douanes
Le premier café de la douane, tenu par Mr Danset. photo n° 2349
photo n° 5904
Vues, à des époques différentes, du bureau des douanes françaises, rue de Lille - Halluin
sur la photo de droite on remarquera le petit train qui allait vers Armentières.
(photos n° 7713 - 7717)
photo n° 05180
Vers les années 1960/1970, photo n° 3953
(photo 4092)
(photo 8402-ad/douane)
(photo AL-00435 )
(photo 8404-ad/Douanes)
(photo 8406-ad/Douanes)
Rue de Lille à Menin (photo 8415-ad)
(photo AdministrAD 0026)
(photo AD 0121)
(photo AD 0122)
Scènes journalières du passage des frontaliers au poste frontière
rue de Lille - Halluin, dans les années 50/60.-
Le Poste Frontière rue de Lille Halluin,
dans les années 1960.
(Photo n° 1983)
La Frontière Halluin - Menin (B)...
Vue par L'Halluinois Roland Verkindère.
Géographe passionné, formidable narrateur, le regretté Roland Verkindère a beaucoup travaillé sur la frontière. Au-delà des enjeux historiques et de l'activité économique, cette frontière était pour lui porteuse de symboles. De valeurs.
Le tracé de la frontière Halluin-Menin a connu bien des aléas à travers les époques pour devenir complètement transparente quelque part dans les ondulations de la Lys.
Pour Roland Verkindère, cette frontière a structuré l'aménagement du territoire à Halluin. « Entre 1840 et 1960, de nombreuses entreprises sont venues s'installer sur la rive droite de la Lys, proche de la main d'oeuvre flamande réputée travailleuse. » Ainsi beaucoup d'industries de Roubaix et de Tourcoing délocalisaient une partie de leurs activités à Halluin, comme Lorthiois.
Les industriels belges, comme Gratry ou encore Pidy, désireux de se préserver du protectionnisme et de s'ouvrir au marché français, avaient également fait le pas. D'où le boom de la démographie halluinoise à la toute fin du XIXe siècle et au début du siècle dernier.
En 1866, Halluin comptait 13 673 habitants dont 9 875 personnes issues de l'immigration flamande. En 1901, Halluin rattrape Menin, on recense 16 600 habitants dont plus de la moitié de Flamands bientôt rejoints par la grande mosaïque culturelle de l'épopée industrielle. Des aspects qui font dire à Roland Verkindère que la frontière est au-delà de l'espace physique, un lieu riche d'échanges.
Des matières premières en transit à la culture. Sans oublier tous ces couples que la frontière a rapprochés. « C'est aussi un lieu qui favorise la comparaison sur le plan des salaires, de la fiscalité, de la santé... » À l'époque du franc, la frontière était aussi synonyme de pouvoir d'achat pour les Halluinois grâce à un taux de change avantageux.
Un héritage qui a influencé plusieurs générations et imprégné toute une ville : « Quand on vit à la frontière, on a une curiosité naturelle. Nos rapports au voisin, à l'étranger, à l'autre sont différents... », témoignait Roland Verkindère.
1/10/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
Passage du Tour de France à la douane en 1951.
Le gendarme à droite est M.Lemaire, le père de Mme Jacqueline Descamps.
A droite aussi, M. N. Toulotte, le douanier dont on ne voit que le visage.
(photo n° 489)
Le Douanier Yves Festou...
« La douane volante volait à vélo ».
Fils et petit-fils de douanier, Yves Festou, a embrassé le métier de douanier en 1951. Cette année-là, ils étaient 10 000 candidats au concours des préposés aux douanes pour 250 places.
Il a intégré une brigade mobile à Roncq avant de rejoindre Linselles. « C'est ce qu'on appelle la douane volante, mais à l'époque on volait à vélo », sourit celui qui a déroulé la plus grosse partie de sa carrière « dans les bureaux » après avoir passé six ans en embuscade dans la campagne.
Il parcourait jusqu'à 80 kilomètres par jour, et ce par tous les temps. « On verbalisait les gens pour des bricoles, souvent du tabac, se souvient le douanier. Dans l'ensemble, les relations se passaient bien avec la population. D'ailleurs, les Halluinois avaient le chic pour donner des surnoms aux douaniers ! »
1/10/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
Années 1960 - Rue de Lille - Le grand bureau des Douanes.
(photos n°1991 et 1992)
Halluin – Les Douanes…
Souvenirs et Anecdotes.
Le nouveau film de Dany Boon "Rien à déclarer" sur les douaniers belges et français, éveille bien des souvenirs à Halluin. L'un des plus gros bureaux des douanes françaises.
