Guerre 14 - 18
Le Monument aux Morts du Cimetière d'Halluin :
Victimes des Guerres de 1870 - 1914 - 1945 - Indochine...
Les stèles ont été rénovées après la guerre de 1939-1945.
(photo n° 1886)
Le Monument aux Morts - Cimetière d'Halluin.
Le monument central entretient la même mémoire que celui situé, rue de Lille. Ce monument, érigé à la mémoire des soldats halluinois morts pour la Patrie, fut inauguré le 13 octobre 1895. Des inscriptions évoquent les victimes des guerres du Second Empire, d’Italie, de Crimée et de 1870, ainsi que celles d’Indochine (1947-1954).
Aussitôt après 1918, les corps de plusieurs soldats rapatriés des champs de bataille furent inhumés au pied de la colonne. Autour de la croix, on compte quelque quatre-vingts tombes de soldats tués au cours des deux guerres mondiales.
Le Cimetière Militaire Allemand à Halluin
Une longue bande de terrain parallèle à l’avenue de l’Hôpital accueillit les soldats allemands tombés au front.
Etape de l’armée allemande, Halluin comprenait bon nombre d’hôpitaux militaires pour les blessés.
Parmi les croix diverses, celle d’un soldat mort en 1914 dans un lazaret d’Halluin. On remarque aussi que 5 soldats, tués au front de l’Yser, sont enterrés ensemble.
Au total, 1397 soldats et officiers ont été inhumés dans le cimetière allemand, ouvert fin 1914, à Halluin.
10/11/2010.
Des halluinois évacués à Merchtem en Brabant (Belgique),
pendant la Première Guerre mondiale.
Photo prise le 15 août 1917 ou 1918 ?
(photo n° 3255)
Les oubliés de la Grande Guerre.
L’un des épisodes les moins connus, mais pour notre région, l’un des plus douloureux, c’est le drame de ces populations civiles, déportées par l’occupant. En France, on pense généralement que la déportation n’a commencé qu’en 1940. Dans le Nord, le Pas-de-Calais, les Ardennes ou la Belgique, elles ont déjà eu lieu en 14 !
Quant aux « brassard Rouges », il s’agissait de jeune hommes ou de jeunes femmes qui partaient travailler, contraints et forcés pour le compte des Allemands.
Dans son livre : « Oubliés de la Grande Guerre » Annette Becker raconte cette histoire de 14 -18 et elle ajoute notamment ceci :
« Lorsque l’on étudie l’histoire de cette guerre,on peut se focaliser sur les « poilus » et les soldats dans les tranchés ; on peut également s’y intéresser sous l’angle du nationalisme idéalisé ; il y a également le côté anarchiste, cette guerre n’est qu’une vaste machination, on se bat contre son gré.
Pourtant quel que soit l’angle, on s’aperçoit que, dans cette expérience atroce, la plupart des hommes se sont jetés consentants. Et dans cette guerre, les hommes n’étaient pas tout seuls, il y a l’arrière, les civils, les femmes, qui travaillent dans les usines d’armements, et on constate également qu’il y a des portions de territoire qui sont mises hors la guerre, parce qu’on est occupé, loin du front. On n’a que peu étudié ces phénomènes, préférant la normalité, c’est-à-dire les tranchées ;
C’est vrai que les hommes ont vécu une guerre horrible, mais les femmes également, dans cette région, ont vécu une guerre particulièrement épouvantable. On se servait de civils comme boucliers humains, on bombardait les hôpitaux… Et pour travailler sur ce problème je me suis penchée sur des sources religieuses (archives du Vatican) ou humanitaires (Croix Rouge à Genève).
Il s’agit certes d’un livre d’histoire, mais c’est également un livre citoyen. Il faut toujours regarder la vérité en face. Très tôt dans ce siècle on a laissé faire des choses horribles. On aurait dû réagir immédiatement. Mais on a laissé la boite de Pandore ouverte, et on ne l’a toujours pas refermée ».
25/11/2010
Guerre 14/18, un groupe de militaires halluinois.
(photo ARPH n° 5287)
Le Récit du Mobilisé.
