Guerre 14 - 18
Place de la déesse - Lille,
défilé militaire anglais, durant la guerre 14/18.
(photo n° 1856)
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Lille bombardé au cours de la guerre 14/18.
(photo n° 1868)
Le dernier tirailleur sénégalais,
Ndiaye Abdoulaye est décédé à 104 ans.
ABDOULAYE Ndiaye, le dernier tirailleur sénégalais de la guerre 14-18, est décédé le mardi 10 novembre 1998 à l’âge de 104 ans, la veille du 80ème anniversaire de l’armistice, au cours duquel il devait être décoré de la Légion d’honneur.
Abdoulaye Ndiaye, sans doute le dernier ancien combattant de la Grande Guerre de l’ex-AOF, est décédé, vraisemblablement d’un arrêt cardiaque, dans son village de Thiowor, à 200 km au nord de Dakar, où se préparait une fête pour la remise de sa Légion d’honneur.
L’ambassadeur de France au Sénégal, André Lewin, se rendra néanmoins à Thiowor pour lui remettre sa décoration à titre posthume.
Le président Jacques Chirac avait demandé que tous les soldats alliés et les combattants des anciennes colonies encore en vie, s’étant battus en France pendant la Grande Guerre, soient décorés ce 11 novembre 1998 de la Légion d’honneur. La décision du président Jacques Chirac de lui décerner la Légion d’honneur, la plus haute distinction française, lui avait été annoncée fin septembre 1998, dans son village par un journaliste de l’AFP.
Assis sous un arbre, entouré de ses nombreux arrière-petits-enfants, Mame Abdoulaye, comme on l’appelait affectueusement, avait montré peu d’enthousiasme à l’annonce de cette décision.
« J’aurais préféré qu’on m’aide à assurer ma survie », avait déclaré cet ancien combattant au visage buriné par l’âge et le soleil. Il avait été blessé à la tête pendant la guerre, avait une surdité prononcée, mais était toujours alerte malgré son grand âge.
Pour ses années de guerre, Abdoulaye Ndiaye percevait une prime d’invalidité et une retraite d’ancien combattant de 1.000 FF par an, là où un ancien combattant français touche 2.600 francs. Il ne savait pas qu’il était probablement l’unique survivant parmi les 400.000 « tirailleurs sénégalais », recrutés dans toute l’Afrique sud-saharienne pour aller combattre l’Allemagne durant la guerre 14-18.
A 20 ans, Abdoulaye Ndiaye avait été enrôlé de force dans l’armée française, pour permettre à son oncle, retenu en otage par l’autorité locale, d’être libéré. Embarqué par bateau de Dakar à Marseille, il avait participé aux « âpres batailles » de Verdun, des Dardanelles et de la Somme où il fut blessé de deux balles à la tête. Les balles avaient été heureusement amorties par son casque.
Décoré de la Croix de Guerre, il avait refusé de poursuivre sa carrière militaire dans l’armée française et avait regagné son village pour y retrouver ses parents et ses six petits frères, tous disparus depuis lors.
Abdoulaye Ndiaye, qui jouissait dans son village d’une grande estime, a rendu l’âme la veille de recevoir sa Légion d’honneur, une distinction qui n’aurait rien changé à ses rudes conditions de vie.
Le Chant des Africains
Ce chant a été écrit durant la guerre 1914 - 1918 par le commandant Reyjade, un officier des tirailleurs marocains, en l’honneur de ses hommes, et la musique a été composée par le chef de musique Félix Boyer.
- I –
Nous étions au fond de l’Afrique,
Gardiens jaloux de nos couleurs,
quand sous un soleil magnifique
retentissait ce cri vainqueur,
en criant, en chantant, en avant!
serrons les rangs.
- Refrain –
c’est nous les Africains
qui revenons de loin
Pour défendre la patrie
nous avons laissé là-bas
Nos parents , nos amis
et nous gardons au cœur
Une invincible ardeur
Car nous voulons porter haut et fier
Le beau drapeau de notre France entière
et si quelqu’un venait à y toucher
nous serions là pour mourir à ses pieds
Pour le pays, pour la Patrie, mourir au loin
C’est nous les Africains.