Les anciens le racontent à merveille : à l'époque des douanes françaises, dans les cours de récréation, les écoliers halluinois ne jouaient pas aux gendarmes et aux voleurs mais aux douaniers et aux fraudeurs !
De nos jours, la jeune génération passe la frontière, la bouche en coeur, loin des péripéties vécues par nos anciens. Un pan de l'histoire locale pas si éloigné. Les frontières ont été gommées en 1993 avec la grande aventure européenne.
Point de passage quotidien des milliers de Flamands qui travaillaient dans les industries textiles d'Halluin, de Tourcoing et Roubaix -invités à traverser la frontière à pied avant de remonter dans les bus après le contrôle douanier, la rue de Lille, a aussi été l'autoroute du commerce international.
Selon les époques, des cortèges de camions chargés de lin, de bestiaux ou d'électroménagers passaient par le poste des douanes situé aux Baraques. Une vraie ruche qui nourrissait toute une ville où prospéraient de nombreux cafés installés -une vitrine sur deux- le long de cet axe stratégique.
Dans les années 60, à l'angle de la rue de Lille et de la rue de la Lys, M.Wancquet (un grand nom à Halluin), avait pour habitude de préparer 55 picons -une boisson introuvable en Belgique- pour l'arrivée d'un bus de frontaliers. Chaque jour c'était le même rituel. Et la même énigme pour le patron : sur les 55 picons servis, 54 étaient réglés. Le coquin n'a jamais été démasqué !
Que d'anecdotes autour du poste-frontière qui séparait Halluin et Menin sur une ligne de démarcation qui a fluctué au fil des siècles et des velléités de l'histoire. Pas étonnant de trouver à la frontière des maisons qui ont leur jardin en Belgique.
Menin a longtemps été comme une grande épicerie pour la population des environs. Pendant et après la seconde guerre mondiale, la Belgique était bien mieux ravitaillée que la France. La fraude domestique du café, du tabac, du savon noir ou plus tard de la cassonade était un sport national.
Combien de landaus ont échappé à la vigilance des douaniers plus ou moins tatillons ? Quand il s'agissait d'améliorer le quotidien, les anciens faisaient quelques entorses à la morale. Même chez les âmes les plus dévotes : « Dieu ne punissait que ceux qui se faisaient prendre selon notre tante », raconte Roland Verkindère. Les anciens ont aussi en tête l'histoire de cet officier allemand, préposé aux douanes, un sauveur : « Quand il était au courant des descentes de la Gestapo, il prévenait les usines pour que les jeunes échappent au travail obligatoire. »
On retient des nombreuses anecdotes plus heureuses, ces chocolats et ces tranches de jambon avalés au nez et à la barbe des douaniers pour éviter les taxes... Ou encore l'histoire de cette trancheuse à pain, un cadeau pour la fête des mères. Démontée soigneusement par une fratrie dans une quincaillerie de Menin, elle a passé la douane, sur plusieurs jours, en pièces détachées !
27/4/2011.
Commentaire et Photos : ARPHalluin - Presse - Daniel Delafosse
Dans la Meuse, en 1961, passage à la Douane des cyclistes :
Jean Paul Dejonghe, Jean Paul Legarec, Alain Lesage,
Paul Declercq, Jean Paul Quivron, Damien Verkindère, Paul Massal,
Jean Pierre Feys, Raymond Massal (à l'extrême-droite de la photo).
(photo n° 3422)
L'Halluinois Raymond Massal...
Souvenirs Professionnels... et la Douane :
Raymond Massal a commencé sa carrière à l'âge de 15 ans chez Bosteels, l'une des trois agences en douane d'Halluin. Sa mission : dédouaner les marchandises en transit dans les pays de la CEE. C'était l'époque faste pour Halluin.
Raymond Massal est entré en 1959, comme coursier, chez Bosteels, l'une des trois agences de déclarants en douanes d'Halluin avec Mussche et Vallaeys. Il gravit tous les échelons et termine directeur avant d'incarner le combat social des transitaires, sacrifiés en 1993 par l'Europe.
De ce métier, il garde des souvenirs marquants : « Il y avait des camions partout. C'était l'embouteillage permanent rue de Lille. Halluin était une ruche ! Les douanes ont généré plus d'un millier d'emplois entre les douaniers, les transitaires et tous les emplois connexes : les papetiers, les garagistes, les banques, les cafés-restaurants... ».
L'importation battait son plein : charbon en provenance de Russie en passant par le fil venu du Pakistan, produits chimiques, électronique sans oublier la viande et le poisson... Toute cette marchandise transitait par la rue de Lille avant l'ouverture en 1967 du bureau international des douanes avenue de l'abbé Lemire.