Récit
Depuis longtemps, enfants, vous me dîtes : Grand-père
« Contez-nous, s’il vous plaît votre premier combat
Cette page de deuil de notre France chère
Où pour la liberté vous fûtes un soldat »
Je disais toujours Non car mon âme ulcérée
Etait toujours ouverte au souvenir lointain
Mais aujourd’hui je veux combattre mon chagrin
Et vais vous raconter cette sombre épopée
ce Récit le voici
1er Couplet
On entendait des cris d’alarme
La patrie était en danger.
Tous les Français prenaient les armes
Afin de chasser l’étranger :
Mes deux fils étaient à la guerre
Je restais seul à la maison
Avec Margot ma ménagère
Et ma fillette Jeanneton
Mon chagrin était sans égal
Lorsque je lus sur un journal
Vers Dijon marche le prussien
Oh me dis-je, cré nom d’un chien !
Je cours de ce pas m’enrôler
Et me faire mobiliser
.Plein de soucis je quittais mon logis
Puis à Margot je dis : Femme chérie
Faut pas gémir, sangloter ou souffrir
Si tu me vois partir pour la Patrie.
2ème Couplet
Voici huit jours que l’on travaille
Vers le ciel montent mille bruits
On se prépare à la bataille
Qui doit se livrer
Tout à coup le clairon sonne
La poudre commence son chant
Le tambour bat le clairon sonne
Mobilisés vite en avant !
Gaiement on s’élance au combat
Toute une journée on se bat
Des prussiens dix fois plus nombreux
Crânement on soutient les feux
Et les Français fiers et d’aplomb
Tombent en chantant sous le plomb.
Refrain
Le soir enfants les blessés, les mourants
Recouvraient tout sanglants.L’herbe flétrie
La nuit tombait chacun de nous pleurait
Près du drapeau défait de la Patrie.
3ème Couplet
Après vingt ans que la victoire
A déserté notre pays
J’ai constamment à la mémoire
Les succès de nos ennemis.
De mon cœur la plaie est sanglante
Mes regrets sont toujours cuisants
Car dans cette guerre sanglante
J’ai perdu deux de mes enfants.
Dans la défaite et sous l’affront
Pourtant je relève le front
Et je trouve plus grand honneur
Pour qu’on jette tout le mépris
Aux lâches qui nous ont trahis.
Refrain
Buvons enfants à mes quatre vingts ans
A les soldats vaillants, France chérie
Chacun attend de rentrer dans les rangs
Et de donner son sang pour la Patrie.
Fin
Documents originaux d'un Combattant Halluinois
de la Guerre 14-18 : Henri-France Delafosse...
Mobilisé le 27 Août 1914, il est démobilisé le 15 Août 1919
date à laquelle il retrouve à Halluin ses vieux parents,
pour la première fois, depuis son incorporation !
(Photo DD 26092 n° Img 470)
Photos de Henri-France Delafosse
prises lors de la Bataille de Verdun
Combattants français dans une tranchée.
(Photo HD DD n° Img 290)
(Photo DD 26093 n° Img 471)
...lors de la Bataille de Verdun.
(Photo HD DD n° Img 291)
(Photo DD 26094 n° Img 473)
Un compagnon zouave "Mort pour la France"
(Photo HD DD n° 296)
(Photo DD 26095 n° Img 476)
Des combattants français entourant des prisonniers allemands.
(Photo HD DD n° Img 297)
24/11/2010 - 10/11/2015
Le camp de Bousbecque où étaient enfermés des halluinois
ayant refusé de travailler pour l'occupant, pendant la guerre 14/18.
Ils étaient considérés comme prisonniers en travaux forcés.
Ils devaient creuser des tranchées dans la zone de combats.
On entrevoit les gardiens allemands, au fond, derrière le grillage.
(photo n° 1927)
Les Brassards Rouges.
L’occupation allemande de la Première Guerre a été rigoureuse dans le Nord de la France et les Allemands ont aussi entrepris de réquisitionner des travailleurs. Des photographies datant de 14-18 en témoignent.
Ceux qui résistèrent, furent souvent l’objet de nombreuses brimades et parfois de tortures. On les nomma les « Brassards Rouges ». Un de ces camps était situé notamment à Linselles.
Finalement, après plusieurs semaines de résistance, ils durent céder et leur régime fut celui des travaux forcés.
Cela n’entama pas le moral des résistants, dans chaque groupe on s’entraidait. Plusieurs fois, « Les Brassards Rouges » se firent photographier, tel ce groupe cantonné à Halluin.
Sur la pancarte, l’inscription était écrite à la craie : « Travaux Forcés Halluin, le 27.2.1918 ».
Une seule réflexion s’impose : Plus Jamais çà… !
Voici le récit de l’abbé Antoine Jombart (Brassard Rouge) qui fêta ses 100 ans le dimanche 8 novembre 1998 soit quelques jours avant le 80ème anniversaire de l’Armistice.
« En avril 1916, j’étais en classe de rhétorique au collège de Marcq. Et comme mes parents habitaient rue d’Isly à Lille, pour aller de Marcq à Lille, il me fallait un passeport
Les Allemands nous avaient obligés à mettre sur les maisons une affiche sur laquelle étaient marqués les noms des personnes habitant ici, ainsi que leur âge, raconte l’abbé Antoine Jombart.
« Le jour de Pâques, les Allemands ont cerné tout le quartier d’Esquermes. Il n’était plus possible de circuler. Ils sont entrés chez mes parents et m’on emmené avec eux. Avec d’autres jeunes, ils nous ont conduits au bout de la rue d’Isly où se trouvait une ligne de chemin de fer qui conduisait à la gare Saint-Sauveur. Ils nous ont fait monter dans des wagons à bestiaux et ils nous ont mis un brassard Rouge.
Arrivés en gare Saint-Sauveur, nous avons attendu pendant 2 ou 3 heures. Pas moyen de bouger, nous étions serrés comme des harengs dans ces wagons. Avec nous, il y avait non seulement des jeunes, mais également des hommes qui avaient été réformés et qui étaient âgés de plus de 40 ans.
Enfin nous sommes partis. Mais nous ignorions notre destination. Dans la nuit, le train s’est arrêté dans une gare d’un petit village. Nous avons appris que nous étions à Plomion, près de Vervins, dans l’Aisne. Les Allemands nous ont alors répartis et nous avons été couchés dans une grange de ferme. Nous y sommes restés pendant 3 mois. Nous couchions sur la paille. La nourriture était maigre. A base de soupe matin, midi et soir.
L’après-midi, les Allemands convoquaient une dizaine d’entre nous pour aller, dans un petit bois, couper des branches d’arbres que l’on expédiait ensuite en Allemagne où cela servait de bois de chauffage.
Au bout de 3 mois, un officier est venu nous chercher, un copain et moi, en nous disant : « Vous êtes collégiens ? On va vous mettre chez l’habitant ». Et il nous a emmenés chez un quincaillier. Nous n’avions pratiquement rien à faire, sinon donner un coup de main au commerçant quand il avait besoin de nous. Mais tous les jours, nous étions obligés d’aller nous présenter à la kommandanture.
A la fin du mois d’août, on est venu nous chercher, cinq collégiens de Marcq, en nous disant qu’une voiture allait nous ramener chez nous ! » Effectivement les cinq enfants rentrent à Lille sans vraiment savoir ce qui leur valait ce régime de faveur.
« En fait, je crois que l’officier allemand a eu pitié de nous. Il parlait très bien le français. Il avait fait ses études de droit à Lille. Je crois que nous avons eu de la chance d’être dans l’Aisne, les déportés en Ardennes ont connu un régime beaucoup plus dur.
Par contre, le père Jombart avoue ne pas avoir gardé beaucoup de souvenirs du 11 novembre 1918, sauf peut-être celui d’avoir vu défiler « des écossais avec leurs petites jupes ». Et l’abbé Jombart ajoute :
« Je suis toujours resté en contact avec les collégiens qui avaient été déportés en même temps que moi. Hélas, aujourd’hui, ils sont tous morts ».
23/11/2010.
- Guerre 14/18 - Halluinois en garnison (Le chant du départ, Juillet 1794).
- Guerre 14/18 - Soldats allemands à Halluin, partant au front (Apparition du gaz ypérite et du lance-flammes).
- Guerre 14/18 - Des prisonniers en 1917 (Halluin "prise en otage" durant la Grande Guerre).
- Guerre 14/18 - Halluinoises évacuées à Hal B. (La magnifique résistance civile halluinoise).