- II –
Pour le salut de notre Empire,
nous combattons tous les vautours,
La faim, la mort nous font sourire
quand nous luttons pour nos amours,
en criant, en chantant, en avant!
serrons les rangs.
- III –
De tous les horizons de France
groupés sur le sol africain,
nous venons pour la délivrance
qui par nous se fera demain,
en criant, en chantant,
en avant ! serrons les rangs.
- IV –
Et lorsque finira la guerre,
nous reviendrons dans nos gourbis,
Le cœur joyeux et l’âme fière
D’avoir libéré le pays
en criant, en chantant, en avant!
serrons les rangs.
Vous désirez écouter la musique :
http://pomaria.org/spip.php?article56
12/12/2010.
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Guerre 14/18. Quelques halluinois sous les drapeaux.
(photo n° 2799)
Charles Durieux, le dernier soldat
de 14-18, de la région du Nord.
En novembre 2003, lorsque l’on s’aventure à l’interroger sur ses souvenirs de soldat pendant la Grande Guerre, il ne dit pas grand-chose. « Je n’ai pas de mémoire » répond Charles Durieux.
A 104 ans, il est né le 29 Mars 1899 à Gommegnies (Nord), l’homme qui vit à Douai, fait partie des trente-six Poilus, tous centenaires, encore en vie dans le pays. Le tout dernier dans la région, alors qu’ils étaient encore sept en 2000…
En a-t-il conscience ? Il ne sait pas très bien. « Peut-être », lâche-t-il simplement.
Engagé volontaire.
C’était le 3 février 1918. La guerre de mouvement est de retour. Agé de 19 ans seulement, Charles Durieux s’engage dans le 101e régiment d’artillerie lourde (RAL), avant de rejoindre en avril le 121e RAL.
Le jeune homme a quitté son bourg natal de Gommegnies, près du Quesnoy, pour revêtir l’uniforme de l’armée française.
Pourtant son père, exploitant forestier, vouloir son fils unique reprendre l’affaire familiale. « Ils ne s’entendaient pas très bien, il s’est engagé volontairement », explique Madeleine, son épouse.
Nous n’en saurons pas beaucoup plus. Tout juste apprend-on que sa vie professionnelle fut bien remplie. « Il a fait trente-six métiers », confie son épouse. Charles Durieux était aussi un grand collectionneur, numismate et philatéliste passionné.
Charles Durieux (1899 - 2004).
(Photo VdN DD 22556 n° Img 988)
Dernier témoin de la Grande Guerre, le vieil homme vit désormais, avec son épouse, dans une maison de retraite de Douai.
Il est titulaire de la Légion d’honneur, qui lui a été remise le 11 novembre 1995.
Deux mois et demi après cet entretien à la presse régionale, en novembre 2003, M. Charles Durieux est décédé à Douai (Nord) le 5 Février 2004.
Quant au tout dernier poilu français survivant de la première guerre mondiale, Lazare Ponticelli... il est décédé le 12 mars 2008 à l'âge de 110 ans. Un hommage national lui fut rendu, lors des obsèques religieuses qui se déroulèrent en l'église Saint-Louis des Invalides à Paris, le lundi 17 mars 2008, en présence du président de la République Nicolas Sarkozy.
Au même moment, une minute de silence a été observée dans les administrations alors que les drapeaux étaient mis en berne pour la journée sur les bâtiments publics.
7/12/2010.
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Anciens Combattants Belges d'Halluin décorés,
au Foyer des Anciens combattants,
à l'enseigne "Foyer de la Paix", rue Emile Zola.
(photo n° 1714)
Fernand Boucherie…
Le dernier ancien halluinois de 14 - 18.
Après M. Paul Corbinand qui, en 1919, participa à la fondation de la section halluinoise de l’Union Nationale des Combattants, décédé en 1986, après M. Jules Degrave, disparu en septembre 1987, M. Fernand Boucherie, le dernier ancien combattant de la guerre 14-18, membre de l’U.N.C., s’est éteint à l’avant-veille du 69ème anniversaire de l’Armistice, le 11 novembre 1987.
Fernand Boucherie (1894 - 1987)
(Photo NE DD 22069 n° Img 864)
Fernand Boucherie est donc mort le 9 novembre, à l’âge de 93 ans, à la clinique Saint-Georges à Menin (B). Né à Halluin le 28 décembre 1894, il habitait en Belgique lorsqu’éclata la guerre et c’est dans l’armée belge qu’il fut incorporé.
Pour avoir notamment participé à la bataille de l’Yser, il s’était vu décerner de nombreuses décorations et, en particulier la Croix de chevalier de l’ordre de Léopold II avec glaives, la médaille commémorative du règne de S.M. Albert 1er, la Croix de Guerre avec Palmes et la Croix de Chevalier de l’Ordre de la Couronne ave glaives.
M. Fernand Boucherie, qui fut pendant de longues années comptable à la brasserie Demeestere et vivait à l’institut Feniks, une maison de retraite de Menin, était resté en relation étroite avec les anciens combattants Halluinois.
Il faisait partie de la commission de l’U.N.C. et était également membre de la fédération nationale des Combattants et de la Fédération nationale des Militaires et Invalides mutilés de la Guerre.
En France, il s’était également vu décerner la Croix du Combattant et la médaille de la reconnaissance U.N.C.
Les obsèques de M. Fernand Boucherie se sont déroulées le mardi 17 novembre 1987 en l’église Saint-Vaast à Menin (B).
7/12/2010.
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Banquet des Anciens Combattants et Veuves de Guerre,
au café "Aux Vieux Amis" rue Gustave Desmettre Halluin.
(photo n° 1655)
La Chanson de la Victoire :
« Qui a gagné la Guerre ? ».
Chanson créée par Bérard, Paroles de Ch. L. Pothier
sur une Musique de Ch. Borel-Clerc, édition 1919.
(Doc DD 22902 n° Img 244)
C’est une question qui devient populaire,
On entend partout sur des tons différents :
« Quel est donc celui qui gagna cette guerre
Dont le monde entier souffrait depuis longtemps ?
Les uns disent c’est l’Amérique
Au blocus, dit l’autre va l’honneur
Moi je répond : « Cessez vos polémiques
Car le vrai et seul grand vainqueur
C’est le Poilu, soldat de France
Qui sans peur, marchait au combat
Bravant la lutte et la souffrance
Le Poilu était toujours là !
Le sac au dos, couvert de terre,
Oui c’est lui qui fit nos succès
C’est lui qui l’a gagnée, la guerre
Le Poilu, le soldat français !
2
Le civil s’écrie : « J’ai tenu, j’imagine
En faisant la queue au tabac, au charbon,
Le sucre a manqué, j’ai bu d’la sacchatine
J’ai gagné la guerre avec mes privations ».
Du tout, dit un’jolie marraine
C’est l’amour qui fit t’nir jusqu’au bout.
Taisez-vous donc, clame un vieux capitaine,
De tout temps qui donna le grand coup ?
Au Refrain
3
C’est à l’ouvrier que revient tout’la gloire
Hurle un mécano qui f’sait des munitions
L’député répond : « J’ai forcé la victoire
Faisant des discours, votant des restrictions »
Partout on glorifie le Tigre,
Et Wilson, Foch, Pétain et Gouraud
Tous ces grands-là, faut pas qu’on les dénigre
Et pourtant le glorieux, le plus beau
Au Refrain.
(Doc DD 22803 n° Img 245)
7/12/2010 et 8/12/2014
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Trois halluinois rescapés de Verdun :
Auguste Doleans (1893-1976), Antoine Demeestere (1894-1976),
Henri Duhamel, au Monument aux Morts, le 24 juin 1976.
(photo n° 1979)
Qu’est-ce qu’un Poilu ?
Le poilu est l’homme dont tout le monde parle, c’est l’homme des bois, des cavernes, l’homme redevenu sauvage, c’est l’homme que tout le monde regarde avec plus de curiosité que de pitié, c’est l’homme qui souffre, qui meurt, qui court à la mort, qui sait sa fin proche et qui ne se plaint ni de ses souffrances, ni de la courte durée de son existence.
Le poilu c’est l’homme qui pendant plusieurs jours demeure enterré dans un fossé profond rempli d’eau, parfois de sang, dans un fossé où la pluie tombe plus drue, le froid plus vif qu’autour des chenets remplis de braise, dans un fossé où le jour vient tôt, où la nuit vient tard, sans qu’on puisse l’abréger, sans la moindre clarté.
Le poilu c’est l’homme qui n’est jamais propre, c’est l’homme qui se couche sans trop savoir sur quoi, tantôt sur de la paille humide prête à se transformer en fumier, ou sèche où sillonnent les poux. Le poilu c’est l’homme qui voit, qui entend, devine la mort courir vers lui, la mort affreuse, la mort sans beauté, la mort sanguinolente et douloureuse, la mort au fond d’un trou.
C’est l’homme qui pendant une demie journée, une journée, deux journées complètes de 24 heures chacune, demeure immobile, accroupi dans un boyau en butte de l’artillerie ennemie qui peut le carboniser, l’asphyxier, le rendre fou, le décapiter. C’est l’homme qui voit cette oeuvre effroyable s’accomplir autour de lui et qui attend chaque jour, à chaque seconde depuis plus de trois ans que son tour arrive d’être déchiqueté.
C’est l’homme autour de qui les camarades crient, ou pleurent, ou tombent et qui sent tout d’un coup son sang jaillir pendant qu’il étanche le sang d’un ami. C’est l’homme qui écoute travailler sous lui dans les entrailles de la terre et qui des fois, s’attend à être précipité en débris dans un entonnoir après avoir sauté plus de 25 mètres dans les airs.
Le poilu c’est l’homme qui reste deux ou trois jours durant dans une tranchée sans rien manger que des biscuits ou du pain, sans boire autre chose que de l’eau puisée sous ses pieds ou la gnole qui lui tortille les boyaux ou endort le cerveau. Le poilu c’est celui qui tient sans cesse à la main une pelle, une pioche ou un fusil, qui sans cesse s’ennuie, l’un ou l’autre, qui souvent tombe de fatigue sans lâcher la crosse de l’un ou le manche de l’autre.
Le poilu c’est l’homme qui a perdu la notion de la civilisation, de l’hygiène, de la pitié, de la raison, du confortable, de l’amour. Sa joie la plus grande lui serait de voir le spectacle de la douleur ou de la mort de son adversaire. Rien d’humain lui reste que le sentiment d’amitié pour les autres.
Quoique Français le poilu ne s’en préoccupe guère et ne s’y intéresse pas, il voit tomber sans s’émouvoir, il les voit mourir d’un oeil sec presque dur. Pourquoi s’attendrir puisque le même sort lui est réservé ? Le poilu c’est l’homme qui n’a pas de décorations mais qui en réalité chaque jour en mérite et c’est sans doute qu’il en faudrait trop pour le récompenser de chacun de ses exploits qu’on ne lui en donne aucune. Le poilu ce n’est pas le secrétaire d’état-major, l’intendance regarde avec dédain, avec morgue, avec insolence, avec mépris.
Le poilu ce n’est pas celui dont la vareuse surmontée d’un faux-col éblouissant attestant les loisirs dans les bureaux éloignés des marmites et ce n’est pas celui qui couche dans un lit, qui cire ses bottes trois fois par jour, qui prépare l’écoute des couverts, mais celui que les embusqués reprochent d’être boueux, d’avoir des pantalons tachés avec capote sans boutons, des cuirs déchirés.
C’est celui qui dans les cantonnements arrive toujours le dernier lorsque les autres sont installés bien en place, lui est obligé de se caser dans des locaux infects, étroits, ouverts à tous les vents, à toutes les pluies, obligé de laisser aux autres, ceux que les balles ne risquent jamais d’atteindre, les bonnes cuisines, les bonnes granges abondamment pourvues.
Le poilu c’est celui que tout le monde admire et que tous s’en écartent lorsqu’on le voit monter dans le train, entrer dans un café, dans un restaurant, dans un magasin de peur que ses brodequins tachent les bottines, que ses effets maculent les vestons à la dernière coupe, que ses gestes effleurent les robes trop claires, que ses paroles soient trop crues, c’est celui que les officiers d’administration font saluer, c’est celui à qui l’on impose dans les hôpitaux, dans les dépôts une discipline dont les embusqués en sont exempts.
Le poilu c’est celui que personne à l’arrière ne connaît la vie véritable, pas même les journalistes qui l’exaltent, même les députés qui voyagent dans les 2e classes. Le poilu qui va en permission quand les autres y sont allés, c’est celui qui ne parle pas lorsqu’il revoit pour 7 jours sa famille, qui juge tout et qui dira beaucoup de choses après la guerre (...)
Correspondance De Gaston Mercier J 1182.
3/12/2010.
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Des bombes sont tombées dans la nuit
du 28 au 29 juillet 1917,
à minuit et 10 minutes, au 44, rue des écoles
(actuellement Gustave Desmettre).
(photo n° 1876)
Historique chiffré de la Grande Guerre.
Lazare Ponticelli, le dernier poilu survivant de la première guerre mondiale, est mort à l'âge de 110 ans. Doyen des Français et dernier légionnaire de la Grande guerre, est décédé le mercredi 12 mars 2008 à 12h45 au domicile de sa fille, sept semaines après Louis de Cazenave, disparu le 20 janvier 2008, également à 110 ans.
Avec Lazare Ponticelli disparaît le dernier combattant français de la guerre de 1914-1918, qui fit dix millions de morts , dont 1,4 million de soldats français : paysans, employés, instituteurs, ouvriers, bretons ou auvergnats, tirailleurs marocains ou sénégalais, tués sur les coteaux de la Marne, dans les tranchées de Verdun ou du Chemin des Dames.
Avec 1,4 million de soldats "morts pour la France", la France a connu une saignée sans précédent : 900 morts en moyenne par jour durant les 51 mois de guerre, du 1er août 1914 au 11 novembre 1918, avec 20.000 tués pour la seule journée du 22 août 1914 en Lorraine.
1,4 million de morts et aussi 3 millions de blessés, dont 1 million d'invalides, amputés ou gazés et 15.000 "Gueules cassées", ces soldats défigurés qui vont rappeler durant des années ce conflit aux Français.
1,4 million de morts et aussi des centaines de milliers de veuves et d'orphelins. Des centaines de milliers de femmes qui remplacent les hommes, partis au front, dans les usines d'armement, les écoles et les hôpitaux.
1,4 million de morts et presque autant de noms inscrits sur les monuments aux morts des 36.000 communes de France, dont une quinzaine seulement n'érigèrent pas de monument car aucun soldat du village n'avait été tué. Mais aussi les mots "Tu ne tueras point" inscrits sur le monument aux morts d'Avion (Pas-de-Calais), ou "Maudite soit la guerre" sur celui de Gentioux (Creuse).
1,4 million de morts, dont des milliers de disparus ou jamais identifiés dans la boue de la Marne ou de Verdun, symbolisés par le Soldat Inconnu qui repose sous la voûte de l'Arc de Triomphe.
1,4 million de morts, la grande majorité dans la "zone rouge" allant de la Mer du Nord à la Suisse avec ces noms gravés dans l'Histoire de France : la bataille de la Marne et ses taxis (septembre 1914); le Bois des Caures, les forts de Douaumont et de Vaux, la "Voie Sacrée" à Verdun (février-décembre 1916); le Chemin des Dames (printemps 1917) et l'échec sanglant de l'offensive Nivelle suivis de mutineries.
1,4 million de morts et les 675 soldats fusillés sous l'uniforme français pour désertion, mutinerie, refus d'obéissance, ou crimes de droit commun, dont 49 au printemps 1917 au Chemin des Dames.
1,4 million de morts, dont le soldat Pierre-Auguste Trébuchon, tué sur les bords de la Meuse le 11 novembre 1918 à 10h50, dix minutes avant la sonnerie du cessez-le-feu à la onzième heure du onzième jour du onzième mois de 1918.
"Plus jamais ça", dirent alors certains poilus. D'autres affirmèrent que cette guerre serait "la der des ders".
Les huit derniers survivants... en 2008.
Huit vétérans de la Grande Guerre de 1914-1918, ayant pris part aux combats sont encore en vie après le décès de Lazare Ponticelli, qui était le dernier poilu français.
Le dernier soldat allemand de la Première guerre mondiale, Erich Kästner, est décédé le 1er janvier 2008, à l’âge de 107 ans.
Dans l’Armée britannique, Henry Alligham, 111 ans est le doyen des vétérans, il est le seul à avoir combattu du début à la fin du conflit. Harry Patch et Claude Choules sont les deux autres derniers combattants britanniques de 14-18.
Deux autres vétérans ont combattu pour l’Italie : Delfino Borroni et Francesco Chiarello, tous deux 109 ans.
Pour l’armée américaine, Franck Buckles, 106 ans est le dernier vétéran de l’armée américaine à avoir servi en zone de combat.
Franz Kûnstler, 107 ans, combattait pour sa part dans les rangs de l’armée austro-hongroise. Il vit actuellement dans le sud de l’Allemagne.
Enfin Yakup Satar, 109 ans s’était pour sa part engagé dans l’armée ottomane en 1915. Dernier vétéran de l’Empire Ottoman, Yakup Satar vit aujourd’hui en Turquie.
8/12/2010.
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Le 11 Novembre 1961 au Monument aux Morts, rue de Lille Halluin.
Au 1er plan de gauche à droite : Henri-France Delafosse Président d'Honneur,
Albert Tierrie Président Actif et Gabriel Vervacke Secrétaire
de l'Association halluinoise des Mutilés de Guerre.
(Photo NE DD 22071 n° Img 868)
Recueillement au Monument aux Morts, rue de Lille Halluin - en 1968.
UNC - Halluin, la Municipalité et les anciens combattants
au 50ème anniversaire du 11 Novembre.
Albert Tierrie, le 3ème en partant de la droite.
(photo n° 1934)
Albert Tierrie, le plus vieux « Poilu » d’Halluin
en 1983, à 97 ans… Il raconte sa vie !
Entretien avec Philippe Martin journaliste, en Décembre 1983.
(…) « Ici on est vraiment bien soigné ». D’une voix douce, mais qui ne chevrote pas le moins du monde, M. Albert Tierrie m’a entraîné dans la visite de son univers. La maison de repos de Ledeghem, près de Dadizeele (B) à quelques kilomètres de Menin.
Ici, Albert Tierrie s’y sent bien. « Ca fait plus de onze ans que je suis là » rappelle-t-il sans effort apparent pour retrouver la date, « et je ne m’ennuie jamais ».
(...) La main droite pend inerte le long de son corps. Ce bras-là justifierait un roman à lui seul. Un roman aux odeurs de canonnades, aux rumeurs de tranchées boueuses aux couleurs d’obus qui explosent dans un fracas de fin du monde.
De cette balle « dum-dum » qui, un matin d’octobre 1918, lui éclata le bras du côté de Soissons. C’était comble d’ironie, trois petites semaines avant l’Armistice. Mais ce sont deux longues années qu’il allait passer à l’hôpital, ne revenant à Halluin qu’en 1920, avec un bras « raccroché » par miracle, mais définitivement inutilisable.
« Quand il est parti faire son service, j’avais six mois ; Quand il en est revenu, j’avais six ans. Je ne l’avais jamais vu » explique sa fille. A-t-elle conscience qu’elle vient de raconter, d’une petite phrase toute simple, combien les horreurs de la guerre se vivent pas seulement sur les champs de bataille ?
Tandis que j’essaie d’imaginer quelle a pu être la vie de ce bon ouvrier (il était contremaître en tissage chez Defretin) soudainement privé de son meilleur outil, Albert Tierrie a continué à avancer d’un pas régulier à travers les couloirs au sol brillant. Il y a intérêt à s’accrocher pour le suivre ! La suite, ses difficultés à retrouver du travail et à se réinsérer dans la vie « civile », sa réembauche comme concierge chez Defretin, où il travaillera jusqu’à l’âge de 72 ans, ce sont ses enfants qui le racontent.
Lui, il est déjà installé près d’une large baie vitrée donnant sur la campagne environnante et il m’interpelle : « Vous voyez ces arbres, là-bas ? (Je chausse mes lunettes de myope, faut-il préciser que lui n’en porte pas ?) Ca y est, vous les voyez ? Eh bien, juste à cet endroit, c’est le terrain d’aviation de Ledeghem, à deux kilomètres d’ici. Tous les dimanches, il y a des ballons qui viennent, des gros dirigeables, et puis des avions qui lancent des parachutistes. Tous les dimanches, je m’installe dans ce fauteuil et je regarde les parachutistes, ça fait une belle distraction ».
Je viens à peine de repérer le fameux bouquet d’arbres - ne parlons pas des éventuels parachute – qu’il est déjà reparti, marchant à peine voûté, sans canne ni appui d’aucune sorte : on m’avait prévenu mais il est quand même bien difficile de croire que cet homme là aura 98 ans au mois d’août !
« Venez voir le beau sapin », me lance-t-il. Délaissant l’arbre « naturel » installé à son étage, il nous entraîne à travers couloirs et ascenseurs jusqu’au grand hall d’entrée où trône un sapin artificiel, tout doré, Ca c’est un beau sapin », s’émerveille-t-il, tel un enfant en adoration devant tout ce qui brille. Mais voilà ses infirmières qui passent. Il les accroche. Droit comme un « I » il pose fièrement pour une photo de famille devant l’arbre, toutes d écorations en bataille.
Ses décorations… Si je ne les cite pas toutes, je vais me faire appeler Arthur ! Allons-y :
Légion d’Honneur, Médaille Militaire, Médaille de Verdun, Médaille du Combattant, Médaille des Grands Blessés de Guerre, de la Ville d’Halluin, pour n’en citer que quelques-unes. Et la Croix du Combattant, avec palmes et étoile ;
« C’est noté, les palmes ? », vérifie-t-il d’un air un tantinet soupçonneux en scrutant une nouvelle fois mon bloc-notes…
Ne croyez surtout pas qu’Albert Tierrie, est un de ces « petits vieux » acariâtre et jamais satisfaits de son sort. C’est au contraire un homme plein d’humour, facile à vivre, content de tout, visiblement adoré de tous ceux et de toutes celles qui s’occupent de lui à Ledeghem.
D’autant que son grand âge en fait le doyen des Halluinois mais aussi de Ledeghem et du foyer-logement. Une maison qui n’a jamais compté de centenaire ! Inutile de dire qu’on le soigne aux petits oignons, l’Albert…
Notre mini-marathon est terminé, et nous sommes enfin attablés dans sa jolie chambre. Albert Tierrie allume un petit cigare (il fume une douzaine de cigarettes et trois cigares par jour depuis près de 70 ans !) et une fumée bleue et odorante emplit la pièce, faisant tousser le non-fumeur que je suis, à son grand étonnement.
« Vous voyez, d’ici j’aperçois le terrain de sport, et puis un peu plus loin c’est la Maison des Jeunes. Des fois, le samedi, quand je me lève la nuit pour boire un verre d’eau, il est au moins trois heures du matin, eh bien c’est encore tout illuminé, et on entend de la musique. Ah, ce sont de sacrés gaillards », apprécie-t-il en sirotant une menthe à l’eau.
Parfois l’émotion vient voiler son regard, quand il évoque ses parents, ses frères et sœurs dont une superbe photo est accrochée aux murs. Tous sont morts depuis des décennies, et pourtant quand il parle son œil s’humecte légèrement. Alors de lui-même, il change de sujet et « rattaque » sur quelque chose de plus gai.
Sa santé, tient parlons-en. Il vient d’avoir un mauvais rhume. Vous comprendrez qu’à 97 ans (il est né à Halluin, le 7 Août 1887) on ne plaisante pas avec ces choses-là. Mais le médecin de l’établissement l’a bien soigné, et ça va mieux : il a retrouvé sa tension de jeune homme, 16,5.
Non vraiment, en dehors de l’ouïe, tout « fonctionne » vraiment bien chez Albert Tierrie. On a peine à imaginer en le voyant téter énergiquement sur son cigare, que cet homme-là avait déjà 27 ans à la déclaration de guerre (14 bien sûr), qu’il a échappé à la plus sinistre boucherie de l’Histoire de l’Humanité (malgré deux années de front à Verdun et trois graves blessures), qu’il a ensuite connu encore quatre générations d’Halluinois en passant au travers des maladies qui guettent le grand fumeur, et on en passe…
Et on s’en veut un peu de prendre congé, surtout lorsqu’à son annonce, son regard s’ouvre d’une discrète perle. Dans le hall de sa grande maison Albert Tierrie m’a tendu la main gauche. Puis il m’a embrassé, en me demandant de saluer tous ses amis d’Halluin, de leur souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année, un joyeux Noël.
Au fait, il a quel âge, le Père Noël ? Ne serait-ce pas dans les… cent ans ?
Albert Tierrie (1887 - 1984)
(Photo NE DD 22070 n° Img 866)
Les salutations du Doyen.
M. Albert Tierrie profite de cet interview pour remercier en son nom et celui de ses enfants M. Maurice Ducastel et M. Albert Desmedt respectivement président d’honneur et actif du groupe des mutilés de guerre d’Halluin, ainsi que les membres de la commission, pour leurs fréquentes visites, toujours accompagnées de douceurs et d’encouragements.
M. Albert Desmedt, en tant que premier magistrat de la ville d’Halluin, est allé plusieurs fois déjà saluer celui qui est actuellement le doyen d’Halluin, le plus âgé également de la maison de repos.
Grand merci également à M. l’abbé Lommez, doyen de Saint-Hilaire, qui régulièrement vient lui apporter un précieux réconfort et ce depuis son arrivée à Halluin.
Il remercie grandement la supérieure, la communauté, ainsi que tout le personnel de la maison de repos pour les bons soins et leur grand dévouement qui permettent à M. Tierrie de conserver cette excellente forme dans sa 97ème année.
Quatre mois après, Albert Tierrie s’en est allé le 10 Mai 1984, il sera inhumé au cimetière d’Halluin.
Le dernier Halluinois de 14-18, Fernand Boucherie est décédé le 9 Novembre 1987 à Menin (Belgique).
7/12/2010.
Commentaire : Nord Eclair - Daniel Delafosse
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Guerre 14/18. Le Maréchal Pétain
en visite dans le Nord.
La photo serait prise devant l'entrée
de l'hôpital militaire de Lille.
(photo n° 1915)
Philippe Pétain,
le "Vainqueur de Verdun".
Philippe Pétain (1856-1951) militaire et homme d’Etat fait maréchal de France en 1918.
Né le 24 avril 1856 à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais), il décède le 23 juillet 1951 à Port-Joinville, durant son internement sur l’île d’Yeu (Vendée), où il est inhumé.
Comme chef militaire, le maréchal Pétain est considéré comme le « vainqueur de Verdun » et comme chef de l’armée qui jugula la crise du moral et des mutineries en 1917.
Comme dernier chef de gouvernement de la Troisième République, son nom est associé à l’Armistice du 22 juin 1940 retirant la France défaite de la guerre contre Hitler.
Comme fondateur et chef de l’Etat du Régime de Vichy, il a dirigé la France pendant l’occupation, du 10 juillet 1940 au 19 août 1944. Il a engagé la Révolution nationale et la collaboration avec l’Allemagne nazie.
Jugé à la Libération pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison par la Haute Cour de Justice, il est, par arrêt du 15 août 1945, frappé d’indignité nationale et condamné à la confiscation de ses biens et à la peine de mort.
Il est gracié par le général de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République, sa peine est commuée en prison à perpétuité.
3/12/2010.
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