La douane d'Halluin était l'une des plus prolifiques du territoire avec, dans la période faste, 8 milliards de francs de taxes perçus par jour sur ces échanges commerciaux. Raymond Massal a le coeur rempli de souvenirs. Plus ou moins heureux.
Il y a cette fameuse nuit où il a déchargé tout un camion de moutons sur l'ordre d'un inspecteur des douanes -soupe au lait- qui voulait voir la pièce n°86 située tout à l'avant du chargement : « Le matin venu, il ne l'a même pas regardé... ».
Mais il préfère ces rencontres plus inattendues : « Toutes les stars passaient par Halluin pour rejoindre Bruxelles quand il n'y avait pas l'autoroute. J'ai vu Bourvil, Annie Cordy et Henri Salvador qui a chanté dans une veste rouge et noir à carreaux au café du Miroir... C'était fantastique ! »
1/10/2011
Commentaire et Photo : ARPHalluin - Presse - Daniel Delafosse
Un groupe de douaniers au poste frontière, rue de Lille Halluin.
On peut reconnaitre le 3ème douanier à gauche : Albert Taffin,
Le 6ème douanier en partant de la droite : François Boron.
(Photo n° 2050)
François Boron...
Co-Fondateur du Judo Halluinois.
L’Halluinois François Boron est décédé à Tourcoing (Nord), le 13 janvier 2010 dans sa 95ème année. Ses parents originaires d’Italie se sont bien intégrés en France (changement de patronyme).
François Boron a commencé sa carrière professionnelle comme chaudronnier, après la guerre il est devenu douanier. Il a terminé les dernières années d’activité comme employé municipal de la ville d’Halluin, affecté au stade Hildevert Wancquet.
Combattant de la guerre 39-45, il s’est retrouvé dans la poche de Dunkerque et évacué en Angleterre ; ce qui lui a valu la médaille de la Ville de Dunkerque.
François Boron fut le co-fondateur du club halluinois de Judo en 1952.
François Boron co-fondateur
du club de judo halluinois.
(Photo n° 5217)
François Boron décoré de la Médaille des Sports.
(Photo n° 5219)
Ses initiatives et responsabilités sportives ont été récompensées par la remise de la Médaille de la Jeunesse et des Sports.
Ses Funérailles se sont déroulées à l’église Saint Alphonse-Mont Halluin, le mardi 19 janvier 2010, et ses cendres dispersées au Jardin du souvenir – cimetière d’Halluin.
29/9/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
En 1950, une visite de la douane
au poste frontière, rue de Lille Halluin.
Le douanier François Boron (2ème en partant de la droite).
(Photo n° 4806)
La Douane d'Halluin :
Exposition et Conférence en 2011.
Du 1er au 9 octobre 2011, la Ferme du Mont Saint-Jean à Halluin accueille une exposition consacrée à la Douane Halluin-Menin-Vallée de la Lys.
L'association À la recherche du passé d'Halluin a réuni photos et matériel. La Douane d'Halluin-Menin vaut bien une exposition : c'est ce qu'a pensé l'association À la recherche du passé d'Halluin.
À compter du 1er octobre, après la conférence inaugurale (à 15 H) assurée par André Dutoit, un ancien des douanes qui a fait toute sa carrière à Halluin, les visiteurs pourront donc en apprendre plus sur la douane Halluin-Menin-Vallée de la Lys, grâce aux dix mois de recherches des bénévoles de l'association.
Une exposition qui aurait certainement ravi, le regretté Roland Verkindère, qui s'amusait dans nos colonnes, le 1er avril dernier à rêver d'un musée de la douane. Qui prendra vie durant ces dix jours à la Ferme du Mont Saint-Jean.
Que pourra-t-on y voir ? Une rétrospective en photographies consacrée aux douaniers - dont ces fameuses douanes volantes du début du siècle dernier, lorsque les douaniers à pied avec leur chien « planquaient » et dormaient dans les champs - et aux différents postes de douane du secteur.
« La douane a beaucoup changé de place. Le dernier poste de douane se situait sur la route de contournement, la RN17, près du château d'eau de Menin. Auparavant, elle était en centre-ville à la limite Halluin-Menin », raconte Jean-Pierre Polnecq, une des chevilles ouvrières de l'expo.
Herses pour crever les pneus.
