l’usine. Malgré tout, petit à petit les femmes ont eu des emplois à responsabilité grandissante : chez Gratry, il y a maintenant une directrice.
Sur le plan civique, la Révolution Française puis le code Napoléon ont fait régresser le statut de la femme. Il a fallu attendre 1945 pour qu’elle obtienne le droit de vote. En 1943, dans le conseil municipal halluinois nommé par Vichy, il y avait pour la première fois une femme. Maintenant, avec la loi de parité, elles représentent la moitié de l’effectif.
« La contraception a modifié fortement la société », notait Annie Bagein, « avant on considérait que la femme était faite pour avoir des enfants. Elle travaillait quelques années, mais arrêtait dès la première grossesse, qui s’annonçait très vite après le mariage.
Les soins du ménage et des enfants occupaient ensuite tout son temps. La femme était entièrement dépendante de son mari. Maintenant les femmes choisissent d’avoir des enfants plus tard, d’en avoir moins et de les espacer. Cela leur laisse du temps pour une carrière professionnelle et leur donne une indépendance financière.
Il ne faut pas oublier non plus l’arrivée des appareils électro-ménagers qui a permis de diminuer le temps à consacrer aux tâches ménagères ».
Le travail des femmes et les appareils électro-ménagers ont eu pour corollaire un partage des tâches ménagères. « Ma femme est aux petits soins pour moi, mon fils repasse lui-même ses chemises, constatait Yvon Tomme.
Reste que de l’avis des femmes présentes, il reste encore à faire pour une réelle égalité.
8/3/2011 - 8/3/2021
Commentaire et Photos : ARPHalluin - Presse - Daniel Delafosse
Décès de Ménie Grégoire - Août 2014.
Marie Laurentin dite Ménie Grégoire, née le 15 août 1919 à Cholet (Maine-et-Loire).
Journaliste, écrivain, conférencière, est décédée le 16 Août 2014 à l'âge de 95 ans.
Passionnée par la condition de la femme moderne et surnommée "La Dame de coeur",
Ménie Grégoire fut notamment une pionnière à la Radio du dialogue avec les femmes sur leur vie intime.
Durant quinze ans (1967 - 1981), Ménie Grégoire noua des échanges
avec des centaines de milliers d'auditeurs et surtout d'auditrices sur RTL.
(Photo DD 21751 n° P1210811)
Par l'intermédiaire de la station RTL et un volumineux courrier,
Ménie Grégoire mettra en oeuvre une sorte de thérapie publique.
(Photo DD 21752 n° P1210812)
Ménie Grégoire était diplômée d'études supérieures de lettres
et de l'Institut d'art et d'archéologie de Paris.
(Photo DD 21753 n° P1210813)
16/8/2014
Photos : Daniel Delafosse