Guerre 39 – 45
Années 1900 - Rue de Lille - Bureaux des Douanes.
A gauche, le bâtiment des douanes vient d'être construit à l'emplacement de la propriété Frasez.
A côté, le café Danset, l'entrée de la cour Devos, la Recette Municipale et une herboristerie.
(photo n° 3992)
L'Halluinois Charles Windels...
Abattu par les Allemands, en 1944.
Charles Windels, ancien combattant de la Guerre 1914-1918, était couvreur zingueur, rue de Lille, depuis 1913.
En 1930, il reprend le café situé 5, rue de Lille auquel il donne son nom.
Septembre 1944... c'est la Libération d'Halluin. Les Allemands refluent vers la Belgique. Rue de Lille, c'est un immense convoi de camions militaires, de véhicules blindés, de motos, de chevaux même. Les Halluinois se serrent au fond de leurs maisons ou dans leurs caves.
En passant devant le café Windels qui s'appelait dans les années 1990 "Les Caves de France", les Allemands repèrent sa silhouette, d'autant plus visible qu'il porte une blouse blanche. Les soldats entrèrent dans le café en le menaçant de leur mitraillette et voulurent l'emmener, pour le hisser comme otage à l'avant de leur véhicule automobile.
L'Halluinois protesta et refusa d'obtempérer à cet ordre barbare... Il fut abattu, ce 2 septembre 1944, dans sa propre maison.
La Cour Devos était située à côté de la maison qui était le domicile de M. Charles Windels. Le 20 Décembre 1944, le Conseil Municipal d'Halluin attribue son nom à la Cour Devos, qui est devenue la Cité Charles Windels.. complètement rénovée depuis la fin des années 1990.
2/9/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
Equipe d'athlétisme : arrivée d'une course,
au stade, rue de l'Abattoir,
devenue rue des Frères Martel en 1944.
(photo n° 385)
Rue des Frères Martel... en 1944.
Il s'agit des deux fils de M. Martel, ancien Mineur et Député du Nord : Aimable-Henri (né à Sin-le-Noble (Nord) le 1/6/1920, décédé le 14/4/1942) et Germinal (né à Sin-le-Noble (Nord) le 20/11/1921, décédé le 28/5/1943), qui, malgré leur jeune âge, furent fusillés, le premier dans le Nord et le second à Poitiers.
Etudiants, ils firent partie des Francs Tireurs Partisans, car ils étaient tous deux d'actifs militants de la Résistance, responsables des jeunes communistes.
Ne pouvant atteindre le père qui était détenu dans un camp de concentration de l'Algérie, la sauvagerie nazie se vengera sur ces deux jeunes qui surent mourir en Français... Chantant la Marseillaise et la Jeune Garde en se rendant au poteau d'exécution.
Leur père Henri Martel, lui aussi, va vivre une aventure à la même époque. Il est arrêté d'abord le 8 octobre 1939 et déchu de son mandat de député communiste à Douai. En 1940, il est condamné à cinq ans de prison pour reconstitution de ligue dissoute. Il est incarcéré dans plusieurs prisons avant d'être transféré à la prison de Maison-Carrée à Alger, où il est libéré en 1943 par le débarquement des alliés. C'est là qu'il apprend la mort de ses deux fils.
Henri Martel, ancien ouvrier mineur, reprend sa tâche plus que jamais. Il reconstitue après la guerre la Fédération CGT du sous-sol, et fut l'un des signataires de la loi des nationalisations des Houillères.
Il meurt en 1982 à Sin-le-Noble où il était Maire. Il aurait déclaré "Je pense avoir laissé plus qu'un souvenir quand je disparaîtrai".
Lors de sa séance du 20 Décembre 1944, le Conseil Municipal d'Halluin attribue le nom des Frères Martel à l'ex rue de l'Abattoir (qui prolonge la rue Pasteur, le long du cimetière et se continue jusqu'à la rue de la Rouge Porte).
28/8/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
L'église Saint Hilaire,
Rue et Place de l'Abbé Bonpain Halluin.
(ex, rue et Place de l'Eglise).
(photos n° 2895 et 2900)
Rue et Place de l'Abbé Bonpain... en 1944.
Né le 15 Octobre 1908 à Dunkerque (Nord), l'Abbé René Bonpain, jeune prêtre, particulièrement connu pour son dévouement aux enfants, aux malades, aux infirmes et aux vieillards dans la commune sinistrée de Rosendaël, près de Dunkerque où il était vicaire dès 1932, a fait preuve d'un patriotisme ardent pendant l'occupation allemande.
René Bonpain fait de la résistance depuis qu'il a été démobilisé en 1940. D'abord avec Henri Gurgelot et Marcel Petit qui seront fusillés dès 1942 au champ d'aviation, à Marquette. Le vicaire aide aussi des Anglais et des volontaires à passer en Angleterre. Puis il lance le courrier "France-Libre", entre Dunkerque et Toulouse où Paul, son frère, réceptionne des documents grâce à une valise à fond double.
Il dirige également des réfractaires au STO vers la France libre. Des anciens élèves du catéchisme, des moniteurs, beaucoup de jeunes le suivent et le paieront comme lui, de leur vie.
En juin 1942, le réseau de renseignement Alliance forme une équipe à Dunkerque et contacte l'abbé Bonpain qui y adhère. Chaque mètre de côte française doit être surveillé et cartographié en vue d'un débarquement, y compris Dunkerque. Tout un réseau organisé se charge du travail.
Mais en octobre, tout bascule. L'abbé Bonpain est à Paris, quand les Allemands perquisitionnent la maison des vicaires. Tout est fouillé et l'ouvrage qui sert de code pour le Réseau Alliance : le tome IX des Oeuvres de Bossuet a disparu, preuve que les Allemands sont au courant de tout. Plusieurs résistants du Réseau sont arrêtés. Le jeudi 19 novembre 1942, à 13 h 30, vient le tour de l'abbé Bonpain. Le lendemain, il est transféré à la prison de Loos, dans la cellule 101.
Il subit des interrogatoires terribles qu'il décrira comme "une terrible préparation à paraître devant Dieu". Les Allemands n'ont pu lui arracher le moindre aveu qui puisse compromettre ses compagnons. Ils n'ignoraient pas qu'à côté des distributeurs de tracts et des saboteurs, il y avait l'abbé Bonpain qui, par sa mentalité française et chrétienne, résistait à l'influence nazie et qu'il avait, sans doute, une personnalité trop rayonnante.
Pendant sa détention, il avait gagné l'estime de ses compagnons de captivité et réconforta ceux d'entre eux qui devaient être exécuté avec lui.
Le 19 mars 1943, il est condamné à mort, ainsi que trois autres camarades : Herbeaux, Lanery et Rousseau, un Lillois. Le 23 mars, ses parents et sa soeur, Jeanne, sont autorisés à lui rendre visite : 10 minutes ! mais croient porter une bonne nouvelle : le commandant de Paris est favorable à une grâce. Le 29 mars, le cardinal Liénart confirme. Seulement, entre temps, le commandat de Bruxelles, Von Falkenchausen, mécontent d'un prêche du cardinal contre le STO décide une répression : il envoie un officier pour exécuter le prêtre et ses camarades avant le recours en grâce.
Le mardi 30 mars 1943, les quatre hommes ont 2 heures et demi pour les adieux. Bonpain célèbre une messe et écrit des lettres. Détail atroce : ce jour-là, les deux soeurs de l'abbé arrivent à la prison pour une visite, ainsi que les enfants de Lanery mais ils ignorent tout du funeste destin et voient s'éloigner la voiture des condamnés, sans savoir qu'ils se trouvent à l'intérieur. Il avait 34 ans.
Dans une dernière lettre particulièrement édifiante, il dit sa tranquillité devant la mort, et pardonna à ses bourreaux.
Ils sont fusillés tous les trois, en même temps, mais ce n'est qu'en 1944, à la Libération, lors de la découverte de 68 tombes, et d'un document allemand où figurent les noms des condamnés à côté d'un numéro, que l'on connaîtra le lieu du drame : le fort de Bondues.
Le 19 septembre 1944, a lieu l'exhumation. En attendant la libération de Dunkerque, le cercueil est entreposé au cimetières de Bondues. Les funérailles ont lieu à Dunkerque le 8 octobre 1944.
Le 20 Décembre 1944, le Conseil Municipal d'Halluin attribua son nom à l'ancienne rue et Place de l'Eglise.
28/8/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
Funérailles des Résistants FFI et FTP, le 7 septembre 1944,
tués par les Allemands, le 2 septembre 1944.
(photo n° 3678)
Recueillement annuel depuis 1947...
au Calvaire du "Labyrinthe"
Ce samedi 1er septembre 2012 à 18h30 au Calvaire, carrefour du Labyrinthe à Neuville-en-Ferrain (Nord) : 68ème anniversaire de la Libération d'Halluin et de Neuville, "à la mémoire des personnes qui se sont battues pour la liberté"...
Calvaire du "Labyrinthe", le 2 septembre 2012.
rue du Dronckaert à Neuville-en-Ferrain.
(Photo DD 13451 n° p1080429)
Des événements tragiques ont marqué
la journée du 2 septembre 1944.
Le calvaire érigé au lieudit « Le Labyrinthe », rue du Dronckaert, à Neuville-en-Ferrain (Nord) sortie d’Halluin, rappelle qu’à cet endroit trois résistants, Jean Fiévet, Jules Devos (deux Neuvillois) et Maurice Simono (un Halluinois), ont payé de leur vie notre liberté.
Maurice Simono, Jean Fiévet, Jules Devos (F.F.I.)
Membres du groupe gaulliste de la Résistance d'Halluin.
"Morts pour la France" le 2 septembre 1944.
(Photo VdN DD 13441 n° Img 058)
Jean Fiévet était du Risquont-tout et exerçait la profession d’instituteur libre à Halluin.
Jules Devos, dont l’épouse tenait une mercerie rue de Tourcoing à Neuville-en-Ferrain, était professeur de gymnastique dans les écoles et à la Pro-Patria.
Maurice Simono domicilié 55, rue Emile Zola à Halluin, était employé de commerce.
Le 7 septembre 1947, les sections franco-belge du W.O. d’Halluin et française de Neuville-en-Ferrain inaugurent une plaque commémorative au calvaire du Labyrinthe à la mémoire du lieutenant Maurice Simono, du sous-lieutenant Jean Fiévet et de l’adjudant Jules Devos.
La plaque a été scellée au Calvaire du "Labyrinthe".
(Photo VdN DD 13440 n° Img 302)
Le Calvaire du "Labyrinthe", le 2 septembre 2012.
(Photo DD 13449 n° p1080423)
Sur cette plaque est inscrite :
« Passant, Arrête-toi ! Prie ! Réfléchis !
Calvaire du "Labyrinthe", le 2 septembre 2012.
(Photo DD 13450 n° p1080424)
La messe en plein air autorisée par le Cardinal Achille Liénart est célébrée par l’abbé Louis Floridant, Curé de la paroisse Saint-Quirin. La Pro-Patria et l’harmonie municipale participent à cette manifestation, au cours de laquelle s’expriment les chefs du réseau Sylvestre et des sections W.O.
Depuis, à cet endroit, chaque année en septembre, les communes de Neuville-en-Ferrain et Halluin s’associent pour commémorer le souvenir des trois résistants tombés le 2 septembre 1944.
1/9/2011 et 1/9/2012.
Commentaire : Daniel Delafosse