La seconde partie est consacrée au matériel des douaniers, grâce au prêt du musée de la vie frontalière de Godewaersvelde : « Nous montrerons des herses qui servaient à crever les pneus de voitures, des cartes, et autre petit matériel, avec des explications », dit Jean-Pierre Polnecq. Qui rappelle que « la douane est au programme des bacs pro transports et logistique... »
Et depuis le succès du film "Rien à déclarer", une manifestation sur la douane, sans la désormais mythique 4L de Franck Duquesne, perdrait de son atout charme. Et cela tombe bien, puisqu'il sera possible de l'admirer de samedi à lundi aux heures d'ouverture de l'exposition.
L'exposition sera visible à la Ferme du Mont Saint-Jean du 1er au 9 octobre 2011, de 14 h à 18 h, et en dehors de ces heures pour les groupes sur réservation. Conférence inaugurale, samedi 1er octobre à 15 h.
29/9/2011.
Conférence animée par André Dutoit...
Ce samedi 1er Octobre 2011, environ 400 personnes ont suivi la conférence avant de découvrir l'exposition réalisée par l'association À la Recherche du passé d'Halluin. Le public a pu découvrir l'historique de l'administration des douanes en général et la vie de la douane à Halluin en particulier. Depuis la disparition des postes frontières avec la Belgique, en 1993, la présence des douaniers se fait plus discrète.
Auparavant, Halluin, se trouvant sur un important axe d'échanges internationaux, avait un gros poste de douane. Cela faisait vivre de nombreux commerçants, mais générait des bouchons monstrueux. Avant 1993, on ne passait pas facilement d'un pays à l'autre, surtout dans les années 50 à 70.
« Aujourd'hui j'entends des jeunes demander ce qu'est un douanier comme peut-être demain on dira à Boulogne-sur-Mer "qu'est ce qu'un pêcheur ?" » André Dutoit mêle amertume et humour quand il parle de ce temps où les frontières existait, lui qui fut 43 ans transitaire, soit l'agent en charge de faire le lien entre les sociétés et les douanes.
Cet halluinois qui continue d'exercer cette profession après 1993, retraça l'histoire de la douane d'Halluin et de Reckem : « C'était l'une des douanes routières les plus importantes de France ! De 1963 à 1971, les recettes fiscales sont passées de 10 à 42 millions d'euros. »
L'importance stratégique de ce passage semble avoir été ignorée par les autorités douanières qui ne décidèrent qu'en 1967 de faire passer les camions par la Rouge Porte après des décennies d'embouteillages dans la rue de Lille.
Mais en quelques années, ce passage est asphyxié. En 1972, Reckem ouvre et les Français voient les Belges dans de confortables installations... Aujourd'hui, il ne reste qu'une vingtaine de déclarants à Halluin, à la Rouge Porte. Quand l'Union Européenne a décidé d'ouvrir grand les frontières intérieures, « personne n'y croyait vraiment », se souvient André Dutoit.
Le plein d'essence, de cassonade et de pralines.
Au fil de la riche exposition concoctée par l'association A la Recherche du Passé d'Halluin, des visiteurs se souviennent de la jauge à essence qu'il fallait identique à l'entrée et à la sortie de la Belgique.
« Les douaniers belges n'étaient pas très tatillons : le commerce avant tout. Et la Belgique était largement exportatrice. Il n'en était pas de même côté français » expliquait le conférencier.
Et de détailler les denrées qu'un simple particulier était tenté d'aller chercher de l'autre côté de la frontière, en raison de l'importante différence de prix : alcool, tabac, essence, margarine, cassonade, pralines... Alors, ce n'est pas seulement les camions de marchandises qui étaient inspectés, mais aussi les simples particuliers, y compris femmes et enfants.
Il y avait aussi des fraudeurs professionnels. Tous rivalisaient d'astuce avec les douaniers. Les marchandises qui passaient la frontière le plus légalement du monde, en étant parfaitement déclarées, effectuaient un parcours du combattant.
« Le poste de douane était ouvert du lundi au samedi de 7h à 19h. Les formalités prenaient facilement de 2 à 3h. En fin de journée, la tension devenait palpable, surtout le samedi » rappelait André Dutoit.
Et de détailler les raisons de la lenteur de la procédure, à l'ère du papier carbone et de l'opératrice téléphonique. « Quand tout était achevé, le déclarant en douane recherchait le chauffeur dans la vingtaine de cafés frontaliers »... « Ils n'auraient pas dû ouvrir, se plaint André Dutoit, mais assouplir les procédures. »
Même son de cloche pour Jacob Geert, commis dans une agence de douane à 16 ans, licencié en 1993 puis repris trois ans plus tard comme transitaire à Tournai (B) : « Je préfère le système actuel mais je regrette que l'on n'ait pas gardé les frontières. Il y a moins de contrôles et on a pris le pain de très nombreuses personnes ».
4/10/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse